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Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne
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Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne
Livre électronique241 pages3 heures

Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne

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À propos de ce livre électronique

Ce livre traite de la sécurité en Europe au début du vingt-et-unième siècle, mettant l’accent sur les évolutions après l’adoption et la mise en œuvre du Traité de Lisbonne. L’Europe fait face à de nombreux défis sur le plan de la sécurité. Deux constats ressortent des différentes analyses que l’on retrouve dans ce livre. – Premièrement, il faut noter l’hétérogénéité de la menace, ainsi que la diversité des réponses, c’est-à-dire des politiques en matière de sécurité. Les analyses élargissent le concept de sécurité pour traiter à la fois d’enjeux traditionnels comme le terrorisme, ainsi que de questions plus innovatrices comme la relation entre la démographie et la sécurité. – Deuxièmement, ce livre soulève de sérieuses questions par rapport au rôle de l’UE en matière de sécurité. Après des décennies de discussions, ainsi que l’adoption de divers plans et stratégies, l’UE n’apparaît pas comme étant plus efficace dans ce domaine d’activités. Ce livre pose, donc, un regard novateur et critique sur les enjeux de sécurité en Europe.
LangueFrançais
ÉditeurBruylant
Date de sortie15 mars 2013
ISBN9782802741916
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    Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne - Ian Roberge

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    Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.bruylant.be

    © Groupe De Boeck s.a., 2013

    Éditions Bruylant

    Rue des Minimes, 39 • B-1000 Bruxelles

    Tous droits réservés pour tous pays.

    Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

    ISBN : 9782802741916

    La collection Études stratégiques internationales a pour vocation de présenter les travaux de chercheurs, juristes, économistes, politologues et historiens sur les questions de sécurité internationale ; sont notamment publiés systématiquement les actes des colloques de l’Association France-Canada d’études stratégiques (AFCES) rassemblant des chercheurs des deux pays, ce qui permet un enrichissement né de perceptions différentes et une mise en commun constamment fructueuse. La collection se veut pluridisciplinaire, couvrant les grandes questions d’actualité avec des études approfondies, de niveau universitaire, mais dans un langage accessible.

    La collection est dirigée par Josiane Tercinet, Proffesseur émérite à la Faculté de droit de l’Université de Grenoble, membre du CESICE et coordonnateur pour la France de l’AFCES.

    Le comité scientifique est composé des Professeurs Jean-François Guilhaudis, Stanislav Kirschbaum et Josiane Tercinet.

    Collection Études Stratégiques Internationales

    dirigée par Josiane Tercinet

    Parus précédemment :

    1. La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle, sous la direction d’Yves Jeanclos, 2003.

    2. Terrorisme et sécurité internationale, sous la direction de Stanislav J. Kirschbaum, 2004.

    3. Les relations transatlantiques et l’environnement international, sous la direc­tion de Josiane Tercinet, 2005.

    4. Lutte antiterroriste et relations transatlantiques, sous la direction d’Alex Macleod, 2006.

    5. Le multilatéralisme, mythe ou réalité, sous la direction de Michèle Bacot-Décriaud, 2008.

    6. Régionalisme et sécurité internationale, sous la direction de Houchang Hassan-Yari et Abdelkérim Ousman, 2008.

    7. Crises et crispations internationales à l’ère du terrorisme, au XXe siècle, sous la direction d’Yves Jeanclos, 2011.

    8. Les défis de la sécurité internationale à l’aube d’un monde pluripolaire, sous la direction d’Alex Macleod, 2011.

    9. Proche-Orient et sécurité internationale, sous la direction de Josiane Tercinet, 2012.

    10. États et sécurité internationale, sous la direction de Josiane Tercinet, 2012.

    L’Association France-Canada d’études stratégiques

    C’est à Grenoble en 1995 que l’Association franco-canadienne d’études stratégiques (AFCES) a vu le jour. Sa création donnait suite à six rencontres depuis 1987 entre chercheurs et universitaires canadiens et français, rencontres à l’origine d’un réseau totalement informel qui s’est institutionnalisé lorsque les membres se sont aperçus de la solidité des relations et des intérêts scientifiques communs. La première rencontre, celle de Nice en juin 1987, avait été consacrée à la francophonie et avait donné lieu à la publication de l’ouvrage L’après Québec. Quelle stratégie pour la francophonie ? (dir. Maurice Torrelli, Paris, P.U.F., 1988). En juin 1988 à Nice, la métastratégie était le sujet d’un deuxième colloque dont les actes ont été publiés sous le titre La métastratégie (dir. Maurice Torrelli et Philippe Garigue, Paris, P.U.F., 1989). En juin 1989, aussi à Nice, un troisième colloque avait lieu sur les relations de défense et de sécurité entre la France et le Canada, dont les actes ont paru sous le titre France-Canada. Défense nationale et sécurité : convergences et divergences (dir. Maurice Torrelli, Paris, P.U.F., 1989). Le premier colloque au Canada s’est déroulé en juin 1990 à Toronto avec pour thème la coopération maritime entre la France et le Canada. La publication qui s’ensuivit fut intitulée La coopération France-Canada et la sécurité maritime (dir. Stanislav J. Kirschbaum, Montréal, Méridien, 1991). Le colloque suivant tenu à Toronto en avril 1993 s’est concentré sur des questions de sécurité collective ; les actes ont été publiés sous le titre La sécurité collective au XXIe siècle (dir. Stanislav J. Kirschbaum, Québec, Université Laval, Centre québécois de relations internationales, 1994). Le dernier colloque à précéder la création de l’AFCES s’est tenu au Lac Beauport, près de Québec, en mars 1994 sur la guerre en ex-Yougoslavie. Les actes ont été publiés sous le titre Les leçons du conflit yougoslave : des politiques de sécurité à redéfinir (dir. Albert Legault et Charles-Philippe David, Québec, Université Laval, Centre québécois de relations internationales, 1995).

    Depuis 1995, l’AFCES organise une rencontre annuelle alternativement au Canada et en France, réunissant des universitaires, des spécialistes et des étudiants (doctorants), pour discuter de sujets traitant non seulement des relations France-Canada, mais aussi de toute question qui concerne l’actualité internationale et mérite une analyse approfondie. À l’exception d’un colloque – celui de Caen – tous les actes ont été publiés (voir la liste des publications de l’AFCES), témoignant de la richesse des contacts intellectuels entre le Canada et la France. Lors du colloque tenu à Montréal en 2004, le conseil scientifique a modifié la dénomination de l’Association, devenue Association France-Canada d’études stratégiques – ce qui n’a pas induit un changement de sigle.

    Colloques de l’AFCES

    1995 – Grenoble : La réorganisation du système de sécurité occidental et la sécurité européenne

    1996 – Montréal : L’élargissement de l’OTAN ; la sécurité euro­atlantique et l’avenir des relations entre la Russie et l’Occident

    1997 – Caen : Aspects militaires et non militaires de la sécurité

    1998 – Kingston : La réforme de l’ONU et la mondialisation du système de sécurité

    1999 – Lyon : La sécurité internationale d’un siècle à l’autre

    2000 – Val David : La sécurité humaine

    2001 – Strasbourg : La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle

    2002 – Toronto : Le nouvel environnement de sécurité internationale : acteurs et défis

    2003 – Grenoble : Les relations transatlantiques et l’environnement international

    2004 – Montréal : Terrorisme et relations transatlantiques ; perceptions, conséquences, politiques

    2006 – (mai) Lyon : Le multilatéralisme : mythe ou réalité

    2006 – (octobre) Kingston : Régionalisme et sécurité internationale

    2007 – Strasbourg : Les crises, la sécurité de l’Europe et du monde ; perspectives pour le XXIe siècle

    2009 – Montréal : Les défis de la sécurité à l’aube d’un monde pluripolaire

    2010 – Grenoble : États et sécurité internationale

    2011 – Toronto : Europe et sécurité après le traité de Lisbonne

    2012 – Lyon : Insularité et sécurité : l’île entre sécurité et conflictualité

    Travaux de l’AFCES

    Jean-François Guilhaudis (dir.), Les institutions de sécurité (ONU, OTAN, UEO, CSCE, PESC) face à la crise de l’ex-Yougoslavie, Grenoble, Cahier du CEDSI n° 17, 1997.

    Jean-François Guilhaudis (dir.), La réorganisation du système de sécurité occidental en Europe, Grenoble, Cahier du CEDSI n° 18, 1997.

    Charles-Philippe David (dir.), Les institutions de la paix : intégration européenne et perspectives de sécurité, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 1997.

    Stanislav J. Kirschbaum (dir.), La paix a-t-elle un avenir ? L’ONU, l’OTAN et la sécurité internationale, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2000.

    Michèle Bacot-Décriaud, Jean-Paul Joubert, Marie-Claude Plantin (dir.), La sécurité internationale d’un siècle à l’autre, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2002.

    Jean-François Rioux (dir.), La sécurité humaine, Collection Raoul-Dandurand, Paris, L’Harmattan, 2002.

    Yves Jeanclos (dir.), La sécurité de l’Europe et les relations transatlantiques au seuil du XXIe siècle, Collection Études stratégiques internationales – n° 1, Bruxelles, Bruylant, 2003.

    Stanislav J. Kirschbaum (dir.), Terrorisme et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 2, Bruxelles, Bruylant, 2004.

    Josiane Tercinet (dir.), Les relations transatlantiques et l’environnement international, Collection Études stratégiques internationales – n° 3, Bruxelles, Bruylant, 2005.

    Alex Macleod (dir.), Lutte antiterroriste et relations transatlantiques, Collection Études stratégiques internationales – n° 4, Bruxelles, Bruylant, 2006.

    Miclèle Bacot-Décriaud (dir.), Le multilatéralisme, mythe ou réalité, Collection Études stratégiques internationales – n° 5, Bruxelles, Bruylant, 2008.

    Houchang Hassan-Yari et Abdelkérim Ousman (dir.), Régionalisme et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 6, Bruxelles, Bruylant, 2008.

    Yves Jeanclos (dir.), Crises et crispations internationales à l’ère du terrorisme, au XXIe siècle, Collection Études stratégiques internationales – n° 7, Bruxelles, Bruylant, 2011.

    Alex Macleod (dir.), Les défis de la sécurité internationale à l’aube d’un monde pluripolaire, Bruylant, Collection Études stratégiques internationales – n° 8, Bruxelles, Bruylant, 2011.

    Josiane Tercinet (dir.), États et sécurité internationale, Collection Études stratégiques internationales – n° 10, Bruxelles, Bruylant, 2012.

    Les auteurs de cet ouvrage

    Paul Bacot Professeur de science politique, Université de Lyon, Institut d’études politiques, CNRS Triangle

    Michèle Bacot-Décriaud CIRPES (Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques), EHESS, Paris et Institut d’Études Politiques de Lyon

    Ali Dizboni Professeur adjoint de science politique, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

    Jean-François Guilhaudis Professeur émérite à la Faculté de droit, Université de Grenoble 2

    Pierre Jolicoeur Professeur adjoint de sciences politiques, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

    Stanislav J. Kirschbaum Professeur titulaire au Programme d’études internationales, Collège Glendon, Université York, Toronto, coordonnateur de l’ACFES pour le Canada

    Frédéric Labarre Assistant de recherche, Collège militaire royal du Canada, Kingston (Ontario)

    Jérôme Lacroix-Leclair Centre de recherche en analyse institutionnelle des forces armées, Toronto

    Pierre Pahlavi Directeur adjoint du Centre des études sur la sécurité nationale et professeur agrégé, Collège des Forces canadiennes, Toronto

    Ian Roberge Directeur du département de science politique et professeur agrégé, Collège Glendon, Université York, Toronto

    Josiane Tercinet Professeur émérite à la Faculté de droit, Université de Grenoble 2, membre du CESICE (Centre d’études sur la sécurité internationale et les coopérations européennes), coordonnatrice pour la France de l’AFCES

    Remerciements

    L’Association France-Canada d’études stratégiques tint sont seizième colloque à Toronto en octobre 2011 sur le thème « Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne », duquel découle cet ouvrage. Tout particulièrement, il nous faut remercier le Centre d’excellence sur l’Union européenne de l’Université York à Toronto qui a financé le colloque. Le Centre d’excellence a offert une aide financière pour la publication de ce livre. Le financement du Centre provient de la Commission européenne, qu’il nous faut aussi remercier pour son support. Merci à Charles Garay, Assistant de recherche, pour son aide lors du colloque ainsi qu’à Étienne Fortin-Gauthier, Assistant de recherche, pour son travail assidu lors de la préparation du manuscrit. De plus, merci à tous ceux qui ont participé au colloque et qui ont accepté, par la suite, de retravailler leur texte pour cette publication.

    Ian Roberge

    Introduction : Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne

    Introduction : Europe et sécurité après le Traité de Lisbonne

    par

    Ian ROBERGE

    Notre livre traite de la sécurité en Europe au début du XXIe siècle. Il serait banal de dire que l’Europe est présentement à la croisée des chemins. Cependant, à l’heure où sont écrites ces lignes, c’est exactement ce qu’il faut souligner. La crise financière s’est transformée en crise économique pour ensuite devenir une crise des finances publiques avec des effets partout sur le continent et qui se feront sentir encore pour de nombreuses années. Cette crise déchire l’Europe et menace l’Union européenne (UE). Il est important de dire que notre livre ne porte pas directement sur l’UE, quoi que cette dernière se trouve souvent au cœur des analyses présentées.

    De ce fait, le chapitre d’introduction est divisé en trois parties. Premièrement, nous nous permettons quelques observations sur l’UE afin de contextualiser le débat sur la sécurité en Europe, et le rôle de l’UE en la matière. Dans la deuxième partie du chapitre, nous considérons brièvement les diverses menaces à la sécurité qui pèsent sur l’Europe. En dernier lieu, nous présentons les contributions que l’on trouve à l’intérieur du volume.

    Comme le fait remarquer Bacot dans le premier chapitre, le lien entre l’Europe et la sécurité n’est pas facile à définir. Ce qui résulte, donc, de ce livre c’est l’hétérogénéité de la menace, ainsi que la diversité des réponses, c’est-à-dire des politiques en matière de sécurité.

    1. – Le contexte politique en Europe

    L’Europe n’est pas l’UE et cette dernière n’est pas non plus l’Europe. Cependant, l’intégration européenne est de nos jours ce qui caractérise l’Europe et ce qui façonne notre perception de ce continent. L’UE représente une série de paradoxes qu’il nous faut saisir pour pouvoir analyser les enjeux de sécurité. Ce sont ces paradoxes centraux que nous abordons ici.

    Le premier paradoxe et le plus important est que l’UE est un projet politique dont l’outil principal se veut l’intégration économique. Il est toujours bon de se rappeler que l’Union est née des cendres de la Deuxième guerre mondiale. Ainsi, le projet garantissait la paix par l’entrecroisement économique toujours plus grand des pays membres. Tout au moins, la théorie du fonctionnalisme l’expliquait de cette façon. La France et l’Allemagne ont toujours porté le projet, car d’un côté comme de l’autre du Rhin, on se souvient vivement des conflits passés. En ce sens, il est aussi utile de rappeler qu’accèdent maintenant au pouvoir des leaders européens qui, eux, à l’inverse de leurs prédécesseurs, n’ont jamais connu la guerre.

    Deuxième paradoxe, l’Euro se veut la plus belle réussite du processus d’intégration européenne (1). La création de l’Euro en 1999 était le fruit de plus de trente ans d’efforts et d’intenses négociations. Mais, l’Euro est aussi, d’une certaine façon, l’une des causes principales des multiples maux actuels du continent. Au risque de simplifier, la création de cette nouvelle monnaie accrut l’accès au crédit facile par des gouvernements, tels que celui de la Grèce, qui n’hésitèrent pas à emprunter, à un faible taux d’intérêt, pour dépenser, sans garde-fou pour les retenir. C’est cette crise des finances publiques, loin d’être terminée, qui aujourd’hui est en train de transformer l’Europe. Cette crise pose-t-elle des questions de sécurité ? Les tensions entre les pays et entre les peuples, entre l’Allemagne et la Grèce par exemple, soulèvent certainement des enjeux de sécurité. Des scénarios catastrophiques sont parfois évoqués si un pays quittait la zone Euro, ou encore l’UE. De façon plus probante, les problèmes économiques dans les pays comme la Grèce soulèvent des enjeux de sécurité sociale. Le haut taux de chômage, l’avenir incertain des jeunes, l’exclusion sociale sont tous des sources d’instabilité politique. Cette instabilité, au cours des dernières années, a mené à des manifestations, parfois violentes. Le maintien de la paix sociale demeure, sans aucun doute, une préoccupation importante en Europe.

    Troisièmement, l’UE n’est ni une organisation internationale traditionnelle, composée d’États souverains, ni un État fédéré (2). L’UE est parfois décrite comme un système de gouvernance à niveaux multiples (3). Les États membres ont transféré une part de leur souveraineté à l’Union, surtout dans la sphère économique. Dans le domaine de la sécurité et de la défense, des missions qui sont au cœur de l’État, les gouvernements ont eu tendance à conserver assez jalousement leurs pouvoirs. En fait, les chapitres de ce livre démontrent assez clairement que le niveau d’analyse le plus évident demeure plus souvent qu’autrement l’État. Dans ce domaine, l’UE n’est pas particulièrement efficace. Les changements institutionnels instaurés par le Traité de Lisbonne, qui permettent, entre autre, à l’UE d’exercer une politique étrangère plus musclée si elle le veut, n’ont que très partiellement changé la donne.

    Quatrième paradoxe, l’UE est asymétrique (4). Cela est important à noter tant sur le plan formel qu’informel. Sur le plan formel, les États n’adhèrent pas tous de la même façon aux traités. L’exemple le plus évident est celui de la zone Euro qui ne compte que dix-sept États. C’est tout aussi vrai sur le plan informel. Les États et les gouvernements ne s’équivalent pas tous. L’Allemagne demeure un État puissant que ce soit à l’intérieur de l’UE, là où aucune décision importante ne peut se prendre sans son contentement, que sur la scène internationale. Il n’y a pas d’UE ou même d’Euro sans l’Allemagne, ce qui n’est probablement pas le cas si un plus petit État comme la Grèce venait à vouloir ou devoir quitter. À cause de sa puissance économique, l’Allemagne exerce une influence bien au-delà de ses frontières. Comme le fait remarquer Kirschbaum dans son chapitre, la fin de la Guerre froide, l’occidentalisation de l’Europe centrale et l’expansion de l’UE amènent de nouveaux défis pour assurer la stabilité européenne. L’asymétrie au sein de l’UE pourrait bien s’accroître au cours des années à venir.

    Cinquième et dernière observation, l’intégration européenne se fait à des rythmes variés, une sorte d’équilibre ponctué où l’on retrouve des périodes de calme suivies de périodes d’activités intenses (5). Parfois, il est même nécessaire de parler de recul. L’euro-sclérose des années 1970 est succédée par une période forte et intense d’intégration à la fin des années 1980 et tout au long des années 1990. La crise financière de 2008 aura tôt fait de démontrer la fragilité des acquis puisque les réponses y sont largement nationales (6). L’UE apparaît complètement désorganisée. La question se pose alors : faut-il plus ou moins d’intégration ? Pour répondre aux crises financières, économiques et des finances publiques, plusieurs pensent qu’il

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