Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Réminiscences
Réminiscences
Réminiscences
Livre électronique92 pages1 heure

Réminiscences

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

De « Phu-Shi » au « Roi du monde » se succèdent de courtes histoires inspirées d’une réalité toute virtuelle. L’auteur nous dévoile ici quelques-unes de ces modestes premières pages, écrites dans un temps « que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », sans jamais leur imaginer d’autre destinée que l’oubli, ni prétendre assouvir d’autre jouissances que celle que procure « la musique des mots ».
LangueFrançais
Date de sortie21 déc. 2015
ISBN9791029003998
Réminiscences

Lié à Réminiscences

Livres électroniques liés

Fiction générale pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Réminiscences

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Réminiscences - Alban Doppée

    cover.jpg

    Réminiscences

    Alban Doppée

    Réminiscences

    Recueil de nouvelles

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0399-8

    Du même auteur

    L’Âme dans le creux de la main – Kindle – 2014

    Le Moulin de la Hurlue – Baudelaire – 2014

    Et le petit esclave donna naissance à une déesse Edilivre – 2015

    ***

    À paraître : Au bout de l’enfer… l’Amour

    Avant–Propos

    J’ai longtemps hésité avant de me décider à exhumer de ma mémoire, ces quelques nouvelles commises dans les années quatre–vingt, alors que mes cheveux avaient longtemps encore à attendre, avant d’amorcer le processus inéluctable du blanchiment.

    Je livre aujourd’hui dans toute leur candeur et leur simplicité, quelques–unes des moins mauvaises d’entre–elles comme pour laisser un grain dans les sables de l’éternité ; par amour de la musique des mots, par ironie sans doute, par vanité peut–être.

    On peut rire de soi des larmes dans les yeux, et lancer une bouteille à la mer dans l’espoir d’émouvoir d’autres regards.

    Si elle a le bonheur de tomber entre quelque main bienveillante, ma bouteille pourra se glorifier d’un plaisant recyclage, et mon cœur de ne pas avoir battu en vain.

    Alban Doppée, 11.2015

    Avertissement

    Les présentes nouvelles relatent des faits purement imaginaires ; toute ressemblance avec des lieux, personnages ou évènements existants ou ayant existés serait purement involontaire et fortuite.

    1

    « P H U – S H I »

    Tu arrivas par un tendre matin de printemps, étoile pâle dans un sillon de soleil, chassée par la folie sanguinaire de l’humaine bêtise, de tes rizières mutilantes survolées seulement de pélicans d’acier.

    Je te revois, roseau frêle, le front baissé comme pour t'excuser d'être là ; je te vois encore tendant timidement vers nous ta petite main tremblante en articulant après ton prénom l'unique mot de Français connu de toi : « bonjour », avec cet accent si particulier de douceur : « Phu–Shi, bonjoul » ;

    Et les petits monstres dont je n’étais pas le moindre, reprenaient en cœur en y mettant tout leur talent pour la rendre encore plus méprisante, plus odieuse si possible, la litanie infâme qui ne rendit méprisables et odieux que nous–mêmes :

    « – Fou–chie, bonjou–le… fou–chie bonjou–le… »

    Pauvre petit ange d’ivoire aux amendes perlées d’ébène, en échange de ton amitié offerte, nous te faisions expier, Christ dérisoire, toutes nos lâchetés, toutes nos haines, toutes nos peurs, toutes nos déraisons.

    « – Fou–chie–bonjou–le… fou–chie–bonjou–le… »

    Je ne sais combien de temps tu subis l’avanie, seuls me souviennent tes yeux qui imploraient les miens : comme ils devaient être beaux pour avoir résisté à l’outrage du temps et gardé l’ineffable pouvoir de me faire saigner le cœur et me mettre le vague à l’âme.

    « – Fou–chie–bonjou–le… fou–chie… »

    ***

    Jamais je ne compris pourquoi tu m’avais choisi : l’amour a ses raisons ignorées jusqu’aux confins de l’âme, insondables en candeur, en besoins de construire ou d’annihiler (ce qui n’est qu’une autre manière de construire le néant), tendres et suaves comme un cadeau de miel lorsque l’on a dix ans, infinies jusqu’à l’insoutenable lorsqu’on en a cinquante.

    Et c’est sans aucun doute cette patiente insistance mise quel qu’en soit le prix, à vouloir communiquer avec moi qui eût raison de ma cruauté, de mon arrogance, jusqu’à mettre peu à peu moins de conviction et finir par ne plus prendre aucun plaisir à expectorer les rituels « fou–chie–bonjou–le ».

    Mais il était trop tard, je t’avais fait trop de mal, ma honte était telle que jamais je n’osai t’adresser un seul mot ni un seul vrai regard… j’étais surtout beaucoup trop lâche pour répondre à ton sourire. fou–chie, bonjour

    Il eût été pourtant si simple de te prendre la main pour m’enrichir de t’avoir fait le don d’un second mot : amitié… et qui sait, à force de fixer avec toi ce levant qui attirait instinctivement ton regard, peut–être aurais–je finalement eu le courage de t’apprendre le mot amour qui te seyait si bien, et aurions–nous versé ensemble les seules larmes dignes de voir le jour : perles de bonheur tendre et de félicité qui ne germent qu’aux yeux des seules amours sincères.

    Comme tu dus avoir mal petit lotus fragile, de voir ton amour injustement payé de haine et toujours tu subis en silence, faisant la preuve que plus grande est la souffrance et plus elle est muette.

    Voilà comment tu m’appris à pleurer : doucement, en moi–même avec dignité.

    ***

    Pardonne –moi petite Phu–Shi d’avoir tant troublé tes jolis yeux, les miens aujourd’hui désespèrent à ta place, ils savent ce qu’il en coûte d’attendre contre toute raison, l’amour de son bourreau, ils savent ce qu’il en coûte d’être crucifié par l’être que l’on aime le plus au monde et qui n’a de cesse que d’apporter la preuve de la vacuité de son âme.

    Je n’ai pu empêcher mes yeux de pleurer, comme jadis les tiens savaient si bien le faire, lorsque j’appris, il y a longtemps déjà, que les pétales des roses de ta barque pour l’au–delà avaient perdu leur éclat ; Mais leur parfum lui jamais ne se fanera, il embaumera les toujours des jardins les plus secrets de mon cœur, attendant avec mes regrets, d’aller là–haut répondre à ta patience.

    Il me tarde tant de rejoindre ton étoile pâle, restée fidèle aux sillons du soleil, pour avoir le bonheur de te dire humblement, avec toute ma tendresse, tout mon amour et ma sincérité :

    « –… bonjour Phu–Shi… comme je regrette de ne pas t’avoir aimée ! »

    Et par la simple magie de ces mots dérisoires tant espérés de moi, je te ferai l’amour comme seuls le peuvent faire les anges : en te frôlant des yeux, car je

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1