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Nos Emprises
Nos Emprises
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Livre électronique199 pages3 heures

Nos Emprises

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À propos de ce livre électronique

Je suis, comme tout le monde, le téléphone greffé à la main. Je vis au gré des vibrations de ma laisse électronique, mon cœur bat au rythme des notifications d’apps, ma fenêtre sur le monde est un écran.

Lorsque Victor entre en contact avec la célèbre peintre Léopoldine M. sur Instagram pour discuter avec elle de projets professionnels, il ne se doute pas que cette rencontre dériverait en une histoire plus personnelle, proche de l’addiction et de la destruction.

Nos Emprises, c'est l'autopsie d'une emprise relationnelle née des réseaux sociaux, de la déchéance d'une de ses starlettes, et l'analyse de ceux-ci et de cette génération du paraître, déresponsabilisée de ce qu'elle crée, de l’envie, du manque et de l’obsession.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Ex-journaliste, Consultant en communication éditoriale, Guillaume Delbos est un amoureux des mots né à Paris en 1979, venu vivre en suisse il y a huit ans. Sa passion de la communication et des mots, il l’a depuis mise au service de sa ville, Genève, en co-créant la Geneva Cocktail Week en 2016, le festival de musique Drone to The bone 10 years fest en 2019, et de nouveaux projets musicaux pour 2023. En dehors de ces activités culturelles et projets de communication qu’il créé au quotidien, son métier, il écrit aussi des poèmes qu’il diffuse sur Instagram, ainsi que des créations de mots, inspirés de jeux de sonorités. Nos Emprises est son premier roman.

LangueFrançais
ÉditeurRomann
Date de sortie20 avr. 2023
ISBN9782940647330
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    Aperçu du livre

    Nos Emprises - Guillaume Delbos

    ZÉRO BATTEMENT PAR MINUTE


    LIRE les journaux ne fait pas de mal. Presque toujours. Quelques fois. Là en terrasse de café à en boire un, la clope au bec, je remets ça en doute : gros titres ? « Une femme égorgée à son domicile ». Une photo avec un bandeau noir sur les yeux couvrant un peu le nez et le front. Des lèvres que je reconnaîtrais entre des millions.

    Et des larmes de couler silencieusement le long de mes joues.

    Birds in Row¹ dans mes écouteurs me hurle aux oreilles « It’s us against ourselves and the rest can fucking die » et je ne peux qu’agréer sans entendre, sans me concentrer dessus. Des passants me regardent sans vraiment s’en soucier, le serveur ne m’approche pas, il n’y a que ces mots devant moi en grosses lettres noires. Et les souvenirs qui affluent. J’avais vu le coup venir. Mais avais fait une croix sur elle. Sur ce passé décomposé.

    À priori sans vraiment y être parvenu.

    Les souvenirs. Nos échanges. Nos rêves, nos envies. Mes craintes. Ses terreurs.

    Je pose le journal devant moi et fixe l’autre côté de la rue, sans vraiment avoir de point de contact oculaire.

    Je pense sans penser, essaye de trouver un sens.

    Me sens lâche aussi. Tellement lâche. Pas battu pour, j’aurais pu. J’aurais dû. Ai fui.

    Tellement fui. Il le fallait, je me serais perdu. Encore. Plus que je ne le suis : au contact du vide on s’évide aussi.

    La violence psychologique de cette histoire m’avait pris de court et le frissonnement des pleurs sourds sur ma mâchoire m’y replonge.

    Je souris un peu en même temps quand même en repensant à tout ce que me disaient mes proches, les « t’en fais pas, il te faut juste du temps, ça va passer » qui en étaient presque devenus un leitmotiv de leur part, ces mêmes personnes qui te font toute une montagne de vraiment rien et qui soudainement, peut-être par peur de ne pas être comme tout le monde, la jalousie malsaine contemporaine de ne pas vivre des problèmes intenses, en étaient devenus philosophes. Ça m’a, ceci dit, permis d’écrémer mon entourage cette histoire. De faire un tri dans mes amitiés.

    Même s’ils avaient tous raison sur un point : je n’arrivais plus à penser.

    Je ne sais pas si c’est l’époque qui a engendré cela, ce vingt-et-unième siècle angoissant ultra-connecté où tout le monde se travestit derrière un écran, mais nous ne sommes plus que des attentes humaines, et les attentes déçoivent toujours : on se crée nous-mêmes nos attentes, nous faisons nos propres films. Nous accentuons des mots plus que des actes, ne réfléchissons plus, surtout plus avant, tout n’est que réaction. L’aval a avalé l’amont.

    Et les conséquences des miennes m’avaient pris de court. Un couple se pose à la table voisine et me dévisage. Sûrement à cause des larmes ai-je pensé, jusqu’à ce que la femme me prenne à partie « je pense que votre cigarette est finie là ».

    Effectivement, le mégot est à deux doigts de me les brûler, je ne me rappelle même pas avoir réellement fumé cette clope. Je l’éteins en regardant la femme de mes yeux perdus, et retourne à ma contemplation du trottoir d’en face.

    J’ai des choses à régler. Avec moi-même. S’il y a des éclairs de conscience, là, de suite, c’en est un. Six mois que je crois avoir oublié cette femme, la fascination qu’elle avait exercée sur moi, mon envie d’elle, celle qu’elle me disait réciproque. Nos jeux. Six mois apparemment illusoires.

    Je repense à ces quatre mois d’elle. De belles angoisses, de beauté, de rires, de contact d’âmes.

    De montagnes russes complètes, montées et descentes, de petites notifications sur le téléphone qui m’arrachaient des sourires, pincements de lèvres que je croyais à l’époque tués et enterrés par trop de vécus désagréables.

    Je m’égare dans ces pensées sans les parcourir vraiment, vais au-delà sans m’en apercevoir. Pourquoi ne l’ai-je pas aidée quand je le pouvais, quand je le devais ? Comment même avais-je pu me retrouver dans cette relation malsaine qui n’a pas vraiment vu le jour ? Était-ce une relation d’ailleurs ?

    Pour elle, oui, c’était son mot, celui qu’elle avait employé. Pour moi, pas exactement, plus l’élan d’un cœur que je croyais mort.

    Comme elle aujourd’hui.

    Ceci dit, mon complexe du sauveur ne me sauvera jamais, moi. Donc les autres non plus : il faudrait que je le comprenne à force, mais c’est très têtu cette bestiole.

    Je me demande si ce complexe n’a pas joué dans cette naissance de désir que j’ai eu envers elle : c’est comme un radar cette merde, il a dû le sentir. M’a fait bifurquer, voir autre chose, croire en autre chose. Sûrement même : je ne savais pas à quoi elle ressemblait quand j’ai commencé à ressentir plus pour elle. Un pur produit de mon époque donc, alimenté par le filtre des écrans.

    Je me suis posé beaucoup de questions sans réponses à la suite de cette relation, car ce n’était ni une histoire d’amour avortée, ni de sexe. Plutôt de fascination et de connexion pure. De rires suivis d’incompréhensions, d’incohérences et de mensonges. Je me suis posé des questions. Énormément. Particulièrement sur les connexions que l’on se fait online, celles qui ont pris le pas sur le reste, celles derrière les écrans. Sur les emprises, les obsessions. C’est un peu le récit d’une tristesse trop contemporaine, la nôtre. La vôtre aussi.

    Cette femme m’a brisé après m’avoir fait sentir unique.

    Nos emprises m’ont détruit.

    L’emprise du « pourquoi » m’a mis à terre.

    90 BATTEMENTS PAR MINUTE

    Image 9

    C’ ÉTAIT une autre vie ces quatre mois. Au mois de janvier – nous sommes en novembre d’après le journal –, à mes volontés de projets artistiques que j’avais repoussées d’année en année.

    J’avais contacté cette artiste sur un coup de tête, sans même m’en rendre compte, d’un clic inconscient. Son art me parlait. Son univers complet d’ailleurs : ciné, musique, humour, mêmes références, tout concordait.

    Tout… c’est bien ce qui a fait merder le tout justement.

    Dans osmose, il y a « os ».

    J’ai toujours vu comme une injustice du destin de ne savoir ni coudre, ni sculpter, ni peindre, et encore moins dessiner, moi qui ai pourtant grandi en lisant des bandes dessinées, et suis presque incollable en « silver age » de comics Marvel²… mais après avoir essayé maintes fois d’apprendre, je me suis fait une raison : je crains que la coordination entre mes doigts et mon imaginaire ne soit jamais au rendez-vous. Au moins je sais écrire, ça rattrape un peu de ma déception. Me permet de manger aussi, des piges à droite à gauche, bientôt des chroniques. Ça devient compliqué à quarante balais quand même quand on a changé de boîtes, de pays, un peu tout fait. Ça lasse.

    Pour comprendre en quoi cette histoire m’a touché – me touche encore – il faut en revenir aux sources, à l’origine du problème.

    Je viens de cette génération qui n’a découvert internet qu’à la fin de son adolescence. Celle à qui les parents disaient « sors jouer ». Celle où l’on se donnait rendez-vous avec les potes, des heures en avance. Des cabines téléphoniques où l’on faisait l’effort d’apprendre par cœur les numéros des uns et des autres, sous peine de se rater ou d’attendre indéfiniment pour rien. Celle où l’on invitait les potes des week-ends entiers. Celle où l’on devait réfléchir avant d’agir car les actes avaient plus d’effets que les mots. Mais aussi celle du dialogue, celle où nous nous parlions. Vraiment. De tout, de rien, mais franchement : pas de faux-semblants, quand on s’engueulait – ou non – c’était peut-être la dernière fois que l’on entendait parler de quelqu’un, donc nous vidions le sac.

    Ce n’est plus le cas de nos jours avec les réseaux sociaux, et cette illusion de connexion qu’ils créent, en s’y « connectant » : le monde à portée de doigt, mais un doigt, ça bouge de lui-même. « Swipe »³ même, pour reprendre le terme anglais popularisé par une application de rencontre. Je n’ai jamais vraiment eu de véritable connexion – mes mots démissionnaires sont modem, modulent et démodulent – avec quelqu’un en purement online. Il m’a toujours fallu rencontrer la personne pour ça : voir ses mimiques, entendre le ton de sa voix… tout.

    Ça fait très vieille école quand je m’écoute penser mais c’est le cas, c’est ce qui fait pour moi la différence entre une connaissance et une connexion.

    Léopoldine est mon exception confirmant la règle.

    Déjà, j’aimais son prénom : il me faisait penser au morceau du même nom du groupe Ez3kiel. Ensuite, parce que j’ai des besoins d’absolu en culture, je ne peux m’en passer, j’aime lorsque quelqu’un arrive à sublimer le sublime, que le beau me nourrisse et rassasie.

    Et il y avait mon projet de livre hybride, celui de nouvelles fantastiques et peintures, ma Divine Comédie de Dante à moi, pour lequel elle aurait été parfaite.

    Ce janvier, nous approchions du premier anniversaire de notre ami Covid, d’un an de confinement, et ceci a pu expliquer beaucoup de choses concernant notre perception du monde, car nous nous sommes de plus en plus rivés à nos téléphones et ordinateurs, en constant besoin de contacts même sans contacts. Pour ma part, je vis une période doublement voire triplement compliquée ce mois-ci : des clients mauvais payeurs me doivent une petite fortune, je suis en deuil familial et amical, et je n’ai pas réussi à éprouver quoi que ce soit de sincère, pour qui que ce soit, depuis plusieurs années ; je vivais une espèce d’apathie émotionnelle extrême, de laquelle je me suis presque forcé à sortir de temps en temps, en inventant des sentiments, même faibles, en méthode René Girard, mimant ceux de la personne avec qui je tentais quelque chose. Presque un an de télétravail, avec quelques rendez-vous client de temps à autre quand même, ainsi que les pseudo « déconfinements » partiels, n’ont pas aidé non plus.

    Il fallait que je me secoue de ce marasme, comme un cabot de ses puces : avec force et entrain.

    Lorsque je contacte Léopoldine via un de ses comptes Instagram, cela fait déjà quelques mois que nous nous suivons mutuellement. Elle avait plusieurs comptes sur ce réseau, comme beaucoup d’artistes, mais chez elle cela dépassait l’entendement. Du moins le mien : un pour ses peintures, un pour ses sculptures, un de secours au cas où ses comptes disparaissent, un personnel, et deux autres… et même aux yeux aguerris d’un communiquant tel que moi, habitué à gérer plusieurs comptes à la fois, ceci était un peu flippant, mais je n’avais pas cette connaissance à l’époque : j’aurais fui avant de l’approcher si j’avais su cela, me méfiant habituellement comme de la Peste des multi-comptes.

    Nos échanges de l’époque étaient simples : des likes par-ci par-là, des réactions à des stories, ces partages éphémères de vingt-quatre heures sur les réseaux sociaux devenus plus exutoires que recommandations, mais rien de plus. Enfin, presque, nous faisions déjà pas mal de blagues en accompagnement de nos repartages de stories, ce qui dénotait d’une certaine longueur d’onde commune. Fin décembre je m’étais mis à suivre davantage ce qu’elle faisait, décidé à enfin m’occuper de mon projet plus sérieusement ; lu des interviews qu’elle avait données, dont les contenus étaient assez similaires, et où elle expliquait son art et surtout un point qui me plaisait particulièrement chez elle : la préservation de son anonymat. Léo ne donnait en effet pas son nom de famille, ne se montrait pas, et cela a toujours dénoté à mes yeux une volonté purement artistique, que l’on aime ses œuvres, pas l’individu. Étant donné que de nos jours nous pouvons tout savoir de quelqu’un en écrémant ses réseaux sociaux à partir d’un nom et d’une photo, je trouvais ça bien : quelle que soit la vraie personne derrière ses comptes, cette volonté d’anonymat au profit de son art avait quelque chose de rassurant pour moi. Elle n’est pas la seule à utiliser un pseudo, et c’est d’ailleurs quelque chose que je trouve malin, étant donné qu’être une femme de nos jours, dans notre patriarcat malheureusement loin d’être mort, n’est pas la panacée, alors une artiste, n’en parlons pas : celle-ci a droit au double enfer de sollicitations, pas qu’artistiques.

    L’anonymat est de toute façon quelque chose qui me fascine, il me donne toujours envie d’en savoir plus sur la personne même : se protéger à une époque où le peuple ne demande que l’exhibition est attirant au possible. Intelligent aussi, ce mystère faisait indéniablement partie de son succès, et nous nous intéressons bizarrement toujours plus à ce que nous ne savons pas, qu’au connu, la curiosité devenue la norme de notre époque sur-connectée.

    Pour être très franc, au-delà de mon envie de travailler avec elle, j’aimais aussi surtout beaucoup ses goûts musicaux, j’ai les mêmes qu’elle à quelques exceptions près : du métal au rap à l’électro, en passant par les classiques, le tout en évitant le mainstream⁴. J’abhorre le mainstream. Par conséquent, le contact avec elle, tout court, m’intéressait, j’aime parler de son avec les personnes ayant sensiblement les mêmes affinités musicales.

    Et artistiquement, ses peintures et sculptures à elle me parlaient particulièrement, justement à cause des sons que j’y voyais, que j’entendais dans son trait. Le bruissement de l’air que je devinais, le frôlement des vêtements sur la peau, les frictions des corps à corps, les clapotements des fluides. La passion fait du bruit, oui, c’est de là que viennent les bruits de la passion.

    Les mouvements. C’est une chose particulièrement émouvante pour moi le mouvement : je suis très fêtard, beaucoup de mes amis sont DJ, et je passe énormément de temps à danser. Même seul chez moi les matins en buvant mon café. Et c’est ce qui m’a vraiment attiré dans son art, ce mouvement dans l’immobile : j’ai eu l’impression de me voir moi me mouvoir et ça m’a plu. Son son à elle.

    Tout concordait d’accords en accord.

    Résultat, nous parlions majoritairement de musique, avant même le projet. Bien avant de me dire « tente, si ça se trouve vous allez collaborer » : c’est primordial pour moi, je n’écris qu’en musique, mes mots sont des notes, un livre ma partition. Les rapports entre les êtres, des sons. Le déclencheur ici ? Un morceau que je n’avais pas entendu depuis dix ans, une plongée en arrière de deux décennies, une track d’électro-punk et les soirées underground communiquées à la dernière minute qui s’y rattachaient dans mes souvenirs, parce que plus qu’à moitié illégales et pleines d’illégal. L’échange avait été poli, bref, rien de bien spécial, mais il m’avait permis de savoir que malgré son importante base de followers⁵ elle répondait aux messages. Même si ce mois, j’avais aussi commencé à partager son travail, notamment une encyclopédie qu’elle était en train d’illustrer, et à laquelle participaient deux de mes contacts, parce que l’art avant tout.

    Mi-janvier ceci dit, Léo elle aussi se mit à partager mes écrits via son compte, ce qu’elle n’avait jamais fait auparavant, et faisait peu – les autres tout court, et je me suis mis à rêver que ma façon d’écrire, mes mots, lui plaisaient. Ça m’a fait du bien, flattait mon peu d’ego, et il faut dire qu’avec ces trois années difficiles que je venais de subir, cette simplicité et – je le pensais – générosité m’ont touché en plein cœur. Surtout que les échanges se faisaient dans le rire. Tellement de rires.

    Cette légèreté était donc la bienvenue à ce moment de ma vie. Ce contact aussi : nous sommes en 2021, ça fait vingt-et-un ans que je bosse avec internet, et je suis, comme tout le monde, le téléphone greffé à la main. Je vis au gré des vibrations de ma laisse électronique, mon cœur bat au rythme des notifications d’apps⁶, ma fenêtre sur le monde est un écran.

    Et c’est par conséquent l’esprit un peu embrumé, un matin du 14 janvier, que je lui demande pour mon projet, via une conversation eue sur son compte personnel, celui dont elle ne se sert pas pour travailler, mais sur lequel elle m’avait ajouté fin décembre. Pas une seule seconde je n’avais pensé qu’elle accepterait ma proposition, et j’ai donc été agréablement déçu de mon pessimisme, à la lecture de ces mots « je reste à ta dispo pour parler de ton projet. Pour info je suis bookée jusqu’à fin février ».

    Je crois qu’il y a toujours un moment entre deux

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