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My Baby, ça va aller !
My Baby, ça va aller !
My Baby, ça va aller !
Livre électronique542 pages6 heures

My Baby, ça va aller !

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À propos de ce livre électronique

L'histoire en quelques mots :
Gilles Leclyan avait une vie calme avant sa rencontre avec Juliette, jeune femme victime de trafiquants d'êtres humains. Le récit témoigne de l'intégration " à la française" de Juliette après son audition dans les locaux de l'Office Central de la Répression de la Traite des Êtres Humains (OCRTEH) et du chantage des trafiquants exercé sur sa famille au Nigéria.
Se croisent au fil des pages des ministres de la république, des femmes d'associations humanitaires et une ambassadrice humanitaire, ex compagne de Monsieur.
Monsieur le Président Hollande passe en " guest star" dans cette histoire vraie.
Il aura fallu un quinquennat pour suivre la survie quotidienne de Juliette.
Je pensais bien naïvement qu'il était simple d'aider son prochain dans cette France du 21ème siècle qui crie dans les rues " Fraternité et Liberté".
Mon but n'a jamais été de publier pour être en affiche. Je veux juste que Juliette ait une vie normale.
Je veux que cette histoire ne soit plus silencieuse pour les centaines de filles prises au piège de la prostitution forcée en France. Je veux m'adresser aux hommes et aux femmes qui les payent pour un fantasme. Je veux leur dire.
" Faites le en les respectant."
Je pensais…
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2018
ISBN9782312061627
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    Aperçu du livre

    My Baby, ça va aller ! - Gilles Leclyan

    cover.jpg

    My baby, ça va aller !

    Gilles Leclyan et Juliet N

    My baby, ça va aller !

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2018

    ISBN : 978-2-312-06162-7

    J’essaie d’aider Juliette à vivre normalement en France.

    J’essaie de lui tenir son moral, de la former aux us et coutumes de la France, de l’accompagner dans sa vie d’après la prostitution forcée et de faire survivre sa famille au Nigéria après leur prise d’otages par le réseau de traite d’humaines organisé par la famille ODEH dans la ville de Bénin City au sud-ouest du pays.

    J’essaie et je me heurte au silence des associations et des ministères. Je me sens terriblement incompétent et impuissant à pouvoir leur venir en aide.

    Sa peau noire vue au coin d’une rue par mes yeux bleus m’ouvre le regard et l’esprit sur la réalité d’un pays aux antipodes des discours et des lois votées par quelques-uns.

    J’écris ce journal en témoignage, dans l’espoir d’avoir cette aide que je demande depuis maintenant longtemps.

    Dans l’attente, je dialogue avec les uns et les autres. Voilà comment ce récit s’est construit.

    L’errance

    Juliette arrive en France sous le nom de Stéfanny. Elle n’a pas 18 ans. Elle est achetée par les trafiquants deux milles euros au « pied de l’avion » à Roissy Charles de Gaulle. Elle est à la merci d’une proxénète nigériane dont la fille organise le trafic pour la France. Cette fille se nomme Jennifer ODEH.

    Après quatre semaines de prostitution Juliette veut retourner au Nigéria mais il faut payer cinquante milles euros pour être libre. Elle n’a plus de passeport. Jennifer l’a confisqué.

    Les trafiquantes font une demande d’asile auprès de l’OFPRA (dossier 2009-12-) avec l’aide involontaire des « Amis du Bus des Femmes », association de défense des prostituées, sur la base d’un dossier qui ne peut tromper personne.

    Sans être un spécialiste et pour avoir vu le dossier il est évident qu’il s’agit d’un faux grossier. L’OFPRA accorde les aides qui sont directement empochées par les trafiquants. Pour Juliette et avec une compatriote nommée Mabel, leurs vies sont identiques ; prostitution, humiliation, tortures dont morsures dans le dos, etc.

    Finalement l’OFPRA refuse le droit d’asile. Juliette entre dans le labyrinthe du droit français.

    J’atterris en Région Champagne Ardennes le 14 juin 2010. Je débarque de Normandie. Ma boîte a fermé chez moi. J’ai attrapé un contrat que j’avais négligé quelques mois auparavant. Un contrat qui ne me fait pas plaisir.

    À cinquante ans il m’est difficile de faire la fine bouche. Il y a peu de seconde chance pour les « vieux » dans cette France en crise de nerfs. Me voilà isolé la semaine et en famille le weekend en Normandie. Cela me rappelle les années « fac ». Sans les potes c’est beaucoup moins festif même si la région bulle de Champagne. Dures sont les soirées. En général un petit whisky, une télé, un whisky et au lit.

    Je m’ennuie.

    Un petit matin de début 2011 le groupe des travailleuses du sexe est arrêté à la descente du train de Troyes. C’est dans cette ville que Juliette est prostituée de force.

    Le procès de Jennifer ODEH et sa « lieutenante » Loveth, jeune sœur de Jennifer débute le 21 mars 2011. Elles sont condamnées par le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de Troyes. Les deux sœurs proxénètes sont punies de deux ans de prison et à l’expulsion. Juliette et Mabel, camarades de misère, sont jetées à la rue par la police en banlieue parisienne.

    Il n’y a pas trace de témoignage écrit. La police ayant dit qu’elles n’étaient très coopératives. Il existe pourtant une attestation de témoignage rédigée par le TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE.

    La trafiquante, mère de Jennifer et Loveth sa sœur, les condamnent à mort avec le soutien d’un sorcier local si elles retournent au Nigéria pour avoir parlé à la police française. Juliette et Mabel sont à la rue, sans papier ni assistance. À cette date j’ignore que Juliette/Stéfanny existe.

    Pose café au bureau, je feuillette le journal L’Est Éclair.

    La Une.

    « Proxénétisme : deux Franciliennes derrière les barreaux »

    Publié le jeudi 24 mars 2011.

    Un article :

    « Bec et ongles, Jennifer et Loveth Odeh, deux Nigérianes âgées de 27 et 26 ans, placées en détention provisoire depuis début mars, contestent le proxénétisme aggravé que la Justice leur reproche. Mais sans vraiment y croire. Sans argument bien convaincant.

    En face, côté parquet, les charges sont accablantes, résultant d’une enquête de neuf mois et des confidences de trois jeunes prostituées nigérianes. L’affaire examinée hier au tribunal correctionnel de Troyes a permis de mettre en lumière un peu de ces « belles de nuit » qui s’affichent chaque soir sur les trottoirs du Boulevard Gambetta. Venues de Paris par le train de 21 heures, elles y retournent au petit matin, par celui de 5 heures.

    C’est à leur arrivée à la gare de l’Est que trois d’entre elles sont interpellées au matin du 1er mars dernier, par les policiers de l’OCRETH (Office central de répression de la traite des êtres humains). Elles admettent spontanément se livrer à la prostitution mais affirment unanimement l’exercer « librement ». Pourtant, les surveillances physiques et surtout téléphoniques, réalisées depuis juin 2010, démontrent le contraire.

    « Ces trois jeunes femmes ont mis longtemps avant de confier leurs conditions de vie, elles étaient terrorisées non seulement pour leur intégrité physique mais pour leur famille restée au Nigéria », souligne un peu plus tard Sofian Saboulard, représentant du ministère public.

    « La Madame »

    Aucune des trois n’était présente à l’audience d’hier mais aux enquêteurs, elles ont confirmé ce que révélaient leurs fréquents échanges téléphoniques : l’argent qu’elles devaient verser à une femme qu’elles n’appelaient que « La Madame », les violences qu’elles subissaient de sa part quand le tapin n’avait pas été assez fructueux, du « loyer de trois cents euros qu’elle devait verser à celle baptisée « Mama », en échange de leur bout de trottoir troyen. Jennifer Odeh est accusée d’être « La Madame ». Le 1er mars, elle a été interpellée dans l’appartement qu’elle loue à Stains (93) et qu’elle sous-loue, à Loveth ainsi qu’à deux des trois prostituées supposées travailler pour elle.

    Hier, Jennifer Odeh, elle même ancienne tapineuse – « On m’a obligée à le faire quand j’ai été amenée en France » – a maintenu ne leur avoir jamais rien demandé d’autre que le loyer et même, avoir tout ignoré de leur activité. Même Loveth pourtant la pensait au courant ! Loveth, elle, est présumée être « Mama », celle qui serait venue surveiller les filles sur place, et les aurait taxées des trois cents euros mensuels « pour la place ». La jeune femme nie catégoriquement tout rôle de mama :

    « Je travaillais, tout comme elles et tout aussi librement. Je ne leur ai jamais rien pris ».

    N’empêche, Loveth est bien incapable d’expliquer pourquoi « les filles » l’auraient dénoncée sans raison. Et Jennifer se montre tout aussi incapables de répondre, avec cohérence, aux questions du président Romain Leblanc sur les importants versements effectués en espèces, sur son « livret A » : cinq mille huit cents euros entre mars et juillet 2010. Les trois prostituées, elles, ont évoqué l’argent qu’elle devait remettre à « La Madame », sitôt de retour de Troyes.

    La peur de la « malédiction » Toutes ont fait état de cette étrange et lourde dette, qu’elles s’évertuaient nuit après nuit à solder, pour échapper à « la malédiction » du « Djudju ». L’ensorcellement aurait été la contrepartie de l’acheminement vers la France. « La candidate doit s’engager à rembourser quand elle sera en France, la somme de cinquante milles euros. Quelques poils pubiens, un bout d’ongle et d’un peu de sang lui sont prélevés afin de l’envoûter. Si elle ne tient pas parole, elle et sa famille seront vouées à la malédiction perpétuelle », expose le président. Et quand, après Jennifer et Loveth assurent n’avoir jamais entendu parler de ces pratiques, le représentant du ministère public la prend en flagrant délit de mensonge : « Il y a quelques années, vous avez écrit de votre main à un procureur de la région parisienne pour dénoncer des faits similaires dont vous étiez victime. Cette pratique est constante dans les réseaux de prostitution nigérians ».

    Toujours est-il que des trois prostituées interpellées le 1er mars, l’une a confié avoir réussi à payer sa dette et la deuxième a confié avoir déjà versé trente cinq milles euros depuis 2008 qu’elle est arrivée.

    « Quand on ramène moins de cinq cents par semaine, la Madame prend l’argent mais ne le déduit pas de la dette », a-t-elle précisé.

    Relaxe plaidée :

    « On assiste sur le territoire national à un développement du proxénétisme féminin. L’OCRTEH estime que 39 % des proxénètes sont des femmes et c’est un constat qui s’applique tout particulièrement aux réseaux nigérians », a fait valoir Sofian Saboulard avant de mettre l’accent sur « les contraintes physiques, financières et psychologiques » que les deux prévenues infligeaient aux trois prostituées. Il a souligné « la dimension culturelle de ce dossier », rappelant à quel point l’histoire de « l’ensorcellement terrorisait réellement les trois femmes » et il a fustigé « deux prévenues qui avaient connu les mêmes histoires avant d’exploiter à leur tour la souffrance d’autres femmes, simplement pour de l’argent facile ».

    Pour la défense, Maitre Misamou, a plaidé la relaxe, invoquant « toute absence de preuve » : « Ce dossier relève de la pure construction intellectuelle ».

    Le tribunal n’a pas été du même avis. Déclarées coupables, les deux prévenues ont été condamnées aux peines requises : deux ans de prison ferme pour Jennifer et un an ferme pour Loveth. Avec pour chacune, un maintien en détention et à leur sortie, une interdiction de territoire français pendant cinq ans. Elles ont écouté le jugement sans exprimer la moindre réaction.

    L’Est Éclair »

    Article lu, mon café bu, retour au bureau en pensant.

    « Il y a des putes dans ce trou du cul du monde, même là ».

    Il aura fallu une pause café dans un boulot peu attirant et un article du « canard » local pour que ma vie bascule dans une dimension insoupçonnée hier encore. Ce jour là j’aurais du rester couché pour changer avec un futur tranquille.

    Je me suis levé. Innover, ne pas se contenter du train train quotidien c’est tout moi.

    L’année 2011 avance, l’été arrive. Las des soirées whisky, télé, whisky, un soir je décide d’aller à Troyes renifler l’ambiance des putes. Un monde que j’ignore.

    Ce soir-là, vers 23 h 00 je gare la voiture. La boule au ventre, j’ai peur de « mon aventure » au point d’aller aux toilettes publiques. Mais j’y suis. Le monde des putes est là. Près d’un feu tricolore des « slaves » s’engueulent. C’est violent. Je passe mon chemin.

    Plus rien après.

    Je reviens sur mes pas.

    Puisque j’y suis je décide de jouer « la chose ». Dans le groupe je choisis la brune, celle qui en prend plein la tête par sa « cheffe » je suppose. Je la choisis parce qu’elle me plait.

    Hôtel.

    Elle garde ses chaussettes. On en rit. On ne parle pas. Personne ne connait la langue de l’autre.

    Retour vers son poste de travail.

    À l’arrêt au feu proche de la grande pharmacie, quartier de la gare, des ombres se confondent aux ombres de la nuit.

    « Tiens, les blackes sont là. »

    La saison sent l’automne. Une petite odeur de moisie qui est en phase avec mon moral. Je traine des pieds tous les matins pour aller subir un travail qui n’a jamais été le mien. Seules les couleurs des feuilles mortes dans les grandes forêts traversées et les chevreuils qui parfois jouent trop prêt de ma voiture m’égayent.

    Je fais la connaissance de Juliette.

    Cette rencontre a débuté un soir d’Octobre ou Novembre. Il est environ 21 h 30. Je sors de la gare de Troyes. Une fille prend son poste juste devant ma voiture. Au loin je me dis :

    « Putain ! Elle va me faire chier celle là. »

    J’arrive à ma voiture. Elle me demande :

    « Tu veux faire l’amour. »

    Banal.

    Mais, pendant qu’elle me répète ses mots je vois son regard. Ce regard qui me glace encore aujourd’hui. Le regard d’un animal que tu viens d’écraser qui semble te dire en reproche :

    « Pourquoi tu m’as tuée ? »

    Et en même temps :

    « Sauve-moi. »

    Je pense.

    « Je fuis ou je reste. »

    Un frisson d’effroi parcourt ma colonne vertébrale et me bloque le cou et la parole.

    Je pense.

    « Cette fois je me mets dans la merde. »

    Hôtel.

    Elle me demande si elle peut appeler sa famille. J’accepte. Elle parle une langue que je ne connais pas. Même quand elle me parle anglais j’ai bien du mal à suivre.

    Une langue africaine, je suis largué. Sa conversation dure. Elle rit et semble heureuse de leur parler. Je regarde la télé.

    C’est un soir noir et froid.

    C’est Juliette, noire, jeune, avec une fêlure dans le regard.

    Elle, une à deux fois dans l’hiver qui vient. On s’estime. Aucun de nous ne connait le passé de l’autre. On vit l’instant présent. Deux solitaires involontaires qui se tiennent compagnie pour vivre à peu près bien.

    Noël en famille.

    Elle, en vacances dans mon appartement pendant que je bosse, ça arrive de temps en temps. Je vois bien qu’elle aime vivre loin de ses trottoirs. Des fois elle en a marre de la rue alors vers de 2 h00 du matin elle m’appelle. Je la récupère dans son quartier. Aller/ retour il est 4 h 30. Elle se couche dans mon lit. Je regarde la télé et vais bosser.

    Et j’aime bien. Je ne suis pas tout seul.

    C’est interdit alors j’aime bien.

    J’ai enfin obtenu ma mutation. le 1er juin 2012. Retour en région parisienne. J’ai rendu l’appartement. Juliette m’a aidé à démonter les étagères. Elle a appris à se servir d’une déviseuse.

    On est triste mais c’est la vie.

    Et j’en avais vraiment, vraiment marre de cette vie de merde.

    Retour chez moi, en famille, c’est bien.

    Avant de partir je lui promets de l’aider.

    Les vacances se passent sans contact avec elle.

    La rentrée.

    Je l’invite dans une brasserie dans l’ouest parisien. Au cours du repas je lui dis :

    « Tu dois tu faire un max de fric avec ton job. »

    Réponse claquante.

    « Je vais te dire mais pas là ! »

    Une précision. Toutes conservations se font en anglais/français basiques.

    On va à l’hôtel. Elle me raconte l’histoire connue des sans papiers, des proxénètes. Tout ce qu’on connait par l’actualité. Je prête une attention relative. Pourtant elle est convaincante. Son histoire racontée est le miroir de l’article de l’Est Éclair. As t’elle lu l’article ?

    Impossible elle ne lit pas le français. J’ai pu le vérifier plusieurs fois. Je suis troublé par cette coïncidence. Je pense qu’elle est une des filles dont le journal Est Éclair a parlé.

    Je reste méfiant.

    On se revoit quelques temps plus tard. Elle a un dossier. La conversation de l’autre soir l’a mise en confiance. Elle veut me prouver son chemin français. Je découvre Stéfanny, l’identité inventée par les trafiquants, des formulaires de France Terre d’Asile et un tas d’amendes SNCF impayées. Pour ça je lui dis.

    « Pas de souci, t’as pas d’identité. »

    De plus en plus d’éléments convergent vers mon idée première. Cette fille ressemble à l’histoire du journal. Je me méfie et j’ai envie d’en savoir plus.

    Juliette est arrêtée par les gendarmes de Nogent sur Seine suite à un défaut de titre de transport dans le train Paris à Troyes le 23 novembre 2012. Le préfet de l’Aube ordonne son expulsion. Elle est enfermée au centre de rétention du Mesnil-Amelot pour la deuxième fois depuis son arrivée en France.

    Le lundi matin, je reçois un sms de Juliette me demandant de l’aide. Elle ne sait pas dans quelle prison elle se trouve. J’allais à un rendez vous professionnel. Je laisse tomber le rendez vous. Le sms semble alarmant. Elle me demande de lui acheter une recharge Lycamobile. Je ne sais pas ce que c’est. La galère pour les choses simples lorsqu’on est ignorant. Tu veux aider et tu ne sais rien faire. Bref, je comprends ce qu’est une recharge Lyca.

    Je veux tenir ma promesse « Je te promets de t’aider. ». Aujourd’hui c’est ma mise à l’épreuve. Ou j’assume et je l’aide ou je suis un lâche et je coupe la ligne. Je me rappelle les formulaires de France Terre d’Asile dans le dossier de Juliette.

    Je les contacte par mail. J’ai quelques jours pour la sortir de ce guêpier.

    Envoyé : mardi 27 novembre 2012 09:13 à SAER France Terre d’Asile :

    « Demande d’aide pour personne en garde à vue.

    Je connais une prostituée d’origine africaine sans papier. Cette personne est en garde à vue depuis hier pour semble-t-il trois jours dans des locaux de police à Paris. Elle a fait appel à moi car je suis la seule personne avec qui elle communique hormis ses clients. Je m’adresse à vous parce qu’elle m’a montré des papiers de demande d’asile transmis par votre association en 2011. Comment puis-je l’aider ? Merci de me répondre »

    Réponse de : « SAER »

    Réf : ML/12/314

    « Faisant suite à votre demande d’aide concernant votre amie actuellement placée en garde à vue, nous aurions besoin d’en savoir davantage sur sa situation.

    En effet, comment savez-vous qu’elle a été placée en garde à vue pour une durée de trois jours ? De plus, a-t-elle été placée en garde à vue en raison de l’exercice de son activité en tant que prostituée ? Savez-vous si votre amie exerce « librement » ou si elle exerce dans le cadre d’un réseau de proxénétisme ?

    Vous dites par ailleurs qu’elle a été reçue par notre association en 2011 dans le cadre d’une demande d’asile, mais savez-vous par quel service elle a été reçue ? Savez-vous également où en est sa demande d’asile (rejet OFPRA/CNDA) ?

    Par ailleurs, les actions à entreprendre divergeront en fonction des suites de la garde à vue. En effet, dépendant des faits pour lesquels elle a été placée en garde à vue, elle peut être poursuivie/déferrée, placée en rétention, ou être libérée.

    Aussi, êtes-vous en contact avec son avocat ? Si elle n’en avait pas, elle a eu accès à un avocat de permanence durant sa garde à vue.

    Je vous invite par conséquent à nous recontacter lorsque vous aurez davantage de précisions concernant sa situation. »

    Service d’aide aux étrangers retenus :

    saer@france-terre-asile.org

    France terre d’asile

    24 rue Marc Seguin – 1er étage

    75018 PARIS

    27/11/2012 16:53

    Ma réponse :

    « Merci de votre retour.

    C’est elle qui m’a écrit par SMS lundi pour les trois jours. Je peux communiquer avec elle par sms et téléphone. J’ai pu lui transmettre par sms un crédit téléphone. Elle vient de me dire que sa « garde à vue » serait finie vendredi. Soit 4 jours. Elle a vu un avocat. Elle m’affirme que son avocat lui a dit qu’elle ne peut pas être expulsée vers son pays. Elle sera libérée vendredi.

    Son histoire :

    Elle vient du Nigéria à travers un réseau qui ressemble à un trafic. Elle est arrivée en France il y a trois ans. Elle est née le 20/ 06/19xx. Certains documents indiquent mai 19xx. Ce réseau (une femme) lui demande cinquante mille euros. Elle en a déjà payé vingt-cinq mille.

    Elle a fait sous un nom de « princesse avec relations homosexuelles » dont je n’ai malheureusement pas retenu le nom un dossier avec fausse identité et l’adresse d’une boite postale. La demande d’asile qui a dû être suivie par quelqu’un de votre association (Je n’ai pas détaillé le dossier) a été rejetée par L’OFPRA en 2011 d’après ma mémoire. J’ai vu ces documents.

    Ce dossier était organisé par le réseau. Elle est livrée à elle-même depuis. La personne du réseau ayant quitté la France avec son passeport.

    Cependant elle doit toujours payer car ses parents sont sous menace ou elle est sous chantage.

    Je crois que mon amie me dit la vérité.

    Elle a reçu de la part de son père des papiers datant de septembre 2012 qui me semblent officiels. Là aussi j’ai vu les documents. Elle se prénomme Juliette. Malheureusement je n’ai pas noté son nom de famille parce que j’étais un peu gêné d’être indiscret.

    D’après mes informations elle a dû faire l’objet d’un contrôle d’identité dans la région de Troyes (son lieu de travail) ou dans le train Paris-Troyes dans la nuit de vendredi à samedi. Elle voyage sans payer (j’ai vu des amendes pour un montant total d’environ 2400 € sous sa fausse identité). Ce contrôle a été fait par une gendarmerie nationale. Elle a dû être ramenée à Paris lundi matin. Elle ne sait pas dans quel bureau de police elle se trouve. Elle ne connait rien de Paris.

    Voilà ce que je sais.

    Ne pas m’appeler après 18 h30 SVP. je suis le seul à soutenir cette amie. Mon entourage n’est pas au courant.

    J’aimerais savoir que sera la suite pour elle ? »

    Juliette a pu savoir par l’avocat, désigné pour suivre son dossier au Mesnil-Amelot, son lieu de détention. Avec cette information l’association France Terre d’asile m’informe que c’est l’association La Cimade dont la représentante sur le centre est madame Line Rafon qui opère sur ce Centre de Rétention Administrative.

    Elle est libérée à 0 h45 min le 29 novembre suite au jugement du TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de Meaux – juge LEHY, ordonnance du 28/11/2012 no 12/03-.

    Elle demande à sortir au premier bus du matin. L’administration refuse cette possibilité. Je me charge de la récupérer. Une expédition de nuit ; j’arrive sur le Mesnil-Amelot. Je suis les panneaux « centre de rétention ». Je m’arrête à un parking glauque, sans éclairage.

    Ça craint.

    Une lumière dans un bâtiment, j’appelle. Deux bidasses chahutent. Ils me renseignent.

    « C’est le vieux centre ici. Il faut aller au no 2 ».

    Je roule.

    Perdu.

    Je demande ma route au veilleur de nuit d’un Campanile tout neuf. Le gars est anglais et « don’t speak french ».

    Pourquoi moi ? Pourquoi ça ne peut pas être simple ?

    Enfin Le Centre. Tu ne peux pas le louper. Des projecteurs à gogo. Des flics bien flics, en nombre. Ça doit être des couveuses à flics ces CRA. Des barbelés tout partout. Un vrai camp de concentration, comme dans les films. Peut être plus modernes, mais sans l’électro-ménager. Ils attendent un gouvernement raciste pour passer commande.

    Avec tout ça, je ne vois même pas Juliette qui grelotte sur le trottoir.

    Je l’héberge pour la fin de la nuit. Au matin elle me fait lire le jugement qui l’a remis dehors. Sans lui dire que je connais le récit du journaliste je peux recouper les informations du dossier de Juliette, de ces dires et du récit du journal. Je sais maintenant qu’elle est l’une des trois prostituées citées dans l’article de l’Est Éclair. Elle est une des personnes qui a permis de faire stopper ce réseau.

    Je lui promets de l’aider. Elle a gagné ma confiance.

    Alors re-contact, re-mail :

    Envoyé : vendredi 30 novembre 2012 14:44

    À : infos@cimade.org

    Objet : Juliette. Comment faire pour l’aider ?

    « Je connais Juliette depuis environ un an. Nous sommes devenus amis. Le 28/11 je suis allé la chercher à Mesnil-Amelot après sa libération à une heure tardive.

    Je connais toute son histoire. Je sais qu’elle vient d’être libérée « grâce » à un dossier administrativement mal rédigé de la part de la gendarmerie nationale de Nogent sur Seine. J’ai pu lire l’ensemble de son dossier no 12/03 du 28/11/12 – Ordonnance du TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE de Meaux.

    Les comportements scandaleux de cette brigade de gendarmerie qui déplace Juliette avec menottes et sirène hurlante, et celui d’une contrôleuse SNCF zélée m’irritent et me rappelle que certains fonctionnaires de 1942 étaient également zélés pour participer à la grande rafle. Il y a des « gênes » difficile à éradiquer.

    Outre ce constat, Juliette et Mabel, toutes les deux prises au piège d’un trafic, sont sous un régime de double peine.

    Pour avoir permis le démantèlement d’un trafic de proxénétisme par deux sœurs nigérianes opérant sur la ville de Troyes elles sont potentiellement menacées d’assassinat de retour au Nigéria. Leurs familles habitent Bénin City comme les deux proxénètes. En France, elles sont en précarité absolue avec menace permanente d’être expulser vers le Nigéria puisque la France ne respecte pas les ordonnances de la Cours Européenne des Droits de l’Homme.

    Je sais également que vous connaissez bien son dossier. J’ai téléphoné à votre collègue sur place au Mesnil-Amelot pour m’informer.

    Mes questions concernant Juliette sont :

    Est-elle en danger d’expulsion à tout moment ?

    Pourquoi l’OFPRA ne rend-t-il pas sa décision ?

    Pourquoi Juliette n’est-elle pas protégée par l’état français (papiers, carte de séjour pour une longue période…) ?

    En cas d’expulsion, peut-elle choisir son pays d’accueil autre que le Nigéria ?

    Elle m’a dit qu’elle aime la Côte d’Ivoire où elle a séjourné quelques temps.

    Merci de prendre en compte mes interrogations. »

    Réponse de : « Line Rafon »

    Date d’envoi : vendredi 30 novembre 2012 à 16 h 06

    « Je suis la personne que vous avez eu au téléphone au centre de rétention.

    Une info, d’abord :

    Juliette est suivie par une autre association depuis longtemps, le Bus des Femmes, qui aide les personnes prostituées ayant dénoncé un réseau, etc. N’hésitez pas à voir avec elle si elle souhaite que vous contactiez sa référente qui la suit depuis plusieurs années.

    Le lendemain de sa libération par le juge de Meaux, nous avons reçu, au centre de rétention, une réponse à une requête que nous avions adressée la veille à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. La CEDH y ordonne à la France de ne pas la renvoyer au Nigeria dans l’attente d’une décision définitive de la part de la Cour.

    Il s’agit en fait d’une procédure où l’on demande en urgence à la Cour de suspendre l’éloignement en expliquant qu’il y a un risque de traitement inhumain et dégradant au pays ; la Cour prend une première décision dans un délai très bref ; puis la procédure dite « au fond » s’étale sur deux ans en moyenne ; Juliette est donc désormais protégée contre l’éloignement pendant toute cette période.

    J’ai transmis la décision de la Cour au Bus des Femmes qui prend le relai avec une avocate spécialisée pour suivre la procédure au fond devant la CEDH.

    Sur la lenteur de l’OFPRA, je ne sais pas mais le Bus des Femmes me dit que la femme de l’OFPRA qui l’a reçue en entretien est connue pour être très lente à rendre les décisions. Ce n’est pas forcément négatif, c’est peut-être qu’elle prend bien le temps de creuser les dossiers… mais je ne peux pas vous en dire plus.

    Pour votre question « pourquoi l’État français ne la protège pas ? », sans rentrer dans les détails :

    Parce que les gouvernements successifs ont restreint de plus en plus et le droit au séjour et le droit d’asile. »

    … Les gouvernements ont restreints le droit d’asile… Une fille a aidé la justice française et n’a pas de protection… Je reste un moment à relire cette réponse de Line Faron. Quel est la vérité de mon pays ?

    Le père de Juliette est amputé des deux jambes le 4 décembre suite à un accident de la route à Bénin city, Nigéria. Il était chauffeur de taxi. Juliette me demande une aide financière pour payer les frais d’hôpitaux. À partir de ce jour je la finance au mieux de mes possibilités afin qu’elle puisse vivre sans trop se prostituer.

    Le lendemain ; 10 h 03 : demande de prise de contact avec l’association du Bus des Femmes (email)

    « Bonjour,

    Je suis ami avec Juliette. J’essaie de l’aider. Je sais qu’elle avait un rendez-vous avec votre association hier. Je vous mets en copie d’une conversation par mail que j’ai eu avec madame Rafon de l’association La CIMADE.

    Je m’adresse à vous pour avoir confirmation de l’absence d’expulsion à court terme de Juliette lié à la procédure CEDH.

    Je la vois ce soir pour parler de son rendez-vous avec vous.

    PS : A t-elle une chance d’obtenir une régularisation suite aux démarches OFPRA et CEDH ? »

    Depuis 2009 elle paye sa dette de cinquante milles euros selon les aléas des trottoirs troyens. Depuis la condamnation de Jennifer, la famille de Juliette habitant à Benin City, état d’Edo au Nigéria, est régulièrement menacée et battue pour contraindre Juliette à payer.

    Elle est suivie par l’association « Le Bus des Femmes » dont la coordinatrice pour Juliette est madame Vanessa SIMONI depuis 2010. Cette association reste impuissante à aider Juliette encore aujourd’hui.

    Depuis ce 5 décembre 2012 je doute de la réalité de la France terre d’asile. Depuis ce jour j’ai commencé à douter de l’organisation multipolaires des associations « droit de l’homme ».

    J’ai appris le silence en réponse.

    Je fouille sur Internet pour comprendre la situation de Juliette. D’après les fiches OFPRA et Public. Gouv elle est bien dans la catégorie « victime de traite d’humaines risquant la mort ou des violences si elle retourne au Nigéria » ayant témoignée.

    Alors qu’est ce qu’elle fout là ?

    Pourquoi pas d’aides « allocation d’attente, carte de séjour de six mois (depuis mars 2011), pas de logement » … ?

    Un article d’Amnesty International m’indique peut être l’astuce de la France « pays des droits de l’homme », surtout si tu ne demandes rien.

    « Mars 2012

    SF 12 C2 04

    France.

    Protection des victimes de la traite des êtres humains au titre de l’asile.

    La traite des êtres humains à des fins d’exploitation constitue un crime au regard du droit international.

    L’exploitation comprend, au minimum : l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. Toutes les formes de traite ont pour caractéristique commune que les victimes sont traitées comme de la « marchandise » et considérées comme la « propriété » des trafiquants.

    La traite des êtres humains est un phénomène d’ampleur mondiale, qui touche aussi bien les hommes et les jeunes garçons que les femmes et les fillettes.

    C’est une violation des droits humains qui s’accompagne d’une série d’atteintes comprenant notamment torture, traitements cruels, inhumains et dégradants, privation de liberté, du droit à la santé du droit à l’intégrité physique et psychique, et des droits à la vie, à la sécurité de la personne et de l’accès à la justice.

    Bien souvent, les victimes sont également soumises à des menaces psychologiques ou sont réduites en esclavage sexuel.

    L’identification des personnes victimes de la traite des êtres humains : un élément crucial de la protection.

    La question de l’identification des victimes de la traite reste cruciale pour leur protection. En effet, de l’identification des victimes en tant que telles, dépend leur accès à l’aide, l’assistance et la protection. Les victimes qui ne sont pas identifiées comme telles se retrouvent en danger.

    De plus, si elles sont étrangères et en situation irrégulière, elles risquent d’être sanctionnées pour séjour irrégulier ou d’être reconduites vers des pays où elles peuvent être à nouveau victimes de la traite ou d’autres atteintes à leurs droits fondamentaux. Les victimes de la traite restent très souvent sous l’emprise des auteurs de ces agissements, dont elles craignent les menaces et les violences, physiques ou psychologiques. Leur peur des représailles explique qu’elles hésitent généralement à se faire connaître et révéler qu’elles sont victimes de la traite. Elles restent des victimes invisibles.

    Dans le système actuellement en vigueur en France, il n’existe pas de dispositif national d’identification des victimes de la traite des êtres humains et ces dernières sont souvent stigmatisées en tant que « prostituées », suspectées d’être des immigrées « clandestines » ou d’être « exploitées volontairement ».

    La Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains définit la traite des êtres humains comme étant « le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation, notamment par le travail forcé ou la prostitution forcée » (article 4a).

    Amnesty International, Déclaration publique du 30 janvier 2008, Une avancée significative pour la protection des droits des victimes de la traite,

    AI : IOR 61/003/2008.

    « À chaque étape de cet enfer, c’est la dignité même des personnes victimes de la traite qui est bafouée. Les victimes de la traite sont généralement soumises à des violations multiples des droits humains. Nombre d’entre elles sont enlevées, gardées contre leur gré dans des conditions précaires, frappées, soumises à des violences sexuelles et à d’autres formes de torture. Souvent, elles sont privées de leur droit à l’intégrité physique et mentale ; de leur droit à la liberté et la sécurité de leur personne ; de leur droit de ne pas être soumises à l’esclavage ou à des pratiques similaires ; de leur droit de ne pas être torturées ou soumises à d’autres formes de traitements inhumains ou dégradants ; de leur droit à une vie de famille ; de leur droit de circuler librement ; de leur droit au respect de leur vie privée ; de leur droit au meilleur état de santé possible ; et de leur droit à un logement sûr et stable ».

    Le principe français « protection contre coopération ».

    Les personnes exploitées rencontrent de nombreux obstacles lorsqu’elles cherchent à faire valoir leur droit à une protection et à une assistance. Ces obstacles sont essentiellement la conséquence de la priorité donnée par les pouvoirs publics aux poursuites contre les trafiquants plutôt qu’au respect des droits des victimes. En France, une victime de la traite peut faire valoir ses droits à une protection et à une assistance de l’État à expiration d’un délai de réflexion de 30 jours, mais seulement si elle accepte de « coopérer » avec les autorités dans le cadre d’éventuelles poursuites contre les exploiteurs présumés.

    Amnesty International France déplore qu’en France, les droits des victimes exploitées par les trafiquants ne soient trop souvent ni respectés, ni protégés et que la protection et l’assistance qui leur sont accordées soient conditionnées à leur acceptation de témoigner.

    En outre, Amnesty International France rappelle que la délivrance du titre de séjour prévu par la procédure de la loi du 18 mars 2003 relative à la sécurité intérieure doit être sans préjudice du droit de chercher asile et d’en bénéficier. En effet, une victime qui a déjà un titre provisoire de séjour en raison de sa coopération avec les autorités policières et judiciaires, a toujours le droit de déposer une demande de protection au titre de l’asile en raison des risques qu’elle encourt en cas de retour dans son pays.

    La protection des victimes au titre de l’asile.

    Si toutes les victimes avérées ou potentielles de la traite des êtres humains ne sauraient prétendre à la protection internationale accordée aux réfugiés, certaines peuvent relever de la définition énoncée à l’article 1A(2) de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés : « toute personne : (…) Qui craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut

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