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Jésus et Marie, version bilingue: Jesus and Mary, bilingual version
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Livre électronique260 pages3 heures

Jésus et Marie, version bilingue: Jesus and Mary, bilingual version

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À propos de ce livre électronique

Si, par une nuit étoilée, un minuscule insecte se glissait dans votre oreille et vous murmurait « Ami de ce monde, je suis venu vous annoncer que les faits historiques n’existent pas », votre existence en serait-elle bouleversée ?

Si cet insecte prenait son temps pour divulguer tout ce que cachent ces paroles, l’écouteriez-vous ? Beaucoup n’en feront rien. Mais pour tous les autres prêts à tendre l’oreille, voici l’histoire de Jésus et Marie-Madeleine.

If a tiny omniscient insect crawled into your ear one cosy star-filled night and whispered, “Friend of this world, I must tell you that there are no historical facts,” would this change anything about your life? If the insect then decided to stay a while and explain what it meant, would you listen ? Most people would never understand, but for those who would, here is a story of Jesus and Mary Magdalene.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en octobre 1949 à Oakland en Californie, John Ferguson, après des études de philosophie et d'anthropologie dans l'Utah, part à la découverte en 1973 de l'Europe. C'est ainsi qu'il devient joueur de basket-ball à Nyon puis qu'il fréquente différents clubs de Suisse romande comme entraîneur. Parallèlement à l'enseignement de l'anglais et la peinture, il expose régulièrement dans diverses galeries, notamment à la Galerie Planque. Il est également l'auteur de neuf romans. En 1998, il obtient le Prix "Discover Great New Writers Series" décerné par Barnes & Noble pour son roman Farley’s Jewel. À signaler encore, quelques romans de qualité dont Le Missionnaire en 2005, L’Anthropologue en 2006 et Le Déluge en 2010.
LangueFrançais
Date de sortie24 mars 2017
ISBN9782512007265
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    Aperçu du livre

    Jésus et Marie, version bilingue - Jon Ferguson

    Avec le soutien du Service des Affaires culturelles du Canton de Vaud.

    Si, par une nuit étoilée, un minuscule insecte se glissait dans votre oreille et vous murmurait « Ami de ce monde, je suis venu vous annoncer que les faits historiques n’existent pas », est-ce que cela changerait quoi que ce soit dans votre vie ? Si cet insecte prenait son temps pour vous expliquer ce qu’il veut dire par là, l’écouteriez-vous ? Seriez-vous curieux d’en découvrir le sens ? Iriez-vous jusqu’à donner à l’insecte le pouvoir de métamorphoser toute votre conception de l’« histoire » ? Laisseriez-vous l’insecte gratter votre tympan de ses petites pattes jusqu’à ce que vous compreniez la signification de ses paroles ? La plupart des gens ne comprendraient pas, mais pour les autres prêts à tendre l’oreille, voici l’histoire de Jésus et Marie-Madeleine.

    Préface

    Tout ce que l’on a écrit sur Marie-Madeleine est faux. Tout ce que l’on a écrit sur Jésus est faux. Est faux également ce que l’on a écrit sur l’histoire, car elle ne peut être conçue comme une pelote de laine qu’il suffirait de défaire pour en extraire le fil droit comme un pic, que l’on pourrait toucher, voir et comprendre. Chaque moment est d’une complexité infinie et toute chose est liée à toute autre. Combien de moments contient l’histoire ? Combien d’Etre chaque moment comporte-t-il ? Nous ne possédons ni assez de temps ni assez de mots pour décrire ne serait-ce qu’une petite parcelle de l’histoire. Lorsque quelqu’un s’y risque, c’est comme s’il tentait de faire entrer l’univers dans un petit bocal en verre. Toute personne qui en a la prétention est un charlatan, si bienveillant soit-il.

    La vie de l’homme qu’on nomme « Jésus » est en cela emblématique. Que sait-on véritablement de Jésus ? Il serait le fils de Dieu. Que sait-on de Dieu ? Il serait né d’une vierge. Et nul ne peut savoir si cela est vrai. La vie sexuelle de sa mère reste un mystère. Qui que ce soit peut affirmer que sa mère était vierge. C’est le cas d’une de mes cousines qui tomba enceinte et dont les fervents chrétiens de parents déclarèrent qu’elle n’avait jamais eu de relation sexuelle : un spermatozoïde errant se serait faufilé dans son vagin. Est-ce cela la « vérité » ?

    Vous et moi sommes en ce moment en vie. Mais y a-t-il une seule personne qui nous connaisse véritablement ? Existe-t-il une seule personne qui sache comment fonctionnent les interactions entre les millions d’atomes et de cellules dont nous sommes « composés » ? Bien évidemment que non. Et nos cœurs et nos esprits ? Même les personnes qui vivent avec nous ignorent ce qui se trame dans les profondeurs de notre âme. Le monde est un secret gargantuesque. Jésus a vécu il y a deux mille ans. Pensez à la façon dont sa vie a été travestie par des millions d’interprétations qui ne reflètent en rien la vérité. Nul ne saura jamais la vérité. Les gens se servent simplement des autres pour s’approcher au plus près de leur propre version de la réalité. Les gens se servent de l’« histoire » pour cadrer avec leur version de ce que représente la vie. Mais il n’y a pas d’histoire qu’on puisse connaître, et la vie n’entrera jamais dans le cadre d’un petit bocal en verre.

    Le récit que je choisis de faire de l’histoire d’amour entre Jésus et Marie-Madeleine n’est le fruit que de ma seule imagination. Et je n’attends de personne qu’il me suive. Je ne veux aucun disciple. Je ne souhaite nullement initier une religion nouvelle ou en détruire une ancienne. Bien plus de mensonges ont été proférés sur Jésus qu’au sujet de quiconque ayant marché sur cette terre. Des centaines d’interprétations existent sur sa vie. La plupart des gens adhèrent à la version qui confirme leur manière de voir la vie et la vérité. Je ne crois pas au christianisme, mais parfois je crois en Jésus. Selon Nietzsche, « au fond, il n’y a jamais eu qu’un seul chrétien, et celui-là est mort sur la Croix. »

    Le voici…

    1

    Mises à part quelques copies de l’Ancien Testament sur parchemin, aucun livre n’existe. Ni aucun journal, aucune télévision, aucune radio, aucun magazine, iPad/Pod et téléphone. Les ordinateurs, les appareils photos, les voitures, les trains, les avions, les bicyclettes, les ampoules électriques seront inventés dans quelque deux mille ans. Il n’existe aucun vaccin contre les maladies et les médecins n’ont absolument aucune idée de ce qui se passe sous la peau. Nul n’a jamais entendu parlé d’arme à feu ou de bombe. Toutes les guerres se mènent en face à face. On ignore que les bébés sont conçus lorsqu’un spermatozoïde pénètre un ovule. La majorité des hommes meurent avant l’âge de quarante ans, et les femmes avant trente ans. La terre est plate et à peine plus grande que le Liechtenstein. Peu de personnes se sont risquées à aller plus loin qu’à quelques kilomètres de leur lieu de naissance. Nul n’a entendu parlé d’atome ou de cellule. Leibniz ne naîtra que dans dix-sept siècles. Le mot « gravité » ne fait aucun sens. Les aiguilles pointues pour coudre les vêtements n’existent pas. Une paire de souliers a une grande valeur. On prend son bain dans une rivière ou dans un lac. Seul le soleil réchauffe l’eau. Le papier toilette n’existe pas. Il n’existe par ailleurs pas de toilettes. Nul n’a jamais entendu parlé d’un pape, d’un catholique, d’une croisade, d’un musulman, d’un mormon, d’un chrétien, d’une évolution ou d’un big-bang. Les olives constituent la denrée alimentaire de base. On naît dans des crèches. Il ne viendrait à l’idée de personne de qualifier de « sainte »la région autour de Jérusalem.

    Grand nombre d’événements se produisent ailleurs sur la planète, mais personne à Jérusalem et dans ses alentours n’en sait rien. Les habitants des autres régions de la planète ignorent tout de Jérusalem.

    2

    Ainsi était la vie, à l’époque. Dans quelques milliers d’années, la nôtre lui ressemblera.

    3

    N’est-il pas remarquable de constater que plus les mythes et les traditions se perdent dans le passé, plus les personnes y croient. Juste après la mort de Jésus, nul ne pouvait croire qu’il était le fils de Dieu ou un thaumaturge. Encore moins qu’il était mort pour sauver le monde de ses péchés. La plupart des gens ignoraient d’ailleurs ce qu’était le péché. Ils essayaient simplement de survivre. Bien entendu il y avait la tradition juive et l’Ancien Testament. Mais les Romains détenaient le gros du pouvoir. C’est eux qui maniaient le bâton et la carotte. Et c’est lorsqu’ils commencèrent progressivement à s’auto-détruire et à perdre de leur pouvoir que le christianisme a commencé son histoire. Mais au moment de la mort de Jésus, il n’avait pas encore pris racine.

    4

    Oubliez les sages et la vierge. Jésus vint au monde comme n’importe quel autre enfant, sur un lit de paille. Sa mère était nerveuse, mais pleine d’amour. Son père, d’un caractère plutôt agréable, était éclopé et enclin à la paresse. L’enfance de Jésus se déroula normalement : ni jambe cassée ni bras cassé, du pain et des olives en abondance, des histoires sur Adam et Eve et les Dix Commandements. Il se fit remarquer par son esprit curieux et sa tendance à remettre tout en question. Il ne cessait de poser des questions. Lorsqu’on lui affirmait que Moïse était parvenu à diviser les eaux de la Mer Rouge, il doutait de la véracité de l’événement. Lorsqu’on lui affirmait que Dieu avait créé le monde en six jours, avant de se reposer le septième, il rétorquait qu’on n’en avait aucune preuve : si Dieu était tout-puissant, pourquoi aurait-Il besoin de se reposer ? Et pourquoi après six jours ? Pourquoi ne se servait-Il pas d’esclaves pour effectuer le travail à sa place, comme en avaient l’habitude les Romains ? Des Romains qui se servaient d’autres histoires et d’autres dieux pour expliquer l’origine du monde. Lorsqu’il atteignit l’âge de seize ans, il n’était pas en capacité de distinguer le vrai du faux. Il ne faisait que contempler le monde et observer la vie qui défilait devant ses yeux : le ciel bleu, le soleil, les collines, les chemins, les gens, la lune, les chèvres, les chats, les chiens, les étoiles, les insectes, les arbres, les fleurs, l’herbe, la pluie, les nuages, la souffrance, la douleur, le rire, la naissance, la mort, le bonheur, la tristesse. Lorsqu’une créature mourait, elle ne donnait nullement l’impression de s’en aller ailleurs.

    Qu’était donc le ciel ? Qu’était donc cette vaste étendue de bleu, de gris et de noir suspendue au-dessus de sa tête ? Que contenait-elle ? Qu’était-ce qui, la nuit, scintillait dans le ciel ? Il se promenait souvent. Il cherchait le pourquoi du comment, sans trouver de réponse. La lune variait en taille, de nuit en nuit. Y avait-il deux lunes ? Ou même trois ? Ou quatre ? Parfois elle prenait la forme d’un demi-cercle, d’autre fois juste d’une faucille. Il en perdait la tête. On lui disait qu’il ne valait pas la peine de se creuser la tête. Que Dieu l’avait créée. Mais Jésus doutait de Dieu, de tous les Dieux. Ceux des Romains étaient innombrables. Quelle étendue pouvait bien avoir tout cela ? Existait-il une limite ?

    A l’âge de dix-sept ans, il se mit à s’observer, alors qu’il était en pleines pensées. Est-ce que la pensée provient de l’œil, de la tête, des oreilles, du cœur, de l’entrejambe ? Peut-être jaillit-elle de toutes les parties du corps. Peut-être est-ce Dieu qui en est le créateur. Ou peut-être bien que la pensée créa Dieu. Est-ce que les animaux pensent ? Quoi qu’il en soit, bien des pensées sortaient de la bouche des gens. Et Jésus écoutait ce qu’ils avaient à dire. La plupart de leurs propos tournaient autour de leurs propres personnes. Ce qui paraissait somme toute assez logique.

    Jésus était l’ami de tous – des Pharisiens, des Romains, des esclaves, des vieux, des jeunes, des hommes, des femmes, des enfants, des animaux. Il aimait se promener et contempler le monde. Chacun avait alors une histoire à raconter. Et il était de bonne écoute. Mais son monde était petit : les histoires se chevauchaient et s’entrecroisaient. Les mêmes propos, les mêmes personnes ne cessaient d’arriver à lui, encore et encore.

    Sa mère et son père étaient tous deux morts avant ses onze ans. Sa mère fut la première à partir, à l’âge de vingt-neuf ans, après avoir donné la vie à une fille, sa demi-sœur. Son père, bien plus âgé que sa mère, avait déjà eu deux autres enfants avant que Jésus ne naisse. Il mourut vieux, à l’âge de cinquante-sept ans.

    A l’époque, les enfants n’étaient pas choyés comme aujourd’hui. Ils devaient se débrouiller seuls très tôt. Ceci me rappelle ce que j’ai lu l’autre jour dans un livre d’histoire. Saviez-vous qu’au treizième siècle eut lieu ce qu’on nomme la « Croisade des enfants ». Trente mille enfants, âgés entre six et douze ans, traversèrent ce qui est aujourd’hui la France pour atteindre Jérusalem. Lorsqu’ils arrivèrent à Marseille, ils furent placés dans des navires. Deux de ces bateaux sombrèrent et tout le monde mourut. Les autres navires mirent le cap sur l’Afrique du Nord où on vendit les enfants comme esclaves.

    5

    Marie a dix-sept ans, douze ans de moins que Jésus. Ses yeux sont pareils à de petits océans turquoise, des yeux qui observent, à peu de choses près, le même monde que Jésus (les yeux de Jésus n’ont pas vu un oncle et un soldat romain la violer.) Les hommes s’enflamment à son passage, ils tentent de voir au travers de ses vêtements en haillons. Depuis ses sept ans, elle s’est débrouillée seule, dormant et se nourrissant comme elle pouvait. Elle se comportait alors tel un animal sauvage qui avance à tâtons et ne pense qu’à survivre. Mais à présent qu’elle s’est mise à réfléchir et à aimer Jésus, elle se demande ce qui meut les esprits et les cœurs, en particulier le sien, puis finit par se demander ce qui fait vibrer toute chose – la lune, le soleil, les poissons, les serpents, les doigts, les pieds, les nuages, les Romains, l’oncle, l’âne, les arbres…

    Au fil des années, leurs chemins se sont croisés de nombreuses fois, mais ni elle ni Jésus n’ont osé ou n’ont voulu s’arrêter. Pourtant ce jour-là, leurs regards se sont trouvés. Et qu’importe pourquoi ! Sachant qu’elle s’appelle Marie, comme sa propre mère, il décide de s’avancer vers elle, et lui dit, en inclinant légèrement la tête : « Marie, j’ai terminé mes tâches du jour. Voudrais-tu venir te promener avec moi ? »

    Ils quittent le village, gravissent une colline et se retrouvent en un lieu où ils surplombent l’horizon. Le soir est tout juste tombé, le soleil se couche derrière eux. Lorsqu’elle parle, il se remémore des arbres bercés par le vent…

    – Je sais deux ou trois choses te concernant. Ton père s’appelait Joseph.

    – Oui, il est mort.

    – Tu sembles avoir beaucoup d’amis. Chaque fois que je te vois, tu es entouré de gens.

    – Je suis gentil avec les gens. Il n’y a aucune raison de mal les traiter.

    – Même les Romains ?

    – Les Romains n’ont pas demandé à être Romains. Ils ne font que leur travail.

    – Si seulement ils le faisaient ailleurs.

    – Il y aura toujours quelqu’un qui détient le pouvoir et exerce le contrôle. L’important est de garder le contrôle sur soi-même.

    – Quand on est violée, on perd le contrôle sur soi.

    – Ils ne devraient pas te violer, mais « ne devraient pas » n’a pas vraiment de sens en soi.

    – Ce sont des porcs.

    – Les hommes sont des animaux.

    – Pire.

    – Pas toujours.

    – En effet.

    – Est-ce qu’ils t’ont violée ?

    – Une fois. Un soldat m’a suivie là où je dormais. Je me suis réveillée au milieu de la nuit et il était allongé à côté de moi. Je l’ai senti avant même de le voir. Il m’a dit que si je ne faisais pas de bruit, tout se passerait bien. Je hais les Romains. J’ai de la chance que ça ne me soit arrivé qu’une seule fois avec eux.

    – Est-ce arrivé avec d’autres hommes ?

    – Mon oncle. Ce n’était pas vraiment mon oncle, plutôt mon demi-frère. Je l’appelle « oncle » car il a quinze ans de plus que moi. Au fait, c’est également ton frère.

    – Que veux-tu dire par là ?

    – C’est ton demi-frère, le fils de ton père.

    – Comment sais-tu cela ?

    – Ma mère m’a dit que Joseph a engendré David, puis qu’il l’a quittée. Elle était jeune. Plus jeune que moi en ce moment.

    – Quel âge as-tu ?

    – Dix-sept ans.

    – Je connais ce David. Mon père ne m’a jamais dit qu’il était mon frère. Et David, est-ce qu’il t’a violée ?

    – Il a abusé de moi. J’avais quinze ans, le même âge que ma mère quand elle a eu l’enfant de Joseph.

    – Mais toi, tu n’as pas eu d’enfant ?

    – Non.

    – Et avec le soldat romain, tu n’as pas eu d’enfant ?

    – Non.

    – Donc, tu n’es pas une prostituée ? On m’a dit que parfois tu vendais ton corps.

    – Toutes les femmes sont des prostituées. Toutes les femmes qui font l’amour alors qu’elles ne le veulent pas sont des prostituées. Si elles ne le font pas pour de l’argent, elles le font pour une maison, la sécurité, la famille, la nourriture… Cela revient au même.

    – Et toi ?

    – J’ai vendu mon corps pour de l’argent quand j’avais faim.

    – Je ne m’imagine pas coucher avec une femme qui ne souhaite pas faire l’amour avec moi.

    – Quelle chance ! Tu dois avoir des femmes qui te désirent.

    En prononçant ces mots, elle détourna son regard et contempla le désert.

    – Pas depuis quelque temps. Je ne comprends pas les gens qui font des choses contre la volonté des autres.

    – Les volontés se heurtent souvent. La plupart des hommes agissent avant de penser.

    – Les imbéciles n’ont aucune idée de ce qu’ils font.

    – Pourquoi donc crois-tu que Dieu laisse faire le mal ?

    – Ce qui est mal pour l’un est bien pour l’autre.

    – Pourquoi Dieu permettrait-Il aux hommes de s’entretuer ?

    – Eh bien, s’Il existait vraiment, Il ne le permettrait pas, je pense.

    – Tu ne crois pas qu’Il existe ?

    – Je n’en sais rien. Mais s’Il existe et qu’Il laisse des gens te violer, eh bien, c’est un Dieu étrange.

    – Le Dieu des Juifs est bien étrange. Il détruit beaucoup de choses. Il se met en colère et nous foudroie.

    – C’est bien pour cela que je ne fais que semblant d’être juif. Je ne crois en rien de tout cela.

    – Tu ne crois pas au paradis et à l’enfer ?

    – Je ne peux pas croire que Dieu punisse les gens. Et cette idée d’enfer est tellement barbare. Les Juifs essaient simplement d’effrayer les gens pour les contraindre à suivre leurs lois. Quel intérêt aurait Dieu de nous faire peur ? Je ne peux m’imaginer qu’un Dieu qui aide les gens. Comme une mère ou un bon père.

    – Peut-être Dieu n’est-Il pas bon. Les Romains ont une multitude de Dieux dont certains sont cruels.

    – Oui, je sais.

    – Penses-tu qu’il n’existe qu’un seul Dieu ou plusieurs Dieux ?

    – Je n’en ai aucune idée. Comment peut-on savoir ?

    – Pourquoi alors les gens prétendent le savoir ?

    – Parce qu’ils ne

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