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Urbaniste
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Livre électronique179 pages2 heures

Urbaniste

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À propos de ce livre électronique

Ce petit livre - une première ! - sur la profession d’urbaniste en France (et dans le monde) n’a qu’une ambition : dire… que nous existons et même que nous sommes plus nombreux qu’on ne l’imagine : 24 000 professionnels passionnés, « sur le terrain », au service des élus, de leurs villes et de leurs territoires. Venez nous rejoindre ! Son propos est pratique, à partir de la carrière de l’un d’entre eux depuis un demi-siècle, comme enseignant, chercheur, auteur et acteur : - comment « vient » la vocation du métier ? - comment et où sont-ils formés ? - comment trouver un « emploi » dans ce secteur d’activité ? - combien sont-ils payés ? quel est leur « statut » ? - qu’est ce qu’il font, proposent, décident ? - ont-ils des confrères dans d’autres pays que la France ? - comment partir pour un stage à l’étranger ?
LangueFrançais
Date de sortie18 mars 2015
ISBN9782312034034
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    Aperçu du livre

    Urbaniste - Jacques de Courson

    978-2-312-03403-4

    Préface

    Insatiable amoureux de la ville, des villes et de leurs bâtisseurs, Jacques de Courson donne ici vie et sens à toutes les facettes du modelage urbain. C’est au cœur de tous les métiers qui font la ville qu’il nous entraîne, en nous en montrant toute sa complexité, les relatant de façon simple et attrayante. Homme-monde, Jacques de Courson nous promène avec bonheur dans les univers urbains de tous les continents, à la fois de culture lointaine mais d’urbanité si proche. Il souligne à juste titre l’importance de la question des villes à l’échelle planétaire.

    Urbanistes ?

    Telle est la question centrale de cet ouvrage, posé au singulier mais à laquelle l’auteur répond par un pluriel.

    In fine, l’urbaniste donne une image de la ville, au sens propre comme au sens figuré. Et pourtant, Jacques de Courson le montre bien, le travail de l’urbaniste ne se résume pas à dessiner cette image. L’espace public est au cœur de sa réflexion, comme facteur de rencontre de toutes les activités urbaines. Sa conception met en jeu bien d’autres aspects que son « dessin ».

    L’urbaniste est celui qui compose, avec une commande, la vision des politiques avec une réalité : celle de la géographie et de l’histoire des lieux, de ses habitants singuliers, mais aussi celle des procédures et contraintes budgétaires. Il a pour mission passionnante de faire vivre ensemble, sur le même espace, tout ce qui fait qu’une ville est ville : l’habitat, l’activité, les loisirs, la mobilité, les commerces et les services. C’est la dynamique du tout qui crée la ville et son image. Rendre une ville aimable, c’est porter attention à toutes les sphères de vie de ses usagers, occasionnels ou non, au quotidien comme pour l’avenir.

    Jacques de Courson compare l’urbaniste à un « metteur en scène », qui doit organiser un jeu d’acteurs multiformes. Mais… le scénario n’est pas écrit d’avance !

    L’urbaniste a pour rôle majeur de traduire l’ambition urbaine affichée par les pouvoirs publics en un projet partagé, en sachant accueillir les initiatives de toute nature que portent les citoyens et leurs associations, les acteurs professionnels de la fabrication urbaine comme les entreprises, pour construire une dynamique de transformation urbaine. C’est en cela que le projet urbain n’est pas un programme. Il n’est pas écrit d’avance et l’urbaniste doit composer avec l’incertitude. Il doit porter ce mouvement et assumer le risque que cette incertitude induit.

    Le livre de Jacques de Courson permettra à chacun de mieux comprendre les forces de la ville et leurs interactions. C’est en cela un livre précieux pour tous ceux qui veulent participer à l’évolution de nos villes, et ils sont de plus en plus nombreux, ce dont nous ne pouvons que nous féliciter.

    Laurent Théry

    Préfet

    Grand Prix de l’Urbanisme 2010

    En hommage à Arnauld de Montmarin,

    Directeur de l’Urbanisme du Maroc de 1960 à 1961

    et constructeur de la nouvelle ville d’Agadir,

    qui m’a donné le goût et l’envie d’être urbaniste.

    Introduction

    Qui sont les urbanistes ? « Combien de divisions » en France, et dans le monde ? Faut-il les prendre au sérieux ? À quoi servent-ils ? Faut-il leur accorder quelque pouvoir et nécessité ? Tout le monde connaît un notaire, un gendarme, un avocat, un médecin ou un maire, voire un architecte. Chacun sait à quoi servent ces professionnels indispensables. Mais les urbanistes ? Sont-ils responsables des difficultés des banlieues et du désordre des entrées de ville, mais aussi de la beauté de certaines villes françaises, vénérées par les étrangers. Ont-ils des prédécesseurs connus ? Qui les choisit, les rémunère et les sanctionne ? Ont-ils créé les « villes nouvelles » ? Où et par qui sont-ils formés ? Par qui et combien sont-ils payés ? Et si pour être urbaniste, s’est demandé l’auteur de ce livre il y a cinquante ans, à qui s’adresser pour le devenir ?

    Les urbanistes sont – en France – tellement discrets que ce sont presque des inconnus. Ils dessinent des « plans » (difficiles à comprendre pour le profane), parlent souvent d’abondance mais n’écrivent pas, ou fort peu. Le public ne sait rien de cette profession. Bien que nombreux – 24000 environ d’après le Conseil Français des Urbanistes (CFDU) –, ces professionnels de la ville au service des urbains (8 Français sur 10) ont plutôt mauvaise presse (ou pas de presse du tout), leur travail étant méconnu de l’opinion, des médias et de leurs commanditaires, pour l’essentiel les élus locaux. Tout le monde s’intéresse à la ville, mais peu de gens connaissent les urbanistes. Mais nous pouvons leur pardonner : la profession est récente – un siècle en France. Ces hommes et ces femmes, qui ont fait de longues études – autant que les médecins, les notaires ou les avocats (soit 6 à 8 années après le bac) –, sanctionnées généralement par un master obtenu dans un Institut d’Urbanisme (une vingtaine en France ; un seul jusqu’en 1970), sont de statuts variés (salariés, fonctionnaires, indépendants, professeurs, chercheurs, journalistes) et de formation initiale très hétéroclite.

    Curieusement – nous verrons pourquoi – ils n’ont ni Ordre (comme les médecins, les géomètres ou les experts comptables), ni syndicat professionnel (comme les taxis, les coiffeurs et les pompiers), ni « compagnie » ou « corporation » qui leur serait propre, ni une organisation professionnelle unique (une vingtaine d’associations différentes sont censées les regrouper, auxquelles l’adhésion est facultative), ni même un seul ministre (au moins trois, qui demandent chacun : « Alors les urbanistes ? Quel numéro de téléphone ? ») et qui seraient chargés de stimuler, organiser et encadrer l’exercice de cette profession, certes utile aux habitants des villes mais un peu fantôme, sans identité ni reconnaissance publique. Certes les Français, les maires et les ministres en charge de l’urbanisme ont besoin des urbanistes, et veulent des « bons » : compétents, astucieux et dynamiques ! Mais qui sont-ils ?

    Je suis l’un d’entre eux, urbaniste depuis cinquante ans, en France et à l’étranger, fondateur de l’ONG Urbanistes du Monde. J’ai eu l’idée, encouragé par quelques confrères et à partir de mon itinéraire professionnel, de raconter cette profession – ce que personne n’a jamais fait auparavant –, afin d’expliquer à nos compatriotes à quoi servent les urbanistes français, ce qu’ils font, qui les emploient et les payent (et combien ?), comment ils sont formés et qui les représentent. La question de fond, derrière tout ça, est : Est-ce un métier ou une profession, comme pédiatre, journaliste ou bûcheron ? Ou simplement un « emploi », un job, une catégorie professionnelle ordinaire ? Dans l’officiel « référentiel des métiers » un « urbaniste » est un « ensemblier informatique » et dans l’annuaire des Polytechniciens de 2013 ils ne sont que huit, dont la moitié à la retraite.

    N’importe qui, aujourd’hui, en France, peut s’intituler « urbaniste », sans que personne ne puisse lui demander – maire, juge ou préfet – de justifier de son « titre », ce qui réjouit certains et d’autres non. D’où d’innombrables bavards, consultants et charlatans qui prolifèrent sur un marché très porteur, car les villes bougent vite – en France mais surtout dans les pays du Sud (que l’on disait du Tiers Monde dans les années 60) – et les citoyens réclament la parole, au moins dans « leur » ville, et veulent « participer » à ce qui est leur cadre de vie quotidien. Certains même réclament le « droit à la ville ». Mais les urbanistes, quel numéro de téléphone ? Et quel est le contraire d’« urbaniste » ? « Ruraliste », comme diraient nos « cousins » québécois ?

    Pendant longtemps, la seule institution qui se soit auto-proclamée la représentante de cette profession (la SFU, pour Société Française des Urbanistes) est une « société savante », faite majoritairement d’architectes qui fut fondée en 1911, il y a donc plus d’un siècle. Or l’immense majorité des 24 000 urbanistes français en exercice (combien exactement ? personne ne le sait) ne cotise pas à la SFU, pas plus qu’à l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (combien de « qualifiés » sur les 24 000 ? 600 environ, soit moins de 3% de la communauté professionnelle), qui est censé être le « gendarme » de la profession. La majorité des urbanistes en activité, qui ne sont au départ ni des architectes (30 000 en France, soit autant ou presque que les urbanistes) ni des ingénieurs, proviennent de formations initiales variées comme économiste (comme l’auteur de ces lignes), sociologue, juriste, politologue, démographe, géographe, statisticien, historien, géomètre, paysagiste etc. La profession compte même des médecins, des artistes et quelques hommes politiques ou journalistes. Bienvenus au club ! Mais quel « club » se demandent ceux qui ne sont pas « de la profession » ? Y a-t-il un « droit d’entrée » pour faire partie du french urban planner club ? Quelle adresse sur LinkedIn ?

    Ce petit livre n’a qu’un seul objet : dire, raconter, expliquer (avec des exemples) qui sont ces urbanistes français – inconnus du grand public -mais très occupés (le chômage est inconnu – ou presque – dans la profession) – à défaut d’être bien rémunérés –, ce qu’ils font, comment et avec qui ils travaillent, quels sont leurs « patrons », clients, partenaires, collaborateurs ou donneurs d’ordre, quels sont leurs parcours tout au long de leur vie professionnelle, et même combien ils sont payés (ce qu’en France on ne dit jamais !) Notons seulement – pour faire bref – que, contrairement à la France, les urbanistes dans le monde sont presque partout structurés et organisés, et leur profession reconnue par l’université, les autres professionnels de la ville, l’État et les municipalités. Le Royal Town Planning Institute anglais en est le meilleur exemple. L’Institut des Urbanistes Canadiens est connu et respecté au delà de l’Atlantique, ainsi que la Société des Urbanistes du Pérou… etc.

    Cet ouvrage a été conçu et écrit par un professionnel de l’urbanisme depuis cinquante ans, ayant exercé en France et à l’étranger. Il est illustré de quelques « portraits » d’urbanistes français (et quelques-uns étrangers), non comme un « traité » d’urbanisme – qui d’ailleurs n’existe pas, et n’existera probablement jamais – mais comme une photographie en 2014 d’un ensemble de « professionnels de la profession » comme dirait Jean-Luc Godard.

    Notons seulement que ces urbanistes exercent leur métier avec grand plaisir – ce qui n’est pas le cas de tous les policiers, de tous les éleveurs et de tous les médecins de campagne par exemple –, sous des formes variées – c’est un des agréments du job – et souvent toute leur vie. Le paradoxe vient donc de ce que les urbanistes français aiment leur métier, ne le font pas si mal, ici et là, mais ne le font guère savoir. C’est d’autant plus dommage que les Français sont presque tous des urbains, souvent critiques – mais toujours passionnés – concernant le « résultat » du travail de ces professionnels heureux que sont les urbanistes français. Car les Français s’intéressent de près à « leur » ville – tous les sondages le prouvent –, et à toutes les autres, que de plus ils fréquentent toute l’année comme usagers, voyageurs ou touristes.

    Il est étonnant que nul journaliste, élu ou urbaniste – à notre connaissance – n’ait encore eu l’idée de présenter, décrire, analyser et « raconter » cette profession et de l’illustrer par des exemples d’hommes et femmes au travail, « sur le terrain » comme nous disons dans notre jargon. Les urbanistes – et ceux qui souhaitent le devenir -pourront, à partir de ce livre, être – je l’espère – un peu mieux jugés, appréciés ou vilipendés, en tout cas connus. Car, curieusement, les notaires, les agriculteurs, les élus politiques,, les grands patrons, les agents du fisc, les pilotes de ligne ou les policiers parlent volontiers de leur profession dans les médias et les journalistes ont plaisir à les interroger. Les urbanistes jamais. Nous allons donc essayer d’en parler. Ce livre est donc écrit à la première personne avec quelques risques d’oubli et de partialité, que certains de mes confrères – je m’y attends – me reprocheront.

    Seuls deux auteurs ont tenté, dans la période contemporaine, de décrire cette profession, mais uniquement sous l’angle de la formation. Jean Frébault, ingénieur général des Ponts et Chaussés et ancien directeur de l’Agence d’Urbanisme de Lyon (devenu, plus tard, directeur de l’Architecture et de l’Urbanisme de 1989 à 1994, puis Président

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