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Profession urbaniste
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Livre électronique67 pages53 minutes

Profession urbaniste

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À propos de ce livre électronique

Ayant pour objet la ville et les processus d’urbanisation, l’urbaniste mobilise, pour remplir sa mission, des savoirs et compétences disciplinaires variés (sociologie, économie, génie civil, sciences politiques, architecture urbaine, géographie, sciences de la gestion, etc.). Né en début de deuxième moitié du XIXe siècle dans le sillage des préoccupations hygiénistes et longtemps préoccupé par les questions de croissance, l’urbanisme est aujourd’hui convoqué sur le terrain d’une urbanisation généralisée et du développement durable. Ce qui a toutes les apparences d’un nouveau défi est en même temps un retour aux sources. Face à cette évolution récente des enjeux et des défis, comment et où se situe l’urbaniste québécois ?

Gérard Beaudet est professeur titulaire et directeur de l’Institut d'urbanisme à la Faculté de l'aménagement de l’Université de Montréal.
LangueFrançais
Date de sortie26 mai 2011
ISBN9782760625761
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    Aperçu du livre

    Profession urbaniste - Beaudet, Gérard

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    Introduction

    Urbaniste, dites-vous ?

    Quel urbaniste n’a pas été confronté à cette question existentielle ? Une question à laquelle il aura eu, au demeurant, bien du mal à répondre, si ce n’est en paraphrasant sa pratique et ses champs de compétence. C’est que, si on sait – ou, plus généralement, si on croit savoir – quelle est la contribution de l’architecte, de l’ingénieur civil ou de l’architecte de paysage à l’aménagement de la ville, il en va tout autrement de l’urbaniste. Spécialiste du long terme, de l’œuvre inachevée et sans cesse remodelée, des processus davantage que des résultats, des démarches plus que des accomplissements, l’urbaniste est au surplus rarement associé, contrairement à ses collègues auxquels il a été précédemment fait allusion, à de grandes réalisations, auquel cas le politique s’empressera habituellement de s’en attribuer le mérite.

    Mais c’est plus probablement l’objet même de l’urbanisme qui impose, en dernière analyse, sinon une modestie, à tout le moins un anonymat auquel bien peu d’urbanistes échappent. À tel point que nombreux sont les citoyens qui ignorent ce que nos sociétés doivent à l’urbanisme et aux urbanistes.

    La ville n’a pas attendu l’urbaniste pour exister. Elle est déjà plurimillénaire au moment où on tente explicitement d’en faire un objet de savoir et d’intervention, et l’histoire urbaine nous révèle qu’on est préoccupé depuis longtemps par son aménagement. Située dans l’actuel Pakistan, Mohenjo Daro s’est développée de 2 500 à 1 700 avant J.C. D’une super-ficie de quelque 2,5 km2, cette ville à la morphologie régulière offrait à ses habitants des aménagements et des commodités qui feront encore cruellement défaut dans bon nombre de villes des pays industrialisés du XIXe siècle. Portes des habitations placées le long des voies transversales, moins achalandées, cours intérieures favorisant la ventilation et l’éclairage naturels, ainsi que salles de bain et W.-C. raccordés à des fosses drainées par des canalisations et des égouts, constitueront en effet des avancées qui mettront souvent quelques millénaires avant d’être redécouvertes.

    Malgré de telles réussites, parfois fort anciennes, la ville ne se livre pas facilement. Le combat pour l’amélioration des cadres et des conditions de vie est ponctué de nombreux échecs et de plusieurs reculs. L’Europe des Lumières entend toutefois remédier de manière définitive à cette situation. Mobilisée par l’idée de progrès et armée d’une raison délestée de l’héritage de siècles d’obscurantisme, elle met peu à peu en place les conditions favorables à l’émergence de l’urbanisme. L’urbaniste est donc, d’une certaine manière, dans la situation du sociologue, de l’ethnologue ou de l’anthropologue, auxquels il emprunte d’ailleurs certains de ses savoirs. Il est le rejeton d’une société qui, bien qu’elle soit autant, sinon davantage façonnée par ses cadres sociaux, économiques, culturels et matériels qu’elle ne les façonne, entend néanmoins les organiser de manière rationnelle. Mais, pour que cela soit possible, il fallait que soient d’abord conçus, c’est-à-dire pensés, la ville, la population, l’hygiène, les réseaux techniques, l’économie urbaine. C’est une tâche à laquelle se sont attaqués les intellectuels des XVIIIe et XIXe siècles.

    Mais, au moment même où l’urbaniste s’intéresse à la ville et à sa population, la première est déjà sur le point de céder le pas à l’agglomération qui, elle-même, a depuis fait place à ce que certains qualifient d’urbanisation généralisée. Aussi, à peine l’urbaniste entend-il corriger les défaillances et orienter la destinée de la ville qu’il est sommé de renouveler ses concepts, de même que ses outils d’analyse et d’intervention. De nos jours, l’ambiguïté de nombreux termes utilisés par les urbanistes – par exemple ceux de ville et de banlieue – rappelle que, en contexte d’urbanisation croissante, de mondialisation des échanges et de globalisation économique, ce chantier, loin d’être achevé, reste d’une grande actualité.

    L’urbaniste est un professionnel du phénomène urbain. Mais, à la différence des représentants des sciences humaines, s’il s’y intéresse, c’est non seulement pour le cerner, l’explorer, le documenter et tenter de le comprendre, mais aussi et surtout pour en infléchir le devenir. En d’autres termes, l’urbaniste est un professionnel de l’intervention. Son intervention porte toutefois moins, ainsi qu’on l’a déjà suggéré, sur les bâtiments, les grands équipements, les ouvrages, les infrastructures et les aménagements spécifiques, que sur l’organisation générale du cadre bâti et la distribution des fonctions, des usages et des activités, le tout au profit des habitants. S’il porte attention aux grands équipements et aux infrastructures, c’est moins pour les concevoir que pour optimiser leur localisation et leur distribution, et mobiliser leur potentiel de structuration.

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    Naissance et développement

    de l’urbanisme : jalons

    L’urbanisme naît au milieu du XIXe siècle. À l’époque, la révolution urbaine et industrielle qui a

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