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Haro vicieuses torpilles: Essais politiques
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Livre électronique488 pages7 heures

Haro vicieuses torpilles: Essais politiques

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À propos de ce livre électronique

Les pages de ce livre reprennent avec originalité les trois essais déjà publiés par Richard Ossoma-Lesmois en éclairant et en enrichissant leurs thématiques.

Une réelle originalité dans l’angle de traitement des situations du quotidien. Des pages reprenant les trois essais déjà publiés par Richard Ossoma-Lesmois. Dans cette version, les thématiques sont expliquées, voire enrichies. Des fontaines d’où coulent de nouvelles ressources d’engagement politique, d’initiatives à mener à la promotion de l’ancrage du Congo-Brazzaville dans la démocratie, la recherche de progrès économique et social.
Sans prétention professorale, Richard Ossoma-Lesmois raconte un vécu politique intrigant tout aussi redondant. Un récit aidant à comprendre la stagnation d’un pays, le Congo-Brazzaville. En même temps qu’il s’ouvre à d’autres manières de s’accomplir par la défense des causes nobles, préserve de croiser constamment le fer dans l’arène politique nationale ; révèle les raisons d’espérer.
Inspirateur des matrices aux projets, le récit stigmatise les déficits de culture, sources des conflits, menaces d’implosion sociale. Par une romance du mystère politique et la volupté intellectuelle de Richard Ossoma-Lesmois à raconter.

Ces essais, dont le style se réserve de donner des leçons, racontent un vécu politique intrigant qui permet de mieux comprendre en quelques pages les raisons de la stagnation qui règne au Congo-Brazzaville.

EXTRAIT

Jamais un projet de constitution n’a suscité au Congo-Brazzaville autant de passions, éveillé les batailles d’idées, figé des convictions politiques, cristallisé des haines, entraîné des controverses. Des frustrations aussi. Entre les conservateurs, confortés dans le mode d’exercice du pouvoir dessiné durant les 14 années des deux mandats présidentiels qui s’achèvent ; et les réformateurs, projetant un nouveau format d’expression du pouvoir par une nouvelle charte des organes de l’État. Fusionnant anciens modèles et formes existant d’organisation des institutions. D’incertitudes ayant perduré plusieurs années. Des craintes à l’origine des tensions politiques et claniques au sein de la société congolaise. Des peurs ouvrant au spectre des guerres civiles à l’intérieur de certaines parties du territoire national. Entraînant un climat économique morose. Le département du Pool, la capitale Brazzaville, des tentatives des regroupements régionaux. Les autorités militaires, d’habitude la grande muette, cherchent désespérément des positionnements aux tendances politiques dominantes ou perçantes. Elles se partagent entre loyauté, source première de leur mission et pièce de puzzle de la nouvelle république à venir par le jeu d’alternances politiques. Des clubs de réflexion tablent sur l’opportunité de la révision constitutionnelle. Des concertations politiques pour tracer une feuille de route aboutissant à la consultation populaire. Pourtant, il n’y a pas des risques d’implosion au Congo-Brazzaville. Des conversations de bureaux, des rencontres de coins de rue. Des bruits des marchés, des rumeurs dans les buvettes empoisonnent le moral de nombreuses gens. La majorité des Congolais redoutent les querelles de clochers et les travers des débats de caniveaux. Qui suivre ? Entre la projection de l’exécutif et la résistance farouche de l’opposition. En tout cas, les Congolais croient à la capacité de leur État à trouver des sentiers battus pour leur offrir un nouvel horizon.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Juriste de formation, Richard Ossoma-Lesmois est diplômé de l’université de Brazzaville. Sa passion pour les belles lettres illustre l’incroyable éclectisme de l’agent de maîtrise qui signe également d’ouvrages de roman, de théâtre.
LangueFrançais
Date de sortie27 mai 2019
ISBN9782378779177
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    Aperçu du livre

    Haro vicieuses torpilles - Richard Ossoma-Lesmois

    Préface

    Une originalité dans l’angle de traitement des situations du quotidien. Trois fontaines d’où coulent des nouvelles ressources d’engagement politique, d’initiatives à mener à la promotion de l’ancrage du Congo-Brazzaville dans la démocratie et la recherche de progrès économique et social. Une reprise des textes intégraux des livres déjà publiés. Des points communs. Notamment, leur contexte centré sur l’agitation de la sphère politique congolaise. Une sphère dénuée de doctrine politique réelle drainant les populations vers leur accomplissement. Qu’il s’agisse des courants des prestidigitations, des quêtes des libertés et de droits ou des programmes de transformation profonde du pays. La présentation des chantiers de développement disparates qui ne forment pas un bloc de notation rentrant dans les éléments d’appréciation des niveaux de réussites économiques, sociales du pays par rapport aux avancées humaines.

    Des pages dont le style se réserve de donner des leçons. Des pages résolument modernes qui ne tombent pas dans le piège de la facilité linguistique : l’écho des désolations, le choc des non, les réquisitoires à fins des déchéances politiques dues aux carences des responsabilités exercées. Simplement, le récit intelligent d’un vécu politique intriguant. Un vécu redondant, condamnant le pays à la stagnation, freinant les élans d’émergence économique et sociale. À travers une expression adaptée, accessible à tous, propre à comprendre le caractère rébarbatif de l’esprit des constitutions congolaises. Des actions d’utilité publique menées par la première dame du Congo-Brazzaville ainsi que la mise en scène du train de vie poltron de la haute société congolaise paradoxalement appréciée des populations. L’informatisation des fichiers de la fonction publique introduite par un ministre à la tâche. Un ministre qui, maîtrisant ses dossiers, apprivoise le processus décisionnel avec entrain et conviction. Afin de mener une réforme utile au pays. Quitte à casser les codes de bienveillance, à rompre avec les certitudes du conformisme politique.

    Trois Essais qui s’ouvrent à d’autres manières de s’accomplir par la défense des causes nobles que de croiser constamment le fer dans l’arène politique nationale. Une corrida où les mêmes fauves livrent les mêmes combats. À savoir, la détestation d’une caste dirigeante à l’esprit de clocher, la personnalisation du débat et du projet politiques. L’hypnotisation des foules en quête des dirigeants porteurs d’idées novatrices, des luttes pour l’accomplissement individuel et collectif, une préférence exacerbée des sociétés africaines contemporaines.

    Trois Essais répartis en trois parties. Chacune complétant l’autre. Chacune avec sa singularité. La première partie renverse la tendance des constituants congolais à créer, à chaque législature, des nouvelles formes d’organisation institutionnelle. Elle valorise la sauvegarde d’institutions qui marchent. Facteur de stabilité, de confiance des populations, d’acteurs de la vie économique et associative. Des composantes de la société qui œuvrent sans relâche aux soulagements des populations. En soulignant qu’il n’y a pas de meilleure constitution, en dehors de la démocratie elle-même. De même qu’il n’y a pas de meilleur régime d’exercice du pouvoir à part le pluralisme d’approches. Il convient de maintenir un cadre institutionnel stable, quitte à l’amender suivant les mutations profondes enregistrées dans la société Renoncer à la doctrine de tout remettre en cause par pure systématisme. Ou recourir aux solutions du passé qui n’élèvent pas le pays.

    La deuxième partie révulse le manque d’informations sur les bonnes actions entreprises par la première dame du Congo-Brazzaville, depuis plus de trois décennies, aux bénéfices des populations. Une reconnaissance de ses activités dues à son rang. Une présentation de sa personnalité empathique, ses engagements aux côtés des femmes d’Afrique et du Congo. Ses combats visant à autonomiser les Congolaises, les entraîner à bord du train de l’émergence économique et du progrès social dans un contexte de paix généralisée. Hormis le rôle de représentation des Congolais aux fastes de la République au niveau national qu’à l’étranger, les activités de l’épouse du chef de l’État en matière de défenses des causes du sida, de la drépanocytose, de l’éducation primaire et secondaire ainsi que l’accroissement des droits des femmes au Congo colorent les pages du récit épique national. Des chapitres exposant une femme à la recherche d’un sens à sa vie. Par rapport à sa place de première dame. Des frustrations éprouvées face aux intrigues du pouvoir, aux mystères du palais, au spectre d’alternances politiques à venir, à l’expression parfois violente d’une partie de la jeunesse congolaise de l’étranger. Les colles de la maladie qui l’augmentent et la renforcent dans sa quête d’humanité. Sa passion pour la vie s’illustrant par maintes occasions au cours desquelles la première dame du Congo rayonne la joie autour d’elle. Ses combats pour les causes de santé exposent une femme d’importance, tendant la main aux personnes malades auxquelles une société de plus en plus exclusive leur tourne le dos.

    La troisième partie relaie l’action de modernisation des administrations publiques congolaises. Une recherche difficile d’un référentiel de base, propice à toute politique utile de gestion du personnel public. Les premières informatisations du fichier central de la fonction publique et des fichiers secondaires en vue de leur alignement sur le fichier des soldes. Une réforme décisive, menée par un jeune ministre. Un résultat qui récompense le ministre porteur de la réforme de la poursuite de son aventure gouvernementale. Un ministre de la fonction publique à la tâche. À l’instar de ses collègues du gouvernement portant chacun un dossier important visant à transformer le pays. Ces hommes et ses femmes choisis par le président dans sa vision de conduire le Congo-Brazzaville à l’émergence d’ici deux mille vingt-cinq. Un ministre dont le courage et la détermination politiques emportent l’adhésion des citoyens. Ces derniers s’enthousiasment et se laissent drainer vers les aires de modernité à travers l’exploration de la vie publique proposée. Des lignes qui figent la pression subie par un serviteur de l’État, les missions effectuées au profit de l’intérêt du plus grand nombre des citoyens. Mais aussi, un récit qui révèle des tentations d’acteurs politiques habitués à pavaner au milieu des ors de la République, s’élancent à leur tour dans la recherche du saint Graal, le pouvoir suprême. Faute d’idées novatrices en termes de nouveaux domaines d’épanouissement individuel et collectif à vendre aux citoyens : les causes de l’économie solidaire. La santé et la recherche. La protection de l’enfance et l’enfance délinquante. Les combats féministes et la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes. L’environnement et la bataille du numérique. Ces deux derniers aspects constituant à la fois des sources d’emplois et des vecteurs de richesses.

    Des pages matrices idéologiques des projets, cataplasmes des déficits de culture à travers une romance du mystère politique et la volupté intellectuelle à raconter. Des pages renseignées, éloignées de la vulgarisation populaire, traductrices d’une passion.

    Première partie

    Attrape et farce de monarque Congo

    Une maîtrise indéniable du sujet. Une volonté de rendre le langage juridique accessible à tous. Sans le dénaturer. Sans prétention d’enseigner. Sans se transformer en critique acerbe des ratés des changements de constitutions survenus au Congo-Brazzaville depuis la première constitution du 2 mars 1961, consacrant la nouvelle République du Congo suite à l’accession du jeune État à la souveraineté internationale. Jusqu’à la constitution du 25 octobre 2015, poursuivant l’ancrage du Congo-Brazzaville à la démocratie et au pluralisme d’approches. Une République qui trébuche. Puis, elle se relève, remonte peu à peu les marches de l’escalier menant à un univers où se déploient des libertés, se conquièrent des richesses. En vue d’un bien-être général des populations. L’État se reconstruit et s’affirme à nouveau sur l’ensemble du pays. Résultats des péripéties du récit constitutionnel congolais. Avec comme objectif, bannir la doctrine des recettes du passé. Ne plus recourir aux remèdes qui ne restaurent pas la stabilité du pays. Rompre avec la doctrine de changements pittoresques de constitutions à l’origine des incompréhensions. À la place, se forger au respect de la loi et des institutions déjà mises en place. Explorer leur fonctionnement. Préconiser des modifications conjoncturelles des missions dévolues à chacune des instances dirigeantes aux fins de les rendre plus efficaces. Cerner la solidité des valeurs qu’implique la démocratie. S’habituer aux exigences d’un État dans la préservation des acquis démocratiques, la marche vers le progrès économique et social. En somme, un chapitre lanceur d’alertes.

    Le chapitre met en évidence, l’imagination sans limites des constituants congolais à apporter continuellement des nouvelles touches aux lois existantes. Quinquennat après quinquennat, septennat après septennat. La résurgence du conflit classique et sans concessions entre l’exécutif et l’opposition à propos du projet de révision constitutionnelle. D’autres personnalités congolaises d’importance s’engouffrent dans la brèche. Elles jouent leurs propres partitions quant au maintien de la constitution du 20 janvier 2002. Y compris d’acteurs politiques qui ne boxent pas aux catégories identiques. Le gouvernement voit tout blanc son projet de changement de constitution à la veille d’élections générales. L’opposition perçoit tout noir l’initiative gouvernementale. La consultation populaire proposée par l’exécutif tourne au pugilat. La nouvelle constitution est proclamée le 25 octobre 2015. Des nouvelles instances apparaissent. Des nouvelles libertés publiques également. Le jeu de partages des compétences générales à l’intérieur des instances dirigeantes du pays. L’avènement d’une nouvelle République. Un ruissellement semblable aux cubes lancés par les précédentes constitutions. Au lieu de maintenir un cadre institutionnel stable. Un listel propice à la cohésion nationale dans un contexte de paix généralisée. Une charpente d’instances du pays qui donne confiance aux citoyens, aux acteurs économiques qui investissent massivement. Aux organisations non gouvernementales qui interviennent régulièrement au soutien des populations. Aux femmes et aux hommes épris de vivre dans un environnement sociétal fiable, tranquillisé. Où les droits, les devoirs des uns et des autres sont garantis. Où les énergies libérées convergent à l’émergence économique et sociale du pays.

    Le récit caresse la tête fragile de la République. Il retrace les parcours empruntés pendant des décennies à la recherche d’une République des progrès. Une nouvelle République. La chimère qui guide. La prestidigitation qui donne des raisons de croire à un avenir collectif meilleur. Une véritable mise à disposition des matrices idéologiques différentes des tendances à tout remettre en question par pure systématisme. Enfin, un contenu jetant plus loin les dés de la constitution au gain d’une société stable et policée. Une nation connaisseuse des valeurs fondamentales de l’épanouissement individuel et collectif. Une société assise sur les caractères de l’humain. Une République fraternelle.

    I

    Grésillements d’une nouvelle république

    Jamais un projet de constitution n’a suscité au Congo-Brazzaville autant de passions, éveillé les batailles d’idées, figé des convictions politiques, cristallisé des haines, entraîné des controverses. Des frustrations aussi. Entre les conservateurs, confortés dans le mode d’exercice du pouvoir dessiné durant les 14 années des deux mandats présidentiels qui s’achèvent ; et les réformateurs, projetant un nouveau format d’expression du pouvoir par une nouvelle charte des organes de l’État. Fusionnant anciens modèles et formes existant d’organisation des institutions. D’incertitudes ayant perduré plusieurs années. Des craintes à l’origine des tensions politiques et claniques au sein de la société congolaise. Des peurs ouvrant au spectre des guerres civiles à l’intérieur de certaines parties du territoire national. Entraînant un climat économique morose. Le département du Pool, la capitale Brazzaville, des tentatives des regroupements régionaux. Les autorités militaires, d’habitude la grande muette, cherchent désespérément des positionnements aux tendances politiques dominantes ou perçantes. Elles se partagent entre loyauté, source première de leur mission et pièce de puzzle de la nouvelle république à venir par le jeu d’alternances politiques. Des clubs de réflexion tablent sur l’opportunité de la révision constitutionnelle. Des concertations politiques pour tracer une feuille de route aboutissant à la consultation populaire. Pourtant, il n’y a pas des risques d’implosion au Congo-Brazzaville. Des conversations de bureaux, des rencontres de coins de rue. Des bruits des marchés, des rumeurs dans les buvettes empoisonnent le moral de nombreuses gens. La majorité des Congolais redoutent les querelles de clochers et les travers des débats de caniveaux. Qui suivre ? Entre la projection de l’exécutif et la résistance farouche de l’opposition. En tout cas, les Congolais croient à la capacité de leur État à trouver des sentiers battus pour leur offrir un nouvel horizon. Une perspective qui tourne le dos aux affrontements claniques, partisans, à la guerre civile. Il n’existe qu’une hystérie : un retour en arrière sur les chemins de l’affrontement. Entre les conservateurs, fatigués d’écrire encore et encore la charte institutionnelle du pays, et les réformateurs, criant à l’adaptation des institutions aux mutations de la société congolaise. Le conflit entre le gouvernement et l’opposition, d’ordinaire classique, se corse. Le gouvernement met en route la cavalerie du changement. L’opposition canal historique de la tendance radicale lance son écurie. Ses chevaux en tête de course en vue du succès à la prochaine présidentielle. Comme si d’expériences des guerres civiles successives passées ne suffisent pas envisager une paix durable à l’ensemble du pays. Parce que le mandat de l’exécutif arrive à terme dans moins de deux ans. La fin du deuxième septennat du président en exercice. Ouvrant la voie à une année électorale. L’année de tous les dangers. À l’approche de cette échéance cruciale pour le pays, les Congolais s’agacent déjà. Ils redoutent des contestations qui vont suivre l’élection présidentielle. Quand certains crient à la victoire, exigeant simplement le respect des résultats issus des urnes, d’autres dénoncent la mascarade. Réclamant l’annulation générale, un recommencement de toutes les séquences électorales. Augmentant la pression sur les forces de l’ordre et l’armée. Mais aussi des raideurs chez les populations. Des élections générales cruciales pour désigner le nouveau président de la République du Congo approchent. Il faut donc se dépêcher. D’acteurs politiques, des personnalités du monde des affaires, des gens de la société civile se bousculent. Y compris d’acteurs qui ne boxent pas dans la même catégorie. Tous, veulent donner un feu d’artifice à l’élection présidentielle. Il faut sortir du lot et triompher à la tête du pays. Des personnalités politiques d’expérience activent le sprint final. En direction du saint Graal : l’élection présidentielle. C’est le moment ou jamais. Le combat ultime. Des candidats naturels s’affirment dans l’arène politique nationale. Des candidats non déclarés affinent leurs statures de présidentiables. Afin d’occuper une place à l’intérieur du paysage politique national. À noter qu’à l’orée d’échéances électorales capitales, des candidatures pullulent au Congo-Brazzaville. Sans construction idéologique intéressante. Sans schéma d’avenir pour un nouveau Congo. Ni en matière économique, ni sur les sujets de société, ni sur les plans sous régional, régional, international. Seul compte, la question de l’institution présidence de la République.

    — Moi, président de la République, …

    — Oui, mais pour faire quoi de différent ? Puisqu’on sait comment ça marche après.

    — Pas grand-chose. Si ce n’est le retour à la déprime des déficits publics. La plongée dans la crise économique quinquennat après quinquennat, septennat après septennat.

    — Un carburant pour l’opposition canal historique de souffler constamment sur les braises des rivalités ethniques à l’intérieur du pays afin d’émerger en pointe à la prochaine élection présidentielle.

    — Lourd comme climat politique !

    Des prétendants naturels, bien ancrés dans l’imaginaire collectif, aux candidatures de pacotilles ou à chapeaux de plumes. Sans compter des concurrents téléguidés à barrer la route à d’autres demandeurs de suffrages.

    — le calcul politique, n’est-ce pas ?

    En ce que la désignation d’un nouveau président de la République ouvre une nouvelle République. Car l’élection présidentielle lève des fortes espérances. Des nouvelles façons d’exercer le pouvoir. Selon que l’exercice du nouveau mandat cède des partielles d’autorité à d’autres instances politiques, libéralise l’économie, corrige la gestion scabreuse des entreprises publiques persistant depuis des années. Où que le nouveau pouvoir garde une main mise absolue sur les richesses du pays et les domaines d’expression de la société : les médias audiovisuels, la presse à papier, le nivellement par le bas des parcours scolaires, sociaux, professionnels. Le manque de compétitivité de l’économie dans la zone de libre-échange d’Afrique centrale. La quasi-inexistence des cadres congolais dans la participation et l’animation des institutions sous régionales, régionales, panafricaines. Le rayonnement du Congo-Brazzaville dans l’espace de la Francophonie. L’érection des Congolais aux podiums des disciplines sportives de haut niveau. Aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’échelle internationale. La Francophonie comme les domaines sportifs de haut niveau étant d’autres sources d’épanouissement individuel et collectif. Une opportunité d’accomplissement encore méconnue des plans d’action des pouvoirs publics. Et ce, depuis des décennies. Les éléments de développement durable, utiles à conduire le pays à un niveau d’excellence environnementale dans la sous-région d’Afrique centrale. Les entreprises du numérique, nouvelles sources d’emplois et la croissance. Des facteurs déterminants à la diversification de l’économie congolaise ; indispensables à sortir le pays des déficits publics précipités par la dépendance accrue aux seules activités pétrolières. La politique étant capable de bien des réussites. Mais pas toujours de toutes les réussites. Il faut donc trancher la question de l’opportunité du changement de la constitution de la République du Congo du 20 janvier 2002. Une constitution qui vit déjà 14 ans. Des batailles se déclarent. À l’intérieur du Congo comme à l’extérieur. D’alertes de tous genres se propagent. D’appels aux soutiens multiples. Des passions se déchaînent.

    Des passions : d’aucuns y trouvent des moments politiques. Surgir dans la sphère nationale, par la création de leurs propres mouvements politiques. Ou les défections de leurs structures militantes de base. Afin de concourir à l’expression du suffrage dans la lutte pour la victoire finale. Micro partis, associations, collectifs. Chacun y va de son tacle contre le gouvernement. Les appellations divergent. En fonction des prochains positionnements à clarifier. Sans idées neuves, sans projet crédible, sans.

    Des batailles politiques à mener. Quels types de batailles pour le pays ? Des slogans de stigmatisation des dérives de toutes sortes des expériences gouvernementales et des théâtres politiques passées :

    — Plus jamais ça !

    — Encore des sauces mises aux surenchères politiciennes déversées.

        D’allées et retours permanents entre la participation au gouvernement et le bord de l’opposition. Des vas-et-viens selon des évictions, des mises à l’écart de l’appareil d’État, des procédures judiciaires subies. Aucune bataille notée pour porter une plateforme des revendications au profit d’une cause noble : la promotion de la femme et la protection de l’enfance ; la santé, la recherche et l’éducation. L’écologie et l’habitat. Une cause emportant l’adhésion d’une grande partie des citoyens. Que du vent soufflant des discours d’acteurs. Que d’incantations explosant des décibels jaillissant des canaux sonores des meetings des partis sans corpus idéologique attrayant pour l’avenir du Congo. Des pannes d’idées novatrices. Que des pendules réglées à l’heure de l’élection présidentielle. D’autant que des mouvements politiques et associations au Congo-Brazzaville s’identifient aux noms de leurs présidents fondateurs ou dirigeants qu’au fer de lance de leurs actions. Aucune lutte à mener pour mettre en valeur un secteur de l’économie nationale. Des assemblées de rues échangent des sentiers battus pour relever le pays. Parce que tous concernés, tous responsables, tous victimes du décrochage constant du pays.

    — La forêt par exemple. Un secteur riche en profits, créateurs de nombreux emplois.

    — Un pilier important au relèvement économique. Au regard d’incessants désagréments survenus dans le secteur pétrolier.

    — Envisager de fleurir l’agroalimentaire et créer des chaînes de distributions des denrées de base. Pratiques pour aider les populations à faire leurs courses, non ?    D’autres membres des assemblées des gens aux coins des rues disposent de la suite dans les idées :

    — Des monopoles à acquérir.

    — Des profits à générer.

    — Des consortiums économiques à constituer de façon à régner sans partage dans la sphère économique nationale et présenter un intérêt singulier aux populations.

    Cheminant vers la révision constitutionnelle le gouvernement entame des concertations sur l’ensemble du pays. Des réflexions animent les mouvements politiques, les départements, les régions. Les grandes villes connaissent les grésillements des changements institutionnels. Brazzaville, Pointe-Noire. Les villes secondaires de l’intérieur du Congo s’acclimatent également du vent du renouveau : Dolisie, Owando, Ouesso. Une mouture du texte de constitution est mise au grand jour. D’avis divergent. Les recommandations des assises de Sibiti réunissant plus de 629 débatteurs le 13 juillet 2015 retiennent particulièrement l’attention du gouvernement. Elles profilent le changement de la constitution du 20 janvier 2002. Un aiguillage que suit le gouvernement. Conforté dans ses souhaits, l’exécutif met en place le 21 septembre 2015, une commission d’élaboration de la nouvelle constitution. Conformément aux procédures légales en vigueur. Les populations se consternent d’une énième révision constitutionnelle. Non pas que la précédente constitution soit mauvaise, mais qu’il faille l’adapter à l’évolution de la société. En l’état actuel de la situation politique et sociale, rien ne justifie une modification de la loi fondamentale. La fuite en avant du gouvernement croise les tirs nourris de l’opposition canal historique. Des critiques de toutes sortes : la question de la dette publique rejaillit. Le problème de l’inexistence de l’industrie refait surface. Les organisations non gouvernementales s’inquiètent de la situation des droits des populations. Il n’appartient pas à la constitution de favoriser la création des richesses dans le pays. Il ne résulte pas de la loi fondamentale d’augmenter le produit intérieur brut par lequel se note le Congo. La bonne croissance économique d’un pays ne se promulgue pas. L’amélioration du niveau de vie des populations n’émane pas des aménagements institutionnels. Le niveau élevé de culture, d’acceptation des différences des membres de la société ; le degré de tolérance, la cohésion nationale ne se votent pas. Ils s’acquièrent par l’activité permanente de création des richesses. À travers les entreprises de productions des biens matériels et des services de tous genres. D’activités nécessaires à satisfaire aux besoins divers et variés des populations. Également par la promotion de la culture. En vendant les créations cinématographiques et sculpturales en professionnalisant le design urbain et le tourisme ; en relevant l’artisanat. Un schéma simple, mais difficile à mettre en œuvre au Congo-Brazzaville. Ce qui explique la captation d’esprits par le jeu politique national. Voilà combien un exercice ordinaire d’expression de la voix du peuple qu’est une consultation populaire, une élection, tourne vite à l’implosion de la société. Et pour cause ? Le détournement d’enjeux électoraux par différents acteurs politiques aux intentions finaudes. Défaillants des projets de transformation profonde du pays, ils s’affrontent à coup des slogans, meetings, et rappels historiques sans liens avec les chemins d’avenir souhaités par la majorité des citoyens. Des règlements de comptes et vengeances politiques se manifestent. Pour l’opposition, au lieu de changer de constitution, il faut changer immédiatement de président. L’opposition appelle ainsi au boycott du scrutin référendaire proposée par le gouvernement le 25 octobre 2015.

    Il ressortit à l’exécutif, d’initier une révision constitutionnelle. Concurremment avec le parlement, explique l’article 185 de la constitution du 20 janvier 2002. Du moment que la mouture proposée par l’exécutif ne change pas la nature républicaine de l’État, son principe, ses symboles. Encore moins, la forme du suffrage et les droits fondamentaux séculaires, intrinsèques à la nature humaine. En l’espèce, le gouvernement congolais brandit une modification profonde des institutions pour expliquer ses intentions. La loi fondamentale de deux mille deux au bout de ses limites. Comparée à une vieille dame affaiblie par les maternités successives. L’apparence d’une vieille chemise, une vieille chaussette dont il faut se débarrasser. Condamnée, la constitution du 20 janvier 2002 tire son dernier souffle. Dégageant une odeur de croque-mort, le texte fondamental s’achemine droit au cimetière. C’est la nouvelle vision portée par le président en exercice. Le retour au quinquennat. Une seconde fois au Congo de l’ère démocratique. La première fois remonte à l’exercice de mille neuf cent quatre-vingt-douze. Les dispositions de l’article 68 de la constitution du 15 mars 1992 encadrant la durée d’exercice du mandat présidentiel.

    À remarquer que le recours au quinquennat figure déjà dans les premières constitutions congolaises élaborées au lendemain des indépendances des pays africains. Pourtant, il existe des pays qui disposent des constitutions mûries de plus d'un demi-siècle. Ce n'est pas dans la réécriture saugrenue des constitutions qu'on fait avancer le pays. Généralement, on modifie la constitution avec « la main qui tremble ». De tels arrangements échouent le pays au rivage de la pauvreté et de l’insécurité. Ils le renvoient en marge de l’histoire. Ils ralentissent l’émergence économique et sociale du pays. C'est par la conception des projets ambitieux, d’objectifs de développement parfaitement atteignables qu’un pays se relève. Eu égard aux mutations des sociétés. Ces bouleversements revêtent divers ordres : scientifique, technologique, culturel, environnemental. Les lois régissant le pays s'adaptent aux évolutions survenues. Par rapport au bien-être général des populations. Maintenir donc un cadre institutionnel durable, gravé dans le marbre de la constitution, rentre à la première des priorités d'un mouvement politique aspirant à gouverner. Peu importe le régime politique choisi pour le pays. Car aucune constitution n'est parfaite. Sauf la démocratie elle-même. Aucune forme d'expression politique, fait l'unanimité, à part le pluralisme d'opinions. Parce que les idéologies et régimes autoritaires et monopartites ont montré leurs limites partout. Des constitutions augurent toujours des nouvelles républiques. Chacune à sa manière. La constitution n’accède pas à un terrain de jeu aux acteurs carrent d’idées novatrices ; des propositions de nature à propulser le pays vers les avancées humaines par rapport aux droits et aux libertés, la création des richesses. D’aventures destinées à extirper les gens de la misère et de la faillite morale. D’acteurs tournant les talons sur le terrain constitutionnel pour pointer deux choses essentielles : la première, sauter les verrous empêchant l’accession aux plus hautes responsabilités de l’État et la jouissance inconditionnelle d’une légitimité à gouverner. La seconde, punir les anciens dirigeants politiques en restaurant d’instances publiques naguère supprimées, difficilement supportables par les hordes déchues par le jeu de l’alternance. Plus l’attirance des comètes aux fins d’éblouir et hypnotiser les populations. En marchandant du rêve à travers l’écriture d’une nouvelle constitution. L’épopée constitutionnelle illustre combien les modes de désignation du président de la République au Congo-Brazzaville diffèrent d’un régime constitutionnel à l’autre. Chaque constitution ombrage ses incompréhensions. La première constitution congolaise du 2 mars 1961 consacre l’élection du président au suffrage universel direct. Pour un mandat de cinq ans reconductible, cantonne l’article sept. Détenteur exclusif du pouvoir exécutif au sens de l’article neuf, le président de la République détermine et conduit la politique de la nation. Un président au cœur des instances dirigeantes du pays. Un président en plus d’être le chef suprême des armées et de la magistrature, coiffe l’administration, dit l’article 17. Un président qui communique avec le parlement par voie directe ou au moyen d’un message lu par le président de l’Assemblée nationale augmente l’article 23. Des messages qui ne donnent lieu à aucun débat, aucun vote derrière par les députés. Des pouvoirs concentrés entre les mains d’un seul homme. Une propension qui s’explique par l’épreuve de l’exercice de la souveraineté durement arrachée de la domination subie par les peuples autochtones du Moyen Congo de l’empire colonial français. Un argument qui ne suffit pas après les carences constatées par la suite. Une première république qui ne connaît pas de vie au-delà de deux ans. À cause du coup de force porté par la révolution d’août 1963. Les révolutionnaires dénoncent un pouvoir excentrique, autoritaire et corrompu. Deux ans plus tard, la deuxième constitution congolaise, proclamée le 8 décembre 1963, intègre dans son préambule « la pérennité de l’esprit qui a présidé à la révolution des 13, 14, 15 août 1963 ». Le préambule rejette « toute corruption, tout tribalisme, tout népotisme comme mode de gouvernement et de consolidation de la dictature et du pouvoir personnel ». La deuxième république module l’élection du président par un collège électoral comprenant les membres de l’Assemblée nationale, des conseils préfectoraux, sous-préfectoraux et municipaux. L’alinéa quatre de l’article 24 bloque à une fois la reconduction du mandat présidentiel. L’article 32 introduit le droit de dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République. Une première dans l’histoire constitutionnelle congolaise. Disposition absente sous la première république.

    C’est pour cela que les ténors de l’opposition congolaise et d’autres voix de la société civile ne perçoivent aucune pertinence à la réduction de la durée du mandat présidentiel à l’intérieur de la réforme institutionnelle proposée par le gouvernement. Seule compte, à leurs yeux, laisser jouer l’alternance. Changer de pouvoir qui vient de réaliser deux mandats de sept ans depuis l’élection présidentielle de deux mille deux. Le cours normal du processus démocratique. L’application stricte de la norme constitutionnelle en la matière. Ainsi tombe-t-on sur le rapport du changement de constitution au Congo-Brazzaville et les moyens subtils d’atteindre le pouvoir puis, le conserver. Des nouvelles républiques instaurées par les premières constitutions congolaises à travers la recherche d’un fonctionnement normal des instances politiques du pays. Hormis la ressemblance de statut ou de régime présidentiel, d’importants aspects nouveaux apparaissent dans les premières constitutions congolaises des années 60. La constitution du 2 mars 1961 met les Congolais à l’épreuve de la souveraineté. Les Congolais décident librement de leur destin. Ils définissent à leur guise, les orientations de leur vie en société. Sur divers plans : économique, culturel, politique. L’article 9 assiste le président d’un vice-président. Choisi par le président lui-même, le vice-président intègre automatiquement du gouvernement, alerte l’article 10. Il supplée le président par le système de délégation des pouvoirs. « Lorsque, pour quelque cause que ce soit, le président de la République est dans l’impossibilité absolue et définitive d’exercer son mandat, ses fonctions sont provisoirement exercées par le vice-président », prévoit l’article 11. Le coup de théâtre sonne après la révolte des « Trois glorieuses » : cette disposition ne s’applique pas. Elle tombe en désuétude. Puisque les révolutionnaires précipitent la démission du chef de l’État en exercice. Le vice-président n’assure pas la direction provisoire du Congo de la manière annoncée par la constitution. La révolution des 13, 14, 15 août 1963 annihile la première république née récemment de l’accession du pays à la souveraineté internationale. Les révoltés proscrivent tout simplement la constitution de 2 mars 1961. De nouveaux desseins bousculent les têtes des dirigeants. Des groupes de pression se jaugent. Ils exposent des couleurs particulièrement inquiétantes pour l’avenir du pays. Soit pencher à droite toute. Soit, briller par un gauchisme à désenchanter la coopération entre certains pays capitalistes. Cette période marque le début des batailles féroces pour la conquête du pouvoir politique au Congo-Brazzaville. Des échauffourées sans merci qui perdurent des années. Avec des conséquences néfastes sur les populations : des retards de développement économique, social, culturel du pays. Des guerres civiles successives qui condamnent le Congo à vivre en deçà du seuil de pauvreté jusqu’aux années 2000. Ces démêlés agitent la classe politique congolaise aujourd’hui encore. La chaire de la République porte des cicatrices de ces razzias.

    Après la révolution des « Trois glorieuses », la constitution du 8 décembre 1963 place le président de la République au-dessus des institutions. Elle instaure pour la première fois un partage de pouvoirs entre le président et le Premier ministre. Nommé par le chef de l’État, le Premier ministre dirige l’équipe gouvernementale. L’article 39 confie au gouvernement la conduite de la politique de la nation. Il expose sa responsabilité devant l’Assemblée nationale. Des nouvelles manières d’organiser le fonctionnement des instances du pays que les constitutions définissent. Tantôt avec des similitudes sur certains aspects de l’exercice du pouvoir à la tête de l’exécutif ; tantôt avec des différences. Des observations dont s’inspirent le gouvernement, l’opposition et d’autres personnalités d’importance pour étayer le débat constitutionnel de deux mille quinze. Un débat politique qui permet à l’exécutif de dérouler son projet.

    L’exécutif vante d’autres avantages à l’intérieur de la nouvelle constitution du 25 octobre 2015 : le renforcement du rôle du parlement. Les garanties à l’indépendance de la justice, gardienne des libertés. Des droits nouveaux concédés aux citoyens. La prise en compte des corps intermédiaires dans les modes de règlements des conflits politiques nés des agitations entre les actions du gouvernement et les contestations des oppositions congolaises. Une marche de plus vers la construction d’un État de droit en République du Congo. Cependant, les explications du gouvernement ne rencontrent pas l’assentiment de l’opposition. Crispée, celle-ci balaie d’un revers de main l’innovation politique proposée. L’opposition campe sur sa position. Elle réclame purement et simplement le cours normal des choses. L’opposition ayant bloqué sa montre jusqu’aux élections générales qui pointent à l’horizon. Donc, le jeu de l’alternance politique. L’opposition et des tendances engouffrées dans la brèche en déplient le calendrier électoral. Parce que changer la constitution à moins d’une année de l’élection présidentielle traduit une volonté délibérée de maintenir la caste dirigeante au pouvoir. Un procédé qui affaiblit la démocratie. L’opposition se focalise exclusivement sur les conditions d’organisations de l’élection présidentielle prévues par la constitution du 20 janvier 2002. Du moins, dans sa plateforme d’idées. D’abord, rien ne justifie l’abandon du septennat au profit du quinquennat. Tandis que l’article 57 de la constitution du 20 janvier 2002 fixe le mandat présidentiel à deux fois sept ans, l’article 65 de la nouvelle constitution du 25 octobre borne la durée d’exercice du pouvoir présidentiel à cinq ans renouvelables deux fois. Parce qu’aux yeux des acteurs de l’opposition, l’un ou l’autre type de mandat présidentiel n’importe guère. Ensuite l’opposition brandit l’exigence d’âge pour devenir président de la République. L’alinéa cinq de l’article 58 de la constitution de 20 janvier 2002 admet les candidatures à la présidence de la République du Congo des personnes, dont l’âge compris entre 40 et 70 ans à leurs dépôts. Une rigidité que l’article 66 de la nouvelle constitution du 25 octobre supprime. À la place, l’alinéa cinq offre aux jeunes de postuler à la direction de leur pays dès l’âge de 30 ans. En somme, l’opposition comme la plupart des personnes de même obédience exigent, de façon normale, le maintien du dispositif en vigueur depuis deux mille deux. Dispositif dont l’exécutif actuel tire sa légitimité. Une forclusion qui agite les autres candidats. Un boulevard ouvert à l’alternance propice à plusieurs membres de l’opposition. Pour tourner la page des 14 années de pouvoir qui s’achèvent. Une opportunité pour des nouveaux acteurs politiques, des bonnes gens du monde des affaires, des personnalités de la société civile de prendre part à l’écriture du récit épique national. Nombre d’acteurs politiques congolais d’importance, relayés par d’autres personnalités de la société civile jouissant d’une notoriété collent des gommettes au projet de révision de la constitution proposé par le gouvernement. Reste à convaincre par le vote référendaire sollicité par l’exécutif afin de sortir de l’impasse.

    Le point de crispation du projet constitutionnel devient la suppression du critère lié à la limite d’âge pour postuler à la présidence de la République du Congo. Un carburant qui tourne le moulin à contestation de l’opposition radicale. Au lieu de recouvrir la densité des propositions, la confrontation entre le gouvernement et l’opposition prend d’intensité. Pris au piège, le gouvernement élève le débat en évitant toute personnalisation. Il argue l’intérêt supérieur du pays sur les plans de carrières politiques des différents acteurs. Ces derniers guidés par leurs intérêts partisans. Usant de finasseries, l’exécutif préconise, dans la nouvelle constitution du 25 octobre 2015, la prise en compte des parcours d’anciennes personnalités politiques. Il s’agit principalement de leur traitement. À côté des avantages accordés aux anciens chefs de l’État, aux parlementaires et autres personnalités publiques d’importance envers lesquelles la nation doit une reconnaissance certaine. Mise de mauvais poil, l’opposition radicale au gouvernement se révulse par un meeting monstre au cœur de Brazzaville. Elle dénonce des machinations politiques destinées à maintenir une horde dirigeante au pouvoir. Elle confesse le renouveau et le changement des pratiques du pouvoir. Le changement de constitution est, de fait, malvenu. L’opposition propose le renouvellement de la classe politique à partir de l’ancienne classe politique. Une espèce de gratin épicé pour essayer de monter une nouvelle recette. En réalité, il s’agit d’un plat sans originalité. Quoiqu’une recette fait maison. L’opposition menace d’un appel au soulèvement populaire en cas d’entêtement du gouvernement. Les responsables de la tendance radicale de l’opposition s’en ramènent directement au chef de l’État. Ils l’implorent d’arrêter les frais d’un procédé de révision constitutionnelle sans issue. Du fait du mur des contestations, des lassitudes des citoyens des rebonds de modifications des lois fondamentales année après année, quinquennat après quinquennat, septennat après septennat, République après République. Des désolations face à un avenir incertain du pays. Le succès du rassemblement populaire donne du zèle aux ténors de l’opposition qui s’enchantent alors du vent de l’alternance en leur direction. Un bras de fer terrible s’engage entre le gouvernement congolais et l’opposition radicale. L’un voit le projet de révision constitutionnelle tout blanc. L’autre le perçoit tout noir. Même la tendresse d’un patriotisme compassionnel ne les touche pas. Au regard des soubresauts du passé. Elle leur renvoie l’image des batailles lointaines. Des combats de prestige sans rapports immédiats avec d’objectifs qu’ils sont près d’atteindre. Le 25 octobre 2015, le référendum populaire approuve le projet de constitution proposé par l’exécutif. Un mois plus tard intervient la promulgation de la nouvelle constitution de la République du Congo. Le 6 novembre 2015. Peu à peu, l’État congolais se redresse. Sur le plan des institutions, certes. Sur le plan de l’appropriation des valeurs de l’humain aussi. La conscience d’une marche vers l’émergence. En se réappropriant les idéaux du

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