Faux-semblants à La Nouvelle-Orléans
Sur un coin de trottoir du Vieux Carré français de La Nouvelle-Orléans, elle chantait un standard de Billie Holiday, une complainte de blues sur les désillusions de la vie intitulée God Bless the Child. Elle s’appelait Alicia Renee, alias « Blue Eyes ». Comment je le sais ? Parce qu’elle avait posé un grand panneau à côté de l’enceinte portable qui diffusait l’accompagnement instrumental du morceau. Sur le panneau, en plus de son vrai nom et de son nom de scène, figuraient des informations sur la façon de lui témoigner votre gratitude via les services de paiement mobiles PayPal, Venmo ou Cash App. Elle avait aussi à ses pieds une corbeille dans laquelle les passants pouvaient faire un don pour soutenir sa cause musicale.
Après être resté une bonne dizaine de minutes à l’écouter, je déposai un billet de 10 dollars dans la corbeille.
« Merci, m’sieur !
– Merci à vous. C’est une des meilleures reprises de God Bless the Child que j’aie jamais entendues. »
La conversation était lancée. J’appris que « Blue Eyes » s’était produite au festival de jazz de Montreux, au Jazz Café de Londres, et qu’elle chantait régulièrement dans plusieurs clubs de la ville. Sur ce, un homme qui transportait une housse de saxophone la salua au passage :
« Hé, Blue !
lui répondit-elle avant de se tourner de nouveau vers [au croisement de Royal et de St Peter]
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