Écrire pour Agir: Chroniques sur l'actualité politique et sociale du Sénégal
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À propos de ce livre électronique
En effet, Écrire pour agir est le fruit de la réflexion d’un jeune engagé qui, depuis 2014, écrit des chroniques çà et là sur diverses questions. Face à un État qui se cherche, une société qui est en train, peu ou prou, de perdre ses valeurs, l’écriture demeure un moyen nécessaire pour agir. Ce livre, écrit dans une période de jeunesse marquée par un engagement politique, condense des analyses et commentaires sur l’actualité au Sénégal, en Afrique et dans le monde.
À PROPOS DE L'AUTEUR
El Hadji Omar Massaly est né à Sédhiou dans le sud du Sénégal. Titulaire d’une Licence de Lettres modernes, il est un lecteur assidu, doublé d’une brillante capacité d’analyse et de rédaction. Il est actuellement chroniqueur à la radio internationale Afri4. Ses contributions sont également à découvrir dans la presse Sénégalaise. En tant que rédacteur web, il est l’un des fondateurs et associés d’une agence de communication digitale, Idealcom.
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Aperçu du livre
Écrire pour Agir - El Hadji Omar Massaly
Avant-propos
À la question de savoir pourquoi il écrit, Voltaire répond « j’écris pour agir ». Il me semble, dès lors, que François Marie Arouet, dont la lecture a suscité en moi un goût immense de l’écriture sur les questions liées à la démocratie, à l’indépendance de la justice, à la bonne gouvernance, bref à la res publica, a eu raison de répondre avec un tel postulat.
En tant que jeune littéraire qui brûle de passion de son pays, ma lecture d’auteurs engagés tels Voltaire, Montesquieu, Ahmadou Kourouma, Ferdinand Oyono…, a éveillé en moi le sens fondamental du rôle d’un intellectuel dans la cité.
J’ai très tôt nourri le sens du devoir sacerdotal qui se trouve être le nôtre. Comment ne pas dégainer sa plume pour agir dans un pays où le nombre de pauvres est passé de 6,3 millions en 2011 à 6,8 millions en 2016 ?
Comment, en tant qu’intellectuel, ne pas s’indigner lorsqu’on assiste à des accusations montées de toute pièce contre des acteurs politiques ? Comment, en tant qu’étudiant, ne pas alerter le gouvernement sur la problématique de l’enseignement supérieur dont les conséquences ont occasionné un taux d’échec de 60 % à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar en 2017 ?
Le Sénégal représente une belle carte de visite en Afrique. Il passe pour être un pays modèle dans la sous-région Ouest-Africaine. Il demeure, sans nul doute, l’un des pays les plus stables du continent Africain. La stabilité et la démocratie Sénégalaise sont souvent citées en exemple. Avec deux alternances politiques et un pouvoir civil sans discontinu depuis les indépendances.
Aujourd’hui, les acquis en matière de démocratie, de la liberté d’expression, légués par Maître Abdoulaye Wade, et qui, il faut le dire, restent à consolider, sont sous la menace de nouveaux risques.
Bien que débarrassé des conflits ouverts ou violents, le Sénégal est à nouveau face à des situations pleines de dangers pour sauvegarder ses acquis démocratiques. Ces menaces ont entre autres noms : l’acharnement contre les adversaires politiques, la manipulation de la justice, la dilapidation des ressources naturelles…
Face à ces défis qui constituent un recul démocratique accablant, le rôle que doit jouer la jeunesse est déterminant. Car, comme le dit Maître Abdoulaye Wade, « dis-moi quelle jeunesse tu as, je te dirai quel peuple tu seras ». Cette phrase est interpellatrice, en ceci qu’elle insinue, à juste titre, la place qu’occupe la jeunesse dans le processus de développement d’un pays.
En ce qui me concerne, j’ai réalisé que je peux, par-delà mon engagement politique au sein du parti démocratique Sénégalais, agir à travers ma plume. Puisque lorsqu’on interroge l’histoire des pays cités en exemple sur le plan de la démocratie, de la liberté d’expression, de la séparation des pouvoirs… l’on se rend compte que le rôle de la plume a été déterminant pour asseoir les bases d’un développement inclusif. L’écrire a libéré des peuples, l’écriture a restitué les mœurs, l’écriture a façonné des citoyens de valeurs.
En tant que littéraire, j’ai compris que la critique de certains intellectuels Français a fortement contribué à bâtir une France forte dans une République rayonnante.
En effet, en France, du seizième au vingtième siècle, des auteurs ont participé, à travers des textes littéraires vertigineux, à façonner des hommes conscients de leur avenir et du destin de leur peuple. Les œuvres littéraires ont considérablement répondu aux questions angoissantes que les hommes se posaient à l’époque, notamment celles liées à leurs conditions de vie.
Au seizième siècle, la France a connu une guerre des religions sanglantes (entre les protestants et les catholiques). Mais, le combat de la plume avait porté ses fruits. Un des auteurs les plus célèbres de cette époque, Théodore Agrippa d’Aubigné a, à travers Les Tragiques, contribué à exorciser le mal. En outre, le dix-huitième siècle (Voltaire, Montesquieu, Condorcet…) est celui des auteurs qui ont éclairé les Français à travers une critique objective dont la cible fut le pouvoir temporel, le pouvoir spirituel et la société française elle-même.
Dans cette optique, une littérature engagée vit le jour au vingtième siècle avec des auteurs tels Albert Camus (L’étranger/1942), André Breton (Nadja/ 1928), François Mauriac (Le Nœud de vipère/1932) qui, à travers une philosophie remarquable, ont tenté d’apporter une solution à l’angoisse existentielle des Français au sortir des guerres (14-18/39-45). Donc, la grandeur de la France s’est mesurée à travers ces hommes qui ont su, avec tact, redresser leur société par la force des lettres.
Ces faits qui marquent l’histoire de la France me confortent dans mon choix d’écrire dans un Sénégal chaotique où les notions de démocratie, de la liberté d’expression sont, quelque part, piétinées pour fins purement politiques.
Il faut donc écrire pour agir. Cette philosophie qui m’anime justifie mon vœu de me pencher, si besoin est, pour contribuer à la marche de mon pays. J’ai jugé opportun de partager mes réflexions sur des questions diverses qui accablent le Sénégal et l’Afrique.
Vous trouverez dans ce livre les différentes chroniques que j’ai griffonnées çà et là pour contribuer, à ma façon, aux débats qui ont alimenté la corbeille politique et sociale de mon pays et du monde entre 2015 et 2019.
Préface
Aujourd’hui, la citoyenneté se meurt. Nous vivons terriblement la déperdition des valeurs républicaines. La façon actuelle de faire la politique est une réelle menace sur la démocratie d’un jeune État comme le Sénégal. L’intérêt politique a tué la foi politique. Un État a besoin d’une République forte. Les grandes démocraties se sont conçues à partir de grandes révolutions républicaines pour se solidifier. Et la marque de toute République forte, c’est d’avoir des institutions crédibles, fortes et bien structurées.
Les apolitiques ou non-politiques exigent un nouveau type de citoyen. Rien n’est figé. Tout le monde se cherche pour arriver, à temps, à bonne destination. Il y a une démythisation du politique et une sacralisation de la politique. Pour beaucoup, la politique est devenue un moyen de réussite sociale. Tout le monde aspire à devenir politique. Même l’auteur de cette production intellectuelle semble perdu. Manifestement, il se préoccupe de son propre sort.
Le paysage du monde de la politique s’est transformé de façon importante en l’espace de quelques années. Par contre, l’identité de chacun d’entre nous ne peut se définir que par la façon dont nous voulons nous situer vis-à-vis de la carte sociale ou politique. Cette identité se constitue à partir de deux points centraux. D’une part, le milieu d’appartenance sociale ou politique. Et, d’autre part, le milieu de référence auquel un individu emprunte ses valeurs et ses modèles.
Dans l’esprit de l’auteur, cette œuvre délivre des informations et des idées qui sont reçues comme autant de stimuli agressifs pouvant avoir une incidence réelle dans le comportement de ses récepteurs. L’importance de cet ouvrage incite naturellement à donner la même prépondérance aux idées et opinions fortes exprimées. El Hadj Omar Massaly s’est ingénié à trouver un procédé permettant la transmission d’idées et d’opinions par ses écrits. Nous devons accepter et comprendre ce déterminisme de l’action écrite Sous ce rapport, la compréhension de la démarche de l’auteur est nécessaire.
Ce que l’on doit entendre sous ce nouveau rôle de l’auteur, c’est le processus par lequel il s’intègre au cours de son développement à la société dans laquelle il vit. Dès l’enfance, il a acquis les moyens de communication, les diverses connaissances, les règles de vie, les habitudes, les modes de pensée, les croyances, les idéaux et les perceptions de l’espace politique. En bref, il a acquis les éléments sociopolitiques de son milieu.
Le fait qu’un jeune intellectuel tienne solidement à ses points de vue et les développe de manière cohérente, devient une source d’influence. Ce, du fait qu’il possède des arguments qui lui permettent de rogner sur les positions adverses et l’amènent à agir utilement. La conviction de l’auteur est que : tout récepteur a son propre point de vue. Cela, dans une démocratie animée par des opinions des intellectuels de tous bords et de tous domaines, des analystes politiques, etc. Mais il a tenté d’exprimer ses opinions dans la liberté la plus totale.
Nous exprimons, pour finir, une conviction sincère : un livre, ça se consomme, au même titre qu’une mangue mûre. Cet ouvrage est d’une excellente qualité. Il sera bien consommé.
Abdoulaye DEMBÉLÉ, journaliste
Épître au lecteur
Il faut y croire !
« Ceux qui prennent en main d’abord leur propre avenir sont ceux qui réussiront le mieux leur vie, quels que soient leurs prédispositions et leur environnement social. Ceux qui aident le plus les autres sont ceux qui auront le meilleur impact sur le monde. Enfin, ceux qui ne font que demander ce que les autres peuvent faire pour eux, qui passent leur vie à réclamer, auront renoncé à avoir un impact sur leur vie et sur celle des autres. », Jacques Attali.
Je me nomme El hadji Omar Massaly. J’ai 30 ans. Jeune activiste, littéraire, passionné de lecture, féru d’Histoire et friand de prospectives, j’ai traversé des étapes dans ma vie qui ont forgé mon caractère et ma personnalité.
J’ai perdu ma mère à l’âge de 14 ans. À cet âge, je ne pouvais pas mesurer le vide abyssal que la perte d’une mère peut créer dans la vie d’un homme. À mes 18 ans, quand je suis devenu homme, c’est-à-dire conscient qu’il faut se battre pour s’en sortir, le poids de la perte d’une mère disparue m’accabla…
Après mon baccalauréat de Langues et Civilisations Modernes, j’ai intégré le département de lettres modernes de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ma première année universitaire était déroutante. Dans un amphi de plus de 3500 étudiants, nous entendions à peine les professeurs pour prendre des notes. L’atmosphère était hostile, les profs exigeants… C’était des années de galère, où rien n’était évident.
J’ose dire que j’étais « un des meilleurs de ma promotion au département de Lettres modernes ». Je contrôle cette affirmation avec les guillemets parce que ce sont mes ami(e)s du département qui le disent, tant ma culture littéraire et livresque avait séduit plus d’un. Mais aussi cultivé que j’eusse été, j’avais repris des années au département de Lettres modernes. Ce fut des moments de ma vie qui avaient bouleversé mes amis de la fac qui, toujours étonnés que je reprenne des années, accusent le département de recaler un des brillants étudiants de leur cercle.
Ah oui, le fameux précepte « la vie est faite des hauts