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Vous n'en mourrez pas
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Vous n'en mourrez pas
Livre électronique98 pages1 heure

Vous n'en mourrez pas

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À propos de ce livre électronique

Quand la Bible raconte les origines du monde et de la vie, elle ne s'embarrasse ni de théologie, ni de psychanalyse. Le bon sens lui suffit. Il ne faut donc pas s'imaginer qu'on trouvera les mystères du ciel là où on parle si bien des vérités de la vie.
LangueFrançais
Date de sortie13 oct. 2015
ISBN9791029003714
Vous n'en mourrez pas

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    Vous n'en mourrez pas - Tony Engel

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    Vous n’en

    mourrez pas

    Tony Engel

    Vous n’en mourrez pas

    Essai

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    Du même auteur

    Rien ne va jamais comme on voulait. LEN, 2013.

    L’école laisse des souvenirs,

    La vie laisse des cicatrices. Chapitre.com. 2015.

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0371-4

    Et Dieu

    Surprenant Adam et Eve

    Leur dit

    « Continuez, je vous en prie

    Ne vous dérangez pas pour moi

    Faites comme si je n’existais pas »

    1 Introduction

    Dans un espace-temps refermé sur lui-même, mais dont nous ne soupçonnons pas les limites, les étoiles dessinent d’invraisemblables figures. Avant même d’avoir découvert leur véritable nature, leurs trajectoires, les invraisemblables distances qui nous en séparent, nos ancêtres les ont assemblées en constellations, leur ont attribué des références mythologiques, afin d’en faire des repères pour les navigateurs, les astronomes et les rêveurs.

    Nous savons maintenant que ces figures sont illusoires, que chacune de ces étoiles n’est déjà plus là où son image scintille encore dans la nuit de notre Terre. Cette voûte céleste est un vide sidéral, que nous avons rempli d’images sans existence réelle. Pour ces autres vivants, que nous imaginons volontiers, bien loin, au-delà de Véga de la Lyre, seuls comme nous sur leur astre, ces mêmes étoiles offrent d’autres constellations, aussi illusoires que celles qui nous guidaient jadis et nous fascinent encore maintenant.

    Il en est de même de ces constellations qui nous servent de guides dans nos voyages au fil des temps anciens : les récits des origines, ces légendes qui permettaient à chaque peuple de dire ses commencements mythiques, images que le courant impétueux de la vie a maintenant abandonnées sur ses rives, mais qui, enracinées dans notre mémoire collective, ont survécu à l’oubli.

    Bien entendu, plus personne ne croira encore que « le texte des mythes a pris forme peu à peu à partir des grognements par lesquels l’homme traduisait à l’origine ses émotions au cours de l’action dramatique, et cela à une époque où il avait dépassé le stade de l’homo alalus et possédait déjà les premiers rudiments du langage{1} ». Dire que « le mythe se présente sous la forme d’un récit venu du fond des âges et qui serait déjà là avant qu’un quelconque conteur en entame la narration{2} » est tout aussi absurde. Un mythe ne naît pas de la vie, comme par génération spontanée. Il naît d’« un long regard sur le calme des dieux{3} », mais bien plus d’une observation attentive, patiente et lucide, de la vie elle-même, dans ses moindres replis.

    Nos lointains ancêtres avaient déjà mis au point un langage symbolique, qui ne se contente évidemment pas d’exprimer des émotions au cours d’on ne sait quelle action dramatique. Sous prétexte de raconter un passé plus imaginaire que lointain, ces hommes et ces femmes nous disent ce que la vie leur avait déjà appris. Ils nous transmettent un savoir, et nous aurions tort de ne découvrir que des faits étonnants là où surgissent les commencements de notre civilisation.

    Hannah Arendt l’a bien dit : « sans jamais rendre compte des faits de manière fiable, mais exprimant toujours leur signification vraie, les légendes sont la source d’une vérité au-delà des réalités, une mémoire au-delà des souvenirs. En ce sens, les légendes ne comptent pas seulement au nombre des premiers souvenirs du genre humain, elles constituent en réalité le vrai commencement de l’histoire humaine{4} ».

    Les légendes n’ont pas été créées par ceux qui ont vécu les événements extraordinaires qu’elles racontent, mais par ceux qui, pour avoir dû se résigner à supporter les conséquences de ce qui avait fini par échapper aux générations précédentes et devenir inévitable ; ils ont surtout compris qu’il dépendait surtout d’eux que rien ne puisse plus jamais être comme avant.

    La vérité de ce qui s’est passé n’est pas dans les souvenirs, si facilement enjolivés et exagérés ; elle est dans la réalité des conséquences qu’il a fallu assumer ici et maintenant. Les souvenirs se chargent de ce que les événements ont révélé et se figent en mémoire. C’est en elle que la succession des événements devient significative, aidant ainsi à comprendre et à assumer la condition humaine, face dorénavant à la démystification progressive, mais inévitable, des dieux, décidément incapables de maîtriser un destin dont on les avait crus seuls maîtres.

    Après avoir mis en évidence l’idéologie du peuple qui les a imaginées, ces antiques légendes vont, au fil des générations, quitter l’espace-temps de leur naissance pour de nouvelles vies, et s’enrichir de significations inattendues, bien loin parfois de celles qui ont justifié leur naissance. C’est ainsi, par exemple, que les légendes nées de la guerre de Troie, dont l’œuvre d’Homère garde le souvenir, deviendront une source d’inspiration pour le théâtre athénien du V° siècle, pour la poésie d’Ovide, pour les peintres de la Renaissance, pour le théâtre et le cinéma du XX° siècle.

    Notre savoir, dans ce domaine, est devenu bien plus complexe, plus nuancé, plus efficace ; la recherche scientifique l’affine sans cesse, l’école le diffuse, et nous n’avons plus besoin de ces légendes, même si, parfois, elles paraissaient d’une inquiétante familiarité. Comprendre leur langage, c’est découvrir comment elles parlaient jadis de la vie dont nous avons maintenant une connaissance autrement complexe. Il faut alors revenir vers elles comme on revient vers les paysages de l’enfance, avec cette tendresse qu’on a pour ceux qui en étaient encore aux débuts d’un long apprentissage,

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