Littoral Le retour de la mer
Le rythme de la montée des eaux est 2,5 fois plus élevé depuis les années 90.
des variations du niveau de la mer est un phénomène qui débute à l’ère industrielle et qui se traduit par l’installation, dans les ports, de marégraphes, des appareils permettant de mesurer le niveau de la mer. explique Alexa Latapy, experte en reconstruction et valorisation des séries historiques d’observation du niveau marin au Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM). Héritier du premier service hydrographique officiel au monde créé en 1720, le SHOM, aujourd’hui établissement public administratif (EPA), a pour mission de connaître et de décrire l’environnement physique marin dans ses relations avec l’atmosphère, les fonds marins et les zones littorales, d’en prévoir l’évolution et d’assurer la diffusion des informations correspondantes. détaille Alexa Latapy. En effet, ces instruments fournissent de précieuses observations sur l’évolution du phénomène au cours des siècles précédents. À partir des années 90, l’utilisation de satellites altimétriques complète les données attestées par les marégraphes. Les premiers permettent alors l’observation de l’ensemble océanique mondial, là où les mesures des seconds restent locales. ajoute Alexa Latapy. En 2019, un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) consacré aux océans et à la cryosphère atteste cette accélération. Le rythme de la montée des eaux est 2,5 fois plus élevé que pendant la période 1901-1990, pour atteindre aujourd’hui une vitesse moyenne de 3,6 mm. En cause, le réchauffement climatique d’origine anthropique, avec la dilatation des océans résultant de l’augmentation de la température de l’eau, responsable de 30 à 55 % de l’élévation du niveau de la mer, et la fonte des glaces continentales, des glaciers et des calottes polaires, qui compte pour 15 à 35 % de la hausse. À l’échelle régionale, on observe de fortes variabilités qui s’expliquent par la fluctuation de la hausse de la température des océans, les grands courants marins, mais aussi les différences de salinité des masses d’eau. Dans le rapport du GIEC, différents scénarios sont envisagés à l’horizon 2100, avec une élévation du niveau marin mondial de 29 à 59 cm dans le cas le plus favorable et de 61 cm à 1,1 m dans le cas le moins favorable. Si de fortes incertitudes pèsent sur la répartition régionale de cette hausse, tous les scénarios attestent sa poursuite à une vitesse supérieure à celle observée au XX siècle. Un processus qui affecte les littoraux en les menaçant d’érosion et de submersion…
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