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Brésil : Les colères d'un géant: L'Âme des peuples
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Livre électronique89 pages49 minutes

Brésil : Les colères d'un géant: L'Âme des peuples

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À propos de ce livre électronique

Parce que pour connaître les peuples, il faut d'abord les comprendre

Immense pays. Immenses ressources. Immenses défis. Pour le visiteur, condamné à ne découvrir qu’une infime partie de ce territoire géant, le Brésil est une aventure en soi. Mais qui connaît les Brésiliens sait que cette immensité géographique, source d’infinis métissages, leur colle aussi à la peau comme une seconde nature. Musique, émotions, passions, football... Réussites, richesses, inégalités sociales, opportunités... Tout, sur cette terre conquise par une poignée de colons, se joue en dehors des cadres habituels. Sa miraculeuse renaissance, synonyme de développement économique et d’aspiration géopolitique, ne sera jamais linéaire.

Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. Au fil d’un récit nourri de multiples voyages à travers le pays, il nous donne à voir et à comprendre en quoi le Brésil est si différent. Et pourquoi il nous dit tant sur nous-mêmes, nos désirs et nos limites. Un voyage des rivages d’Ipanema aux profondeurs indigènes de la forêt tropicale pour mieux connaître les passions brésiliennes. Et donc mieux les comprendre.

Un grand récit suivi d’entretiens avec Isabel Lustosa (Au Brésil, la race est à la fois un problème et la solution) et Claudio Frischtak (Notre pays va devoir se réinventer).

Un voyage historique, culturel et linguistique pour mieux connaître les passions brésiliennes. Et donc mieux les comprendre.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- "(...) Belle et utile collection petit format chez Nevicata, dont chaque opuscule est dédié à un pays en particulier. Non pas un guide de voyage classique, mais, comme le dit le père de la collection, un «décodeur» des mentalités profondes et de la culture. Des journalistes, excellents connaisseurs des lieux, ont été sollicités (...). A chaque fois, un récit personnel et cultivé du pays suivi de trois entretiens avec des experts locaux. - Le Temps

- "Comment se familiariser avec "l'âme" d'un pays pour dépasser les clichés et déceler ce qu'il y a de juste dans les images, l'héritage historique, les traditions ? Une démarche d'enquête journalistique au service d'un authentique récit de voyage : le livre-compagnon idéal des guides factuels, le roman-vrai des pays et des villes que l'on s'apprête à découvrir." - Librairie Sciences Po

EXTRAIT

Le soir, Zé, un Indien Yanomani, me parla de l’énorme peixe-boi, le poisson-boeuf, qui mesure près de 3 m et pèse jusqu’à 450 kg, le plus gros poisson d’eau douce au monde, sans oublier l’anguille électrique qui peut assommer un cheval ou tuer un caïman en déchargeant sur eux ses 700 volts, ou encore le pirarucu qui, protégé par une véritable armure, est capable de résister aux morsures des piranhas, ces poissons prédateurs aux mâchoires d’acier. Il me parla aussi de l’onça, le jaguar, noble animal menacé de disparition en raison de sa fourrure, du capybara, sorte d’énorme cochon d’Inde de 50 kg (le plus gros rongeur du monde), du paresseux, qui peut tourner sa tête à 270°, ou encore du tapir qui, avec sa langue de 60 cm de long, se nourrit de termites et de fourmis qu’il avale en énormes quantités.
« Dieu est grand mais la forêt est encore plus grande » dit un proverbe local. Même s’il n’a jamais quitté la ville (85 % de la population brésilienne vit dans les villes), le Brésilien sait que la forêt est là, immense et menacée, et qu’elle occupe près de 40 % de la surface de son pays.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Infatigable romancier, Patrice Montagu-Williams nous a ramené Brésil, dans les pas du géant de ses longues années passées dans cet immense pays. Grand voyageur, ce Niçois pur jus a toujours gardé, rivée au cœur, la ville de son enfance. Il nous en ouvre les clés dans Nice, bien plus qu'une promenade.
LangueFrançais
ÉditeurNevicata
Date de sortie28 oct. 2019
ISBN9782512010524
Brésil : Les colères d'un géant: L'Âme des peuples

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    Aperçu du livre

    Brésil - Patrice Montagu-Williams

    publics.

    Les colères d’un géant

    Je contemple par la fenêtre du taxi le Christ Rédempteur¹ illuminé, gigantesque statue plantée au sommet du Corcovado, un impressionnant pic de granite qui domine Rio et la baie de Guanabara. De ses bras ouverts, il protège la ville et, malgré la violence qui gangrène les favelas, il continue, imperturbable et bienveillant, à rappeler au monde entier ce qui fait la force et le charme unique du Brésil : tolérance, joie de vivre et convivialité.

    À peine débarqué à Rio de Janeiro après quelques années d’absence, j’ai voulu retrouver le Bar Lagoa. Renouer avec les souvenirs, même récents, est, au Brésil, un défi permanent car ici, tout change et tout renaît en permanence. Le pays, entièrement tourné vers le présent, n’a pas le culte du passé comme en Europe. Mais le Bar Lagoa, immuable depuis son ouverture en 1934 sous le nom de Bar Berlim (Bar Berlin), un bar allemand qui dut changer de nom au moment de la guerre, est une exception. Posé sur la rive de la vaste lagune que bordent les quartiers chics de la zone sud de Rio, c’est une véritable institution.

    Antônio Carlos Jobim, l’un des fondateurs de la bossa-nova, y tenait table ouverte. Certes, ce dernier fréquentait à peu près tous les établissements de la ville et ce n’est pas au Bar Lagoa mais au Bar Veloso, aujourd’hui rebaptisé, que lui vint l’idée, en voyant passer régulièrement sur le trottoir une superbe fille en route pour la plage, de composer avec son complice, le poète Vinícius de Morais, la célèbre Garota de Ipanema².

    La décoration intérieure du Bar Lagoa est art déco et fait une large place au marbre de Carrare. Assis sur la véranda devant une assiette de croquettes de viande et un verre de caïpirinha, tout me revient aussitôt en mémoire. À commencer par le nom de quelques étrangers célèbres tombés amoureux du Brésil.

    Je pense à Paul Claudel, qui profita de sa mission diplomatique en 1917 et 1918 à Rio, alors capitale du pays (« la plus intéressante de ma vie » devait-il écrire plus tard), pour continuer ses explorations dans le domaine musical et théâtral avec celui qui l’avait accompagné comme secrétaire, le compositeur Darius Milhaud. Sa pièce Le Soulier de satin porte les traces de son séjour brésilien. Quant à son compère, il créera Le Bœuf sur le toit, une œuvre inspirée d’une chanson brésilienne, O Boi no telhado, laquelle donnera plus tard son nom à un célèbre cabaret parisien de la rive droite, rendez-vous préféré de Jean Cocteau et de l’intelligentsia parisienne pendant l’entre-deux-guerres.

    Je songe à Blaise Cendrars, qui fit ici plusieurs voyages et se lia d’amitié avec les poètes modernistes Oswald et Mario de Andrade, ainsi qu’avec la très belle artiste peintre Tarsila do Amaral, membre elle aussi du mouvement moderniste³. Bien plus tard, Cendrars publiera Le Brésil. Des hommes sont venus⁴, illustré par des photos de Jean Manzon, célèbre photographe français établi à Rio.

    Je n’oublie pas non plus Roger Bastide, sociologue et anthropologue, qui occupa un temps la chaire de sociologie à l’Université de São Paulo et publia Les Amériques Noires et Brésil, terre des contrastes⁵ ainsi que Le Candomblé de Bahia⁶.

    Je me souviens, bien sûr, des écrits de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et de ses fameux Tristes Tropiques⁷, mélange de souvenirs de voyage et de méditations philosophiques.

    Impossible de passer sous silence par ailleurs l’écrivain autrichien Stefan Zweig. Épuisé, revenu de tout, persuadé que les nazis allaient gagner la guerre, il se réfugia ici en 1942, avec sa femme Lotte, avant de se suicider à Petrópolis⁸, l’ancienne cité impériale, nichée dans les collines de la Serra dos Orgãos, non loin de Rio.

    Plus près de nous, enfin, saluons la mémoire de Pierre Barouh, « le Français le plus Brésilien de France » comme il se présentait, l’homme qui nous fit découvrir la bossa-nova et qui sut communiquer sa passion pour la musique brésilienne à des artistes tels que Claude Nougaro, Georges Moustaki ou Bernard Lavilliers.

    Droit au cœur

    Tous ces intellectuels, tous ces artistes, m’avaient fait partager leur passion pour cet immense territoire. Les ayant lus, les ayant écoutés, je pensais tout connaître de l’âme de ce pays. Pourtant, en arrivant ici pour la première fois, l’année de mes 24 ans, ce que je découvris n’avait rien à voir, ou presque, avec ce que décrivait leur prose ou ce que racontait leur musique. Parce qu’on n’apprend pas le Brésil en lisant des livres, en écoutant des chansons ou en jouant les touristes⁹ : on le vit.

    On le vit en prenant son cafezinho (petit café) debout dans un botequim (petit bistrot) ouvert sur la rue. On le vit en pénétrant dans l’enceinte du Maracanã¹⁰, l’un des plus grands stades de football du monde, lors du derby Fla-Flu, Flamengo-Fluminense, deux des principaux clubs de Rio.

    On le vit en assistant au carnaval, au Sambódromo ou dans les rues de Bahia. On le vit en contemplant les incroyables statues d’Aleijadinho, à Congonhas¹¹. On le vit enfin en se promenant le long des plages de Rio ou du Nordeste tout en contemplant les silhouettes somptueuses de ces filles qui vivent dans un pays où l’on ne plaisante pas avec son apparence. Car le Brésil est le quatrième marché du monde pour les cosmétiques et les produits d’hygiène, hommes et femmes confondus, et la chirurgie esthétique y est une religion. Et pour cause : la séduction est partout. « Le péché n’existe pas au sud de

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