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Faut-il qu'il m'en souvienne
Faut-il qu'il m'en souvienne
Faut-il qu'il m'en souvienne
Livre électronique88 pages51 minutes

Faut-il qu'il m'en souvienne

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À propos de ce livre électronique

Ce sont des souvenirs d'enfance et de jeunesse de l'auteure. Elle fait revivre des personnages qui ont marqué son existence : sa grand-mère, ses parents, différentes personnes de son entourage. C'est aussi l'occasion pour elle de peindre le cadre dans lequel se sont déroulées ces tranches de vie, son milieu social et les événements qui ont eu lieu à cette époque.
LangueFrançais
Date de sortie1 juin 2021
ISBN9782322415137
Faut-il qu'il m'en souvienne
Auteur

Paule Mahyer

Paule Mahyer est née en 1947 dans une petite ville de l'est de la France. Elle a fait des études de lettres qui l'ont menée au professorat. Issue d'un milieu de classe moyenne, fille unique, elle a connu les aléas d'une société à la morale étriquée, qui n'avait pas encore connu la libération des années 70.

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    Aperçu du livre

    Faut-il qu'il m'en souvienne - Paule Mahyer

    PROLOGUE

    J’ai posé sur ma mémoire le tamis du

    temps. Sont restés à la surface les

    brins multicolores des souvenirs

    d’Enfance et de Jeunesse, d’autres

    sont tombés au fond et je n’ai pas

    désiré fouiller dans ces trous noirs.

    La joie venait toujours après la

    peine…

    (Guillaume Apollinaire Sous le Pont Mirabeau)

    SOMMAIRE

    MEMEE

    Chez Mémée

    L’armoire comtoise

    Sens dessus dessous

    Le sac à pièces

    LA HOUILLOTTE

    Jardin et dépendances

    Dans la maison

    UNE PARTIE DE CAMPAGNE

    Un dimanche à la campagne

    Scènes de la vie ordinaire

    LES SUJETS TABOUS

    L’argent

    Le corps

    Écoles de filles

    Silence de mort

    PARTIR / REVENIR

    Vacances à la mer

    Retour à la case départ

    DERRIERE LES MURS, L’ESPOIR

    Les portes du lycée

    La Voie Royale

    Paris / Versailles : itinéraire d’une désillusion

    Les « permissions »

    Les fenêtres du dimanche soir

    Le parc

    Ne te retourne pas

    IMMERSION EN TERRE INCONNUE

    Au-delà de…

    Un premier poste

    Trois ans plus tard…

    LA GRANDE MAISON INHABITABLE

    Une maison à soi

    Lorsque l’enfant paraît

    Adieu à la grande maison …

    MIROIRS DU TEMPS

    Messagers muets

    Changements de décor

    Pièces de rechange

    Objets migrateurs

    Miroirs du temps

    RETOUR A L’EXPEDITEUR

    Injoignable

    La prochaine fois…

    Retour à l’expéditeur

    LE JOUR OU…

    Maman, ma petite fille…

    Le jour où

    Père et fille

    Ma fille, mon espoir, mon ambition

    L’art d’être grand-père

    Le jour où

    La chambre était fleurie ce jour-là

    MEMEE

    Chez Mémée

    Crise du logement oblige – en cette période d’après-guerre – mes parents n’avaient qu’un petit deux-pièces tandis que ma grand-mère, veuve, disposait d’un grand appartement dans la même rue, je fus élevée principalement chez celle-ci jusqu’à l’âge de neuf ans. Ma mère, sa fille, était très rigoriste et insistait sur le respect des préceptes : « ne la couche pas tard, veille à ses fréquentations… ». Mémée, heureusement, n’en faisait qu’à sa tête. Chez elle, la vie commençait dans la soirée. On mangeait une bonne soupe, bien épaisse, confectionnée avec les légumes cherchés « entre chien et loup »chez le primeur du quartier, occasion de bavarder avec le marchand et de meubler la solitude, puis on se mettait au lit et ,elle me racontait des histoires de loups, brodant sur des contes bien connus et s’endormant avant de livrer la fin de l’histoire ce qui faisait un suspens pour la prochaine soirée ;elle se livrait avec moi à un petit rituel avant le coucher : « rien sous le lit ? »Vérification indispensable pour conjurer la peur entraînée par ces contes sans l’annuler tout à fait (« l’ennemi » pouvait se cacher ailleurs !) car elle faisait partie du récit « palpitant » ! Quand je fus un peu plus grande, j’écoutais avec elle la radio.

    A la radio, on captait une chaîne suisse qui diffusait « Les Vaudois » dont les blagues étaient parfois assez lestes mais la grand-mère ne s’en souciait pas car « une enfant ne comprend pas tout ». Cette radio tombait malheureusement souvent en panne, soit à cause du faible voltage du courant (en 110 volts dans ces années-là), soit du matériel défectueux. On faisait alors appel à un voisin électricien qu’on attendait comme le Messie. Bien qu’alcoolique toujours « entre deux vins », il trouvait néanmoins assez de discernement ou d’empirisme pour nous la remettre en marche. Ouf, on pourrait écouter « Le théâtre OMO », sponsorisé par une marque de lessive. Ces pièces de boulevard n’étaient sans doute pas faites pour une gamine de mon âge mais, comme pour les blagues vaudoises, ce n’était pas grave puisque je ne comprendrais pas tout ! Du théâtre, on en avait aussi au sein même de l’immeuble ! On était aux premières loges pour suivre les avatars de certains de ses habitants. Au troisième étage, la femme du propriétaire était obèse et impotente ; quand elle tomba malade, il fallut la « treuiller » par la cage d’escalier jusqu’à l’ambulance. Bercée par les contes, j’imaginais que c’était en dévorant de la « chair fraîche » que cette « ogresse » était devenue si grosse ! J’interceptais aussi des « cancans »sur la locataire du premier étage qui « fricotait » avec le propriétaire : ce terme évoquait pour moi le domaine culinaire et je ne saisissais pas bien pourquoi on l’assortissait de sous-entendus scabreux : « Cette Solange n’est pas un ange, plaisantaient les voisins ». D’autres habitants déploraient la conduite de leur fille qui s’était « amourachée » d’un garçon qui s’était introduit auprès de sa belle en cassant la vitre du vasistas des toilettes ! La mentalité bien-pensante y voyait

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