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Autour du soleil: Tome 1
Autour du soleil: Tome 1
Autour du soleil: Tome 1
Livre électronique377 pages1 heure

Autour du soleil: Tome 1

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À propos de ce livre électronique

Nous faisons à l’entour du soleil un voyage annuel dans notre véhicule terrestre où chaque jour s’accomplit un peu de notre vie. Il est impossible d’en sortir sinon par l’esprit, de diverses manières. Autour du soleil est un carnet de voyage. L’astre lui-même nous emporte ailleurs…

À PROPOS DE L'AUTEUR

L’écriture poétique est l’exercice qui donne un son et un rythme à la parole au cours d’un périple. Pour Xavier Aragau, artiste-musicien, le lyrisme est un élément constitutif du langage et de l’expression humaine.
LangueFrançais
Date de sortie18 juin 2021
ISBN9791037730114
Autour du soleil: Tome 1

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    Aperçu du livre

    Autour du soleil - Xavier Aragau

    Premier livre

    Partie I

    1

    Le temps

    Qu’est devenu le Temps que j’avais hérité,

    Les instants, les saisons, et les heures enfuies ?

    Mais de ces jours anciens le charme est oublié

    Ainsi que le soleil quand sont venues les pluies.

    De mes mains engourdies je fais de ces poussières

    D’improbables châteaux, des jardins féériques,

    Et de mes souvenirs des poèmes épiques,

    Afin de retrouver leurs brillances premières.

    Et pourtant je le vois, cette industrie est vaine,

    Car de tous ces désirs la chimère est la reine :

    Tout est décomposé, c’est la loi ici-bas.

    Les atomes se rient de tous nos édifices

    Défaisant à l’envi nos plus grandes bâtisses

    Ils nous disent ainsi : le Temps n’existe pas.

    2

    Les saisons

    À l’heure des tiédeurs on les voyait fleurir

    Les branches des lilas, promesses de parfums

    Et se couvrir de fruits aux moments opportuns

    Les souples cerisiers qu’on avait vu blanchir.

    Sous les feux de juillet, la colline dorée

    Dans le souffle du vent, berçait ses champs de blé.

    Passés les derniers fruits, juste après des vendanges,

    Les grands bois de l’automne avaient des manteaux d’anges

    Et maintenant l’on voit sur la terre abolie

    Se dresser, orgueilleux, le gris, le froid béton

    Étouffant de la terre et du dernier sillon

    La plainte que j’entends de son âme meurtrie

    Tandis que grince, à mon oreille, un mauvais rire :

    Celui du prince des malheurs, le roi du pire.

    3

    Les arbres

    Un feuillage abondant vers le soleil s’élance

    En haut d’un tronc noueux et sa branche puissante ;

    Et l’on entend au loin sa couronne bruissante

    Qui se berce au sommet et que le vent balance.

    Vers la terre, à ses pieds, des faisceaux de racines

    Comme une ancre vivante au milieu des prairies

    Se frayent un chemin de radicelles fines

    Dans la glèbe plongeant pour y être nourris.

    Loin de tous les regards, se cachant à nos yeux

    Il est là l’empereur d’un monde mystérieux,

    Il y fait son commerce et aussi sa vraie vie.

    Au monde tellurique et protégé des cieux :

    On ignore de lui sa meilleure partie,

    Le délicat réseau de son âme infinie

    4

    Les pierres

    Lorsqu’au profond des cieux une étoile explosa

    En troublant le néant d’un silencieux vacarme

    Qui savait qu’un débris serait un jour une arme

    Pour un être peureux qui, le premier, osa ?

    Il y a bien longtemps, durant des millénaires

    L’aveugle volonté façonnant l’univers

    Par un patient travail, créa des particules ;

    Nous sortîmes ainsi de quelques molécules.

    Depuis que nos aïeux ont quitté l’hypogée

    Délaissant les secrets du geste pariétal

    Et les outils pierreux pour l’effrayant métal

    Qui se soucie encor de la pointe aiguisée

    En feuille de laurier qui fit ce que nous sommes,

    Qui se souvient encor de ce qu’étaient les hommes.

    5

    Le voyage

    Partout sur notre terre on trouve des humains

    Issus de la forêt, façonnés au désert ;

    Survivants pèlerins, jusques au bord des mers,

    Franchissant les détroits, ils avancent sans fin.

    Ils quittent les contrées, ne faisant que passer,

    Ils atteignent les froids, reviennent aux tropiques,

    On les croirait soumis aux esprits maléfiques,

    Poussés sur les chemins sans jamais s’installer.

    Mais quand par le hasard ils posent leur bagage

    Et fondent leurs cités pour cesser leurs errances

    Une force bientôt les pousse avec rage.

    Vers d’autres horizons de nouveau ils s’élancent.

    Mais parfois quelques-uns cessent la transhumance,

    Regardent ce départ et rêvent au voyage…

    6

    La jeunesse enfuie

    La nuit et son mystère effrayent les enfants.

    Peu à peu, grandissant, ils en voient les bienfaits ;

    Ce monde silencieux où le soleil absent

    Révèle des secrets, trésors qu’ils ignoraient.

    Alors plein de vigueur, d’ambition et de rêve

    Retardant à l’envi le moment du sommeil

    Mais oubliant alors que le soleil se lève

    Ils retardent aussi le moment du réveil.

    Puis quand passent les ans et que l’on doit compter

    La dépense des jours qui ne reviendront plus

    Peu à peu on renonce aux charmes de la nuit

    Et l’on préfère ainsi le soleil au lever

    Car on sait désormais que la jeunesse fut

    Et l’on veut retenir tous ces instants enfuis.

    7

    Le sens des choses

    Depuis les premiers jours où mon œil s’est ouvert

    Et quand les premiers sons de mes premiers réveils,

    Chaque heure du jour, m’ont sonné aux oreilles

    Il fallut rechercher ce qui était couvert.

    Il fallut découvrir et puis donner un sens

    À tout ce qui existe ; et je voulais apprendre

    Mais je ne savais pas que dans le monde immense

    Rien n’est simple et pourtant je tentais de comprendre.

    Quelquefois tout venait, à mon esprit serein

    Expliquer l’univers et ses correspondances

    Tout était lumineux, c’était une évidence

    Je trouvais le repos, m’en allais rassuré

    Jusqu’au moment fatal où j’étais replongé

    Dans le doute pénible ; et je ne sais plus rien.

    8

    L’amour fou

    Il y a très longtemps, des poètes fameux

    Ont conté les amours de Tristan et Yseut ;

    Mais on a entendu tant d’histoires magiques

    Fatales aventures et destinées tragiques…

    Et c’est toujours la mort qui attend les amants

    Au terme d’un parcours qui emmène au néant.

    Car ils sont les jouets d’une force immanente

    Qui les détruit, les broie de manière effrayante.

    Chacun veut échapper aux lois de la nature

    Et tenter d’accéder au sommet du bonheur

    Et pourtant c’est toujours le chemin du malheur.

    En croyant échapper aux piètres conditions

    Du commun des mortels on va vers la torture

    Mais il n’y a jamais aucune rédemption

    9

    Les animaux et la parole

    Du désert africain aux glaces du Grand Nord

    On rencontre parfois de la gent animale

    Quelques représentants qui existent encore ;

    Privés de la parole ils survivent au mal.

    Ils ne sauraient mentir, non plus se parjurer

    Et l’on est sûr alors de leur sincérité

    Donc à partir de là, on peut considérer

    Qu’ils sont en possession de cette qualité

    Mais alors qui détient ce défaut, sinon l’homme :

    Le langage est son arme ainsi que le mensonge ;

    Par ce terrible outil la vérité se gomme.

    On emmène au désert sans repère et sans plan

    La proie que l’on veut perdre, entraînée dans le songe :

    Un voyageur perdu et pour toujours errant.

    10

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