Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Lumineuse, mon amour !
Lumineuse, mon amour !
Lumineuse, mon amour !
Livre électronique406 pages6 heures

Lumineuse, mon amour !

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un jeune retraité quitte une région, ses enfants, ses amis pour aller finir sa vie dans l’inconnu d’une île de l’atlantique française, paradis toujours souhaité depuis l’enfance. Croyant trouver le calme et le repos de l’âme, il se voit pris dans un tourbillon d’aventures policières aux rebondissements aussi virulents que ceux des balles de golf envoyées sur les fairways...dans un décor de rêve.
LangueFrançais
Date de sortie2 mars 2015
ISBN9782312030746
Lumineuse, mon amour !

Auteurs associés

Lié à Lumineuse, mon amour !

Livres électroniques liés

Thriller policier pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Lumineuse, mon amour !

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Lumineuse, mon amour ! - Gilles Blot

    cover.jpg

    Lumineuse, mon amour !

    Gilles Blot

    Lumineuse, mon amour !

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03074-6

    LUMINEUSE, MON AMOUR !

    Mon cœur, mon corps s’apaisent

    Sur cette belle Charentaise

    Réchauffant mes pieds, trapèzes,

    Me rendant heureux, beunèze.

    Merveilleuse, capricieuse, cajoleuse,

    Quelquefois, d’écume, baveuse,

    Ou bien si lisse, huileuse :

    On la surnomme La Lumineuse.

    Ma maîtresse aux mille amants :

    Envoûtant parents, enfants,

    Paradisiaque pour ses résidents,

    Elle est Ile ; je suis son soupirant.

    Débordée l’été, intrigante l’hiver,

    Elle distribue ses charmes de chair

    A tout amoureux de ses terres,

    De son bon air, de l’océan vert.

    Une séparation serait l’agonie

    Pour ceux qui l’aiment à la folie.

    On ne se sépare pas de cette furie

    Sans y laisser des plumes à vie.

    Du sud au pertuis de Maumusson,

    Au Nord au phare de Chassiron,

    On n’attrape jamais le melon ;

    On vit au rythme des dictons.

    Ses plages attirent les sirènes

    Se pavanant comme des baleines,

    Faisant sourire la fière reine

    Qu’est l’hôtesse souveraine.

    Comment ne pas aimer aventure

    Avec ses sites de dame Nature

    Cernant la Lumineuse mâture,

    Détestant les méfaits de la luxure.

    Voilà le pont, l’entrée en coulisses !

    Ces sites variés reviennent en tête :

    Tout est sombre, coloré, chouette :

    La terre promise sous la noire tempête ;

    Que le bleu s’ouvre sur la conquête !

    La beauté sauvage fait oublier la cavale ;

    Brice n’est plus stressé, devient normal.

    Une femme le rejoint pour ouvrir le bal.

    C’est un vendredi de février bien banal.

    Tom a trouvé le chemin du paradis :

    Il bosse dur, emménageant avec Tony.

    Ce lieu est calme, reposant à priori.

    Ne reste qu’à trouver quelques amis !

    Il est seul sur cette île si désirée,

    Enchanté, pourtant pas si rassuré.

    La maladie l’a sévèrement attaqué ;

    La force mentale lui refera une santé.

    Il va falloir travailler physiquement :

    Le salut sera son corps convalescent.

    Qu’il se rende conquérant

    De cette vie de solitaire résident !

    Deux femmes ouvrent leur fenêtre

    Sur ce qui sera chez lui peut-être.

    Ici, peu de forêt de chênes ou hêtres

    Mais pins, air marin et bien-être.

    Nous ferons de cette période primaire

    Une volée de vacances extraordinaires

    Prêts à partir, jouer, courir, faire.

    Vélo, pétanque, marches sans les fers !

    Un quatuor s’est formé allant droit,

    Traversant la contrée avec émoi

    Dans cette région magique, merveilleuse

    Qui ne fait que des heureux, heureuses.

    Les sorties fusent sous la lumière de l’île

    Apportant souvenirs sereins, tranquilles.

    Le voilà pris dans cette belle aventure :

    Combien de jours faudra-t’-il qu’il endure 

    Pour retrouver formes physique et morale ?

    Va-t-il revoir les feux d’un amour fatal ?

    Décembre 2014

    Ce livre sera le premier polar aux semblants autobiographiques car ma vie est un nouveau roman qui débute. La passion m’a toujours guidé, amené quelquefois où les ténèbres veulent vous envoûter mais le plus souvent vers la lumière qui vous fait découvrir tout ce que le mot Existence a d’importance.

    Le petit paragraphe en prose et vers d’avant-propos marque le transfert d’une vie dans l’autre. Nous ne sommes pas des chats, n’avons qu’une vie comme tout humain normalement constitué. Je suis plutôt un félin qui se bat jusqu’à l’agonie, montrant ses griffes pour défendre les proches, sa propre solitude.

    Lorsqu’on sort de l’enfer des sorties nocturnes où l’alcool, les femmes, les copains de boisson vous ont fait dépasser les limites du possible, on veut connaître le paradis si on ne l’a jamais connu. Ce n’est pas toujours celui popularisé par les médias, agences de voyage, revues de presse de stars. Le paradis n’est pas une île déserte formée de lagons bleus tous plus beaux les uns que les autres qu’on vous montre dans le Lagon Bleu ou Paul et Virginie ; il n’est pas non plus une résidence de quatre cents mètres carrés sur des hectares de terrain avec tennis, piscines somptueuses, des yachts insolents, des voitures à faire grimper aux arbres, rutilantes à souhait. Je l’ai connu à un moment de ma vie, ce paradis de carte postale.

    Non, le vrai paradis, c’est un endroit où l’on peut vivre normalement dans l’humilité, la simplicité, le bonheur ; un endroit où l’on se réveille sans réveil, peut-être quelques doigts agiles féminins caressant votre corps encore endolori par des ébats sains, amoureux. Cet éveil annonce une journée merveilleuse, qu’il fasse beau, pleuve, vente ou neige, une journée qu’on a envie de vivre pleinement avec moult occupations et découvertes. Pour résumer, le paradis est un état d’âme et conscience hors du commun qu’on veut faire durer jusqu’à la nuit des temps, jusqu’à son ultime crépuscule. Le paradis ne se cherche pas ; il s’imagine selon les critères de chacun, c’est pourquoi nous avons tous un paradis quelque part. Je l’ai également connu celui-là, voulant le retrouver. 

    Il y a des vieilles citations comme : « les voyages forment la jeunesse », « changement d’herbage réjouit les veaux », qui restent d’actualité. Changer de vie, recommencer tout en redevenant enfant, ado puis une nouvelle fois adulte apporte un plus bénéfique à l’intelligence, au regard qu’on pose sur les autres, la Société. On n’a plus soixante ans mais on croit en avoir trente. La maladie grave ouvre les yeux sur la compassion de ses congénères, montre à celui qui l’a subie, qui sont ses véritables amis : parents, proches, ceux aidant à se refaire de nouveaux amis, une nouvelle famille non de sang mais d’amitié. Les premiers contacts, quand on arrive seul dans une région pour y vivre, sont très importants. Ceux qui vous donnent la main pour franchir ce pont vers un autre monde ne seront peut-être pas les futurs proches mais on s’en souvient jusqu’au dernier souffle. Voici donc ce polar sans ambition qui va vous emmener à travers cette île, sur le proche continent que j’adore. Une année va bientôt être atteinte sur ce sol tant adulé ; les saisons ont déjà défilé. Ne me reste qu’un morceau d’hiver à passer…mais j’ai déjà fait mon choix : je serai Oléronais à vie désormais.

    « Lumineuse, mon Amour ! » Un titre qui définit bien la passion du futur dans une contrée encore sauvage où animaux terrestres, marins, humains quelquefois, malheureusement inhumains partagent ce site merveilleux, lumineux. J’avais l’impression de déjà connaître ce morceau de terre détaché du continent charentais, lieu où certains de mes ancêtres ont vécu d’après un arbre généalogique étudié par mon frère. Comme une femme avec qui on vit pendant un bail, qu’on aime passionnément, on croit en avoir fait le tour mais les surprises sont toujours là au bout de tant d’années ; c’est cela le grand amour. J’ai tant aimé ceux qui me surprennent, les surprises qui vous tombent dessus alors qu’on ne s’y attend pas, l’aventure sans être un Indiana Jones ou un véritable baroudeur. Eh bien, me voilà servi, plus que je ne l’aurai imaginé.

    Je ne pourrai bien sûr vous dire que ce livre n’est pas un nouveau départ pour moi car c’est ma dernière année de vécu, le début d’une fin de vie espérée bellissime.

    Brice, le héros de ce roman, est purement inventé. C’est un retraité écrivaillon qui se prend pour Sherlock Holmes quelquefois, sans prétention aucune. Son goût excessif pour les femmes amène ce jeune vieux à des aventures amoureuses comme chevaleresques. Brice est un homme ; il préfère les femmes aux hommes ou aux animaux ; chacun sa ratatouille !…

    Sachez donc que ce policier se passe dans l’île bien entendu, que toute ressemblance des personnages héros du roman avec des gens existant et connus ne serait que pure coïncidence…Les faits sont tirés du vécu de l’auteur mais les actes, situations sont souvent le fruit de son imagination. Il y a un vieux dicton : « C’est celui qui en dit le plus qui en fait le moins ! »…

    Moteur, on tourne !…Clap

    Oléron, terre de ses racines pour certains, où l’on s’enracine pour d’autres !

    En ce 21 février 2014, tandis que beaucoup de parisiens ou banlieusards prennent l’avion pour passer d’un continent à un autre afin d’y trouver leur paradis virtuel devenant réel mais éphémère, un homme a fait un trait sur une époque définitivement révolue. L’Espoir le tient au corps, à l’âme ; sa petite voiture va enfin franchir, après une nuit folle sur l’autoroute des vacances, le viaduc tant visionné dans ses rêves sur son lit d’hôpital. Cet homme avait décidé de se retirer dès sa retraite dans cette île de l’ouest de la France, ce pays si beau et doux de son enfance ; il l’a fait, n’a pas attendu le dernier round d’un combat moral déjà gagné. Il aurait pu choisir la montagne et le ski, une de ses passions de sportif accompli, la campagne où il a vécu une vie entière près de la capitale, un pays étranger, l’exotisme. L’Espagne ou l’Italie, pays méditerranéens qu’il a appréciés, la côte d’Azur ou la Corse comme beaucoup de retraités ; pourtant l’île de ses rêves est bien en ce pays cher à son cœur.

    Les devises de cet homme ont été : « quand je dis, je fais », « quand je veux, je peux ». Il les a souvent mises en pratique ; tous ceux qui l’ont côtoyé le savent, surtout ses footballeurs du FCB, le club de foot de ses amours qu’il vient de quitter au bout de deux lustres de bons et loyaux services.

    Sur son lit d’hôpital, il a appris enfin à devenir un homme sage, humble, à l’écoute des autres, ce qui lui manquait quelque peu auparavant. En franchissant ce viaduc, il ne peut s’empêcher de penser :

    « Oui, je suis maintenant un mec normal, capable de faire le bien autour de moi, de me dépasser pour redevenir un sportif moyen, un homme heureux en amitié, en amour. Il y a du boulot mais j’y arriverai ; je me suis bien sorti de l’enfer. Me voilà, Oléron ; que ta luminosité éclaire mon cerveau jusqu’à la fin de mes jours ! »

    Le temps est à l’apocalypse : la grêle, le vent, la pluie battante accompagnent le lever du jour. Sous le pont, c’est marée basse : tristounet comme première vue. Nul doute que l’arrivée en avion sur Nice, Bastia, Marseille, Papeete, Miami, Rio, ou l’Afrique comme l’Asie doit être plus commerciale et accueillante.

    La traversée de l’île est un calvaire car la visibilité noircit au fur et à mesure que le jour perce. Le viaduc est à trente kilomètres de la future habitation de ce retraité tout frais. Depuis l’arrivée sur le sol Oléronais, la Peugeot bleue d’un ex-parisien est suivie par un gros Range Rover noir, lui-même collé au cul par une Mercédès. Le chauffeur du Range ne s’en était pas inquiété jusqu’à maintenant car la seule route carrossable est celle qu’il a prise, la « nationale » entre le viaduc via Dolus, Saint Pierre, Chéray et Saint Denis d’Oléron. La nouvelle résidence du néo-retraité est située aux Huttes, hameau à deux kilomètres de la deuxième ville nordiste de l’île. En stoppant la petite berline fatiguée et mouillée, il voit passer la Mercédès noire qui poursuit sa route sans freiner. La plaque était illisible car boueuse mais le macaron de l’île apparaissait sur la calandre. En Oléron, c’est comme en Corse avec la tête de maure, on peut distinguer la carte de l’île et les lettres IO ; ce doit être une question îlienne. Il est vrai que lorsqu’on habite sur un bout de terre dans la mer, on se sent un peu différent. Le Range Rover s’est arrêté un peu plus loin ; en descend une femme souriante et avenante. Brice a l’impression de faire partie d’un cortège funèbre avec toutes ces bagnoles noires aux vitres teintées et ressemblant à des corbillards.

    « Eh bien, mon gars Brice, tu n’es pas sorti de l’enfer ! » se dit le nouveau résident en voyant arriver la négociatrice de l’agence immobilière venue pour l’emménagement.

    « Monsieur Glass, je présume, bonjour ! Séverine Leprêtre. Vous avez fait bon voyage ? »

    « Glass, Brice Glass ; bonjour mademoiselle. Oui mais fatigant surtout sur la fin avec cette grêle… »

    « Votre présentation, son ton font très agent secret ! Je ne vais donc pas vous faire attendre longtemps. On y va pour l’état des lieux ? L’aide va arriver. »

    « Mon camion ne devrait pas tarder non plus. Une question cependant : vous allez dire que je me mêle d’affaires qui ne me regardent pas mais avez-vous des ennuis en ce moment ? »

    La négociatrice regarde son nouveau client d’un drôle d’oeil qu’elle a joliment bleu, se demandant si c’est du lard ou du cochon.

    « Pas plus que d’autres, monsieur, mais je ne comprends pas où vous voulez en venir ? »

    « Eh bien, voilà, j’ai remarqué que vous étiez suivie depuis le viaduc par une Mercédès noire Oléronaise d’après la plaque. J’écris des romans policiers ; alors peut-être me fais-je des illusions ? »

    « Je connais en effet des gens sur l’île qui ont une Mercédès noire mais ne vois pas qui pourrait m’en vouloir actuellement bien que dans notre job, on tombe souvent sur des gens spéciaux. »

    « C’est ce que vous pensez de moi ? »

    « Non, pas du tout ; je vous ai au téléphone depuis un moment et par mail. Je serai étonnée que vous soyez un de ces cas ; vous êtes si gentil ! »

    « Méfiez-vous des apparences, jeune femme. Bon, si on passait aux choses sérieuses. Je peux déjà vous dire que votre publicité photographique n’est pas usurpée. On reconnaît bien les lieux. »

    Le ciel a décidé d’être un peu plus clément ; après la tempête vient le beau temps. Nous sommes en mer sur un bout de terre ; ça change très vite au niveau des nuages et du vent. Le déménageur de Brice, Tom le gardien de buts du FCB, arrive, fait le job avec un autochtone, recommandé par la négociatrice. Tommy est le seul ami footeux qui a voulu aider le président du club dans son changement de situation mais en semaine, pas facile de trouver des volontaires. Les deux gaillards sportifs ne feront qu’une bouchée des meubles, autres encombrants. Il faut dire que Brice a ramené le minimum, comptant racheter tout son mobilier sur place, ce qu’il a d’ailleurs anticipé car les transporteurs feront la navette aux Villas marine pendant quelque temps. Le cher Tommy partira tout de suite vers d’autres cieux en disant à bientôt. Il est évident qu’il sera le bienvenu. Tony, l’aide déménageur local fera des petits travaux à Brice, lui fera connaître quelques endroits sympas…

    Les jours, semaines passent ainsi avec l’aménagement de cette maisonnette d’un cubage imposant pour une seule personne mais restreint pour recevoir des invités. Les résidents sont sympas ; Brice fait vite connaissance avec un couple arrivé en même temps que lui, venant d’Aix en Provence : Dodo et Prune. Ils sont agréables, sportifs, aimant la fête ; c’est très bien pour Brice. Les parties de pétanque, le tennis, les baignades bien sûr, le vtt et les balades berceront tous ces nouveaux îliens auxquels se joindront des anciens tels Cédric et Céline. Les premières, toutefois, à adresser la parole à Brice furent Noémie et Clara : une retraitée faisant du rab sur les marchés de l’île et une oléronaise d’une trentaine d’années travaillant en tant que saisonnière. Toutes deux s’entendent bien, étant arrivées ensemble dans la résidence, maîtresses de deux chiennes Zabou et Maya. Clara est très indépendante, sauvageonne. Noémie fera partie un moment de la petite bande joyeuse de la résidence avant quelques histoires de voisinage toujours prévisibles dans une communauté aussi attachée dans la promiscuité. Puis, comme une bonne partie de femmes et humains de notre époque, elles préfèrent les animaux aux hommes, sûrement déçues ou trop exigeantes en la matière.

    Brice reste quelque peu solitaire, passant souvent son temps à parcourir « son » île en voiture, en vélo ou à pieds. Le physique a du mal à suivre le mental ; marcher est déjà une corvée pour le sexagénaire. Courir n’est même pas d’actualité. Noémie n’a pas compris apparemment la gravité de la forme de Brice, se fout de sa tronche quand il s’agit de faire un mouvement. Quelques mois plus tard, la situation sera inversée car Brice retrouve peu à peu une forme honorable. Les niaiseries de la camelote se seront estompées dans le bleu du ciel Oléronais. Séverine Leprêtre se fera rare hormis pour les visites de villas libres ou pour des départs car c’un turn-over assez fréquent. Beaucoup de locataires s’ennuient, étant trop loin des commerces, sans voiture. Ils voyaient autrement une région sauvage mais nous ne sommes pas dans le Qatar où les buildings poussent dans le désert.

    Quand on sort du viaduc, à l’Est, c’est Le Château d’Oléron, belle bourgade active avec un marché très prisé, une citadelle dominant la réserve naturelle de Moëze, les parcs à huîtres d’où l’on peut apercevoir, Fort Boyard, l’île d’Aix, l’île Madame, Bourcefranc le Chapus et face à Aix, Fouras. Les remparts de Vauban sont visités tous les jours en saison. L’ostréiculture et la conchiculture sont les activités principales de cette partie de l’île.

    Le Château, caressant le viaduc de La Lumineuse,

    Est un bastion repoussant les vagues fougueuses

    De troupes, armadas ennemies trop ambitieuses

    Hormis les joutes prisées, intrigues amoureuses.

    La citadelle est ceinte de remparts posés en mer

    Dominant la ville très animée en été, en hiver.

    Le port nous offre moult produits éphémères

    En palais de fins gourmets aimant bonne chair.

    Barques d’ostréiculteurs, canots et bateaux

    Se partagent les places enviées des badauds.

    Pêche et plaisance entourent un hameau

    De cabanes colorées montrant leurs oripeaux.

    Cette ville donne un aperçu de notre belle île

    Où les jolies Elles ne peuvent se passer d’Ils.

    Et puis, si vous y cherchez quelques fossiles,

    Vous en trouverez qui ne se font aucune bile.

    Brice aime à se rendre au Château le dimanche matin. Le marché est très vivant, apprécié des Oléronais. Ce jour-là, la Peugeot se voit encore suivie par une Mercédès ressemblant étrangement à celle de son arrivée en terre Dyonisienne. Cette fois-ci, la grêle n’est pas de la partie ; le soleil brille sur la région. Brice peut noter le numéro de la plaque : XY 421 KG. La charrette noire se rapproche négligemment de la petite berline au point de la toucher dans le centre de la ville. Les vitres teintées du « corbillard » ne permettent pas à Brice de distinguer ses occupants ou son chauffeur tout simplement.

    « Mais, merde, qu’est-ce que c’est que ces margoulins ? C’est à moi qu’ils en veulent ou quoi ? »

    A peine sorti de sa pensée, le corbillard a disparu avant l’entrée du grand parking sur la place du marché.

    « Il va falloir jouer les Holmes ou Maigret, mon cher Brice ! Mais je ne connais aucun flic ou gendarme dans le coin pour l’instant à part ceux qui m’ont arrêté quand ils ont vu ma plaque 78. »

    Cet incident paraît incongru à Brice qui fait ses courses comme si de rien n’était puis prend le chemin du retour.

    En longeant la côte Est, on peut suivre la route des Huîtres, chasse gardée des ostréiculteurs jusqu’à Arceau puis Boyardville.

    Si on peut appeler cela une route, défoncée qu’elle est par l’érosion marine proche : un véritable champ de patates, la route des mollards. Du Château à Arceau, des cabanes d’ostréiculteurs prospèrent, travaillant à l’élevage de ce coquillage qui se déguste surtout pendant les fêtes de fin d’année. Les fines claires de Marennes Oléron sont réputées, convoitées dans le monde entier, à tel point que la garde des stocks pendant la période de fêtes est confiée aux gendarmes et policiers vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Cette route est touristique bien entendu car elle se trouve entre océan et marais. La faune et la flore d’Oléron cohabitent. Elle est aussi très commerciale avec des points de vente un peu partout, chez chaque éleveur. Evidemment, cette « autoroute » ne permet pas de dépasser des vitesses phénoménales, ce qui incite à la badinerie et aux emplettes.

    Brice rentre ce jour très tard, enfin à la nuit tombée ; la route des huîtres s’est refermée sur elle-même : peu de circulation à dix heures du soir ! Après un arrêt chez un de ses cousins Sarthois en vacances dans un camping quatre étoiles du coin « la Branle » ou un truc du genre, un après-midi passé ensemble à taquiner la petite balle jaune et les boules, voilà notre Brice encore suivi par le « corbillard ». Après avoir frôlé la dame en noir sans qu’elle ne le touche pour le compte, c’est maintenant un corbillard qui enquiquine le miraculé. Cette fois, ce n’est plus une approche mais carrément un coup de pare-chocs avant de la Merco sur le cul de la petite qui se voit dépucelée à un âge ma foi acceptable. Les pleins phares du fada éblouissent Brice qui fait une embardée sur le côté de la route, heureusement sans fossé à cet endroit. Le malade continue son chemin sans aucune autre manière, sans saluer. Quelle jeunesse ! Tant bien que mal, la berline reprend la bonne voie, se voit arrêtée un peu plus loin par les cow-boys de Saint Pierre.

    « Allez, encore un contrôle pour le parigot. Va falloir que je mette le macaron IO ! »

    « Bonsoir monsieur, gendarmerie nationale ! Papiers du véhicule s’il vous plaît ; éteignez votre moteur, sortez de votre véhicule. Nous allons vous faire un test d’alcoolémie. »

    L’un des pandores s’en va dans le fourgon taper sur son ordi puis ressort :

    « Ok, c’est bon, vous êtes en règle. Soufflez dans le ballon ! »

    S’il y a bien un truc qui ne fait plus peur à Brice maintenant, c’est de souffler dans le biniou hormis le breton ou le celte. Test concluant, un petit tour de la voiture pour un autre enragé de la perquisition.

    « Dites, vous avez reçu un coup à l’arrière ; c’est récent apparemment ? »

    « Oui, monsieur, vous avez dû voir une Mercédès noire passer juste avant moi. C’est un cinglé que je vois depuis que je suis arrivé sur l’île. Au début, c’était une filature, maintenant c’est de l’agression : je ne sais pas qui c’est. »

    « Vous n’avez pas déposé une plainte ? »

    « Non, je l’aurai sûrement fait demain puisque cet énergumène vient de m’agresser seulement il y a quelques instants. »

    « Vous ne voyez pas du tout qui serait votre « agresseur » ; bizarre, cette affaire ! »

    « Je peux vous donner son numéro d’immatriculation car je l’ai noté ce matin dans Le Château ; c’est XY 421 KG avec le macaron de l’île. »

    « Eh bien, si tout le monde était comme vous, monsieur, on avancerait plus vite. C’est tout de même étrange qu’on n’ait point vu cette voiture passer. »

    « C’est le moins qu’on puisse dire, brigadier… »

    « Ah, mais attendez, il y a le chemin qui va chez Ernest entre les deux. C’est toutefois un cul de sac à moins de faire du 4x4 ; avec une Mercédès comme vous la décrivez, c’est impossible. Bon, vous pouvez y aller, monsieur, nous vous ferons signe si nous avons du nouveau ; nous avons vos coordonnées. Merci pour votre civisme. »

    « Je compte sur vous car je commence à avoir peur, brigadier. »

    « Rentrez chez vous tranquillement ; ça m’étonnerait qu’il vous suive à nouveau surtout s’il nous a repérés. Puis, s’il est chez Ernest, nous saurons qui est cet individu. N’oubliez pas de passer pour votre plainte. Je serai là demain ; je suis le Brigadier Lengelure. »

    « Ok, merci, je n’y manquerai pas. »

    « Un dernier conseil : achetez un macaron IO ; vous risquerez moins d’être arrêté pour un rien. Bon retour ! »

    « Sympa, ce brigadier, mais j’y ai déjà pensé ! » se dit Brice en remontant dans sa voiture pour rejoindre le nord de l’île.

    La route des huîtres, circuit du cru, touristique

    Dévoile ses cabanes, ses petites boutiques

    Vendant coquillages parmi les moustiques

    Au bord des marais et de l’océan atlantique.

    Les oiseaux sont originaux, libres, royaux

    Planant au-dessus des nombreux ruisseaux

    Composant ce coin de terre dans les roseaux

    Si proche du rugissant s’arrêtant au cordeau.

    Les mares salées sont souvent piétinées

    Par les marins humectés du pur air iodé

    S’adonnant au plaisir des palais parfumés

    Des promeneurs habitués ou passagers.

    Avant Boyardville, au terme de la route des huîtres, le Golf d’Oléron est une attraction, site magnifique au large d’Aix, Fort Boyard et Fouras ; le sport loisir ou compétition y est pratiqué. Ce lieu, appelé vieille Perrotine, va devenir une des vedettes de ce polar. Brice, ce soir-là, en passant devant le chemin qui mène à ce lieu sûrement bourge dans sa petite tête, ne sait pas qu’il va fréquenter assidûment la vieille Perrotine, non qu’elle soit encore un bon coup mais qu’elle s’y connaît en histoire de trous…

    La forêt domaniale des Saumonards à Boyardville est immense, borde l’océan avec des plages de sable fin, un club de voile réputé. Que dire sur Boyardville sinon que c’est un bourg animé l’été avec la liaison croisière Aix, Fort Boyard et La Rochelle, que c’est un petit port de plaisance et de pêche, que les terrasses des cafés sont bondées en saison, vides l’hiver puisque fermées comme la plupart sur l’île. Le plus de ce coin est cette forêt domaniale qui s’étend de Boyardville à Foulerot, bordée par des plages magnifiques qui nous montrent toute la côte du continent au loin, derrière Fort Boyard, l’ile d’Aix et l’île Madame sans oublier La Rochelle au loin. Une plage de culs nus, comme on les nomme ici, agrémente cette partie de côte.

    Inutile de vous dire que ce soir-là, Brice ne s’attarde pas dans cette contrée, que le chemin sera vite tracé en passant au plus court.

    Saint Denis puis les Huttes furent vite atteints…

    En remontant vers le nord-est, les plages des Saumonards, de la Gautrelle, des Plaisances sont très recherchées l’été. N’oubliez pas au passage le petit port plaisancier du Douhet, joli coin avec des restaurants, boîte de nuit. La Brée les Bains est une station balnéaire mignonne avec une baie bordant l’océan très méditerranéenne. Le marché est également fréquenté l’été. Nous arrivons en remontant toujours au Nord de l’île avec le port plaisancier de Saint Denis, troisième ville de l’île restant très sauvage malgré des activités diverses. A quelques kilomètres, nous arrivons au bout du monde, le lieu extrême nord d’Oléron face à l’île de Ré et La Rochelle, le phare de Chassiron, un des sites les plus visités. En redescendant par la côte Ouest, sauvage à souhait, les Huttes avec son site de sports de voiles, sa grande plage qui s’étend jusqu’à Chaucre où la pêche à pieds est une des plus grosses activités sans oublier la plongée sous-marine. La côte découpée, rocheuse est appropriée aux poissons, crabes, oursins. La forêt de Domino couvre une partie de ce point cardinal jusqu’aux Sables Vignier, belle plage de sable. L’Ileau puis la Biroire nous montrent un océan fougueux le long de la côte jusqu’à La Cotinière, le seul port de pêche de l’île, réputé en France, surnommé la petite Jamaïque, non pour ses repaires de pirates et corsaires, bien qu’il y en ait eus, qu’il y en a encore, mais pour ses trafics illicites. Nous reviendrons souvent dans ce port aux couleurs bleues et blanches, populaire l’été, désertique l’hiver. Passé la Coti, comme on l’appelle ici, nous arrivons sur le Sud de l’île avec des plages paradisiaques, énormes bordées de pins, grands arbres formant la forêt de Saint Trojean.

    Matha, La Perroche, La Rémigeasse, Vertbois, Grand Village et Saint Trojean, ville balnéaire sont les lieux de villégiature les plus fréquentés aux mois d’été. Le bout de l’île de ce côté n’est pas un phare mais une pointe bordant le pertuis de Maumusson et la plage de Gatseau, très belle avec vue sur Ronce-les-bains sur le continent sud vers Royan et sa luxure. Le tour de l’île est ainsi fait avec Petit Village, capitale des marais salants, en remontant sur le viaduc. A l’intérieur, les marais, les bois et champs sont en majorité. On y rencontre tous les animaux qui vivent là, pas farouches du tout et presque apprivoisés. Il n’est pas rare de tomber sur un cochon sauvage, un cerf, des biches, des chevreuils, des renards, des rapaces, toutes sortes d’oiseaux comme les cigognes, les oies sauvages, les hérons et tant d’autres que Brice ne connait pas encore ou dont il n’a pas retenu le nom. Pour se déplacer à travers ces marais, il y a bien sûr les voitures mais les routes sont peu carrossables. Aussi, le vélo est roi ; les pistes cyclables forment un bon réseau surtout au sud car le nord est en retard pour tout, plus sauvage, peu commercialisé.

    Enfin, pour conclure, on ne peut énumérer les produits de l’île sans compter sur les vignes qui sont majoritaires au nord jusqu’à Chassiron. Le pineau est roi ainsi que des vins de pays non goûtés par Brice mais appréciés par d’autres.

    Dès le mois d’Avril Mai, la lumineuse est éclatante ; les degrés s’envolent, les températures sont tropicales. Une partie de ces lieux de villégiature feront l’objet certain d’un fait ou d’une action de ce roman…

    Après une nuit mouvementée dans le cerveau de notre néo-oléronais, le jour réapparut avec toute cette clarté qui caractérise cette île merveilleuse. Comme on dit : « la nuit porte conseil ». C’est ce qui arrive à Brice qui se lève bien déterminé à savoir qui est ce dingue qui lui en veut il ne sait pourquoi.

    « Bon, mon vieux Brice, on passe chez les pandores, porter plainte contre X, en espérant que les gendarmes ont trouvé qui était le cinglé. J’appelle Séverine Leprêtre pour savoir si elle connaît le détraqué puis les flics s’en chargent car c’est leur job, non le mien ! »

    A son arrivée à la gendarmerie de Saint Pierre, qui est loin d’être la porte du paradis, Brice est regardé de façon bizarre par les pandores présents. Le brigadier Lengelure le reçoit dans son bureau accompagné par son chef, le capitaine Lechoux. Les deux gradés n’ont pas le sourire, prennent Brice sans délicatesse.

    « Monsieur Glass, je ne sais pas ce que vous êtes venus trafiquer sur Oléron mais les règlements de comptes ne sont pas prisés ici entre mauvais garçons. Alors, qui êtes-vous vraiment, que vous voulait Dédé de Dolus, propriétaire de la Mercédès noire que vous appelez le « corbillard », immatriculée XY 421 KG ? Savez-vous qui est André Fournier ? »

    « Capitaine, puisque tel est votre grade, vu vos épaulettes, je viens ici pour porter plainte contre X ; me voilà interrogé comme un malfaiteur ! Qu’ai-je donc fait ou pas fait ? »

    « C’est moi qui pose les questions ici ; je répète : qui êtes-vous vraiment, connaissez-vous Dédé de Dolus ? »

    « Puisque vous le prenez sur ce ton, je vais répondre gentiment : je me nomme Glass, Brice Glass, retraité depuis septembre, arrivé sur l’île en Février. J’ai travaillé dans la banque, l’immobilier, voudrai la paix, le bonheur sur cette île que je connais depuis longtemps. Des Dédé, j’en ai connus bien sûr : Lang, marchand de café à Limay dans le 78, Dussolier l’acteur, Boniface le rugbyman mais moi, pas connaître Dédé de Dolus, encore moins André Fournier sinon Alain, écrivain du « Grand Meaulnes », un classique de mon enfance. Dois-je vous le dire plus fort ou me taire ? »

    « Eh bien disons qu’il va falloir être plus convaincant car Dédé de Dolus, lui, vous connaît bien, John Farlay ou devrai-je dire Jo l’amerloque. »

    Brice Glass ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

    « Et vous êtes Tom Sawyer, je suppose ou Huck Finn ? C’est un canular, capitaine ! Je ne sais pas ce que veut ce Dédé de Dolus mais je peux vous assurer que je ne l’ai jamais vu de ma vie qui commence à être longue. »

    « Nous allons voir ça ; Brigadier, faites entrer Dédé. »

    Un malabar doté de biceps plus gros que son cerveau fait son entrée en extériorisant son enthousiasme vis-à-vis de Brice.

    « Eh, Jo, tu me remets, c’est Dédé, Dédé de Dolus. On s’est rencontrés à Paname pour une affaire avec le Marseillais ! »

    « J’avoue, capitaine, que votre mise en scène est presque crédible car l’acteur médiocre a retenu son texte. Après un caïd d’Oléron, voilà un Marseillais ; je fais partie du gang des Lyonnais. Eh oui, je suis un ressuscité. Je pense que vous faites erreur sur la personne ou que vous êtes de mèche avec ce monsieur pour me saper le moral. Je n’ai rien d’un caïd, encore moins d’un truand. Alors basta ; puis-je rentrer chez moi ? »

    « Non, monsieur Glass, je vous mets en garde à vue pour présomption de trafic de cocaïne ; vous aurez bien sûr comme colocataire Dédé de Dolus, votre soi-disant inconnu qui vous harcèle depuis votre arrivée

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1