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Le 4x4: Roman
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Livre électronique173 pages2 heures

Le 4x4: Roman

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À propos de ce livre électronique

Les retrouvailles de trois amies d'enfance se transforment en commando meurtrier...

Mia, Rosine et Chloé se connaissent depuis l’école maternelle. A présent trentenaires, elles se retrouvent, à chaque changement de saison, pour une soirée riche en confidences. Cette année, elles font toutes trois l’expérience d’une relation déstabilisante, qu’elles se racontent au fil des rendez-vous. Mia craint pour l’équilibre de sa famille depuis l’arrivée surprise d’un premier enfant ignoré de son mari. Chloé vit une passion chaotique avec son patron libraire, marié à une femme dépressive, et Rosine, riche propriétaire, subit les caprices de son bel amant. Le rendez-vous de l’hiver a lieu dans un restaurant où les trois femmes font la connaissance de Célie, la serveuse. Cette rencontre cristallise leur révolte et leur désir de se venger des abuseurs. Elles se liguent en un commando meurtrier à bord d’un allié d’exception : le 4x4 de Rosine.

Découvrez les récits de vie de trois femmes qui, blessées par des relations déstabilisantes, se liguent pour assouvir leur désir de vengeance.

EXTRAIT

Les jours suivants toutefois, son empressement s’attiédit. Et son humeur devint fantasque. Quand Rosine se hasardait à demander des nouvelles du cousin, la réplique était cinglante :
– Tu crois qu’il n’a que ça à faire ? C’est facile, pour toi, de commander !
Elle eut de plus en plus souvent les larmes aux yeux. Il envenimait leurs meilleurs moments de petites phrases assassines, ″achète donc des chaussures plus élégantes que ces savates, tu peux te le permettre, non ? Et puis, si tu pouvais t’habiller un peu plus sexy, franchement…″ Des piques qu’elle mettait sur le compte de ses angoisses, l’acheteur du bar ne se décidait pas, et Stéphane devait encore compter sur elle pour aller de l’avant. Beaucoup profiteraient sans scrupules de cette chance, se disait-elle, mais lui, il est de ces hommes dont la fierté consiste à ne rien demander à personne, un destin contraire l’y force et il se venge sur moi quand son orgueil souffre trop. Elle s’expliquait ainsi chaque coup d’épingle, en espérant toujours que ce serait le dernier.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mireille Maquoi est docteur en philosophie et lettres. Elle a travaillé au Fonds National de la Recherche Scientifique puis enseigné dans une école de futurs officiers à Bruxelles et à l’Atelier de français qu’elle avait créé à Namur. Elle se consacre actuellement à l’écriture. Elle a publié trois romans et deux récits de vie.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie22 juin 2018
ISBN9782378730734
Le 4x4: Roman

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    Aperçu du livre

    Le 4x4 - Mireille Maquoi

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    Table des matières

    Résumé

    Préface

    Avant-propos

    Le rendez-vous du printemps

    Le rendez-vous de l’été

    Le rendez-vous de l’automne

    Le rendez-vous de l’hiver

    Le rendez-vous de la Saint-Patrick

    Dans la même collection

    Résumé

    Mia, Rosine et Chloé se connaissent depuis l’école maternelle. A présent trentenaires, elles se retrouvent, à chaque changement de saison, pour une soirée riche en confidences.

    Cette année, elles font toutes trois l’expérience d’une relation déstabilisante, qu’elles se racontent au fil des rendez-vous. Mia craint pour l’équilibre de sa famille depuis l’arrivée surprise d’un premier enfant ignoré de son mari. Chloé vit une passion chaotique avec son patron libraire, marié à une femme dépressive, et Rosine, riche propriétaire, subit les caprices de son bel amant.

    Le rendez-vous de l’hiver a lieu dans un restaurant où les trois femmes font la connaissance de Célie, la serveuse. Cette rencontre cristallise leur révolte et leur désir de se venger des abuseurs. Elles se liguent en un commando meurtrier à bord d’un allié d’exception : le 4x4 de Rosine.

    Mireille Maquoi est docteur en philosophie et lettres. Elle a travaillé au Fonds National de la Recherche Scientifique puis enseigné dans une école de futurs officiers à Bruxelles et à l’Atelier de français qu’elle avait créé à Namur. Elle se consacre actuellement à l’écriture. Elle a publié trois romans et deux récits de vie.

    Mireille Maquoi

    Le 4x4

    Roman

    ISBN : 978-2-37873-073-4

    Collection Blanche : 2416-4259

    Dépôt légal mai 2018

    ©Couverture Ex Aequo

    © 2018 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de

     traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

    Toute modification interdite.

    Editions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    Préface

    Ce roman, d’une belle écriture colorée, dessine habilement notre société moderne par le trait aiguisé des trois amies. Tous les travers humains s’égrènent dans les sillons de leurs palabres : l’angoisse de ne pas être aimé, le souci de paraître, l’obsession de l’argent, les choix superficiels, les jalousies stériles. Ces échanges de femmes inquiètes permettent à l’auteur de modeler l’amitié, de définir avec délicatesse le sentiment amoureux et surtout de nous tenir en haleine par le truchement de sentiments contradictoires jusqu’à l’épilogue qui offrira une dimension plus universelle au douloureux problème des femmes violentées.

    Dans leur diversité, les héroïnes embrassent toutes les femmes, sensibles ou égoïstes, aimantes ou vengeresses, solitaires ou généreuses, rêveuses ou désabusées ; à travers leurs soucis, elles illustrent la Vie.

    Jean-François Rottier

    Avant-propos

    D’obscurs liens psychiques nous unissent à toutes les bestioles de la Création, du rat au lion en passant par le chien, le dauphin ou le perroquet. Biologistes, anthropologues, psychologues et autres experts, tous en conviennent, d’innombrables preuves existent de cette communication intuitive de l’animal avec l’homme, comme la transe soudaine et inexplicable de tous les canidés d’une région, dévastée quelques heures plus tard par un cataclysme où périssent des foules d’humains qui ont négligé ce signal d’alarme.

    Si cette interaction semble aujourd’hui évidente, celle qui existe entre l’homme et la machine est en revanche méconnue. Plus rares et plus discrètes, ses manifestations passent la plupart du temps inaperçues, mais elles sont bel et bien perceptibles, surtout depuis que l’avènement des technologies de pointe transforme notre rapport aux objets. Relevons, par exemple, la subtile télépathie qui s’installe entre l’homme et le 4x4.

    Ce véhicule témoigne d’une exceptionnelle empathie pour son conducteur. En une fraction de seconde, il capte les intentions de celui qui prend le volant et met à son service toutes les ressources de son intelligence, de sa fougue et de sa robustesse. Totale est son abnégation. Aveugle, son renoncement à ses propres instincts. Il se roule dans le sable ou la neige, se vautre dans la boue, cahote parmi les pierres et les nids de poule, traverse les rivières, escalade les raidillons et les dévale aussitôt dans le même élan vigoureux, puissant, obstiné. Rien ne l’arrête ni ne le désarme. À la moindre hésitation du conducteur, il est capable d’une réaction autonome immédiate, appropriée à la situation. Il attaque le danger de front pour en protéger son occupant.

    Tel est le 4x4. Un monstre d’aluminium et d’acier, concentré et têtu. Dépourvu d’états d’âme. Pour le meilleur et pour le pire.

    Le rendez-vous du printemps

    Cercenans, deux fleurs à la dernière édition du label Villes et villages fleuris. Une église trapue, flanquée d’un gros clocher à l’impériale, rassemble autour d’elle son troupeau de pierre, des bicoques fraîchement restaurées, dont cette ancienne ferme comtoise qui se tient un peu à l’écart des autres habitations.

    Si l’on jette un œil par l’une des fenêtres à croisillons, on voit passer et repasser un bolide de petite femme, comme dans un film qu’on visionne en accéléré. C’est Mia, l’épouse du vétérinaire. Le samedi matin, toutes les instances de la maison se conjuguent pour lui tomber dessus, mais elle est vaillante. C’est une optimiste foncière aussi, elle se joue de toutes les contrariétés.

    Elle court de chambre en chambre, partout c’est le foutoir, monte au grenier, le brocanteur du coin guigne le berceau de tante Yvonne, faut le descendre, qui d’autre le ferait, débarque dans la cuisine où règne le tohu-bohu des petits-déjeuners tardifs, ″m’man, y m’a pas laissé de croissants″, puis à la cave, où donc ai-je rangé la confiture de sureau, file au jardin où le doberman du voisin terrorise les poules, resurgit dans la buanderie et enfourne son cinquième tas de vêtements boueux dans la machine à laver, des garçons qui jouent au foot et courent la campagne en VTT, c’est pas triste. Et à propos d’enfourner, penser à la tarte aux pommes du goûter, qu’elle ait le temps de refroidir. Dix heures douze. Déjà ! Vite, rappeler aux deux petits de se préparer pour leur cours de judo, bon sang, il faut qu’on soit à Baume-les-Pères à onze heures tapantes, j’ai pas envie que le prof de judo nous engueule, j’ai peur de sa tête de légionnaire sans pitié. Bon, il reste les fauves du labo, Clément est très pointilleux là-dessus, ″n’oublie pas le comprimé du lapin, a-t-il dit, et le sirop du chihuahua, qu’il faut faire pisser pas trop loin, il est encore affaibli par son opération″. Aïe, pour un peu je zappais ça, c’est important, prévenir madame Joffre de ne pas venir récupérer son canari avant midi. À cette heure-là, Clément sera rentré de son match de tennis, mon gros nounours chéri, quel amour, il a promis de nous préparer le déjeuner avec Alex, bon, samedi dernier, à la supérette, il a confondu la rhubarbe et les poireaux, mais cool, cool, c’est l’intention qui compte, un mari soucieux comme ça de nous faire plaisir, je n’en trouverai pas deux, comme disent mes copines. Ah, zut, ouais, les copines, Rosine et Chloé, j’ai complètement zappé ça aussi, c’est ce soir, notre rendez-vous de saison, et ici en plus ! Une chance que Clément emmène les enfants voir le match de foot en nocturne pour nous laisser la place ! Mais quelle écervelée je fais, je n’ai pensé ni au menu ni à acheter des babioles comme on s’en offre à chaque rencontre, je peux même pas emballer des gâteries maison dans un sac en cellophane vite fait avec un joli ruban, on n’a plus rien, à part les muffins aux cerises qu’Odile a confectionnés il y a deux semaines et qui moisissent dans leur boîte, je vais d’ailleurs de ce pas les jeter discrètement aux poules, elles vont se régaler…

    Mia rentre dans la maison en passant par la buanderie, s’empare d’une pile de linge qu’elle a repassé tout à l’heure au saut du lit et la pose en équilibre précaire sur ses deux bras tendus, elle traverse le séjour puis le hall, à l’aveugle, s’engage dans l’escalier, le nez dans ses petites culottes qui fleurent le grand air, hier il faisait beau, le linge a séché au soleil, elle tâte marche après marche, en experte de ce type d’escalade, et voilà que, tous ses calculs faits, son temps minuté — on arrivera pile, je crois — la seule chose qu’elle n’avait pas prévue se produit : on sonne. De saisissement, Mia lâche la pile de linge, une pluie de caleçons et de chaussettes virevoltent jusqu’en bas de l’escalier, merde alors, vite les ramasser, quel spectacle, elle n’a pas une seconde pour cet importun, tant pis, elle ignore, au pire un des gosses va venir ouvrir. On insiste, encore et encore, le carillon dont Clément a amplifié la puissance pour porter jusqu’au jardin lui râpe les tympans. Elle ouvre à la volée, pas le choix.

    — Bonjour, madame Ledoux. Je ne vous dérange pas ?

    Un type jeune, une vingtaine d’années, courtaud, râblé, avec un visage qui s’étire en largeur, comme sous l’effet d’un poids qu’on lui aurait posé sur la tête. Jeans et sweat propres mais ordinaires, deuxième ou troisième main, Mia s’y connaît. Non, espèce d’abruti, tu ne me déranges pas, j’ai juste envie de te désintégrer à la seconde par la seule force de ma volonté, mais bon. Mia se montre rarement aussi peu accueillante :

    — Bonjour. Je… euh, écoutez, je n’ai vraiment pas le temps et…

    — Je comprends. Ce n’est rien, je reviendrai plus tard, si vous permettez.

    — C’est ça, d’accord !

    Juste avant de refermer la porte, Mia regrette son impolitesse, elle rouvre et s’enquiert tout de même, par scrupule, on ne sait jamais :

    — Je peux savoir qui vous êtes ?

    — Eh bien, je… je suis le fils de votre mari.

    Il est de ces silences qui font plus de bruit que le tonnerre. Mia regarde le type, ça crépite de partout dans son cerveau engourdi par la routine des tâches domestiques, elle cherche le sens de cette définition, le fils de votre mari, comprends pas, je suis la femme de Clément, on a eu trois enfants ensemble, pas quatre, alors…

    — Vous êtes surprise, dit l’inconnu. Je comprends.

    Mia sursaute, il l’énerve avec sa compréhension. Voyons, ressaisis-toi, ce type va éclater de rire dans un instant, c’est un copain d’Alex, ton cher fils aîné, le pince-sans-rire, le spécialiste du canular. Tu sais bien qu’on peut te faire croire n’importe quoi, tu marches. Ne donne pas ta naïveté en spectacle, comme d’habitude.

    — Bon, ça va, c’est pas drôle. Elle vient d’Alex, la blague ?

    La voix de l’étranger s’affermit, il ne sourit plus.

    — Ce n’est pas une blague, madame. Je vous ai dit qui j’étais, il faut me croire. Le fils de votre mari.

    Il a l’air si grave que Mia vacille sous le poids de cette énormité. Un dernier réflexe, et elle balbutie :

    — Mais… mais comment pourriez-vous… Mon mari est un homme droit, je lui fais confiance, on se dit tout, s’il avait un autre fils que les deux nôtres, je le saurais ! D’ailleurs…

    — Il était mon père avant de vous connaître, madame, mais… je crois qu’il n’en sait rien.

    Le ton respectueux, teinté de pitié, sort Mia de ses gonds. Oubliés, le lapin, le chihuahua, le canari et le prof de judo. Ouvert, le gouffre de la curiosité conjugale. Elle y tombe avec effroi.

    — Je vais appeler mon mari. Entrez, euh… ?

    — Cédric.

    Le temps d’appeler Clément sur son portable — il va décrocher tout haletant, en sueur, furieux sans doute de louper son revers à cause d’elle, mais que faire d’autre ? – l’imagination de Mia a bondi, elle échafaude la vie parallèle de son mari, ce fourbe, ce traître à l’amour qui ne lui a jamais parlé de son fils, il ne sait rien de lui, mon œil ! Que va-t-il bien pouvoir répondre au scoop qu’elle va lui balancer ? Il répond, tout essoufflé en effet :

    — Allo ? Mia ?

    — Ton fils est ici, crache-t-elle sans préambule.

    — Mon fils ? Lequel ? Pourquoi tu me dis ça ?

    — Je parle de Cédric.

    — Connais pas. Qu’est-ce que tu racontes, Mia ?

    Cédric lui adresse des signes, fait non, non, de la tête, elle fulmine et l’ignore.

    — Écoute-moi bien, Clément, tu as intérêt à rappliquer pour qu’on s’explique ou je me mets à hurler ta trahison dans tout le voisinage !

    Elle raccroche. Même au désespoir, elle a sa fierté. Aussitôt Cédric lui rappelle :

    — Je vous l’ai dit, madame. Il ne sait pas que j’existe. Je venais me présenter à lui.

    La solennité de la formule ranime Mia, elle éclate d’un rire nerveux. Clément ne lui aurait pas menti ? N’empêche, il a engendré avec une autre, c’est déjà affreux de penser ça.

    — Donc il aurait… connu votre mère avant moi ?

    — C’est ce que je me tue à vous dire.

    Ébranlée, Mia. Déboussolée. Elle tourne la tête de tous côtés, en quête d’un repère, n’importe quoi qui la ramène à son quotidien d’avant le coup de sonnette. Quand la porte de la cuisine s’entrouvre et laisse passer la tête bouclée de Jérôme :

    — On est prêts ! On y va, maman ?

    Il accourt, et Odile à sa suite, leur sac de sport à la main. Ils dévisagent l’inconnu, hésitent à le saluer. Dans la mesure du possible, Mia préserve ses enfants de toute perturbation, et celle-là est de taille. La menace galvanise son énergie et dissipe les effets du coup de massue.

    — Oh, les enfants, c’est dommage, mais on reste ici ce matin, je ne prévoyais pas cette visite, je vous expliquerai plus tard.

    Odile et Jérôme font retraite, ils ont capté les ondes inquiétantes qui traversent le salon où leur mère et le visiteur se sont assis et ils s’en vont, pas mécontents de louper ce cours de judo qui les empêchait d’aller s’ébattre dans la neige, pour une fois qu’il en est tombé une belle couche, ç’a été plutôt rare cet hiver !

    Tout se fige après leur départ. Cédric demeure silencieux, légèrement embarrassé, sourire énigmatique aux lèvres, Mia examine la situation sous toutes ses coutures, dévorée d’impatience que Clément rappelle. Ce qu’il fait, et ça fritouille dans l’appareil, il est en voiture. Il aura tout

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