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Humanotopie: Roman utopique
Humanotopie: Roman utopique
Humanotopie: Roman utopique
Livre électronique92 pages1 heure

Humanotopie: Roman utopique

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À propos de ce livre électronique

En 2063, Léa a 20 ans. Elle ne connaît pas la guerre, le crime, le racisme, la pauvreté, les inégalités, la religion… et l’argent ! Et pour cause, dans ce futur proche, on a effacé ces fléaux du passé, de la mémoire collective, et des livres d’histoire. D’une « Révolution douce » et du « grand partage » est née une nouvelle société plus juste et enfin humaine. Accidentellement, et au fil de discussions passionnées avec son grand-père, la jeune femme va découvrir la vérité, ou plutôt le grand mensonge qui masque I’affreux passé. Humanotopie est une vision volontairement optimiste et utopique, mais pleine d’espoir, de l’avenir de I'Humanité, sans dieux, sans argent, basée sur l’égalité, le partage et l’amour.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né à Paris en 1963, Sylvain Bibas est professeur des écoles à Eaubonne, dans le Val-d’Oise. Il est marié et père de 4 enfants.
LangueFrançais
Date de sortie23 juin 2021
ISBN9791037728623
Humanotopie: Roman utopique

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    Aperçu du livre

    Humanotopie - Sylvain Bibas

    La découverte

    — Papi, que signifient les mots « crime », « pauvreté », « guerre », « argent » ?

    Les mots claquent aux oreilles du vieil homme, comme un coup de fouet dans le silence serein d’une fin de vie paisible. Ils ont l’effet d’une bombe, provoquant un raz-de-marée, un tsunami, dans la tête et le cœur, du presque centenaire.

    Léa n’a pas 2 ans, elle en a 20 ! Elle n’est ni attardée ni inculte, ne vit pas recluse, complètement coupée du monde. Au contraire, elle mène brillamment des études de médecine à Paris.

    — Pardon, ma chérie ? répond fébrilement le nonagénaire, dans le but de gagner un peu de temps pour essayer de mettre un peu d’ordre dans ces idées et dans son corps parcouru de frissons et de secousses.

    — Là, dans ton vieux carnet : « violence », « chômage », « racisme » …

    Ces mots sont complètement étrangers à la jeune femme, simplement parce que Léa a 20 ans en 2063 !

    — Un vieux carnet ? bredouille le grand-père, feignant la surprise.

    — Oui, en cuir, bien caché… c’est ton écriture !

    Le vieil homme est tiraillé, écartelé, presque anéanti. Tout d’abord par la nostalgie d’un autre temps, d’une autre époque, d’une jeunesse fougueuse, effrénée, palpitante et heureuse malgré tout. Puis, par le dégoût de tous ces fléaux d’un passé enterré, révolu et volontairement oublié. Par la colère qui a été le moteur de son action aux côtés de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui ont eu la volonté et le courage de créer un monde meilleur, et enfin, par la satisfaction du devoir accompli, d’avoir fait triompher l’humanité !

    En 2063, le monde vit en paix, il n’y a plus arme ni armée, ni conflit ni guerre, ni violence ni crime. L’égalité, la vraie, sociale, est inscrite dans la Déclaration universelle des droits des enfants, des femmes et des hommes. Partant du principe que l’on ne peut répéter les erreurs du passé si elles n’ont jamais existé, on les a tout simplement effacées, supprimées de la mémoire collective, et de l’enseignement des enfants. On a instauré les valeurs d’amour, de respect, de tolérance, d’égalité, comme ayant toujours régi la vie en société des humains. On a aboli les inégalités, les injustices, la violence, les religions, le chômage, la pauvreté, le racisme… et l’argent !

    Évidemment, tout ne s’est pas fait en un jour. Les obstacles ont été nombreux, le chemin pavé d’incrédulité et d’hostilité. Les femmes et les hommes qui ont opéré cette « révolution douce », taxés de naïveté et « d’utopisme », qualifiés de doux rêveurs et d’irréalistes, mais le fait est qu’ils y sont arrivés, qu’ils ont réussi enfin à créer un monde où chaque enfant mange à sa faim, bénéficie d’une véritable éducation et des mêmes droits, grandit dans un environnement fertile, et jouit tout simplement des mêmes chances d’accomplir une vie épanouie et heureuse, où chaque parent a les moyens de nourrir, d’élever, de « cultiver », d’aimer sereinement son ou ses enfants, où chaque femme et chaque homme peut vivre libre et heureux, quelle que soit son origine, sa couleur, sa culture son métier, ses désirs et orientations.

    — Oh, il s’agit sûrement de mon vieux projet de roman, dans lequel je m’étais lancé il y a très longtemps !

    Léa est troublée, c’est la première fois qu’elle sent que Christian lui cache quelque chose… d’important, de grave ?

    — Tu as écrit un roman ? Tu ne m’en as jamais parlé !

    — Oh, tu sais ! cela n’a pas grand intérêt, répond-il avec une fausse désinvolture qui ne trompe personne, et surtout pas la jeune femme.

    — Au contraire, j’ai très envie de le lire… petit cachottier !

    Elle sent bien qu’il y a là quelque chose de bien plus profond que le vieil homme ne veut bien le dire.

    Léa est née en 2043, elle fait partie de la première génération de ce monde « nouveau ». Elle a reçu, dès son plus jeune âge, une éducation basée sur ces nouvelles valeurs, où l’on a réécrit l’histoire du monde depuis son origine, effacé certains mots des dictionnaires, fait table rase du passé pour inventer un avenir meilleur. Elle et sa famille, ses parents, ses frères et sœurs, n’ont jamais manqué de rien : une maison à leur goût, adaptée à leur situation familiale, de quoi manger à leur faim et sainement, de bonnes écoles, du travail pour tous, des loisirs et des vacances en famille, et une certaine aisance matérielle. Après un bac obtenu à 16 ans, à la faveur de ses capacités et de son dossier scolaire, elle a pu s’orienter vers des études de médecine, qu’elle mène brillamment, en quatrième année aujourd’hui. Elle a désiré prendre son indépendance en s’installant dans un studio, où elle peut travailler sereinement, ne manquant de rien là non plus. En attendant d’emménager bientôt dans un confortable deux-pièces, avec son petit ami Lucas, enseignant.

    Entre ses études, ses gardes à l’hôpital, sa famille, son « amoureux », Léa trouve encore un peu de temps à consacrer à son grand-père, tous les mardis après-midi. C’est leur moment à eux, seuls, au calme. Pendant quelques heures, le temps s’arrête pour la jeune femme qui fait une pause dans sa course quotidienne à la réussite et l’accomplissement personnel. Loin des réunions de famille pleines de vie, bruyantes et agitées, cette maison cossue est son havre de paix hebdomadaire. Elle s’est toujours sentie proche de cet homme aimant, chaleureux et attentionné. Une grande complicité les a toujours unis, un tronc commun voyant son prolongement dans le feuillage pour l’un, puisant dans ses racines pour l’autre ! C’est donc un véritable bonheur pour ces deux-là de se retrouver en tête-à-tête une fois par semaine, l’un savourant la fraîcheur et l’énergie de l’une, et l’autre la sagesse et l’expérience du premier. Le vieil homme n’étant jamais avare d’anecdotes, de petites et grandes histoires concernant le « bon vieux temps », faisant preuve en l’occurrence d’une imagination débordante ! Si elle savait que cette harmonie repose sur un gigantesque mensonge, même pour la bonne cause, il ne sait pas comment elle pourrait réagir.

    — Non, vraiment je t’assure, c’est nul, tu vas perdre ton temps, tente-t-il désespérément.

    — Tu rigoles ! Tout ce qui te concerne m’intéresse, je veux absolument le lire !

    Cette fois, sa curiosité est plus que piquée, Léa a l’intime conviction qu’elle a mis le doigt sur quelque chose d’essentiel… qui pourrait bouleverser sa vie, même si elle n’a encore

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