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Anne Hidalgo, la reine du désastre

Une bérézina socialiste. En politique, les saisons passent mais ne se ressemblent pas. Il y a un an, électrisée par sa réélection confortable à la mairie de Paris, Anne Hidalgo s’imaginait un destin présidentiel. Mais ses premiers mois de campagne ont rapidement pris des allures de retraite de Russie. A fond de cale dans les sondages – elle navigue entre 3 et 6 % dans les intentions de vote –, la candidate socialiste appelle désormais à l’organisation d’une primaire de la gauche. Un grand flop, pour l’heure. Balayée sur la scène nationale, Anne Hidalgo est également sur le gril dans son fief parisien. Sentant l’odeur du sang, l’opposition de droite en profite pour tirer à boulets rouges sur la gestion de la ville : endettement explosif, projets faramineux et dispendieux, climat social délétère… Jusqu’à demander une mise sous tutelle de la cité. Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons donc épluché les comptes de la capitale, décortiqué les subtilités de la fiscalité locale, soulevé le capot des négociations sur le temps de travail des agents. Finances, ressources humaines, investissements, subventions… Plongée dans le vrai bilan de la gestion Hidalgo.

LE TOUR DE PASSE-PASSE BUDGÉTAIRE DES LOYERS CAPITALISÉS

C’est un courrier de deux pages adressé à Anne Hidalgo et signé par deux ministres, Olivier Dussopt, responsable des deniers publics, et Jacqueline Gourault, en charge des collectivités locales. Deux longues pa ges dans lesquelles les ministres de la République somment la maire de Paris de rentrer dans le rang. Les mots sont durs, l’avertissement sans appel. Sous les dorures de l’hôtel de ville, la missive reçue ce 25 novembre a fait l’effet d’une bombe. Il s’agit tout simplement de mettre fin à un jeu d’écritures qui a ripoliné les comptes financiers de la ville depuis des années. La comptabilité publique a ses secrets que le quidam ignore. Là, le secret a un nom : les loyers capitalisés. « C’est une lettre politique scandaleuse, indécente de la part du gouvernement. Nous sommes parfaitement dans la légalité. D’ailleurs, Bercy a validé cette pratique pendant des années », s’emporte Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la ville, quand nous l’interrogeons sur les dessous de l’affaire.

Pour comprendre ce pataquès comptable, il faut remonter en 2015. Autre temps, autre ministre des Comptes

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