DES VIES À LA DÉRIVE
de Lucy Ellmann a, en premier lieu, tout de l’œuvre alchimique: la transmutation d’une existence apparemment banale (une femme au foyer de l’Ohio rumine ses pensées en cuisinant des tartes) en une spectaculaire odyssée intime de mille cent pages. Un univers intérieur réduit à une phrase unique, sans cesse redynamisée par une locution obstinée, « le faitL’intrigue? La vie comme elle va, triviale, diffractée, agitée de petits riens tragi-comiques… jusqu’à la révélation finale. La langue? Une pensée sans repos, procédant par digressions, associations d’idées et, parfois, sauts quantiques: on songe, inévitablement, au monologue de Molly Bloom clôturant de Joyce, dont le père de l’auteure était un éminent spécialiste.
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