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Marche de Rakoczy à Saint-Avold
Marche de Rakoczy à Saint-Avold
Marche de Rakoczy à Saint-Avold
Livre électronique222 pages3 heures

Marche de Rakoczy à Saint-Avold

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À propos de ce livre électronique

Le 2 février 2013, Nicolas Rakoczy, l’ex-président de la République, a été enlevé pendant son jogging, alors qu’il s’était caché dans les buissons, pour assouvir un besoin bien naturel. Ses deux gardes du corps, qui l’attendaient sur le chemin, ont été mis hors de combat. Les recherches sur place ne donnent rien. Le préfet prend la direction des opérations, secondé par la commissaire Ottaviani et son équipe. Les ravisseurs peuvent-être des terroristes islamistes, des rivaux politiques jaloux de droite comme de gauche, des extrémistes de gauche anticapitalistes, ou des ouvriers métallurgistes au chômage désespérés et déterminés, exaspérés par les promesses non tenues, et sans aucune perspective d’avenir, voire même des membres de la famille proche. La presse, qui n’a rien à dire sur cet événement, doit spéculer et faire preuve d’invention pour profiter pleinement de la situation. Les politiques de droite comme de gauche vont s’investir. Les socialistes, qui craignent que des ouvriers ou des syndicalistes ne soient mêlés à l’enlèvement, ne veulent pas renouveler les erreurs du Front populaire, et devoir punir des prolétaires. Ils chargent un détective, Antoine Cossu, descendant d’immigrés sardes, de retrouver l’ex-président, s’il est encore en vie, et de régler l’affaire en douceur. Les dirigeants du parti de l’ex-président, eux, ne veulent pas faire de lui un héros, d’autant moins qu’il a signalé son intention de revenir, ce qui les gênerait dans leurs ambitions. Ses investigations l’amèneront à Saint-Avold et dans cette Lorraine sidérurgique si mise à mal au cours des dernières années.
LangueFrançais
Date de sortie5 juil. 2013
ISBN9782312011981
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    Aperçu du livre

    Marche de Rakoczy à Saint-Avold - Christian Meunier

    cover.jpg

    Marche

    de Rakoczy

    à Saint-Avold

    Christian Meunier

    Marche

    de Rakoczy

    à Saint-Avold

    Un divertissement

    politico-médiatique

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01198-1

    Avant-Propos

    Même si l’on peut avoir l’impression de connaître les personnages de ce divertissement politico-médiatique, ils n’en sont pas moins fictifs.

    Disons qu’ils tirent leurs gènes de personnes existantes, ou ayant existé, mais qu’ils sont distincts de leurs modèles. Quant aux mésaventures qui leur arrivent, elles sont bien évidemment inventées. Cette œuvre est donc une pure fiction.

    Les lectrices et lecteurs intéressés pourront en apprendre plus sur celles et ceux qui on servi de modèles en consultant mon site :

    www.christianmeunier.com.

    La disparition

    Lundi 04.02.2013

    Quand on se promène dans nos belles forêts de France, on ne sait jamais trop ce que l’on va y découvrir : des champignons, des animaux, de vieux matelas gisant au milieu de détritus, des promeneurs, des gens batifolant dans les buissons et se donnant du bon temps.

     Mais c’est une toute autre sorte de spectacle qui aurait attendu un promeneur pénétrant ce lundi 04.02.2013 dans la pinède du Cap Nègre, vers 10 heures.

    En effet, un homme en tenue de jogging se penchait alors sur une forme inanimée gisant en plein milieu du chemin.

    « Hé, Paul. Ça va? »

    Paul gémissait doucement. Puis, ses gémissements ralentirent tout en diminuant en intensité, avant de s’arrêter complètement. En dressant l’oreille, on pouvait enfin distinguer une réponse, dite avec lenteur, d’ une langue un peu pâteuse : « Oui, comme si un rouleau compresseur m’avait roulé dessus. Qu’est-ce qui s’est passé ?

    – Tu ne te souviens pas? On suivait Rakoczy dans son jogging, pour le protéger. Il a voulu s’arrêter parce qu’il avait un besoin pressant. Alors, il s’est enfoncé dans les broussailles, pour se cacher, et, nous, nous sommes restés sur le chemin, attendant son retour. Il venait à peine de disparaître derrière un buisson que nous avons été attaqués par-derrière. Je n’ai pas eu le temps de voir nos agresseurs, car ils m’ont donné un coup violent sur le crâne, et je suis tombé, sans connaissance. Je viens à peine de reprendre mes esprits.

    – Moi, je n’ai même pas eu le temps de me rendre compte de quoi que ce soit. Et on est restés combien de temps dans le cirage?

    – Une dizaine de minutes.

    – Et Rakoczy, où est-il passé?

    – Je n’en sais fichtre rien.

    – Il est peut-être resté caché derrière son buisson?

    – On va aller voir. Mais je suppose que nos agresseurs ne sont pas venus pour nous, mais plutôt pour lui. Nous, nous n’intéressons personne. Alors, ils ont dû s’occuper de lui.

    – Mais lui, il n’est plus président... Il n’est plus que le mari d’une chanteuse aphone. Ça ne justifie pas une agression, tout de même ! Même pas de la part de ses voisins, que les miaulements de la belle pourraient incommoder!

    – Oui, mais c’est avant tout un politique, et va-t’en savoir dans quelles histoires il s’est fourré.

    – Eh bien, allons voir où il est passé.»

    L’étroit chemin qui traversait la pinède était bordé de buissons épineux, comme il en pousse dans le Var. ll fallait un peu de courage à des hommes en short pour exposer leurs mollets aux épines et aux ronces, mais la situation l’exigeait. Pourtant, ils eurent beau fouiller, et s’époumoner à crier « Monsieur le Président », comme il sied pour un ancien chef de l’État, c’est bredouilles qu’ils revinrent sur le chemin.

    Ils avaient perdu l’homme dont ils devaient assurer la sécurité. Bien sûr, il avait pu prendre le large, au lieu de se tapir dans un recoin. On peut avoir une grande gueule, mais se faire discret lorsqu’on est menacé par plus fort que soi. Et on peut aussi prendre la poudre d’escampette. À moins d’aimer recevoir des coups.

    Ils espéraient, dans un coin de leur tête, que leur protégé avait pu fuir et se mettre en sécurité, mais il était clair que des agresseurs capables de mettre hors de combat aussi rapidement des professionnels du combat ne feraient qu’une bouchée d’un politicien dont la langue était la seule arme de défense et, qui plus est, se trouvait dans une position de faiblesse, la zézette à l’air et en train d’accomplir un acte bien naturel.

    Par acquit de conscience, ils poursuivirent le jogging commencé en suivant bien l’itinéraire habituel, duquel « Rako » ne déviait jamais, et ce à un rythme soutenu, pour pouvoir le rattraper avant qu’il ne rentrât à la maison. Mais tous leurs efforts furent vains.

    Ils durent en outre subir les récriminations et les sanglots de l’épouse éplorée, et, lorsqu’ils eurent informé leur chef de ce qui leur était arrivé, ils eurent droit à une engueulade en règle.

    Pourtant, ils ne se sentaient pas fautifs puisque, d’une part, rien ne laissait supposer qu’un ancien président, rangé des affaires, pût exciter les envies de quelques terroristes, et que, d’autre part, ils pouvaient se compter eux-mêmes au nombre des victimes, puisqu’ils avaient reçu chacun un coup sur la tête, de quoi justifier un bon jour d’arrêt de travail.

    Alerté rapidement, le préfet du Var n’attendit pas longtemps avant de prendre les choses en main. Il envoya d’abord une équipe de la police scientifique examiner les lieux de la disparition. Il n’avait à vrai dire pas trop d’espoir de voir ses spécialistes débusquer dans la poussière du chemin ou dans les broussailles avoisinantes un cheveu avec son bulbe, ou un poil de nez ou d’autre organe, offrant un ADN secourable aux fonctionnaires de la police.

    Les deux gardes du corps ayant piétiné les buissons à la recherche de l’ex-président, paniqués qu’ils étaient à la pensée qu’ils avaient peut-être perdu la personne qu’on les avait chargés de protéger, la police ne trouva pas grand-chose, si ce n’est quelques traces de chaussures intéressantes dont les scientifiques prirent des moulages pour les analyser.

    Les seules traces intéressantes venaient du chemin et y retournaient, sans que l’on puisse affirmer avec certitude combien de gens étaient passés par là, ni combien de fois.

    Une fois les moulages effectués et emportés pour analyse, le préfet, qui avait eu le temps d’arriver sur place, prit soin d’organiser lui-même une battue, après avoir rassemblé une centaine de gendarmes et de soldats.

    La chose était délicate car, comme à l’habitude, les autorités ne voulurent pas affoler la population. De plus, le Cap Nègre est truffé de belles maisons, dont les habitants ne sont pas disposés à laisser pénétrer un groupe de troufions risquant d’abîmer leur pelouse à l’anglaise.

    Les journaux télévisés du soir annoncèrent la nouvelle de la disparition du Président Rakoczy, montrant des photos de la maison de vacances de l’ex-couple présidentiel, et une interview des deux gardes du corps. Pour faire pleurer dans les chaumières, on avait soigné la dramaturgie en leur roulant une bande autour de la tête, malgré leurs protestations. On leur avait fait comprendre que, vu leurs exploits, ils n’étaient pas en position de négocier.

    Et c’est ainsi que leurs parents et amis les virent et crurent qu’ils étaient sérieusement blessés, alors qu’ils n’avaient qu’une simple bosse à l’arrière du crâne.

    Quant au préfet, il prit soin de paraître sur les écrans à son avantage, quasiment en chef de guerre, montrant que la situation était sous contrôle, que lui, le préfet, la maîtrisait complètement, et qu’il avait bon espoir de rendre M. Rakoczy, rapidement et bien entendu sain et sauf, à l’affection des siens. Le préfet, en ancien élève de l’ENA, possédait parfaitement l’art d’endormir son auditoire, sur l’air de « Dormez bonnes gens, l’État veille sur vous. »

    Il comptait d’ailleurs fortement sur cette affaire pour que sa carrière reçoive une impulsion déterminante. Pensez donc: retrouver un ex-président perdu ! Encore fallait-il pouvoir le faire, et il allait s’y employer sans perdre de temps, les premières heures étant déterminantes.

    En direct du grand QG préfectoral 

    Lundi 04.02.2013 à 20h30

    Le préfet aimait bien son bureau, sous les ors de la République, ce qui était une façon de parler parce qu’à Toulon, le bâtiment était moderne et dépourvu de dorures, Toulon étant redevenu préfecture il y a peu de temps. Assis à sa table Empire, il se prenait un peu pour Napoléon, le premier, évidemment, dont il avait la petite taille, le léger embonpoint, mais aussi le regard d’aigle et, du moins le pensait-il, la foudroyante intelligence.

    Lorsqu’il se retrouvait sous l’or des lambris, servi par les domestiques attachés à sa fonction, que les nombreux hauts fonctionnaires qui lui étaient adjoints lui donnaient du « Monsieur le Préfet », il ne regrettait pas de s’être investi dans de longues études, poussé par son père, ingénieur polytechnicien. En effet, celui-ci, inquiété par le manque d’intérêt que son rejeton portait aux mathématiques, l’avait poussé, à force de cours particuliers et de séjours linguistiques onéreux, mais ô combien fructueux en Angleterre, puis aux États-Unis, vers les hautes études commerciales, puis vers Sciences Po Paris, pour assurer ses bases, et enfin vers l’ENA, pour qu’il s’intègre dans un réseau de connaissances si utiles quand on veut faire son chemin dans la bonne société.

    Le préfet, sans être pratiquant, exprimait dans son fors intérieur à l’être suprême sa gratitude de l’avoir fait naître dans une famille où le concept de « performance » n’était pas un vain mot.

    Ses études, ses facultés et ses réseaux allaient justement lui être très utiles pour gérer la disparition de l’ex-président. En effet, il allait falloir jouer serré s’il ne voulait pas être dessaisi de l’affaire par quelqu’intrigant de sa hiérarchie. Dès l’affaire connue, il s’était empressé de téléphoner à son vieux camarade de promotion de l’ENA, le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, pour se rappeler à son bon souvenir, mais aussi pour prendre conseil. Il savait, en fin psychologue, que ceux qui honorent quelqu’un de leurs conseils se sentent concernés par l’affaire, et solidaires de celui à qui ils ont montré le chemin. C’est à coups de « cher camarade » qu’il avait obtenu la protection de l’éminence grise du ministre. Il savait que, désormais, à moins d’une grosse bourde, il avait les coudées franches.

    Le bon chef de guerre est celui qui sait s’entourer de bons généraux. Le préfet s’était, dès sa nomination, bien renseigné sur ses nouvelles troupes et les divers commissaires qui dépendaient de sa préfecture. Il avait repéré tout de suite la commissaire Ottaviani, une femme de petite taille, mais dont la poigne n’avait d’égal que la ténacité. Elle menait les affaires d’une main de fer, mais tous ses hommes reconnaissaient sa compétence et savaient que, s’ils faisaient leur boulot correctement, ils pouvaient compter sur elle. Telle une mère poule, elle les prenait sous son aile protectrice et pratiquement tous se seraient fait couper en quatre pour elle, certains, même, en huit.

    Elle avait elle-même sous ses ordres une équipe de durs à cuire, comme disent les Allemands, lavés dans toutes les eaux, et qui disposaient d’une expérience inégalable de toutes les vilenies commises par leurs contemporains les moins recommandables.

    Le préfet avait, une fois connue la disparition de l’ex-président, convoqué sa cellule de crise avec la fameuse commissaire et ses collaborateurs les plus proches, à qui s’étaient ajoutés, pour ménager les susceptibilités, si gênantes pour la police, le plus haut gradé de la gendarmerie du département, et un représentant du parquet local.

    Le préfet fixa bien vite les objectifs : « Madame, Messieurs, je vous ai réunis autour de moi pour résoudre au plus vite une affaire délicate : celle de la disparition de l’ex-président de la République, Monsieur Rakoczy. Tout ce que nous savons, c’est que Monsieur Rakoczy, au cours de son jogging, a été pris d’une impérieuse envie d’uriner, et qu’il a disparu pour ce faire dans les fourrés. Ses deux gardes du corps ont sagement attendu sur le chemin, et c’est alors qu’ils ont été attaqués par-derrière, et proprement assommés. Quand ils ont retrouvé leurs esprits, l’ex-président avait disparu, et ni leurs recherches, ni la battue qui s’en est suivie, rassemblant pourtant deux cents personnes, n’ont permis de le retrouver. Le seul indice retrouvé sur place , ce sont des traces de chaussures un peu spéciales. La police scientifique en a pris des moulages et va les analyser. Encore n’est-on pas sûr que ces traces aient été laissées par les ravisseurs, le sol ayant été passablement piétiné.

    Je voudrais que nous réfléchissions ensemble pour mettre au point notre stratégie. Nous devons rapidement résoudre cette affaire étant donné que la France entière, de ses dirigeants au plus modeste de ses citoyens, a les yeux rivés sur nous. Qu’en pensez-vous, Madame Ottaviani?

    - Pour simplifier, je dirais qu’il y a trois possibilités. Premièrement, Monsieur Rakoczy a pu prendre le large, faire une fugue. Ensuite, il est possible qu’il ait été poursuivi par les agresseurs de ses gardes du corps, qu’il ait réussi à se cacher dans quelque terrier de renard, et qu’il n’en sorte que lorsqu’il aura la certitude que ceux-ci, lassés de le poursuivre sans succès, auront quitté les lieux de façon définitive, si bien qu’il aura le sentiment qu’il ne risque plus rien. Dans ce cas, on devrait le voir réapparaître assez rapidement. Enfin, étant donné que les hommes chargés de sa sécurité ont été mis hors de combat, on peut imaginer que les agresseurs avaient pour mission de le supprimer, ou de s’emparer de sa personne, soit pour se venger, soit pour demander une rançon. »

    Le préfet donna alors la parole aux autres protagonistes.

    « Il est difficile de croire que Monsieur Rakoczy ait fugué pendant son jogging, de plus, en faisant assommer ses gardes du corps. Cela aurait été plus simple pour lui de partir de chez lui à un autre moment, seul et tout habillé.

    L’hypothèse numéro deux est plus plausible. Mais il me semble que, depuis que les faits ont eu lieu, il aurait dû sortir de son trou car dès la battue, il aurait dû reconnaître les uniformes des gendarmes et des policiers et se rendre compte alors qu’il ne risquait plus rien.

    – Certes, mais il a pu aussi tomber et se blesser, se trouver hors d’état d’agir.

    – Sans doute, mais alors, il aurait pu crier au secours. Je crois me souvenir de ce qu’il avait une bonne voix, de sorte qu’il me semble qu’il aurait pu alerter les secours.

    – Si bien, ajouta le préfet, qu’il ne nous reste plus que la dernière hypothèse, celle d’une agression dans le but d’une vengeance, ou dans celui d’extorquer de l’argent, ou d’exiger quelque chose en échange. »

    Le représentant du procureur demanda alors la parole. « Vous avez oublié, me semble-t-il, une autre hypothèse. Dans les cas de disparition, on retrouve souvent des proches de la victime parmi les suspects, car il y a des familles où les gens se détestent, et n’hésitent pas à faire disparaître la personne haïe, non sans une certaine mise en scène, destinée à reporter les soupçons vers un rôdeur, ou une autre personne étrangère à la famille. »

    « Vous avez tous entièrement raison , dit le préfet, très consensuel. Je ne crois pas non plus à une fugue rocambolesque. Je pense comme vous qu’il faut étudier dans le détail les motivations des agresseurs potentiels pour avoir une chance d’orienter les recherches dans la bonne direction.

    D’abord, la famille...

    – M. Rakoczy a deux frères, qui n’ont à priori aucune raison de lui en vouloir, en tout cas, pas en ce moment.

    – Il a bien deux anciennes épouses dont il a divorcé. La première aurait eu tout le temps de se venger, puisque le divorce a été prononcé il y a 16 ans. La deuxième l’a quitté d’elle-même lorsqu’il a été élu, en 2007. C’est plutôt lui qui aurait dû se venger. Quant à la troisième, elle est encore mariée avec lui et ne semble pas avoir de raisons de lui en vouloir. On la voit mal le faire poursuivre pendant son jogging, et l’on se demande bien par qui, et pour quoi.

    – Il avait bien volé la deuxième à un homme de télévision célèbre à cette époque. Il avait repéré cette femme le jour où, en tant que maire, il les avait mariés. Le mari lui en a voulu. Mais il est mort il y a plusieurs années.

    – Il a aussi trois garçons et une fille, mais on ne voit pas ses enfants se venger de lui, d’autant moins qu’il semble prendre soin d’eux, et de leur avenir. Peut-être même un peu trop, mais ils n’ont aucune raison sérieuse de lui en vouloir.

    – Je crois donc, dit le préfet, que nous pouvons conclure de tout cela que personne, dans sa famille, n’a intérêt à sa disparition. Il ne nous reste donc plus qu’à

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