La France est morte, vive la France: Pour une deuxième Révolution française
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À propos de ce livre électronique
Partant d’une analyse décapante de la situation actuelle, le présent ouvrage expose les contours d’un projet politique de réconciliation pour la France du 21e siècle. Réconciliation entre nous d’abord, pour dépasser les injustices et les fractures visibles et invisibles qui déchirent la société française. Réconciliation avec nous-mêmes ensuite, pour dépasser la schizophrénie propre à notre époque, qui aiguise les contradictions entre le producteur, le consommateur, le citoyen et l’habitant de l’écosphère qui cohabitent en chacun d’entre nous. Réconciliation avec le monde enfin pour dépasser la peur de l'avenir qui paralyse le pays, faire de nouveau entendre une voix singulière dans le concert des nations, et proposer une voie originale vers une mondialisation plus durable et plus fraternelle. Ce livre s'adresse à tous les démocrates-révolutionnaires, celles et ceux qui croient encore en un projet français et qui, refusant toute violence, aspirent néanmoins à une transformation radicale de la société.
Un essai politique édifiant à mettre entre toutes les mains
EXTRAIT
Secteur public contre secteur privé, employeur contre employé, Français de souche contre Français de branchage, jeune contre vieux, élite contre peuple, inclus contre exclu, urbain contre rural, croyant contre athée… Nos différences sont devenues des barrières, et nous nous sommes habitués à voir l’autre tantôt comme le responsable malveillant de nos problèmes, tantôt comme un moyen parmi d’autres de parvenir à nos fins, tantôt comme un obstacle de plus dans l’embouteillage général…
Cette guerre de tous contre tous puise à plusieurs sources qui s’autoalimentent sans fin.
La première de ces sources est intime. C’est notre mal-être profond qui s’exprime en violence quotidienne, verbale ou physique, matérielle ou symbolique. C’est le désamour de soi qui s’épanche dans les relations sociales en désamour de l’autre.
La deuxième de ces sources est éducative. Elle nous renvoie aux valeurs collectives que nous entretenons et transmettons. En effet, dès le plus jeune âge, cœurs et esprits sont aiguisés vers la concurrence et la compétition ; la réussite des uns tire tout son prix de l’échec des autres. Et la quête d’un rapport aux autres juste pèse bien peu face au culte de l’argent facile et face à l’indulgence – voire l’admiration – pour le contournement des règles et des lois.
La troisième source est proprement politique. Elle concerne d’une part la répartition du pouvoir, de la richesse, de l’effort, en un mot la justice (ou plutôt l’injustice) de notre société.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Tunisien et Breton par son père, Guadeloupéen et Anglais par sa mère, Karim Mahmoud-Vintam est diplômé de Sciences Po Paris, titulaire d'un DEA (sociologie) et d'un MBA (ESSEC). Il a également étudié à Cambridge (Angleterre) et à Cornell University (Etats-Unis). Pendant plusieurs années, il fut conseiller de grands élus (le Président du Grand Lyon, puis le Président de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture). Il a aussi enseigné la géopolitique et l'histoire des idées politiques à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon et à l'Institut Catholique de Paris. En 2007, il fonde le mouvement civique et pédagogique des Cités d'Or, dont il est le délégué général depuis 2012. L'auteur vit à Lyon.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Un livre hors du commun écrit par un caractère hors série - Alexandre Jardin
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Avis sur La France est morte, vive la France
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Aperçu du livre
La France est morte, vive la France - Karim Mahmoud-Vintam
Fraternité ».
PREMIÈRE PARTIE
ENTRE CHIEN ET LOUP
(État des lieux)
Un Loup n’avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde.
L’attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l’eût fait volontiers.
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
À se défendre hardiment.
Le Loup donc l’aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu’il admire.
Il ne tiendra qu’à vous, beau Sire,
D’être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? Rien d’assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l’épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin.
Le Loup reprit : Que me faudra-t-il faire ?
Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire ;
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons :
Sans parler de mainte caresse.
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
Qu’est-ce là ? lui dit-il. – Rien. – Quoi ? rien ? – Peu de chose.
– Mais encor ? – Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
– Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? – Pas toujours, mais qu’importe ?
– Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.
Cela dit, maître Loup s’enfuit, et court encor.
Le Loup et le Chien (Fables de La Fontaine, Livre I, fable 5)
Moralité ?
Il y a un peu de Loup et un peu de Chien – dans des proportions différentes – en chacun de nous : un côté suiviste et un côté résistant. Des Dogues comme celui de la fable, « aussi puissant que beau, gras, poli », nous en connaissons tous : tout ce que le monde compte de lieux de pouvoir – politique, économique, médiatique, universitaire, artistique, scientifique, associatif, religieux… – est parsemé de leur empreinte. Ils montent la garde devant la porte de leurs Maîtres et défendent jalousement, partout et toujours, les intérêts de Ceux-ci. Ils montrent les dents devant un système vermoulu qui ne tient que grâce à l’effet que produit le spectacle de leur gueule – toujours prompte à japper, voire à mordre – sur le passant impressionné. Mais des Loups aussi, nous en connaissons tous : hurlant devant l’argument d’autorité ou la loi du plus fort ; n’ayant jamais eu la « carrière » qu’ils étaient en droit d’espérer car ils n’ont jamais su ou voulu acquiescer à quelque accommodement avec leur conscience, jamais su consentir à se coucher… pour mieux passer sous les fourches caudines de telle ou telle meute, de tel ou tel clan, de tel ou tel Patron – au sens ou l’entendaient les Romains –, de tel ou tel Maître.
Dogue et Loup. Au-delà des deux humains trop humains Animaux, ce sont deux attitudes fondamentales face aux choix, aux dilemmes, aux épreuves auxquelles la vie nous soumet si souvent : résistance ou soumission, liberté ou servitude volontaire. De grands mots, direz-vous, pour qualifier des affranchissements ou des compromissions somme toute bénins… C’est ignorer que toute décision humaine n’implique pas seulement un calcul rationnel, mais aussi un choix éthique : un rapport à soi plus ou moins authentique – c’est-à-dire une plus ou moins grande adéquation entre ce qu’on pense, ce qu’on dit et ce qu’on fait –, un rapport aux autres plus ou moins juste – au sens de justesse et de justice –, un rapport au monde plus ou moins vrai, c’est-à-dire en harmonie avec le sens qu’on donne à la totalité du Réel, à la Vie et à la