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Autour du soleil - Tome II: Recueil
Autour du soleil - Tome II: Recueil
Autour du soleil - Tome II: Recueil
Livre électronique381 pages1 heure

Autour du soleil - Tome II: Recueil

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À propos de ce livre électronique

Nous faisons à l’entour du soleil un voyage annuel dans notre véhicule terrestre où chaque jour s’accomplit un peu de notre vie. Il est impossible d’en sortir sinon par l’esprit, de diverses manières. Autour du soleil est un carnet de voyage. L’astre lui-même nous emporte ailleurs…



À PROPOS DE L'AUTEUR


L’écriture poétique est l’exercice qui donne un son et un rythme à la parole au cours d’un périple. Pour Xavier Aragau, artiste-musicien, le lyrisme est un élément constitutif du langage et de l’expression humaine.



LangueFrançais
Date de sortie20 oct. 2021
ISBN9791037736086
Autour du soleil - Tome II: Recueil

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    Aperçu du livre

    Autour du soleil - Tome II - Xavier Aragau

    Troisième livre

    Partie VII

    183

    Paradis guerriers

    Héros, grecs ou latins, celtes ou germaniques

    Dans la plaine ou les monts de ces pays antiques

    Ils avaient établi empires et légendes

    Et avaient parcouru les fleuves et les landes.

    Montés sur des chevaux, ou se battant à pied,

    Poitrine découverte ou recouverts d’acier

    Ils faisaient de la guerre un art, une épopée

    Ne craignant que la honte ou bien la lâcheté.

    Ils ont semé la peur la mort et la misère

    Affronté des guerriers, mais aussi massacré

    Des femmes, des enfants et n’ont pas regretté.

    Puis ils s’en sont allés, ont péri par le fer,

    Immortels, criminels, au-delà des prairies

    Ont rejoint des contrées appelées paradis.

    184

    Mouvement des eaux

    La belle eau des lacs, les rivières enchantées,

    Limpides et nues, au sortir des profondeurs,

    Courant à la mer par des routes serpentées ;

    Parfois aux marais, cesse la course et se meurt.

    Mais s’élève aussi vers les sommets azurés

    Allant au soleil et se dilue en vapeurs

    Pour former enfin, montagnes accumulées

    Mouvantes Babel, et grands palais de blancheur.

    Puis zébrée d’éclair transmute son énergie

    En orage mauve et déverse une colère

    S’abattant sur nous, en hurlant par le tonnerre.

    C’est la fin des Temps, de notre existence aussi ;

    La tourmente est là mais bientôt finit la guerre

    Et reviennent bientôt les rayons de lumière.

    185

    Soir

    Au moment vespéral, la nature apaisée,

    Vers l’horizon violet des ombres allongées

    Dansent à contre-jour les grands oiseaux nerveux

    Et battant de leur aile le grand ciel lumineux.

    Caché sous le feuillage on prend comme une offrande

    Les ultimes parfums des graines de lavande,

    Le dernier rayon vert venu de l’occident

    Où la soirée se meurt dans un lent mouvement.

    La paupière se ferme au cri des hirondelles

    Qui passent en filant, acrobates des airs ;

    Le chant de la colombe est un dernier appel.

    À la cime de l’arbre on voit briller encore

    Balancée par le vent la couronne légère

    Vibrant comme un plumet ses quelques feuilles d’or.

    186

    Destin (1)

    Quand je me suis assis auprès de ma maison,

    Je voyais le rosier accroché sur le mur,

    Le vol de ces oiseaux qui passaient sans façons

    Filant dans le jardin en sillonnant l’air pur.

    J’ai vu les contrevents que l’on ferme le soir

    Et me suis rappelé les jours frais de l’automne

    Les matins gris d’hiver, les parfums du terroir

    Portés par l’océan que la brise moutonne.

    La tranquille torpeur des arbres immobiles

    Veillaient sur le repos de ceux qui sont absents

    Et qui nous ont quittés, sans un bruit, doucement.

    Alors j’ai cru savoir qu’en sa langue subtile

    Le destin me disait pourquoi j’étais ici

    Et ce que je devais à son œuvre accomplie.

    187

    Destin (2)

    Dans le siècle vingtième, après la Grande Guerre

    Mon père s’en alla du pays de ses pères ;

    Il s’en fut loin de France en cet Extrême-Orient

    Selon ce que j’ai su il n’en fut pas content.

    Il préféra l’Afrique aux plaines rocailleuses,

    Et le peuple berbère et son âme orgueilleuse.

    Il y vécut longtemps, s’établit, y prit femme ;

    Nous autres ses enfants y vécurent sans drame.

    Comme des végétaux, poussèrent nos racines

    Dans la terre étrangère où nous étions plantés

    Sans savoir qu’un matin nous en serions chassés.

    Mais dans notre insouciance aux choses palatines

    Nous ne sûmes pas voir le jour où il faudrait

    Irrémédiablement nous enfuir à jamais.

    188

    Destin (3)

    Au pays des Santons, au bord de la Charente

    Mes aïeux, installés, vivaient paisiblement.

    Mais leurs enfants déjà d’une vie différente

    Préparaient l’avenir en œuvrant patiemment

    Et tournant le regard au-delà de l’Espagne,

    Puis passant Gibraltar, ils allèrent tout droit

    À leur destination, après cette montagne.

    Ils s’arrêtèrent là, pour vivre en cet endroit.

    À l’horizon déjà l’avenir noircissait

    Et partout en Europe et dans le monde entier

    On entendait gronder l’horrible bruit guerrier.

    Lors, l’ouragan passa ; après lui on voyait

    La ruine et la misère, et ma mère fut veuve ;

    Pourtant chacun voulut une existence neuve.

    189

    Destin (4)

    Au bord de l’océan, malgré tous les canons

    On pouvait encore vivre au soleil africain.

    Pourtant par précaution, on loua un camion

    Et on alla plus loin dans l’Atlas marocain.

    Et à l’ombre du cèdre, on mena la vie saine

    D’ancêtres d’autrefois, au milieu des Berbères,

    Sans oublier la France et la vieille Aquitaine.

    Et des enfants naissaient du ventre de ma mère…

    Puis un jour on revint, à la fin de la guerre,

    Dans la ville moderne et ses encombrements ;

    Mais toujours aussi loin du pays de nos pères.

    Lors on vécut ainsi et sans réaliser

    Qu’il faudrait revenir vers les contrées d’antan,

    Et que nos souvenirs, il faudrait les quitter.

    190

    Destin (5)

    Dans la paix retrouvée, nous vécûmes tranquilles

    Nous allions chaque année vers la mère patrie

    Pour en garder le lien à toutes fins utiles

    Car on voyait déjà où était l’utopie.

    Et l’on entrevoyait le projet du retour

    Sous les cieux d’origine, où nous serions poussés.

    Il fallait préparer le moment et le jour

    Et aussi cet endroit de notre ancien passé.

    C’est pourquoi chaque été, sorte de migrateurs,

    Nous allions visiter les régions ancestrales

    Et comme un rituel d’un mouvement égal.

    Nous retrouvions en juin l’agréable fraîcheur

    De la Gaule sortie du verdoyant printemps,

    Nous la quittions plus tard, avant le mauvais temps.

    191

    Destin (6)

    Ce que nous pressentions devint une évidence

    Ce séjour africain ne pouvant plus durer

    Nous dûmes pour toujours retourner vers la France,

    Et, nous le savions bien, sans rien d’autre espérer.

    Mes parents revenaient à leur prime jeunesse

    Et riche d’une vie, quasiment achevée

    Ainsi qu’un épilogue à d’anciennes promesses

    Pleins d’usage et raison, et au port accostés.

    Mais nous autres enfants d’un passé différent

    Nous quittions notre sol définitivement,

    Ne laissant qu’un sillage au revers du bateau.

    Et pourtant nous voulions garder notre confiance

    Emportant devers nous des quantités d’images

    Que nous avons serrées au sein de nos bagages.

    192

    Destin (7)

    Dans ce pays connu seulement en été,

    J’ai découvert enfin le véritable hiver

    Dans lequel on s’enfonce ainsi qu’un naufragé ;

    On y trouve pourtant un charme nécessaire.

    Mais j’avais déroulé

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