REQUIEM POUR UNE ENFANCE
Chevreuse. Le nom d’un lieu, d’une ville, d’une vallée dans laquelle résonnent les échos d’une œuvre et d’une vie. Un nom polysémique, comme Modiano les affectionne, pour désigner du département des Yvelines, où l’écrivain passe une partie de son enfance. Où il réside en 2020 également, confiné dans le village de Saint-Forget, dans la vallée de Chevreuse. La maison n’est pas celle des Modiano mais semble avoir réveillé quelques heureux fantômes. Car inutile de faire durer le suspense plus longtemps : est un excellent cru, quand les romans parus depuis la réception du prix Nobel en 2014 avaient pu laisser les lecteurs sur leur faim. Parmi ces fantômes, celui de la duchesse de Chevreuse justement, figure des du cardinal de Retz. Ces mémoires sont le livre de chevet du narrateur et double littéraire de Modiano, Jean Bosmans – Jean, un prénom régulièrement choisi pour les jumeaux de papier de l’écrivain. Si n’est pas présenté comme tel, les allusions aux récits autobiographiques (1988) et (2005) sont trop nombreuses pour qu’on ne soit pas tenté de tirer ce fil des souvenirs personnels, des souvenirs d’une enfance à laquelle cette histoire fait indéniablement écho.
