Phénomène naturel spectaculaire : la vague scélérate
Par David Del Regno
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À propos de ce livre électronique
La plate-forme pétrolière Draupner, dans la mer du Nord, est percutée de plein fouet par une vague géante de près de 27 mètres de hauteur. Personne, à bord, n’avait encore jamais vu cela... même si tout le monde en avait entendu parler. Cette vague, qualifiée de « monstrueuse », est baptisée la « vague Draupner » ou « vague du Nouvel An ». Grâce à elle, les vagues géantes qui appartiennent au folklore maritime depuis des siècles sortent enfin de la légende et sont reconnues comme phénomène marin spectaculaire à part entière par la communauté scientifique. Car nombreux sont les témoignages de loups de mer qui relatent avec effroi comment leurs bateaux ont été mis à mal par de véritables murs d’eau.
En 1554, le São Bento rencontre une vague géante au large du cap de Bonne-Espérance : il ne résistera pas et sera retrouvé échoué sur la côte africaine. En 1828, l’Astrolabe est accidenté par une lame surgie de nulle part. Lorsque le capitaine Dumont d’Urville consigne les faits, il devient la risée des scientifiques, pour qui cette vague ne peut théoriquement pas exister : dans le cas contraire, ce serait une aberration. Et les récits vont s’accumuler au fil des années, alimentant ainsi l’imaginaire maritime, jusqu’à ce fameux 1er janvier 1995 : la vague est bien réelle, et elle est scélérate.
À PROPOS DE L'AUTEUR
David Del Regno est né à Bordeaux en 1975 et a grandi à Pau.
Après une carrière de météorologue au service de l’armée de l’air, il étudie l’astrophysique dont il est diplômé aujourd’hui, discipline à laquelle il se consacre.
En savoir plus sur David Del Regno
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Aperçu du livre
Phénomène naturel spectaculaire - David Del Regno
Une vague monstrueuse
« imaginée »
Les premiers événements
es rencontres entre les bateaux et les vagues monstrueuses remontent probablement aux premiers temps de la navigation, mais cela fait seulement deux siècles que des événements marquants sont répertoriés. Il faut aussi penser que le nombre croissant de navires a favorisé la probabilité de ce type de manifestation.
C’est en 1828 que l’explorateur français Jules Dumont d’Urville (1790-1842) qualifie des vagues comme monstrueuses près des côtes de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvelle-Guinée alors qu’il voguait sur l’Astrolabe. Il n’est pas vraiment pris au sérieux malgré sa longue expérience de marin.
Beaucoup plus tard, en 1909, le SS Waratah, un paquebot britannique chargé d’effectuer des liaisons entre l’Europe et l’Australie, disparaît en plein océan Indien alors qu’il quittait le port de Durban (Afrique du Sud). Son épave ne fut jamais retrouvée.
En 1914, l’explorateur irlandais Ernest Shackleton (1874-1922) organise l’expédition britannique Endurance, ayant pour but la première traversée de l’Antarctique. Voici son annonce de recrutement :
« Recherche hommes pour voyage périlleux. Bas salaire. Froid glacial. Longs mois de totale obscurité. Danger permanent. Retour non garanti. Honneur et reconnaissance en cas de succès. »
Durant l’hiver 1915, le navire Endurance se retrouve pris dans les glaces, et l’équipage est contraint de l’abandonner pour assurer leur survie. Ils partent ainsi dans leur canot de sauvetage pour l’île de l’Éléphant en avril 1916. Cette île étant inhospitalière, ils envisagent de rejoindre la Géorgie du Sud. Cette épopée reste la dernière en date la plus marquante de l’histoire de la navigation. Ils effectuent alors 1 500 kilomètres à bord du James Caird, canot de 7 mètres de long, dans le redouté passage du Drake, situé entre les cinquantièmes hurlants et les soixantièmes mugissants¹. C’est lors de ce périple que Sir Shackleton décrit ceci :
« À minuit, j’étais au gouvernail. Soudain, vers le sud, m’apparut une ligne claire dans le ciel. J’en prévins les autres ; puis, après un instant, je compris que la clarté en question n’était pas un reflet dans les nuages, mais la crête blanche d’une énorme vague ! Après vingt-six ans de navigation, je connaissais l’océan dans toutes ses humeurs, mais jamais je n’avais rencontré sur ma route une vague aussi gigantesque. C’était un puissant soulèvement qui n’avait rien de commun avec les hautes lames coiffées de blanc, nos ennemies inlassables. »
Le 7 février 1933, une première mesure crédible de vague géante est effectuée. L’équipage de l’USS Ramapo relève, par triangulation, une vague de 34,16 m (crête à creux) alors qu’il sort à peine de sept jours de tempête dans les environs des Philippines. Le navire doit son salut à ses dimensions relativement courtes (146 m contre les 250 m atteints par de nombreux navires aujourd’hui) au vu de la longueur d’onde de la vague, estimée alors à 342 m (longueur entre deux crêtes). De ce fait, le navire ne fut pas cassé sur la crête de la vague. Cela signifie aussi que cette vague n’était pas abrupte, mais plutôt en pente douce.
En 1942, le paquebot britannique le Queen Mary, transportant 15 000 soldats, évite de peu de chavirer alors qu’il rencontre des vagues exceptionnellement hautes et cambrées tandis qu’il approche des côtes européennes.
En 1943, le Queen Elisabeth, un autre paquebot britannique, résiste à deux vagues géantes successives au large du Groenland. Cependant, les vitres de la passerelle située à 27 mètres de hauteur au-dessus de la ligne de flottaison sont entièrement brisées, et le pont avant enfoncé de 15 centimètres.
En 1959, le pont d’envol du porte-avions américain USS Valley Forge est sévèrement endommagé par une vague exceptionnelle au large de la Caroline du Nord.
En 1971, deux événements marquants sont recensés, celui de l’Atlas Pride,
