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Le regard ailleurs: Roman
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Livre électronique169 pages2 heures

Le regard ailleurs: Roman

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À propos de ce livre électronique

Jeune cadre, Sophie écrit pour le plaisir et pour elle-même. Jusqu'au jour où elle oublie un de ses poèmes dans un café parisien.

Sophie, jeune femme cadre en quête de sens pour son existence, déguste chaque jour un italien dans une brasserie près des Champs-Élysées. À cette occasion, elle écrit quelques vers sur un joli papier bleu qu’elle glisse dans une enveloppe de la même couleur, sans faire mention d’un destinataire. Un matin, tout absorbée par un appel téléphonique, elle met un terme à sa parenthèse poétique. Dans sa précipitation, elle laisse, par inadvertance, l’enveloppe glisser sans bruit entre deux banquettes... Dans un Paris tiraillé entre le plaisir de vivre et la crainte d’être victime d’un attentat, Sophie va nous faire partager un voyage singulier et original, chargé d’imprévus, de romantisme et d’amour, qui va lui permettre de se mieux connaître et, donc, de décider...

Découvrez sans plus attendre le récit de Sophie, entre passion et écriture, dans un voyage surprenant. Un roman qui se dévore de bout en bout !

EXTRAIT

7h53 du matin, ce mardi Gare de Lyon. Le TGV en partance pour la capitale des Gaules est, comme tous les jours de la semaine, bondé ; chacun essaie de trouver sa voiture puis sa place avant de s’installer confortablement et de surtout sécuriser ses objets personnels.
Sophie a fait réserver une place solo en première et commander un petit-déjeuner. Elle choisit toujours, quand cela est possible, d’avoir une place en première, non pas qu’elle ne veuille pas se mélanger au flot des voyageurs, mais banque d’affaires oblige, la discrétion et l’anonymat sont de rigueur. Elle est élégamment vêtue d’un tailleur pantalon noir et d’un chemisier à fines rayures. Elle porte, pour se protéger du froid, un carré H à dominante bleue pour être assortie à son chemisier. Elle a privilégié des bottines et un manteau mi-long. Elle tire un pilote-case souple dans lequel elle a rangé ses affaires personnelles, son micro-ordinateur et des synthèses, non identifiables, de ses dossiers. La voilà donc confortablement installée sans vis-à-vis, ce qui lui permettra d’occuper deux places.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Passionné de média, de poésie et de littérature biblique ou profane, Jean-Jacques Amar s’est intéressé à la psychologie du travail au CNAM Paris tout en poursuivant ses activités dans l’univers du commerce et de l’industrie. Comédien dans l’âme, il est un fervent admirateur des auteurs de la poésie et de la variété française d’hier et d’aujourd’hui. Il participe régulièrement au spectacle du Printemps des Poètes.
LangueFrançais
Date de sortie31 janv. 2019
ISBN9782378778156
Le regard ailleurs: Roman

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    Aperçu du livre

    Le regard ailleurs - Jean-Jacques Amar

    Remerciements

    À Chantal K, pour ses conseils avisés,

    À ma femme Suzy Danielle, pour sa clairvoyance et sa patience devant mon impatience.

    À Eddy H. pour ses talents de reporter photographe.

    À Philippe D. pour sa créativité.

    Une lettre oubliée

    Les fêtes de fin d’année et leurs cortèges de rencontres imposées ou désirées ont laissé place aux bonnes résolutions et à la période des soldes. Tout Paris est en vente et les enseignes de la plus belle avenue du monde débordent de créativité pour proposer aux consommateurs les meilleures affaires aux prix les plus bas.

    Sophie trouve toujours moyen de succomber à leur charme pour être plus belle, plus sexy, plus désirable. Et Sophie est déjà tout ça. Mais pour qui ?

    Il fait froid dans la capitale en ce lundi début de semaine, les jardins près des Champs-Élysées sont recouverts d’une fine pellicule de neige tombée la veille. Toujours élégamment vêtue, Sophie porte en ce premier jour de la semaine une robe courte noire, une veste rose, des escarpins à hauts talons en cuir verni, des collants opaques de belle facture qui rendent ses jambes agréables au regard et un manteau mi-long en pure laine et cachemire foncé. En montant les marches de la station de métro, elle remonte son col et serre contre son corps un joli sac en cuir de marque connue qui contient un nécessaire de maquillage, un stylo de marque prestigieuse, une mini-tablette et un smartphone de marque non moins prestigieuse. Quelques dizaines de mètres après la sortie du métro, elle pénètre comme à son habitude dans la brasserie qui fait l’angle entre l’avenue où sont situées toutes les boutiques des grands couturiers et celle qui accueille une célèbre station de radio dite périphérique.

    Bonjour Paul !

    Les habitués de cette brasserie ont pris pour habitude d’appeler le patron par son prénom, ce qui n’est pas pour lui déplaire, surtout quand il s’agit de jolies jeunes femmes comme Sophie ou son amie Julie.

    Bonjour, Mademoiselle, vous avez passé un bon week-end ?

    Oui bien sûr, comme d’habitude.

    J’ai un café italien qui vous tend les bras.

    Va pour le café italien, un double.

    C’est vrai qu’elle avait passé un bon week-end.

    Le vendredi précédent, elle avait invité un jeune commercial à prendre un pot après le travail. Ce dernier, bourré de talents mais pressé d’y arriver, s’acheminait de par son comportement vers des expériences douloureuses. Il paraissait nécessaire à Sophie de lui indiquer le bon tempo, histoire aussi d’asseoir son autorité. Dans une banque d’affaires, la discrétion et le temps sont deux variables à manier avec précaution.

    Elle avait appelé ses parents, planifié avec eux un dîner pour la semaine prochaine, après son retour de Lyon. Sur sa lancée, elle envoya un SMS à son amie Julie (son double plus blonde) pour confirmer les occupations du prochain week-end : sport, sortie au théâtre puis dîner au restaurant.

    Samedi, après un jogging dans les jardins des Tuileries, elles se sont retrouvées vers 20h15 dans la maison de Molière pour applaudir Michel R. dans le rôle du Bourgeois Gentilhomme avec ses facéties dans la scène du grand Mamamouchi. Elles ont ensuite dîné à la brasserie attenante d’une salade composée accompagnée d’une demi-bouteille d’un pomerol 2010 puis d’une tarte au citron et d’un excellent café. Elles ont quitté la brasserie vers 23h35, ont ensuite traversé l’Arche près de la Pyramide du Louvre, celle-ci était éclairée, puis enfin la Seine. Quelques attardés marchaient lentement sur le pont et un bateau-mouche allait à son train de sénateur, éclairant les bâtiments officiels de ses projecteurs. Elles ont rapidement rejoint leur domicile respectif de la rive gauche.

    Après avoir rangé quelques affaires puis mis en charge son smartphone, Sophie s’est couchée vers 1h30 et, comme d’habitude, personne n’est venu la border mais ça… c’est une autre histoire.

    Il est 9h00. Dans la brasserie de Paul, comme tous les jours à cette heure et selon un rite bien réglé, elle ouvre sa tablette et goûte avec un certain plaisir ce nouveau café italien. Après avoir parcouru les sites traitant de finance et d’économie, elle a contrôlé son planning d’activité et de rendez-vous de ce jour. Comme elle est d’humeur joyeuse, elle sort une feuille d’un papier bleu ciel et une enveloppe assortie, l’ambiance aidant et après un coup d’œil circulaire, elle se met à écrire, de sa belle écriture, ce texte qu’elle trouve assez sympa.

    J’ai cherché dans le vent

    Lorsque revient le soir

    Tous les grands sentiments

    Qui font les belles histoires

    J’ai construit une image

    Et mixé les couleurs

    Qui dessinent des nuages

    Au milieu de mon cœur

    Et ainsi passent la vie,

    Les hivers, les étés

    Et chaque heure de la nuit

    Se sent comme invitée

    Je voudrais tout vous dire

    Mais par où commencer ?

    On évite le pire

    Quand les choses sont cachées.

    9h30 marquent la fin de la parenthèse poétique de la journée. Sophie glisse alors la feuille dans l’enveloppe sans destinataire ; elle verra bien plus tard et selon son feeling à qui seront destinés ces quelques vers. C’est un appel sur son smartphone qui va clôturer définitivement cet instant d’évasion. Le contenu de la conversation qu’elle entame avec son interlocuteur mobilise son attention. Elle se lève, range précipitamment la tablette dans sa pochette, et enfile son manteau. Elle tente de placer dans la poche extérieure de sa sacoche l’enveloppe sans destinataire mais, par inadvertance, celle-ci glisse sans faire de bruit entre les deux banquettes ; entièrement absorbée par cet appel, elle ne s’en est pas aperçue. Se dirigeant vers la sortie, elle salue d’un geste Paul qui s’empresse de lui répondre et de lui tenir la porte.

    Certes la vie de Sophie n’est pas éclatante de lumière et de bonheur partagé comme elle l’aurait aimée. Souvent elle se dit qu’elle a encore toute la vie devant elle, des parents aimants, des amis attentifs et surtout un bon job passionnant qui rythme et structure son temps. Elle est consciente de tout cela mais elle a de l’ambition et souhaite l’excellence.

    10h00 sonnent dans toutes les églises de France et de Navarre.

    Comme à son habitude depuis plusieurs années déjà, Pierre fait son entrée dans la brasserie de Paul. Ce jour-là, il porte un duffel-coat noir de belle fabrication qui dissimule un costume gris, une chemise bleu ciel et une cravate à fines rayures d’un grand couturier. Tout en saluant d’un fort bonjour les consommateurs et autres serveurs de la brasserie, il vient serrer la main de Paul, son ami depuis plusieurs années. C’est qu’ils en ont traversées des épreuves tous les deux ! Pierre avait beaucoup été à l’écoute de Paul lors du divorce de celui-ci, des soirées entières à partager. Et Paul s’est aussi rendu disponible et proche quand Pierre a vécu la perte brutale de son épouse suite à ce terrible accident ; un chauffard l’avait fauchée à la sortie d’un restaurant sur la N7, la route des vacances.

    Pierre se souvient bien de ce soir où, après sa reprise d’activité, il était venu dîner dans cette brasserie chic de la capitale. À cette occasion, Paul le patron, à l’encontre de tout protocole, était venu s’asseoir à sa table avec deux assiettes de foie gras et une bonne bouteille de sauternes, signifiant ainsi à Pierre que, de toutes les façons, la vie devait continuer et qu’il était à ses côtés dans ce drame. Pierre avait apprécié ce geste fort et leurs liens s’en étaient trouvés resserrés. Fans de rugby, l’un et l’autre ayant porté les couleurs d’un vieux club de la capitale, ils assistaient souvent à un ou deux matchs du tournoi des Six Nations.

    En vérité, Pierre n’avait pas vraiment récupéré psychologiquement du départ de celle qui avait partagé sa vie. Le diplômé de psychologie, qui savait analyser un CV, une activité, déceler un comportement pathogène ou une ambiance anxiogène, avait du mal à accepter et à vivre cette absence. Le stress post-traumatique qui se manifestait lorsqu’il ressentait quelque lassitude, avec moins d’intensité certes, assombrissait son ciel, surtout en cette période hivernale, quand l’organisme synthétise mal la vitamine D.

    Les images, le bruit, la sirène de l’ambulance, la cérémonie des obsèques puis le combat des avocats et des experts visant à fixer le montant de l’indemnisation d’une vie perdue’ faisaient maintenant partie intégrante de son univers. Un sentiment de colère et d’impuissance brisait de façon récurrente les brefs instants de sérénité, telle la mer qui vient éroder les falaises des plages de Normandie. Il se réfugiait alors dans l’écriture et se forçait à sortir pour observer le monde vivre.

    Malgré cet océan de souffrances, Pierre avait vécu quelques bonheurs comme les diplômes de ses deux enfants. Pierre Jr, l’aîné, est avocat d’affaires dans un grand cabinet international et sa fille Béatrice docteure en pharmacie dans un groupe pharmaceutique de premier plan, leader mondial dans l’élaboration de médicaments génériques. Mais il n’avait pas rencontré l’âme sœur pour recommencer ou continuer sa vie.

    Il est donc 10h00 et le consultant associé s’apprête à déguster un bon café avant d’attaquer sa journée, instant privilégié qu’il apprécie et lui donne l’envie de réaliser quelque chose de nouveau. Le planning sur sa tablette, synchronisé avec celui de son smartphone, indique que la charge de travail de ce jour comprendra trois entretiens : le premier pour un poste de responsable de fabrication dans le domaine des industries de la boisson, le suivant pour une préparation à la validation d’un diplôme de troisième cycle en commerce et marketing pour un cadre ayant plus de quinze ans d’expérience. Il fait également mention d’une rencontre en fin d’après-midi avec un chef d’entreprise, ce dernier étant préoccupé par le turnover au sein de l’équipe de ses collaborateurs commerciaux plus important qu’ailleurs.

    Ce nouveau café italien, parfait au goût de Pierre, et le soleil au rendez-vous de cette première journée de la semaine sont des facteurs euphorisants pour lui. C’est alors qu’en se penchant pour ramasser le ticket de sa consommation, il aperçoit une enveloppe bleue qui avait dû glisser entre les deux banquettes. Examinant l’enveloppe ramassée, Pierre constate qu’aucun nom ou adresse n’y figure. Sur le point de la remettre au serveur, au dernier moment, il se ravise et, avec un petit sourire d’adolescent qui attend de recevoir sa première lettre, il la glisse dans sa sacoche, se lève, enfile son manteau en déposant sur la table le montant de l’addition accompagné, comme toujours, d’un généreux pourboire. En quittant la brasserie, il adresse à Paul un clin d’œil complice et ajoute :

    Peut-être à midi, mais j’en sais trop rien.

    Avec plaisir ! lui répond Paul.

    Pour nos deux protagonistes, la journée se passera de façon diverse et variée.

    Sophie utilisera la plus grande partie de la matinée à relire, ligne par ligne, les termes du pré-contrat de fusion-acquisition que son service juridique lui aura concocté en vue de son business meeting du lendemain à Lyon. C’est dans la capitale des Gaules que devrait se signer un protocole d’accord, bien que le volet financier de l’affaire ne soit pas encore mature. Sophie sait qu’elle devra y consacrer tout son après-midi, voire une partie de sa soirée. La lettre et le joli texte poétique seront conservés dans une autre partie de sa mémoire non mobilisable à ce moment, le coup de fil à Julie ainsi que la préparation du prochain week-end subiront le même sort.

    Vers 13h00 Sophie déjeunera d’un plateau-repas copieux et diététique avec son collègue de la direction juridique dans la salle à manger réservée aux cadres du groupe. L’immense verrière offre une vue éblouissante sur la plus belle Avenue du Monde. L’été, on peut y prendre le café et esquisser une petite séance de bronzage. Elle apprécie la compagnie de son collègue, il est d’un abord agréable même si parfois un peu insistant en tentant une approche pour mieux connaître sa vie de hors des murs du groupe, mais celle-ci reste évasive et botte en touche.

    Pierre, de son côté, procédera à la relecture du CV du candidat invité ce jour. Après avoir vérifié que son interlocuteur était bien arrivé et qu’on lui avait fait déguster le café maison et les biscuits l’accompagnant, il commencera l’entretien par :

    « Je vous propose la méthode de travail suivante :

    Je vous représente le poste avec ses différents aspects, je réponds à vos questions.

    Vous me parlez de vous, de votre projet de vie, de vos compétences en matière de connaissances, expériences, savoir-être et savoir communiquer, etc.

    Je propose ensuite de passer une série de tests permettant de mieux cerner votre personnalité.

    Nous entamerons une rapide synthèse et, suite à l'interprétation de vos résultats aux tests, je vous

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