La ferme rose
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La ferme rose - Bernard Carbonnel
La ferme rose
L’illustration de la page de garde est l’œuvre du peintre espagnol Pedro. Quand il a lu le manuscrit, notre ami s’est proposé de peindre la ferme rose, Maria à la guitare, Jean, barbu comme un chanteur des années 70, Emerson emmenant sa petite troupe au pâturage, épaulé par sa chienne Frisette, et son inséparable chat Tigri, suivis de Bouc et Biquette. Ferment la marche la truie Andouillette et son rejeton, Petit Salé.
Bernard Carbonnel
La ferme rose
Roman
LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Toute ma vie, trop paresseux pour me conformer aux règles
Joyeux, toujours joyeux suivant librement ma nature,
Dans ma besace trois mesures de riz
Près du foyer, un fagot de bois
Pourquoi se préoccuper de l’éveil ou de l’illusion ?
Pour ce qui est de rechercher les honneurs ou la fortune,
Je n’en parle même pas.
La pluie nocturne tombe sur ma cabane
Au toit de paille
Détendu, j’allonge les deux jambes.
Ray Kan.
© Les Éditions du Net, 2015
ISBN : 978-2-312-03540-6
PROLOGUE
Les 30 glorieuses
Maria, c’est mon prénom. Je suis née le 3 janvier 1946, d’une mère andalouse et d’un père breton. Déjà, à 16 ans, il fallait voir comment les garçons me tournaient autour. Sans trop me vanter, je suis plutôt mignonne, grande, mince, les yeux en amande couleur noisette, comme l’était ma mère à mon âge. Et de mon père, me diriez-vous, de quoi ais-je hérité ? C’est cette volonté d’aller tous les jours de l’avant, fière et courageuse comme le sont les marins bretons. Mais aussi têtue, parfois. C’est vrai que quand j’ai une idée derrière la tête, il est difficile, voire impossible, de m’en faire démordre.
J’ai vécu dans une période que les générations futures ne connaîtront pas. Plus de guerre, celle d’Algérie a pris fin en 1962 et il n’y a rien à craindre de l’Allemagne, avec qui on est en train de créer une nouvelle Europe, qui nous garantira une paix durable.
En 1968, j’avais 22 ans et je terminais mes études de vétérinaire. Tous les jeunes de mon âge avaient les yeux tournés vers l’avenir, oubliant résolument le passé. Nous étions insouciants, voyageant en auto-stop. À cette époque-là, la France jouissait d’une paix retrouvée, connaissait une expansion économique sans précédent, affichant un taux de croissance moyen du PIB, je dis bien moyen et non exceptionnellement une année, de 5 %, avec un taux de chômage ne dépassant pas les 2 %. Les « choses » à consommer, les voitures, l’électroménager et tout ce qui touche au confort ont façonné un modèle de société jusque là inconnu. Je dois avouer que je suis une privilégiée, car cette existence que j’ai vécue, j’ai bien peur qu’à l’avenir, la majorité des français ne pourront y prétendre. J’ai eu une jeunesse heureuse, choyée par mes parents qui ne savaient rien me refuser et une vie professionnelle et familiale bien remplies, c’est le moins qu’on puisse dire. C’est avec plaisir que je vais vous raconter les aventures d’une fille des « 30 glorieuses ».
10 Juillet 1960
Ce jour-là, ma mère et moi, sommes arrivées en fin d’après- midi à San Sadurni d’Osormort, petite vallée au pied du Montseny, à quelques kilomètres à peine de Barcelone, où coule une petite rivière où mon père allait souvent pêcher. C’est dans cette rivière qu’il avait demandé que soient dispersées ses cendres, prétextant que c’était un juste retour des choses, que lui, ayant mangé beaucoup de truites, elles puissent se venger en mangeant ses cendres.
Après s’être recueillies, ma mère me proposa d’aller dans une auberge située en contre bas.
– Nous nous y reposerons et demain matin, nous repartirons pour Perpignan.
Après le souper, nous avons regagné notre chambre. Cette petite cérémonie m’avait bouleversée et je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je pensais qu’il en était de même pour ma mère car elle n’arrêtait de se retourner dans son lit.
– Puis-je te poser une question ?
– Vas-y, pose-la, me répondit-elle.
– Le mois dernier, je t’ai demandé le livret de famille pour obtenir une fiche d’état civil afin de pouvoir m’inscrire à l’examen du brevet. Je me suis aperçue qu’il n’y avait que 4 mois entre la date de votre mariage et ma date de naissance…
– En effet, tu as été conçue avant notre mariage. Exactement, le samedi avant Pentecôte. Je ne suis pas prête d’oublier ce jour-là, qui restera à jamais le plus beau jour de ma vie. Comme je te l’ai déjà dit, c’était un samedi, en fin d’après-midi, juste avant la fin des classes. Quelqu’un frappe à la vitre, je me retourne et vois Simon. Il revenait d’un camp de déportation en Allemagne, où il était resté prisonnier pendant 1 an. Comme je n’avais plus eu de ses nouvelles depuis son arrestation en avril 1944, je le croyais mort. Quand je l’ai aperçu, je me trouvais à ce moment-là près du tableau. J’ai eu le réflexe de me rapprocher du bureau et de m’y appuyer pour ne pas tomber. J’avais l’impression que mon corps se vidait de son sang et puis, tout d’un coup, mon cœur s’est mit à battre à tout rompre, comme s’il voulait s’échapper de ma poitrine. Je n’en croyais pas mes yeux, ton père vivant !
– Comment ça se fait que personne n’ait pu te dire où il était ?
– J’ai commencé à me faire du souci quand il n’est pas venu me rejoindre à Llansa pour les vacances de Pâques. Il profitait de ces congés pour faire passer en Espagne des personnes qui étaient recherchées par la Gestapo. Il m’avait bien dit que c’était sans danger et qu’il prenait toutes les précautions, que son passeport portait le tampon des frontières, comme s’il était rentré et sorti légalement. Mais je n’étais qu’en partie rassurée. Sans nouvelles de sa part signifiait qu’il avait été arrêté et certainement fusillé. En Espagne et en France à cette époque-là, les jugements étaient vite expédiés et le condamné se retrouvait très rapidement devant un peloton d’exécution. Les prisons ne restaient pas pleines bien longtemps.
– Et tu n’es pas allé en France pour savoir où il se trouvait ?
– Oui, j’y suis allée mais je ne connaissais personne à Perpignan. Il m’avait bien souvent parlé du capitaine Lenoird, qui avait trouvé un travail et un logement à Aniceto, le maçon, mais je n’avais pas son adresse. J’avais écrit à ses parents à Vannes, qui m’ont répondu qu’ils étaient eux aussi sans nouvelles de sa part. Ils m’ont dit que sa sœur s’était rendue au lycée de Perpignan et le proviseur lui avait confirmé qu’il n’avait pas repris les cours au dernier trimestre. Le proviseur en personne était allé à son domicile pour constater que l’appartement était vide de toutes ses affaires. Il était allé ensuite à la gendarmerie, mais il n’y avait personne pour lui donner le moindre renseignement. Seul le brigadier lui avait dit en la raccompagnant que s’il avait été fusillé, ils en auraient été informés et donc, qu’il y avait de fortes probabilités pour qu’il ait été déporté dans un camp en Allemagne. Tu vois, il était difficile d’en savoir plus. Il valait mieux être la veuve d’un héros que la femme d’un lâche, avait dit la Passionaria. Mais cela ne me consolait pas. J’avais perdu beaucoup de proches dans cette tourmente, notre ami Paco et mon cousin Abelino.
– Papa m’en parlait souvent d’Abelino. Il fallait qu’il soit exceptionnel pour qu’ils s’aiment comme deux frères. Mais tu ne m’as pas encore dit ce qui s´était passé à l’école ?
– Je lui ai fait signe de rentrer dans l’école. Je suis allée à sa rencontre et lui ai demandé de monter m’attendre dans mon appartement, la porte n’étant pas fermée à clef, lui promettant que je le rejoindrais dès que la classe serait terminée, ce qui ne saurait tarder, car je n’avais nullement l’intention de faire des heures supplémentaires. Je rejoignis la salle de classe et tant bien que mal, je finis la leçon de lecture que j’avais commencée quand Simon était arrivé. Je ne sais pas ce que les élèves lisaient. Il ne me tardait que d’une chose, c’est que résonne la cloche. Elle retentit enfin, après un temps qui me semblait une éternité. « Fermez vos livres et vos cahiers. En rang par deux et sortez en silence. » C’est machinalement que je répétais ces deux phrases. Dès que le dernier élève fut sorti, je montai les escaliers 4 à 4, rejoindre Simon. J’ouvris la porte, récupérai la clé et la refermai à double tour. Il était assis sur le rebord du lit et se leva. Sans dire un mot, je me suis déshabillée et l’ai aidé à enlever ses vêtements. Lui aussi restait muet. Et c’est en silence que nous nous sommes aimés. Cette nuit que l’on a passée ensemble m’a récompensé de cette longue attente. Je m’étais accroché à la vie, sans jamais perdre espoir, si fort, qu’elle ne m’a jamais lâché. Ce fut une nuit merveilleuse et le résultat encore plus merveilleux. Tu sais ce que l’on dit : « les enfants de l’amour sont les plus beaux. » Et dans ton cas, le dicton ne s’est pas trompé. Le lendemain, il est reparti reprendre son poste à Perpignan. Quand il est revenu en juillet, je lui ai annoncé que j’étais enceinte. « Ce sera une fille, m’avait-il dit, au comble du bonheur. Nous l’appellerons Maria. Qu’est-ce que tu en penses ? Je suis le plus heureux des hommes ! »
– Mais pourquoi ne t'as t-il pas informé de son arrivée prochaine ?
– Il l’a fait mais le courrier a tardé plus de 8 jours à arriver. Le facteur ne me l’a remis que le lundi suivant.
– Puis-je te poser une autre question ?
– Oui, si ce n’est pas trop indiscret.
– Depuis quand vous fréquentiez-vous ?
– Depuis fin aout 1935. Paco, un ami commun, m’avait proposé de participer à des vendanges chez son oncle et là, il m’a présenté à son copain français, qui lui aussi, venait travailler pour se faire un peu d’argent de poche. Le dernier soir, Simon m’a proposé d’aller faire une promenade. Après la ballade, nous nous sommes assis côte à côte sur un muret, pour nous reposer en écoutant le bruit des insectes dans le silence de la nuit. Intérieurement, je me disais : s’il me prend la main, je ne la retirerai pas et s’il osait m’embrasser, je répondrai à son baiser. Au bout d’un moment, il m’a pris la main, mais c’était pour m’aider à descendre et quand on s’est quittés, il m’a enfin embrassé……sur les 2 joues, en me souhaitant bonne nuit.
– Et quand est-ce qu’il t-a vraiment embrassé pour la première fois ?
– Le dernier jour des vendanges, quand nous nous sommes quittés. Il s’apprêtait à m’embrasser sur les joues et j’ai déposé un rapide baiser sur ses lèvres. Je suis partie aussitôt en courant, sans me retourner et en lui faisant un signe d’adieu avec la main.
– Donc, tu l’as encouragé !
– En quelque sorte, oui. Simon est un grand timide.
– Et ensuite, il t’a demandé de t’épouser ? Raconte. C’était quand ?
– Après les vendanges, Simon n’avait toujours pas trouvé du travail. Paco, son ami professeur de français à Alicante, lui avait dit qu’une ferme qui cultivait des crocus recherchait de la main d’œuvre bon marché pour cueillir les étamines qui, une fois séchées, donneraient le safran. Cette ferme se trouvait à quelques kilomètres seulement du petit village où j’enseignais. Une fois la cueillette terminée, il est venu me rendre visite à l’école, m’apportant en cadeau, quelques brins de cette précieuse épice.
– C’est quand même moins romantique qu’un bouquet de fleurs !
– Ne te moque pas. Ce petit bouquet d’étamines m’a fait plus plais qu’une brassée de roses. Ma mère s’est empressée de nous cuisiner une paella. Ce n’est qu’à la fin du repas, profitant que ma mère faisait sa sieste, tout en essuyant la vaisselle dans la cuisine, que Simon m’embrassa et je compris qu’il m’aimait quand il m’a promit de revenir.
– C’est romantique à souhait ! Mais il ne t’avait pas encore demandé en mariage.
– La demande est intervenue 2 mois plus tard, à l’occasion de la Saint Sylvestre. Paco nous avait invités et aux 12 coups de minuit, après avoir croqué les 12 grains de raisin, il m’a embrassé et m’a demandé si je voulais l’épouser.
– Et je suppose que tu as dit oui. Voilà qui est plus romantique.
– Mais quand on veut être romantique, on peut l’être. La preuve, nous nous sommes fiancé à Séville et pour l’occasion, j’avais mis une robe de gitane et lui, le costume de gardian andalou. Ce jour-là, il m’a proposé que dès qu’il aurait un poste fixe de professeur, on se marierait.
– Quand a-t-il été appelé pour prendre son premier poste ?
– En avril 1936, une fois terminée la feria de Seville, nous avons regagné chacun son chez soi. Avant de partir, il avait promis à Don Jose, le parrain de Paco qui nous avait invités de revenir à Séville à l’occasion du pèlerinage du Rocio. Malheureusement, il n’a pas pu y aller. Il venait juste de recevoir une lettre du rectorat lui proposant un poste, pas un fixe, mais un remplacement. « Qu’importe, m’avait t-il dit, il faut bien commencer par le bas de l’échelle ».
– Et il t’a quitté !
– Il ne pouvait pas refuser, car refuser signifiait que son dossier repassait sous la pile et nul ne savait pour combien de temps. Ensuite, la guerre civile a éclaté en Espagne et dès que son remplacement s’est terminé, il est venu me rejoindre en s’engageant dans les Brigades Internationales.
– Il fallait qu’il t’aime !
– En effet, il n’y a pas de plus belle preuve d’amour que celle donnée par un fiancé qui s’engage dans les Brigades Internationnales pour être plus près de celle qu’il aime. « Dès que cette guerre civile sera terminée, nous retournerons en France pour nous marier. » m’avait-il promit.
– Mais la guerre s’est terminée au printemps 1939, pourquoi ne vous êtes-vous pas mariés à ce moment-là ?
– Parce qu’il n’avait plus de poste. Il n’en aura un qu’un mois plus tard, le professeur qu’il avait remplacé ayant été mis à la retraite anticipée pour raison de santé. On a donc fixé la date du mariage au mois d’octobre, mais en septembre, la France a déclaré la guerre à l’Allemagne et ton père a été mobilisé en tant qu’officier de réserve. En 1940, il a été fait prisonnier, s’est évadé 2 ans plus tard, m’a retrouvé en Espagne et m’a dit que dès que cette guerre serait finie, nous nous marierons. Enfin le mariage a eu lieu en octobre, comme prévu depuis le début, mais en 1945 et non en 1936.
– Et pendant 10 ans… Ne me dis pas qu’il n’a jamais voulu faire l’amour avec toi, belle et désirable comme tu l’étais et que tu l’es encore !
– Nous nous sommes retrouvés à 2 reprises dans le même lit, mais à chaque fois, il a prit sur lui de ne pas aller plus loin. Je reconnais qu’il lui a fallu une volonté hors du commun pour ne pas me demander de céder à ses avances. Pour moi aussi, la tentation était forte, car ton père était bel homme et il n’en aurait pas fallu beaucoup pour que je succombe. Ce furent un coup de froid venant du nord et un gros orage méditerranéen qui l’ont amené dans mon lit.
– Qu’un énorme coup de vent l’ait fait, en faisant un gros effort, je peux me l’imaginer. Mais je serais curieuse d’apprendre comment un orage a réussi l’exploit de faire glisser ton fiancé entre les draps de ton lit !
– À l’époque, j’étais déjà institutrice à Llansa et ton père venait m’y rejoindre pour être avec moi pendant les vacances d’été, après avoir fait passer clandestinement la frontière, soit à des juifs, soit à des pilotes anglais. Ce soir-là, il aurait dû arriver en fin d’après-midi. Je commençais à me faire du souci, bien qu’il m’ait dit qu’il n’y avait pas de risques. Mais tout de même, il commençait à faire nuit et il n’était toujours pas arrivé. Sans doute, son train avait du prendre du retard. À cette époque, on savait l’heure à laquelle partait le train, mais de là à savoir l’heure à laquelle il arriverait… Tout d’un coup, un gros orage a éclaté, le ciel était zébré d’éclairs et les coups de tonnerre faisaient trembler les murs. L’orage venait de baisser d’intensité quand j’entendis trois petits coups frappés à ma porte. Cela ne pouvait être que lui. D’un bond, je me précipitais à l’entrée et l’ouvris. Quel spectacle ! Mon Simon trempé comme une soupe, de la tête aux pieds. Je le fis rentrer avant que personne ne l’aperçoive et l’aidais à se déshabiller. Pendant qu’il se séchait, j’ai ouvert sa valise en carton pour prendre du linge de rechange et me suis aperçue que l’eau avait pénétré à l’intérieur et tous ses vêtements étaient mouillés. Je n’ai pas eu d’autre choix que de lui proposer de dormir dans mon lit, mais avant qu’il ne se glisse dans les draps, j’avais sorti de l’armoire une de mes chemises de nuit, en lui disant que c’était la condition sine qua non, ou alors, il ressortait sous la pluie qui n’avait toujours pas cessée, pour aller dormir à la Fonda. Et pas question de faire autre chose que de dormir !
– Et il a accepté ?
– Bien sûr.
– J’ai vu sur les photos, que le mariage a été célébré à Vannes. Pourquoi pas à Séville ?
– Je ne voulais pas retourner en Espagne tant que Franco était encore au pouvoir. Et puis, la robe de gitane aurait été trop juste pour ma taille. J’étais enceinte de 5 mois. La couturière a fait des prouesses pour que ça ne se voie pas trop.
– Et la fête terminée, vous avez fait le voyage de noce à Venise. Maintenant que je suis grande, tu dois pouvoir m’en dire un peu plus.
– S’il ya un séjour que je ne regretterai jamais, c’est bien celui-là. D’abord, la sensation que rien ne pourrait plus nous séparer, ensuite, les promenades en amoureux dans cette ville merveilleuse.
– Quel est ton meilleur souvenir ?
– Un après-midi, l’envie de l’un pour l’autre est survenue brusquement, rien d’étonnant, dans cette ville où tout respire l’amour. J’ai prétexté que j’avais des nausées pour rentrer précipitamment à l’hôtel. Simon fut ravi d’apprendre que ça allait mieux, les nausées m’ayant quitté. Et je me suis laissé emporter par ce tourbillon que j’avais découvert 5 mois auparavant. Ton père ne s’en est pas plaint. À partir de ce jour, il m’avait promis d’être son remède chaque fois que ces malaises surviendraient.
– On