Avis de décès: Le mensonge est mort en Casamance
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À propos de ce livre électronique
Ces mots étaient du fondateur de ATIKA, la branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), Sidy Badji. Il les avait prononcés en octobre 1997 devant une assistance tout acquise à sa cause, à l’intention de l’auteur qui venait de le rencontrer pour la première fois dans sa résidence surveillée, à Ziguinchor. Décédé le 26 mai 2003, Sidy Badji n’avait pu réaliser son vœu avec ce dernier, qui se vit alors investi d’une mission impossible. C’est donc par dépit, faute de mieux, que l’auteur propose cette esquisse d’une histoire de la rébellion casamançaise telle que Sidy Badji ne l’aurait pas contée, en tant que sa modeste contribution à l’écriture de quelque page de cette partie sombre de l’histoire de la Casamance, et partant du Sénégal, non sans fonder son espoir que des voix autorisées écriront un jour la véritable histoire de la rébellion casamançaise selon Sidy Badji.
Esquisse d’une histoire de la rébellion casamançaise telle que Sidy Badji ne l’aurait pas contée, l'auteur est l'ancien secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
EXTRAIT
Il existe des signes annonciateurs qui n’augurent jamais rien de bon, tels que : les frustrations multiples accumulées depuis des années en Casamance par les populations face aux manquements républicains de l’administration à leur égard ; le manque de communication ou de dialogue francs et sincères entre les autorités et les populations casamançaises, outrageusement suppléé par le mépris à l’endroit de ces dernières de la part d’une administration nantie, dans la région Sud du Sénégal, de la fâcheuse particularité de n’avoir pas pour mission d’administrer la Casamance ; le tout, bien évidemment et fort malheureusement, exacerbé par un enclavement de la Casamance de plus en plus insupportable : la Gambie se dresse davantage comme un mur qui sépare littéralement la région Sud du reste du pays, alors que la desserte de la Casamance par les airs comme par la voie fluviomaritime devient plus que jamais un produit de luxe pour les usagers de tous bords.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean Marie François Biagui est le président-fondateur du Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC-fédéraliste) et ancien secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Ancien Élève de l’École Supérieure Internationale d’Administration des Entreprises (ESIAE) – Rhône-Alpes (du groupe ESAE & EDC Paris), son sujet de Mémoire de fin d’études s’intitule : « De la question des besoins essentiels en Afrique Noire et des problèmes relatifs au transfert de technologie ».
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Avis sur Avis de décès
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Aperçu du livre
Avis de décès - Jean Marie François Biagui
Titre
Avis de décès
Le mensonge est mort en Casamance
Collection Résistances
Edité par:
Éditions DIASPORAS NOIRES
www.diasporas-noires.com
image001©Jean Marie François BIAGUI 2015
ISBN version papier : 9791091999205
ISBN version numérique : 9791091999212
Date de publication : Novembre 2015
Cette version numérique n’est pas autorisée pour l’impression
Mentions légales
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Préliminaire
Résumé
AVIS DE DECES
Le mensonge est mort en Casamance
«Je veux que ce soit toi, et personne d’autre, qui transcrive en français mon histoire du maquis…» Ces mots étaient du fondateur de ATIKA, la branche armée du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC), Sidy Badji. Il les avait prononcés en octobre 1997 devant une assistance tout acquise à sa cause, à l’intention de l’auteur (*) qui venait de le rencontrer pour la première fois dans sa résidence surveillée, à Ziguinchor. Décédé le 26 mai 2003, Sidy Badji n’avait pu réaliser son vœu avec ce dernier, qui se vit alors investi d’une mission impossible. C’est donc par dépit, faute de mieux, que l’auteur propose cette Esquisse d’une histoire de la rébellion casamançaise telle que Sidy Badji ne l’aurait pas contée, en tant que sa modeste contribution à l’écriture de quelque page de cette partie sombre de l’histoire de la Casamance, et partant du Sénégal, non sans fonder son espoir que des voix autorisées écriront un jour la véritable histoire de la rébellion casamançaise selon Sidy Badji.
Auteur
image002Jean Marie François Biagui est le président-fondateur du Part Social-Fédéraliste (PSF) et ancien secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC). Ancien Élève de l’École Supérieure Internationale d’Administration des Entreprises (ESIAE) – Rhône-Alpes (du groupe ESAE & EDC Paris), son sujet de Mémoire de fin d’études s’intitule : « De la question des besoins essentiels en Afrique Noire et des problèmes relatifs au transfert de technologie ».
ISBN: 9791091999212
Du même auteur
Aux Editions Diasporas Noires :
- Mademba n’est pas un natif du terroir. Et alors?... Un plaidoyer contre l’autochtonie. Déc 2015 Dakar
Aux éditions Clairafrique
- Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnels. Un pari politique pour la paix définitive en Casamance, au Sénégal, et dans la Sous-région. Déc.2008, Dakar.
- Pourquoi la Casamance n’est pas indépendante. Une introspection prospective. Déc.2008, Dakar.
- Le prix d’un fétiche venu de nulle part. En souvenir de mon jeune frère Paul-Grégoire Biagui. Déc.2008, Dakar.
Aux éditions artisanales Cécile de Ramaix
- Sous le générique ‘‘Pour la Paix en Casamance’’
· Sénégal : Le complot permanent. 1993, Lyon.
· De l’indépendance de la Casamance en question. 1994, Lyon.
· Le procès qui en cache un autre. 1994, Lyon.
- Casamance Kunda. Ce que nous attendons de la Casamance indépendante. 4ème trim.1995, Lyon. (Ouvrage collectif)
Épigraphe
Esquisse d’une histoire de la rébellion casamançaise telle que Sidy Badji ne l’aurait pas contée
« Le pur vouloir de même que le simple pouvoir ne sont pas encore en eux-mêmes suffisants :
mais un homme doit aussi savoir ce qu’il veut, et savoir ce qu’il peut :
c’est seulement ainsi qu’il montrera du caractère,
et c’est seulement alors qu’il accomplira quelque chose de juste. » [1]
« Un bon entendement avec une mauvaise volonté,
c’est un mariage monstrueux.
La mauvaise intention est le poison de la Vie humaine,
et, quand elle est secondée du savoir, elle en fait plus de mal. », Maxime XVI [2]
« Celui, qui sera le maître de soi-même, le sera bientôt des autres.
Il faut traverser la vaste carrière du Temps, pour arriver au centre de l’Occasion.
Un temporisement raisonnable mûrit les secrets et les résolutions.
La béquille du Temps fait plus de besogne, que la massue de fer d’Hercule.
Dieu même, quand il nous punit, ne se sert pas du bâton, mais de la saison…
Il faut penser à loisir, et exécuter promptement…
Dans les hommes de petit courage, ni le temps, ni le secret, n’y sauraient tenir… »,
Maxime LV [3]
« L’ouïe est la seconde porte de la vérité, et la première du mensonge.
D’ordinaire la vérité se voit, mais c’est un extraordinaire de l’entendre.
Elle arrive rarement toute pure à nos oreilles, surtout lorsqu’elle vient de loin ;
car alors elle prend quelque teinture des passions, qu’elle rencontre sur sa route.
Elle plaît ou déplaît, selon les couleurs, que lui prête la passion, ou l’intérêt, qui tend toujours à prévenir… », Maxime LXXX [4]
Dédicaces
En souvenir de notre ami feu Madior FALL
image00316 Décembre 2003
Sénégal : Pour parler de paix en Casamance, Jean Marie Biagui prend contact avec le maquis sud
Par Madior FALL Envoyé Spécial
Le Secrétaire général du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), le Lyonnais
Jean Marie François Biagui a, pour la première fois depuis sa nomination à ce poste il y a deux ans en Gambie lors des assises de son mouvement, pris langue avec des hommes du maquis. Il a rencontré le vendredi 12 décembre à Cassolole en territoire Bissau guinéen, des hommes du commandant
César Badiate d'Atika la branche armée du Mfdc. Des raisons techniques
ont empêché l'autre rencontre le même jour avec l'aile proche de Salif Sadio à Sao Domingo. À Cassolole, Jean Marie Biagui a parlé de paix avec ses combattants, avant de saluer le dévouement de ses combattants
.
Reportage. San Domingo, chef-lieu du département éponyme en Guinée-Bissau, frontalier de la région de Ziguinchor, vendredi 12 décembre, 13 heures. Le ciel est dégagé, le soleil brille, le temps est clément, la température supportable. Devant la préfecture, nous attend un petit attroupement autour d'une voiture-berline de couleur grise, immatriculée à Ziguinchor et appartenant à Daniel Diatta, l'un des actuels bras droits de l'Abbé Diamacoune Senghor, président du Mfdc, nommé puis limogé avant d'être reconduit, Secrétaire à l'organisation du Mfdc depuis le dernier décret
du Secrétaire général, Jean Marie François Biagui. La frêle silhouette de ce dernier ne paye pas de mine. Elle est engloutie par la petite foule, mais ses mains s'activent dans un ballet beau à voir, certainement pour capter l'attention de son auditoire qui boit ses paroles. À ses côtés, le dominant presque d'un pied, M. Lopez, qu'il appelle avec affection, le vieux
, membre du collectif des cadres casamançais, une structure qui se veut facilitatrice dans cette crise. Daniel Diatta, le combattant revenu à la vie civile qui coordonne la visite, Damien, l'aide de camp
de l'Abbé Diamacoune Senghor, des responsables inconnus du mouvement parmi lesquels, le père de Vieux Faye un des fidèles lieutenants de Salif Sadio dont le sort reste un des plus grands mystères du Mfdc. Des réfugiés casamançais en territoire Bissau guinéen complètent le tableau. Tout ce beau monde n'attend que nous, les journalistes pour se diriger vers le cantonnement
des hommes du commandant
César Badiate, dans les futaies de Cassolole, avant de se rendre à l'opposé, dans les alentours de Sao Domingo à l'État-major
du Mfdc où trônerait Salif Sadio, si le timing est respecté. (…)
Prologue
Cafétéria du Casino
Cours Émile Zola
Villeurbanne, France
Lundi 26 mai 2003
Trois vibrations puis deux sonneries... Un coup d’œil sur l’écran de mon téléphone cellulaire et je comprends aussitôt : Malamine Kourouma, depuis Ziguinchor, en Casamance, tente de me joindre ; c’est donc forcément important, à moins que ce ne soit une urgence. J’interromps alors ma conversation avec mon ami Gilles.
- Allo ! Professeur...
- Mon cher frère, un malheur..., le Vieux est mort...
Je le savais malade, et au plus mal. En effet, un de mes collaborateurs, Daniel Diatta, contre toute attente, était l’une des dernières personnes dont le Vieux avait exigé la présence avant son départ pour l’Au-delà. C’était la veille.
Or, il se trouve que, environ deux heures avant mon rendez-vous avec Gilles, je me suis allongé sur mon lit, écoutant paisiblement, entre autres chants patriotiques et militaires exécutés par le Chœur de l’Armée Française, La Marseillaise. Le support de ces derniers est en fait un CD que mon ami Gilles m’a donné, à charge pour moi d’en extraire l’hymne national français en le dupliquant sur une cassette audio à l’intention du Vieux.
Ma conversation téléphonique terminée, Gilles s’empresse : « Quel vieux, tu en as tellement... L’abbé (Diamacoune) ? Sidy (Badji) ?....»
Introduction
La Casamance est un pays, mais pas un État. Non pas qu’elle n’en ait point le droit ni la légitimité, mais parce que les Casamançais dans leur majorité ne le veulent pas. Ce qui est, aussi, en l’espèce, leur droit et leur légitimité. Mon manifeste politique, intitulé ‘‘Pourquoi la Casamance n’est pas indépendante. Une introspection prospective’’, paru aux éditons Clairafrique, à Dakar, en décembre 2008, illustre à propos mon point de vue. La Casamance est un pays, dis-je, mais elle est aussi une enclave, prise en sandwich entre, d’une part, la Guinée-Bissau et la Guinée au sud et, de l’autre, la Gambie au nord, qui est elle-même une enclave au cœur de l’ensemble formant l’État sénégalais. Seule l’extrémité-est de la Casamance la rattache au reste du Sénégal. Le responsable-coupable (en l’occurrence la responsable-coupable) de cette incongruité historique, territoriale, socio-économique et culturelle est à l’évidence la colonisation, d’abord portugaise puis française, qui est passée par là. En butte à la colonisation britannique, qui s’arroge tous les droits sur ce qui va devenir l’État gambien, cette dernière se signale tout particulièrement par la quintessence même de sa substance, à savoir qu’elle n’obéit qu’aux intérêts exclusifs de la puissance colonisatrice. Que la Casamance reste casamançaise, ou qu’elle devienne par la suite sénégalaise, cela, le colonisateur n’en a cure. La Casamance a bien été « portugaise », puis « française ». Pourquoi ne pourrait-elle donc pas être « sénégalaise » ? Sauf que la question de l’intégration-absorption de la Casamance au Sénégal va se poser, avec acuité, pour dégénérer en une « question nationale », politiquement si chargée que le Sénégal deviendra immanquablement une pétaudière. D’ailleurs, l’idée même de l’intégration-absorption de la Casamance au Sénégal est suspecte, qui renseigne à qui en douterait que la Casamance est avant tout casamançaise. Sinon pour quel intérêt fondamental s’obstine-t-on dans cette logique-là ? Pour l’intérêt des Casamançais ? Ou bien pour celui des autres Sénégalais ? À moins que cela ne soit pour les uns et les autres, tout à la fois. Auquel cas, pourquoi la « mayonnaise », pourtant méthodiquement montée, n’a-t-elle pas pris ? Car, elle n’a pas pris la « mayonnaise ». Et l’on a beau se mentir à soi-même quant au destin déjà actualisé, ou accompli, d’une Casamance parfaitement intégrée dans l’ensemble sénégalais, la réalité s’invitera toujours, jamais par effraction, mais par la porte, grand-ouverte, pour témoigner au contraire de ce que le Pays-des-Rivières est et reste aux prises avec les conséquences d’une décolonisation inachevée. Ou mal achevée, comme l’illustre si dramatiquement le « conflit casamançais », qui oppose donc si dramatiquement, depuis décembre 1982, l’État sénégalais et ce qui va devenir le Mouvement des Forces Démocratiques