Monique Canto-Sperber : « Nos sociétés n’aiment plus la contradiction »
UX députés qui voulaient interdire une représentation de la pièce , du sulfureux Jean Genet, André Malraux avait lancé : « Lorsque quelque chose blesse votre sensibilité, il est déraisonnable de l’interdire. Ce qui est raisonnable, c’est d’aller ailleurs, comme vous avez la liberté de le faire… » Serait-il entendu aujourd’hui ? Il est permis d’en douter. Car la liberté d’expression, pierre philosophale de nos Voltaire, Stuart Mill ou Spinoza, est mal en point Des individus, des groupes ou des instances la piétinent, dépliant les ciseaux de la censure contre tout conférencier, enseignant, artiste ou simple usager de Twitter soupçonné de heurter la sensibilité de publics dont ils se disent les porte-voix – à l’université, la « culture de l’annulation » à l’américaine s’exporte aussi bien que les productions Netflix… D’autres jouent de la liberté de parole permise par nos démocraties pour proférer jour après jour des propos hostiles envers les immigrés, les juifs ou les musulmans ; propos qui auraient fait hurler hier, et n’indignent plus grand monde aujourd’hui, quand ils ne suscitent
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