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L’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire: M. Diamond Shine
L’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire: M. Diamond Shine
L’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire: M. Diamond Shine
Livre électronique262 pages2 heures

L’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire: M. Diamond Shine

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À propos de ce livre électronique

Nouméa 2020. Ils n’étaient que de simples voisins, la crise sanitaire les a réunis et unis. Comme deux arbres qui poussent côte à côte, leurs racines se sont entremêlées au fur et à mesure des jours qui s’écoulaient. Prisonniers de leur île, ils ont su profiter du côté positif de cette situation anxiogène pour donner vie à cette histoire extraordinaire. Ils remonteront ensemble le temps et parcourront le monde dans un périple où émotions, confidences, affections, révélations, excitations seront leurs bagages… Voulez-vous faire partie du voyage ? Alors, attachez vos ceintures et prenez garde aux turbulences !


À PROPOS DE L'AUTEURE


Passionnée par les relations humaines, curieuse de tout, voyageuse dans l’âme, Nathalie Philip Seigner aiguise une sensibilité pour autrui au travers de diverses activités et de rencontres fortuites. Les déplacements rendus impossibles et l’isolement insulaire dus à la crise sanitaire de 2020 ont vu naître à Nouméa ce récit qui voguera entre le passé et de lointaines contrées. Une belle histoire d’amitié, surprenante en confidences intimes et secrètes… « Rien n’arrive jamais au hasard ! »
LangueFrançais
Date de sortie31 août 2022
ISBN9791037768025
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    Aperçu du livre

    L’histoire extraordinaire d’un homme ordinaire - Nathalie Philip Seigner

    Préface

    Pour un premier roman, Nathalie nous surprend encore. Je dis encore parce que la personne en elle-même est pleine de ressources, de talents multiples. Sa palette de savoir-faire nous étonne, tant elle rebondit systématiquement dans ce parcours de vie qui est donné à vivre à chacun de nous.

    Elle a ceci de particulier, c’est d’être une résiliente là où d’aucuns s’effondreraient. Généreuse, vivante, talentueuse, sensible, ce sont là des traits qui la caractérisent.

    Son roman ne pouvait être que le reflet de la personne qu’elle est profondément. J’ai adoré cette simplicité qu’elle a de raconter les choses, mais au-delà de ça, ce sont aussi ses rencontres, riches, qui lui ont permis afin d’émerger.

    Ce ne pouvait pas être quelque chose d’ordinaire. Ce ne pouvait être qu’extraordinaire ! Je reprendrais ici une phrase d’un auteur dont le parcours me rappelle singulièrement le sien, des similitudes de postures, d’intérêts, pour révéler une évidence qu’elle ne saurait elle-même nier :

    La vie est faite de hasard, le hasard de rencontre, les rencontres de mystère, le mystère de rêve, le rêve de silence et de bruits, d’innocence, d’amour et d’inévitable solitude…

    Bob Oré Abibtol.

    Avec ce personnage peu ordinaire, nous ne pouvons que tirer une belle leçon de nos vies : « Suivre son cœur, assumer ses choix, assumer ses erreurs… C’est seulement ainsi que l’on devient acteur de sa vie. »

    Merci pour ce beau voyage.

    Amicalement, Nadine

    1

    Nouvelle-Calédonie juin 2020

    Il est six heures, le jour se lève à peine sur mon île. Assise sur ma terrasse, ma tasse de thé à la main, encore un peu endormie, le regard dans le vague, j’assiste au spectacle de l’aube.

    Sur la mer et dans le ciel, les couleurs apparaissent peu à peu, passant d’un gris clair à un bleu pâle. Elles s’intensifient, tandis que le soleil commence à poindre derrière la montagne.

    Dans le calme de l’aurore, les oiseaux, ces « lève-tôt », lancent leurs chants joyeux, revendiquant ainsi leur territoire. La fraîcheur de l’air porte leur mélodie au loin et donne de la profondeur à mon tableau en ce petit matin.

    Au fur et à mesure que les heures de la journée défilent, la mer change sa palette de couleurs, nous offrant un dégradé de bleus, passant ainsi du turquoise au marine, jusqu’au mauve. Le ciel quant à lui, d’un bleu azur qui le caractérise en journée, décide de s’habiller de jaune, puis de teintes orangées, jusqu’à devenir rouge flamboyant au coucher du soleil. Lorsque la nuit s’invite, ils s’assombrissent tous deux, jusqu’à devenir complètement noirs.

    Devant moi, chaque jour, cette profusion de couleurs illumine ma vie et ma vue sur l’océan Pacifique.

    Je n’ai jamais su peindre, pourtant ce paysage chaque matin et chaque soir, me donne envie de retranscrire cette lumière et ces couleurs sur des toiles.

    À défaut de peinture, j’ai choisi la photographie comme moyen de partager ma vision de la vie, de la planète et de ses divers habitants, toutes les couleurs qui nous entourent sont source d’inspiration.

    La photographie n’est-elle pas une forme d’écriture de la lumière ?

    Comment peut-on passer à côté du spectacle que nous offre la nature, à tout moment de la journée, sans y prêter attention ?

    Je suis sans doute une hypersensible. Tout ce que je peux voir, entendre ou partager, aussi bien avec l’univers, les animaux, qu’avec les humains, met mes sens en éveil et en émoi. La profondeur des yeux de mes chats, la vibration de la nature, la douceur de la pluie, la vue sur la voie lactée… Celle qui nous rappelle à quel point nous sommes infiniment petits. Chaque soir, ce spectacle me fascine !

    Tout est source d’inspiration, d’apaisement, d’émotions exacerbées propices à la créativité…

    J’ai la chance de vivre au paradis, en Nouvelle-Calédonie. Un paradis que nous avons choisi voilà dix-sept ans. Une île au bout du monde dans le pacifique sud. Nous y sommes arrivés en famille pour des raisons professionnelles avec mon mari et mes deux enfants, âgés de six et sept ans à l’époque.

    Nous avons vite adopté ce territoire qui n’est pas le nôtre. Nous avons construit, rencontré, partagé, des moments riches avec des personnes, toutes aussi différentes les unes des autres.

    Une terre dans laquelle nous avons laissé nos racines d’expatriés s’immiscer, au grand désespoir de nos familles, qui pensaient que cette mutation ne les priverait de nous quatre pendant deux ans seulement.

    En mai 2012, nous prenons la décision d’investir, d’avoir notre maison à nous. La vue mer est notre seule condition. Même si celle-ci doit nous tenir loin de la ville.

    Nous décidons de vivre au Mont-Dore. Cette petite commune très étalée se trouve dans le sud. Trente kilomètres nous séparent de la ville principale Nouméa. Les embouteillages y sont nombreux. Ici, la distance se compte en temps et non en kilomètres. Nous savions que cela serait contraignant de s’y rendre chaque jour pour travailler et pour nos enfants quand arriverait l’heure d’aller au lycée. Mais c’est là que nous posons nos valises.

    Nous trouvons la perle en haut d’une montagne avec la vue de nos rêves, au milieu de la nature. Nous avons deux voisins mitoyens avec qui nous lierons des relations familiales intenses.

    Une famille avec deux enfants plus jeunes que les miens. Ils deviendront très vite les protégés de ma fille et mon fils. Quant à la maman, je l’adopte comme petite sœur, moi qui n’ai eu que des frères…

    M. Diamond Shine, mon autre voisin, est un petit monsieur de soixante-quinze ans, seul, discret, simple, surprenant ! Sa maison est au-dessus de la mienne. Elle est toujours nickel, arrangée avec un goût extraordinaire, rien n’est laissé au hasard.

    Le plus fascinant est de savoir qu’il l’a construite presque seul. Cette maison aux connotations japonisantes, peinte de couleurs éclatantes, rouge, verte, grise qui se marient à merveille avec ses meubles, de style japonais aussi. Un joli jardin, dans lequel sont creusés plusieurs bassins, ornés de plantes aquatiques et bordés de grandes lampes décoratives anthracite.

    Un grand nombre de volières abritent des oiseaux de toutes les couleurs, perruches ondulées ou à collier avec des tons de vert et de bleu sublimes. Ce lieu est une véritable invitation au voyage. Il y a aussi une superbe vue sur l’océan Pacifique.

    Quand M. Shine part en vacances, j’ai en charge de m’occuper de ses oiseaux et poissons rouges, certains sont d’énormes carpes Koï.

    Chaque jour pendant ses absences, je monte et je profite de ce havre de paix zen et dépaysant. En moins d’une minute, j’ai l’impression de changer de monde.

    Celui dans lequel je vis est déjà superbe. J’ai bien conscience du privilège que l’on s’est donné avec ma famille de vivre sur cette île.

    Des personnes à l’autre bout du monde, en métropole ou ailleurs, regardent sans doute des livres ou des reportages de voyage et rêvent de pouvoir y venir un jour. Peut-être que cela ne restera qu’un rêve pour beaucoup d’entre eux !

    J’apprécie tout cela chaque jour avec une immense gratitude, comme un cadeau que la vie m’offre !

    Rapidement, nos relations avec nos voisins sont devenues familiales. Nous avons décidé d’ouvrir des passages dans nos grillages mitoyens, afin de pouvoir plus facilement nous rendre les uns chez les autres.

    M. Shine vit seul. Son entrée principale n’est pas sur le même flanc de la montagne que la mienne. Il me faut dix minutes en passant par la route pour me rendre chez lui. Alors que par cette ouverture en moins d’une minute j’y suis !

    En 2013, il avait dû subir une intervention chirurgicale. C’est à ce moment-là que nous avons pris la décision d’ouvrir cette porte. Cela paraissait évident qu’il fallait que l’on puisse intervenir au plus vite au cas où un jour ou une nuit, il ait besoin d’assistance.

    2

    Le début des confidences de M. Shine

    Ses genoux usés par le travail ont dû être remplacés par des prothèses. Pendant sa convalescence, je monte chaque jour lui apporter un petit repas et lui faire sa piqûre d’anticoagulant pour prévenir une phlébite.

    C’est avec un peu de gêne qu’il me demanda de remplir ses papiers de Cafat (notre sécurité sociale locale) pour ses remboursements médicaux. À ce moment-là, il m’explique qu’il ne sait ni lire ni écrire. Ses anciens amis et voisins ayant déménagé, plus personne n’est là pour lui venir en aide.

    Il cherche donc une personne pour les remplacer. Je suis ravie de lui rendre ces services, honorée de la confiance qu’il m’accorde.

    Ses besoins sont divers : remplir des chèques pour payer ses factures, ou rédiger des courriers…

    Il me confia également un trousseau de clefs pour que je puisse gérer en son absence ce qui compose son quotidien.

    Les années passent et nous vivons tous tranquillement, les uns auprès des autres, mais chacun chez soi.

    Nous partageons des repas. J’essaie de l’inviter pour son anniversaire, parfois pour d’autres occasions, sachant qu’il est souvent seul. Il a des amis sur le territoire et un neveu, le fils de son frère aîné.

    Au fur et à mesure des années, il est devenu un peu comme un oncle pour moi…

    3

    Cette étrange année 2020

    Cette année 2020 aura été une année bien spéciale et très anxiogène. En effet, nous sortons juste de confinement, à cause de la Covid-19. Nous avons des difficultés à reprendre nos activités professionnelles normalement en cette période de juin.

    Nous avons vécu un confinement un peu spécial sur notre île, entre mars et avril. Au vu des contraintes qu’ont eues les autres pays du monde, nous sommes des chanceux !

    Ici, en plus d’être, sur notre montagne, loin de tout, loin du monde, loin des virus, nous avons pu continuer à sortir dans la nature. Nous balader au bord de mer, celle-ci étant à moins de cinq cents mètres de la maison. Mais surtout pouvoir continuer à nous voir, nous soutenir, entre voisins et même nous faire des petits repas en commun.

    Nos ports et aéroports étant fermés, le peuple calédonien s’est un peu retrouvé comme Robinson Crusoé sur son île, avec tout le confort. Que demander de plus ?

    Quand nous voyons en boucle sur les « Média mainstream »¹ que le reste du monde est à l’arrêt, qu’une multitude de personnes est prisonnière en ville, dans leurs petits appartements, cela nous confirme la chance que nous avons ici !

    Cette période de confinement a été propice à l’introspection pour ceux qui ont su en tirer le bon côté. Aucun humain, à cette heure sur la planète, n’a déjà connu ou vécu une telle situation. Un arrêt presque total des activités, voyages, commerces, spectacles et j’en passe. Du jamais vu !

    Pour ma part le train de la vie ayant considérablement ralenti, cela m’a permis de voir un grand nombre de choses sous un autre angle.

    De me rapprocher d’un côté spirituel, de méditer, d’étudier, de communiquer grâce aux réseaux sociaux, avec ma famille en France et un grand nombre d’amis répartis dans le monde.

    Une copine vivant en Espagne s’est retrouvée seule pendant cette période anxiogène. Malgré le décalage horaire, la distance entre nos deux hémisphères, nous en avons profité pour vivre de riches échanges.

    Nous arrivions à rester connectées des heures… L’une et l’autre avons la particularité de dormir d’un œil ouvert, ce qui facilite les choses lorsque c’est le jour chez l’une c’est la nuit chez l’autre !

    Mon grand regret pour, cette période très spéciale, aura été de ne pas pouvoir me rendre en France au printemps. Avec mon mari, nous avions prévu ce voyage pour partager avec notre fils sa remise de diplôme après ses trois années d’études.

    Que faire ? Il n’y a plus qu’à attendre et jouer la carte de l’adaptation, de la patience, en espérant que cette crise ne durera pas des années !

    4

    20 juin : fête des Pères

    Aujourd’hui, c’est la fête des Pères. J’ai perdu le mien il y a une dizaine d’années, il a rejoint le ciel et les autres étoiles. Je l’avais perdu déjà bien avant. J’étais très jeune quand mes parents ont divorcé. Je n’ai jamais vraiment connu le premier homme de ma vie et j’ai grandi en m’appuyant sur une seule jambe. Heureusement pour moi, ma mère a toujours été là et l’a remplacé de son mieux, de toute son énergie, ce qui m’a permis de rester équilibrée.

    Mon mari travaille ce jour-là. Je suis seule à la maison.

    M. Shine m’appelle pour un service et je décide de l’inviter à déjeuner avec moi.

    Amputés de nos parties familiales, lui sans enfants car en métropole et moi sans père, nous passerons ensemble ce moment.

    Je prépare un petit repas simple. Une jolie table décorée de feuilles de palmiers tressées, de fleurs d’hibiscus rouges et de serviettes en papier de la même couleur.

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