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Quel demain pour quel Maroc ?: Réflexions sur le développement
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Quel demain pour quel Maroc ?: Réflexions sur le développement
Livre électronique234 pages2 heures

Quel demain pour quel Maroc ?: Réflexions sur le développement

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À propos de ce livre électronique

Nul ne peut nier que depuis l’indépendance à nos jours, le Maroc a réalisé des avancées majeures en matière de développement et ce sur tous les plans : économique, social et sociétal, humain, légal et législatif, durable…
Il a connu plusieurs crises ou périodes difficiles, mais il a surmonté à chaque fois ces difficultés en s’adaptant aussi bien aux contraintes internes qu’externes.
Le Maroc a également échappé à la crise du printemps arabe et a pu dépasser ce cap délicat en sauvegardant ses acquis et en s’engageant sur une nouvelle ère de libertés, de droits, d’égalité, et de démocratie.
Mais force est de constater qu’après presque une décennie et malgré la volonté de tous, le Maroc peine à trouver sa place parmi la cour des grands, son modèle de développement s’essouffle et atteint ses limites, sa croissance est timide et n’est pas inclusive.
Il serait donc opportun, vu l’urgence et l’actualité que revêt ce sujet de se pencher sur cette problématique, pour y apporter une modeste contribution, et proposer des pistes de réflexion.
Le Maroc a certes réalisé des acquis, nous en sommes fiers, et nous ne les dénigrons pas. Mais ces acquis restent insuffisants par rapport au potentiel que recèle le Maroc.
Le Maroc a été un bon élève dans beaucoup de disciplines, mais un bon élève qui peut mieux faire, qui doit mieux faire.
LangueFrançais
Date de sortie21 mars 2019
ISBN9791029009402
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    Aperçu du livre

    Quel demain pour quel Maroc ? - Salima Bennani

    979-10-290-0940-2

    Remerciements

    Je remercie ma famille pour sa patience. Elle ne comprenait pas pourquoi j’avais autant de travail, n’était toujours pas disponible, alors que j’étais sensée vivre une période de repos. Merci.

    Je remercie celui qui sans son apport, son savoir-faire et son engagement, ce livre n’aurait jamais vu le jour sous la forme actuelle.

    De la discussion jaillit la lumière ou des ténèbres jaillit la lumière.

    En ce qui me concerne du sommeil jaillit la lumière.

    Le sommeil est très souvent qualifié de réparateur, de profond, de léger, d’agité, de superficiel, de bienfaisant, de thérapeutique, de léthargique, de plomb, de paradoxal, d’hypnotique ou de soporifique.

    Je ne sais pas s’il existe un sommeil « imaginatif et créatif » ?!, mais je remercie mon sommeil.

    Avant-propos

    J’ai lu très récemment le livre de M. Yuval Noah harari, « Sapiens ».

    « Sapiens » a été pour moi une révélation.

    Non pas parce que les informations du livre sont inédites mais tout simplement parce que, pour la première fois, je lis un livre qui traite d’un sujet scientifique, mais qui est écris d’une manière ludique, simple et accessible aux communs des mortels. Mieux, on le lit avec beaucoup de plaisir et sans ennui.

    Ce livre va dans la même mouvance, il se veut un livre de vulgarisation économique, clair et compréhensible, et avec, je l’espère en tout cas, une pointe d’humour.

    Et si j’ai une recommandation à faire pour sa lecture, je conseillerais de commencer par lire la partie III avant de revenir à la partie II, et de lire la partie V avant la partie IV, je pense que cela serait plus captivant pour le lecteur.

    Mais il est tout à fait possible de respecter l’ordre des chapitres tels qu’ils figurent au niveau du livre, et qui obéit à des impératifs académiques.

    Liste des abréviations utilisées

    Introduction

    Nul ne peut nier que depuis l’indépendance à nos jours, le Maroc a réalisé des avancées majeures en matière de développement et ce sur tous les plans : économique, social et sociétal, humain, légal et législatif, durable…

    Il a connu plusieurs crises ou périodes difficiles depuis son indépendance (coups d’états des années 70, les deux chocs pétroliers, conflit du Sahara, sécheresse et crise économique des années 80, plan d’ajustement structurel du fmi et de la Banque Mondiale…), mais il a surmonté à chaque fois ces difficultés en s’adaptant aussi bien aux contraintes internes qu’externes.

    Le Maroc a également échappé à la vague déstabilisante du « printemps arabe » qu’ont connus les pays arabes en 2011. Il a pu dépasser ce cap délicat en sauvegardant ses acquis et en s’inscrivant dans une nouvelle ère de libertés, de droits, d’égalité, de justice, d’équité et de démocratie.

    Mais force est de constater que dix ans après presque le printemps arabe, et malgré la volonté de tout un chacun, le Maroc peine à trouver sa place parmi la cour des grands, son modèle de développement s’essouffle et atteint ses limites, sa croissance est timide et n’est pas inclusive.

    En effet, le taux moyen de croissance de l’économie marocaine, sur la dernière décennie 2006-2016 se situe aux alentours de 4,2 %, ne permettant pas ainsi d’enrayer le chômage endémique que connaît le Maroc qui dépasse les 10 % de la population active, et qui touche principalement les jeunes. Les écarts entre les riches et les pauvres se creusent, de même que l’écart de croissance entre les différentes régions du Maroc.

    Fort de ce constat, SM le Roi a invité l’ensemble des acteurs du monde politique, économique et académique à travailler sur une nouvelle vision d’un modèle marocain de développement qui permettrait non seulement d’atteindre des taux de croissance confortables mais également de bénéficier à l’ensemble de la population marocaine.

    Plusieurs conférences et débats ont été organisés sur le sujet, plusieurs parties prenantes ont contribué à la réflexion : universitaires, hommes politiques, penseurs, économistes, hauts responsables… L’objectif étant de tracer le cadre de ce nouveau modèle de développement tant espéré.

    Mais dans ce processus de réflexion et d’analyse entamé par les uns et les autres, il me semble que l’on a omis très souvent de poser la vraie problématique. Il ne s’agit pas d’élaborer un nouveau modèle de développement, mais de déterminer les moyens nécessaires et les ressources indispensables pour arriver à réaliser un développement humain pour l’ensemble des marocains, qui permettra de repositionner le Maroc dans la cour des pays émergents, ou pourquoi pas des nouveaux pays développés.

    Un nouveau modèle de développement n’est donc qu’un moyen parmi d’autres d’y arriver et non pas une fin en soi !

    Bien évidemment élaborer un modèle de développement présuppose que les problématiques ont bien été identifiées et analysées.

    À dessein, je n’ai pas abordé le volet politique comme levier de développement humain. N’étant d’aucune formation politique, je souhaiterais rester neutre par rapport à ce sujet. J’estime que nos partis politiques sont assez outillés pour défendre leurs bilans et batailler pour inscrire leurs contributions passées, présentes et futures dans le processus de développement de notre pays.

    Le Maroc a certes réalisé des acquis, nous en sommes fiers, et nous ne les dénigrons pas. Mais ces acquis restent insuffisants aussi bien par rapport au potentiel que recèle le Maroc, que par rapport au rythme de développement d’autres pays qui sont passés par des expériences et des vécus similaires, et qui, il y a cinq décennies à peine étaient considérés comme des pays pauvres, voire très pauvres, et sous-développés.

    Le Maroc a été un bon élève dans beaucoup de disciplines, mais un bon élève qui peut mieux faire, qui doit mieux faire.

    Première partie :

    Les théories du développement

    Introduction

    Il est important avant de se pencher sur le cas du Maroc, de définir primo le concept « développement » et notamment en sciences économiques, et secundo de suivre l’évolution de la signification de ce concept à travers les différentes périodes qui ont suivi l’accord de Bretton Wood, et également avec l’évolution qu’ont connues les sociétés post-modernes après la seconde guerre mondiale.

    Qu’est-ce que le développement ?

    Historiquement, et dans le champ économique, le mot « développement » était lié au mot « économique » et « croissance », mais les économistes se sont très vite rendus compte que le seul développement économique se saurait être un indicateur fiable et pertinent pour mesurer le niveau de développement d’un pays.

    L’unesco dans sa déclaration de Mexico affirme que : « La croissance a été conçue en termes quantitatifs, sans que soit prise en compte la dimension qualitative, ç’est-à-dire la satisfaction des aspirations spirituelles et culturelles de l’être humain. Le développement authentique a pour but le bien-être et la satisfaction constante de tous et de chacun. Il est indispensable d’humaniser le développement, qui doit avoir pour finalité ultime la personne considérée dans sa dignité individuelle et sa responsabilité sociale. Le développement suppose que chaque individu et chaque peuple aient la possibilité de s’informer, d’apprendre et de communiquer leur expérience. »

    La réalité a montré donc que la notion de développement est beaucoup plus complexe et ne saurait être liée au seul volet économique.

    Étymologie du mot « développement »

    Le mot « développement » provient du verbe « développer » ou dans l’ancien français du verbe « desvelopper ».

    Au sens propre : il est synonyme de déployer une chose enveloppée ou pliée, ou dégager une chose de ce qui l’enveloppe, ou de dérouler une pièce d’étoffe.

    Au sens figuré : il signifie toute action qui fait qu’un être ou un chose se forme ou se transforme tant au sens physique qu’au sens moral. C’est l’action de faire croître, de progresser, de donner de l’ampleur, de se complexifier au cours du temps.

    Et de ce fait, le mot « développement » est utilisé dans différents domaines de la connaissance humaine : en architecture, en géométrie, en algèbre, en escrime, en médecine, en peinture et sculpture, en biologie, en sciences sociales…

    En sciences économiques : le terme « développement » est utilisé pour désigner les évolutions positives dans les changements structurels d’une zone géographique ou d’une population. De tels changements engendrent l’enrichissement de la population et l’amélioration de ses conditions de vie.

    En sciences économiques, les théories de développement ne font leur apparition que vers le milieu des années 40. Naît alors une branche à part entière de l’économie, à savoir l’économie de développement.

    Théorie de la modernisation ou théorie du rattrapage

    Jusqu’à la fin des années 50, le développement économique et la croissance économique sont des concepts étroitement liés. Les économistes de l’époque, dont Arthur Lewis et Walt Whitman Rostow sont les dignes représentants, estiment que le développement est le passage progressif et contrôlé d’une société traditionnelle à une société moderne.

    Selon Rostow, le développement est un processus historique linéaire qui passe par cinq phases :

    – Phase 1 : phase durant laquelle l’économie est dominée par le secteur primaire, les techniques de production sont rudimentaires, la productivité est faible ;

    – Phase 2 : est une phase de transition où se développent une épargne et des investissements qui permettront l’augmentation de la productivité et la naissance d’une industrie ;

    – Phase 3 : est une phase de décollage grâce à la hausse du taux d’investissement, à l’institutionnalisation de l’appareil politique et à la création d’une ou de plusieurs industries de transformation ;

    – Phase 4 : est une phase de maturité au cours de laquelle les effets du décollage se prolongent, et les techniques modernes sont appliquées à l’ensemble des ressources ;

    – Phase 5 : c’est la phase de la société de consommation de masse où l’essentiel des besoins des populations sont satisfaits, l’industrie a atteint le niveau de maturité et le secteur des services se développe rapidement. À ce stade, la richesse peut être utilisée pour mettre en place l’État providence (nous verrons ci-après les effets néfastes de cette politique) ou financer l’expansion rapide de la consommation à grande échelle (via les subventions par exemple).

    Le développement signifiait donc obligatoirement la réalisation d’une croissance économique sur une longue période. On partait du principe que toute croissance créerait systématiquement une amélioration du bien-être de la population et une diminution de la pauvreté.

    Les économistes des années 50, ont estimé donc que le facteur essentiel du sous-développement est une insuffisance de capitaux à investir qui ne permettait pas l’industrialisation des pays sous-développés. L’industrialisation étant considérée comme la clef de voûte qui avait permis par le passé, le progrès économique et social des pays nord-américains et européens. C’était donc le modèle à retenir pour faire accéder au développement les pays du tiers-monde.

    Les économistes des années 50 se sont donc attelés à organiser l’aide étrangère pour ces pays via la création de nombreuses agences de développement, afin de compenser les déficits en capitaux et en épargne des pays sous-développés. S’en est suivi alors une longue période de paternalisme et de dirigisme des pays sous-développés par les pays occidentaux.

    Les pays sous-développés bien qu’étant devenus indépendants sur le plan politique, restaient fortement dépendants sur le plan économique de leurs colonisateurs. Le sous-développement est alors perçu comme un prolongement de l’état néocolonial.

    Les plans d’ajustements structurels (pas) du fmi visant à réduire les déficits budgétaires, à atteindre les équilibres macro-économiques,

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