Leurs noms sont parfois gravés dans nos mémoires, le plus souvent effacés par de nouveaux drames, de nouveaux visages. Ces tragédies ont noirci des colonnes plus ou moins longues de journaux locaux ou nationaux. Leurs calvaires sont différents, parfois incomparables. Certains sont mêmes inconnus. Leurs bourreaux ont des profils variés, et chaque drame laisse des séquelles singulières chez les victimes ou leurs proches. Dans les débats politiques liés aux questions que posent chacune de leurs histoires, il serait sans doute difficile de tous les mettre d’accord. Mais ils ont un point commun : celui de la douloureuse découverte du parcours judiciaire.
Aucune peine prononcée par un tribunal n’effacera la leur, tous en ont conscience. Ils utilisent le même mot : eux ont été condamné à souffrir . La justice ne peut les consoler, ni réparer totalement leurs vies. Mais elle est une étape nécessaire à la reconstruction, et son passage dans leurs vies laissent trop de traces douloureuses. Il faut le vivre pour le croire, là-dessus, tous s’accordent. Ils ne comprennent pas que les mis en causes accumulent des droits qu’eux n’ont pas, qu’ils se permettent des déclarations intempestives alors qu’eux surveillent chacune de leur prise de