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Dans quel état j'erre ?: Essai littéraire
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Dans quel état j'erre ?: Essai littéraire
Livre électronique180 pages2 heures

Dans quel état j'erre ?: Essai littéraire

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À propos de ce livre électronique

Dans quel état j’erre ? est le journal de bord par temps fort d’une Parisienne qui a résolument décidé de s’épancher !

Cette météo mentale vagabonde, écrite au fil des jours sur le ton de l’humour et de l’intime, accompagne une bonne partie de l’année 2015, de la promesse des beaux jours jusqu’aux tragiques attentats du 13 novembre.

L’occasion de faire un arrêt-image sur toute une gamme d’états d’âme, de la simple insatisfaction quotidienne jusqu’à l’effondrement engendré par des circonstances exceptionnelles. Les mettre sous microscope pour mieux les disséquer, les observer sous toutes les coutures, et finalement trouver les ressources pour les traverser.

Mi-clins d’œil humoristiques aux travers de notre société, mi-confidences intimes dans lesquelles certains se retrouveront sans doute, ces états d’âme sont un peu comme un film à l’italienne, où l’on rit autant que l’on pleure. Où l’on se laisse embarquer par l’émotion pour arriver, épuisé, de l’autre côté de la nuit.

Bon voyage !

Préparez-vous à rire et à pleurer au rythme des événements vécus par l'auteure...
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie26 janv. 2021
ISBN9791023617313
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    Aperçu du livre

    Dans quel état j'erre ? - Bernadette Pellerin

    Préface

    N’avez-vous jamais rêvé d’écrire un « vrai » journal ? Un aussi émouvant que celui d’Anne Franck, aussi passionnant que les mémoires de grands hommes ou femmes, littéraires ou politiques… Pour ma part, je l’ai souvent souhaité. Je m’y suis attelée, par moments. Mais le résultat n’étant vraiment pas à la hauteur de mes espérances, l’effort cédait rapidement devant les exigences de la vie.

    Bernadette Pellerin a écrit cette sorte de journal – en tout cas, elle nous offre un journal qu’on a du mal à lâcher. Sur une grande moitié d’année, de juin à décembre 2015, elle nous livre « ses états d’âme », dit-elle, et bien plus que cela. Elle partage avec nous ses réactions, ses réflexions, sur des événements drôles ou tragiques, des situations banales ou graves. Elle s’énerve, elle s’attriste, elle désire, elle aspire, elle hésite, elle s’épuise… Elle travaille trop, clairement. Mais cela ne l’empêche pas de se questionner sur cet excès d’activité.

    Cette lecture est délicieuse. D’une part par ces petits chapitres courts, chacun dévolus au sujet du jour, des aperçus qui condensent avec brio les dilemmes auxquels nous sommes confrontés, comme les 2 catégories d’humains du chapitre du 20 juillet. D’autre part car le style élégant et le ton humoristique font de chaque chapitre une pépite en soi, chacun bouclant sur une petite phrase soit drôle, soit forte, soit inattendue, qui souvent fait sourire, en nous ramenant tout à trac dans la vie de tous les jours. Son style est très personnel, entre expressions actuelles (sans doute tirées de son métier de communicante) et recherche littéraire. Elle parle en phrases à la fois simples et élégantes, avec des respirations partout pour laisser le temps de s’identifier ou se différencier. Bernadette cause avec nous. Elle laisse l’espace de nos réponses. On échange.

    Elle alterne entre sujets du quotidien, banals en apparence et pourtant souvent importants (comme l’arrivée des saisons sombres avec les jours qui raccourcissent, le blues du dimanche soir, le trivial smartphone, l’anniversaire, la peur de l’avion, les achats en ligne…). Et sujets graves, sujets du monde, comme l’injustice subie par tant d’humains, condamnés soit à mourir sur place dans leur pays, soit à se jeter sur les routes ou sur la mer, dans de frêles embarcations… L’injustice affectant les SDF quémandeurs dans le métro – et les réactions intimes dont nous évitons généralement de prendre conscience. De grandes questions humaines, philosophiques, comme le courage, la mort, l’empathie… La folie de notre monde débordé – et débordant, emporté par sa course folle. J’ai pensé à Mona Chollet¹ en lisant au 9 août la surcharge visuelle de corps exposés en maillot de bain, avec une affectation cachant des strates d’insécurité…

    Et pour terminer cette année 2015, les attentats de novembre, la réaction de sidération, puis la peine, la solidarité avec les humains, les réflexions, les peurs qui ont envahi la nation et tout un chacun, à sa façon. Tout de même, en toute fin, une note douce, sur l’amour familial que l’on peut trouver hors de sa famille, vient clore cet opus rafraîchissant.

    Bernadette est férue d’analyse transactionnelle (une théorie chère à mon cœur), de psychologie, de relations humaines et d’univers intérieur des humains. Elle en dépose de petites touches çà et là, délicatement, sans forcer le lecteur à « se prendre la tête ». Cela l’aide à décoder ses propres réactions autant que celles d’autrui.

    Comment ne pas se reconnaître dans toutes les pages ou presque ? Dans les ressentis ou les analyses de Bernadette, mais aussi dans la modestie dont elle fait preuve en nous offrant des leçons de vie, tout en montrant combien il peut être difficile de les appliquer même si on les connaît parfaitement. Que vous soyez parfois agacés par nos congénères ou plutôt émus par eux, vous trouverez dans ces pages de quoi sourire et même rire, de quoi laisser votre cœur se serrer, de quoi réfléchir à vous-même et à autrui.

    Bonne lecture !

    –Laurie Hawkes,

    Psychologue clinicienne et Psychopraticienne


    1 Chollet, M. Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine. La Découverte, Poche, Paris, 2012, 2015.

    Avant-Propos

    J’aime à croire que nous avons tous dans nos tiroirs des histoires inachevées, des manuscrits bien enfouis, des expressions personnelles qui attendent patiemment de pouvoir un jour s’envoler…

    Est-ce votre cas ?

    Êtes-vous capable comme moi de travailler d’arrache-pied sur un projet qui vous tient très à cœur, puis de l’enterrer sous une tonne de documents, une pile de livres et une couche de poussière plutôt que de vous risquer à…

    À quoi, d’ailleurs ?

    Peut-être à faire entendre votre vraie voix, à parler de vous sans fard, à suivre vos envies, à lâcher prise, à exister enfin.

    « Après tout, qui cela pourrait-il bien intéresser ? »

    Vous aussi, vous l’entendez, cette petite voix dans votre tête ? Celle qui vous susurre sur un ton doucereux que tout a déjà été écrit et que le monde se fiche pas mal de ce que vous pourriez avoir à dire ?

    Cette voix ensorceleuse a résonné à mes oreilles pendant plusieurs années. Puis, récemment, je me suis décidée à rouvrir le tiroir, balayer la poussière, reprendre l’histoire là où je l’avais laissée.

    Dans le tiroir, il y avait ce manuscrit.

    Mais pardon, j’oubliais mes bonnes manières… Faisons d’abord connaissance, voulez-vous ? Puisque j’ai pris le risque de vous interpeller, permettez-moi de me présenter :

    Je suis une parisienne par hasard, une fée qui a perdu la formule magique pour ralentir le temps, une quinqua qui se demande encore ce qu’elle va faire quand elle sera grande, une jongleuse professionnelle qui a du mal à rattraper toutes les balles, une « workaholic » qui rêve de cure de désintox, une acrobate qui avance sur un fil entre deux activités diamétralement opposées : la communication (mon quotidien depuis plus de 30 ans) et la psychothérapie (le changement de vie auquel j’aspire).

    Tout au long de l’année 2015, alors que j’étais plus que jamais écartelée entre ces deux aspirations, je me suis décidée à coucher mes états d’âme sur le papier, à les disséquer presque jour après jour. À en rire, souvent. À en pleurer, parfois.

    Surprise ! Au fil de ce journal de bord, de cette météo mentale, j’ai commencé à m’écouter, à m’entendre, à être capable de relativiser, enfin à lâcher prise…

    Puis le temps a passé.

    Quand j’ai ressorti ce manuscrit du tiroir, je l’ai longuement contemplé avant d’oser m’y replonger. Encore cette satanée petite voix !

    Là, je ne sais pas ce qui m’a pris… la colère est montée. J’ai attrapé la petite voix par le colback et je lui ai dit à peu près ceci : « Maintenant, ça suffit ! J’en ai marre de me sous-estimer par peur de me surestimer. J’ai le droit d’être qui je suis, avec mes forces et mes faiblesses. Le droit de faire entendre ma voix sans craindre la réaction des autres qui de toute façon ne m’appartient pas ! »

    En relisant ces histoires de lâcher-prise, j’ai fait le pari que certaines d’entre elles auraient peut-être une résonance particulière pour autrui. Après tout, nous avons tous des états d’âme et des difficultés à lâcher prise. C’est là le fondement de notre humanité partagée. Comme le dit si joliment Christophe André : « Les états d’âme sont le cœur battant de notre lien au monde². »

    Si vous retrouvez dans ces lignes une parcelle de vous-même, si un mot résonne pour vous, si l’une de ces histoires vous aide un tant soit peu à vous poser, à respirer, à lâcher quelque chose qui vous encombre, j’aurai gagné mon pari…

    Alors je vous propose de vous laisser ressentir… accueillir ce que vous trouvez, vous surprendre vous-mêmes.

    J’ai envie d’entendre le bruit de nos cœurs.

    Des cœurs qui osent enfin entrer en lien avec le monde, résolus à aller vers plus de bonheur.

    Ça vous dit ? …

    « Votre joie est votre tristesse sans masque.

    Et le même puits d’où jaillit votre rire a souvent été rempli de vos larmes.

    Comment en serait-il autrement ?

    Plus profonde est l’entaille découpée en vous par votre tristesse,

    plus grande est la joie que vous pouvez abriter. »

    –«Le Prophète» de Khalil Gibran

    Juin

    25 juin : Être en Wi-Fi avec soi-même

    Je broie du noir ce soir…

    De toute façon, la journée avait mal commencé !

    Réveil zappé, petit-déj sauté, agenda surchargé… je fonce vers le métro tel Usain Bolt sur la ligne d’arrivée et là, le signe prémonitoire, le mauvais présage… comme un horoscope pourri mais pire : « en raison d’un voyageur malade à la station Pasteur, le trafic est ralenti sur la ligne 12… »

    Je respire un grand coup. J’ai téléchargé l’appli « Petit Bambou ». Ça va aller !

    Arrivée au bureau, la connexion Internet tombe en rade, pile au moment où je m’apprête à répondre à un mail ultra-important…

    Are you serious ? #CommentJeSurvisMoi ?

    Petit intermède pour replacer les choses dans leur contexte : vous l’aurez peut-être saisi, je travaille dans la communication, plus précisément dans une agence de Relations Presse. Mes clients me payent pour répandre leur bonne parole le plus rapidement et efficacement possible. Si je ne peux plus être efficace, je sers à quoi ? Un immense sentiment de vide m’envahit, suivi de quelques sueurs froides.

    Allez hop ! On reste « focus » sur l’objectif !

    Très vite, c’est l’escalade : le 3901 composé d’un doigt tremblant, le niveau de stress qui monte en flèche aux premiers accords de la musique d’Orange³, l’attente interminable façon « Désert des tartares », le dialogue de sourds avec le conseiller qui déroule sa fiche, l’incompréhension abyssale entre nous sur le terme « assistance technique »…

    En raccrochant, je dois me rendre à l’évidence : le monde entier a décidé de se liguer contre moi. Puisque c’est comme ça, je vais me liguer toute seule contre lui !

    Du matin au soir, je n’ai fait que stresser, m’angoisser, me maltraiter, accrochée à mon écran comme une pauvre naufragée, guettant le moindre signal de Wi-Fi tels les Égyptiens les yeux rivés sur la mer Rouge. Respiration bloquée, mâchoires serrées, poings fermés, je n’ai pas soufflé une seule minute, perdue dans une spirale de tension largement auto-entretenue.

    J’ai été à peine aimable au bureau, exaspérée dans les transports (Pourquoi les gens tombent-ils toujours malades sur ma ligne ? C’est quand même pas les lignes de métro qui manquent…), odieuse avec mon mari/hotline (oui, c’est un nouveau concept) incapable de régler le problème à distance, agressive avec cette pauvre dame de chez Orange et accessoirement, infernale avec moi-même.

    Comme si j’étais incapable de descendre de ce manège quand il se met à tourner, incapable de relativiser, de voir ce qui se passe. Comme si je prenais un réel plaisir à cumuler les contrariétés, les ressasser, les faire monter dans ma tête comme des blancs en neige. Je suis la reine de l’île flottante mentale.

    Sauf que… je déteste l’île flottante ! Pourquoi m’imposer régulièrement cette recette qui m’est indigeste ? On dirait presque que je me sens mieux quand je vais mal… quand j’avale encore et toujours les

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