Brésil
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Homme d’affaires et voyageur infatigable, auteur de romans policiers (dont la série Les enquêtes du commissaire Boris Samarcande aux Éditions Otago), Patrice Montagu-Williams vit depuis plus de cinquante ans avec le Brésil dans la peau et dans la tête. Ce Niçois pur jus a toujours gardé, rivée au cœur, la ville de son enfance. Il nous en ouvre les clés dans Nice, bien plus qu'une promenade.
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Aperçu du livre
Brésil - Patrice Montagu-Williams
Les colères d’un géant
Je contemple par la fenêtre du taxi le Christ Rédempteur¹ illuminé, gigantesque statue plantée au sommet du Corcovado, un impressionnant pic de granite qui domine Rio et la baie de Guanabara. De ses bras ouverts, il protège la ville et, malgré la violence qui gangrène les favelas, il continue, imperturbable et bienveillant, à rappeler au monde entier ce qui fait la force et le charme unique du Brésil : tolérance apparente, joie de vivre et convivialité.
À peine débarqué à Rio de Janeiro après quelques années d’absence, j’ai voulu retrouver le Bar Lagoa. Renouer avec les souvenirs, même récents, est, au Brésil, un défi permanent car ici, tout change et tout renaît en permanence. Le pays, entièrement tourné vers le présent, n’a pas le culte du passé comme en Europe. Mais le Bar Lagoa, immuable depuis son ouverture en 1934 sous le nom de Bar Berlim (Bar Berlin), un bar allemand qui dut changer de nom au moment de la guerre, est une exception. Posé sur la rive de la vaste lagune que bordent les quartiers chics de la zone sud de Rio, c’est une véritable institution.
Antônio Carlos Jobim, l’un des fondateurs de la bossa-nova, y tenait table ouverte. Certes, ce dernier fréquentait à peu près tous les établissements de la ville et ce n’est pas au Bar Lagoa mais au Bar Veloso, aujourd’hui rebaptisé, que lui vint l’idée, en voyant passer régulièrement sur le trottoir une superbe fille en route pour la plage, de composer avec son complice, le poète Vinícius de Morais, la célèbre Garota de Ipanema².
La décoration intérieure du Bar Lagoa est art déco et fait une large place au marbre de Carrare. Assis sur la véranda devant une assiette de croquettes de viande et un verre de caïpirinha, tout me revient aussitôt en mémoire. À commencer par le nom de quelques étrangers célèbres tombés amoureux du Brésil.
Je pense à Paul Claudel, qui profita de sa mission diplomatique en 1917 et 1918 à Rio, alors capitale du pays (« la plus intéressante de ma vie » devait-il écrire plus tard), pour continuer ses explorations dans le domaine musical et théâtral avec celui qui l’avait accompagné comme secrétaire, le compositeur Darius Milhaud. Sa pièce Le Soulier de satin porte les traces de son séjour brésilien. Quant à son compère, il créera Le Bœuf sur le toit, une œuvre inspirée d’une chanson brésilienne, O Boi no telhado, laquelle donnera plus tard son nom à un célèbre cabaret parisien de la rive droite, rendez-vous préféré de Jean Cocteau et de l’intelligentsia parisienne pendant l’entre-deux-guerres.
Je songe à Blaise Cendrars, qui fit ici plusieurs voyages et se lia d’amitié avec les poètes modernistes Oswald et Mario de Andrade, ainsi qu’avec la très belle artiste peintre Tarsila do Amaral, membre elle aussi du mouvement moderniste³. Bien plus tard, Cendrars publiera Le Brésil. Des hommes sont venus⁴, illustré par des photos de Jean Manzon, célèbre photographe français établi à Rio.
Je n’oublie pas non plus Roger Bastide, sociologue et anthropologue, qui occupa un temps la chaire de sociologie à l’Université de São Paulo et publia Les Amériques Noires et Brésil, terre des contrastes⁵ ainsi que Le Candomblé de Bahia⁶.
Je me souviens, bien sûr, des écrits de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss et de ses fameux Tristes Tropiques⁷, mélange de souvenirs de voyage et de méditations philosophiques.
Impossible de passer sous silence par ailleurs l’écrivain autrichien Stefan Zweig. Épuisé, revenu de tout, persuadé que les nazis allaient gagner la guerre, il se réfugia ici en 1942, avec sa femme Lotte, avant de se suicider à Petrópolis⁸, l’ancienne cité impériale, nichée dans les collines de la Serra dos Orgãos, non loin de Rio.
Plus près de nous, enfin, saluons la mémoire de Pierre Barouh, « le Français le plus Brésilien de France » comme il se présentait, l’homme qui nous fit découvrir la bossa-nova et qui sut communiquer sa passion pour la musique brésilienne à des artistes tels que Claude Nougaro, Georges Moustaki ou Bernard Lavilliers.
Droit au cœur
Tous ces intellectuels, tous ces artistes, m’avaient fait partager leur passion pour cet immense territoire. Les ayant lus, les ayant écoutés, je pensais tout connaître de l’âme de ce pays. Pourtant, en arrivant ici pour la première fois, l’année de mes 24 ans, ce que je découvris n’avait rien à voir, ou presque, avec ce que décrivait leur prose ou ce que racontait leur musique. Parce qu’on n’apprend pas le Brésil en lisant des livres, en écoutant des chansons ou en jouant les touristes⁹ : on le vit.
On le vit en prenant son cafezinho (petit café) debout dans un botequim (petit bistrot) ouvert sur la rue. On le vit en pénétrant dans l’enceinte du Maracanã¹⁰, l’un des plus grands stades de football du monde, lors du derby Fla-Flu, Flamengo-Fluminense, deux des principaux clubs de Rio. On le vit en assistant au carnaval, au Sambódromo ou dans les rues de Bahia. On le vit en contemplant les incroyables statues d’Aleijadinho, à Congonhas¹¹. On le vit enfin en se promenant le long des plages de Rio ou du Nordeste tout en contemplant les silhouettes somptueuses de ces filles qui vivent dans un pays où l’on ne plaisante pas avec son apparence. Car le Brésil est le quatrième marché du monde pour les cosmétiques et les produits d’hygiène, hommes et femmes confondus, et la chirurgie esthétique y est une religion. Et pour cause : la séduction est partout. « Le péché n’existe pas au sud de l’équateur » écrivait si bien John Updike dans son livre Brésil¹².
Le grand écrivain argentin Jorge Luis Borges traitait ses compatriotes « d’Italiens qui se prennent pour des Anglais ».
