Le libéralisme politique est né d’une triple séparation, entre l’Etat et les Eglises, entre l’individu rationnel et la communauté, et entre la science et la croyance. Dans les pays libéraux, Eglises, communautés et croyances sont tolérées et même invitées à s’épanouir, pour autant qu’elles laissent la primauté à leurs pendants quand il s’agit de régler des questions temporelles.
La recherche scientifique est un pan essentiel de cet édifice car elle est la traduction épistémique d’une liberté individuelle devenue pilier de ce nouvel ordre. Ce qu’on appelle « esprit critique », en effet, vaut autant face au pouvoir que devant un problème scientifique à résoudre, et c’est la grande force du libéralisme que d’avoir su construire des régimes stables compatibles avec l’instabilité permanente suscitée par ces questionnements. Dans ce contexte, l’un des signes de reconnaissance