Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Le fils du héros: Roman jeunesse
Le fils du héros: Roman jeunesse
Le fils du héros: Roman jeunesse
Livre électronique94 pages1 heure

Le fils du héros: Roman jeunesse

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Lukas, Agathe et Tom, lycéens parisiens, partent tous les trois pour Berlin. C’est leur dernier voyage avant le baccalauréat. Le père de Lukas, qui était allemand, disait avoir franchi en 1984 le mur construit en 1961 pour couper définitivement la ville en deux. Pourtant, sur le mur du mémorial qui honore les femmes et les hommes morts en tentant de franchir le mur de l’Est vers l’Ouest, Lukas découvre le nom de son père. Comment est-ce possible ?
Commence alors, pour les trois jeunes gens, une aventure dans le Berlin de 2019 où se mêlent passé, présent et avenir, où toutes les questions sont permises et où la résolution du mystère nécessitera quelques péripéties…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Christine Deroin est l’autrice de plus d’une vingtaine d’ouvrages qui s’adressent aussi bien aux ados qu’aux adultes. Également metteure en scène de théâtre, elle s’inspire souvent de la vie de tous les jours pour créer ses personnages. Elle anime de nombreux ateliers d’écriture et de théâtre auprès de publics variés, notamment auprès de collégiens et de lycéens, mais aussi auprès de malades psychiatriques. Depuis 2019, elle anime la collection Saison psy aux éditions du Muscadier.
LangueFrançais
ÉditeurLe Muscadier
Date de sortie21 sept. 2021
ISBN9791096935826
Le fils du héros: Roman jeunesse

Lié à Le fils du héros

Livres électroniques liés

Action et aventure pour jeunes adultes pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le fils du héros

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le fils du héros - Christine Deroin

    1

    Lukas pousse un cri.

    —  Qu’est-ce qu’il y a ?

    —  …

    —  Eh, tu m’entends ? Tu as fait un cauchemar ?

    —  Faut que je retourne au mémorial.

    —  Quel mémorial ?

    —  Celui du mur.

    —  Maintenant ?

    —  Tout de suite.

    —  Mais il est deux heures du matin.

    Lukas se lève, enfile un pantalon, un pull et sort de la chambre. Tom saute de son lit.

    —  Attends, je viens.

    * *

    *

    Les deux jeunes hommes dévalent l’escalier de l’auberge de jeunesse, et demandent au gardien de leur ouvrir la porte.

    —  On y va comment ? murmure Tom.

    —  À pied, c’est pas loin.

    — Tu sais y aller ?

    —  Oui.

    Il pleut. Tom baisse la tête, fixe des yeux ses baskets et marche derrière Lukas. Il ne comprend rien à ce qui se passe, mais la situation doit être grave. Pour que Lukas, dormeur comme il est, quitte son lit au milieu de la nuit, ça doit même être très grave. Il prend son portable dans la poche de son pantalon et envoie un SMS à Agathe :

    T’inquiète pas, on est au mémorial du mur…

    Agathe ouvre un œil quand elle sent son portable vibrer sous son oreiller. Elle le cache sous les draps pour ne pas réveiller les deux autres filles qui dorment dans la chambre. T’inquiète pas, pense-t-elle… Comment ça, t’inquiète pas ? Ils sont fous ! Elle se lève, s’habille et sort. Le gardien lui ouvre la porte en râlant. Sur la Orienburgstraße, elle se demande vers quel côté se diriger… à droite, la synagogue et l’antenne de télévision… donc le mémorial est à gauche. Elle part en courant et n’a aucun doute sur le fait qu’elle va rattraper ses amis. Elle est championne départementale de course de fond. Pas eux.

    Elle les voit au loin. Seuls sur le trottoir. Elle les rejoint en petite foulée.

    « C’est quoi, ce délire ? »

    Ni Tom, ni Lukas, ne répondent. Agathe se mord les lèvres et se résigne au silence. D’après ses souvenirs, le mémorial ne doit pas être loin. Dans cinq minutes, dix peut-être, l’un des deux garçons daignera peut-être lui expliquer.

    Lukas s’arrête devant le panneau où sont affichées les photos de toutes les femmes et de tous les hommes morts en franchissant le mur. Avec la lampe de son portable, il éclaire chaque photo, de gauche à droite du panneau, les examine, lit les dates écrites en dessous. Il s’arrête devant les dernières.

    NE LE 8 NOVEMBRE 1959 – MORT LE 20 DECEMBRE 1984

    MICHAEL HOLDER

    —  C’est la date de naissance de mon père, c’est son nom… mais cet homme n’est pas mon père, lâche Lukas.

    —  Comment ? murmure Agathe.

    —  Mon père a essayé de franchir le mur en 1984, il a réussi et il est mort en France en 2010.

    —  Oui, on sait, s’énerve Tom.

    —  Oui, tu sais, mais là, tout correspond au niveau de la date de naissance et du nom, mais cet homme n’est pas mon père. Et mon père n’est pas mort en franchissant le mur. Je n’étais pas sûr d’avoir bien lu quand on est passés ici ensemble, cet après-midi.

    —  Une erreur ! On peut se renseigner demain. Là, il pleut vraiment trop.

    Lukas s’assoit au pied du panneau.

    —  C’est pas mon père.

    Tom se laisse tomber à côté de lui.

    —  Écoute, je comprends que tu sois choqué, mais ça doit être une erreur. Demain, on ira voir au centre de documentation du mémorial et on demandera qui est cet homme sur la photo.

    Lukas tourne la tête vers Tom, le regarde comme s’il prenait seulement conscience de sa présence, lève les yeux vers Agathe et éclate en sanglots.

    —  Viens, dit Agathe, en l’aidant à se relever, allez viens, l’Hauptbahnhof n’est pas loin, j’ai pris de l’argent, on va aller boire un truc chaud.

    Cette fille est un vrai bonheur, se dit Tom quand il voit Lukas se lever et la suivre sans un mot.

    Les trois étages de la gare sont déserts, ce qui la rend encore plus gigantesque sous sa verrière. Seuls quelques buveurs de bière complètement imbibés sont assis sur les marches. Ils regardent le petit groupe arriver mais ne réagissent pas. Agathe se dirige immédiatement vers un kiosque, comme si elle avait passé toutes ses nuits à errer dans les lieux. Elle est comme ça, Agathe, se dit encore Tom, sûre d’elle, toujours à prendre la bonne décision. C’est pour ça qu’elle est son amie depuis l’école primaire. Une fille droite dans ses bottes, parfois peut-être un peu intransigeante. Elle le rassure. Il sourit quand elle commande trois cafés allongés et très chauds dans un allemand parfait de bonne élève. Elle paie et distribue. Il n’y a pas à discuter et les deux garçons ne discutent pas. Ils trouvent un banc pour s’asseoir et commencent à souffler sur leurs boissons.

    —  On résume, dit Agathe. Ton père n’est pas l’homme sur la photo, mais le nom en dessous est celui de ton père. Les dates correspondent aux dates de naissance et de franchissement du mur de ton père. Il n’y a donc que la photo qui ne colle pas.

    —  Et mon père est mort après, sinon, je ne serais pas là.

    —  C’est pas faux, dit Agathe.

    Tom éclate de rire, mais baisse la tête sur son gobelet devant le regard outré de Lukas.

    —  J’y retourne. Je veux faire une photo de la photo.

    —  En pleine nuit, ça ne va rien donner, dit très vite Agathe.

    Lukas la regarde un instant, se recroqueville :

    —  Demain alors.

    —  Demain. Là, on retourne se coucher et demain on y va.

    Agathe sourit à Lukas qui se lève doucement, prêt à la suivre jusqu’à l’auberge de jeunesse. Tom soupire – plus que quatre à cinq heures de sommeil, mais c’est déjà ça… Il a horreur de ces chambres communes où le premier levé réveille les autres. Il a horreur de partager la salle de bains avec des inconnus. Il a horreur de quitter le confort de sa chambre sous prétexte qu’il est jeune et que quand on est jeune on voyage et qu’il est fauché et que quand on est fauché on prend des chambres à partager et pas chères. Berlin, il en rêvait depuis deux ou trois ans. Tous ceux qui étaient venus avaient adoré. Tout, l’ambiance, la vie,

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1