Quelques ruchers, une dizaine de chèvres. Voilà comment Jean-Toussaint Plasenzotti, 63 ans, imaginait la retraite dans son paisible hameau de Lozzi, près de Cargèse, sur la côte occidentale de la Corse. Avec son neveu Massimu Susini, il avait déjà acheté un terrain, en montagne. Mais le 12 septembre 2019, dans la quiétude du matin, deux balles de gros calibre fracassent ce rêve. Mortellement touché, Massimu, 36 ans, s’effondre sur la plage de Peru, à quelques mètres de sa paillote.
Les Cargésiens sont bouleversés, beaucoup de Corses, atterrés. Nombre d’entre eux connaissaient ce nationaliste à la « personnalité solaire », défenseur passionné de l’environnement et ancien footballeur du FC Bastelicaccia. Ils savaient aussi que le barbu au sourire ravageur s’était mis à dos les marchands de drogue de la région. « C’est pour ça qu’il a été tué, martèle son oncle. Parce qu’il empêchait une bande liée à des groupes ajacciens de s’implanter ici. Parce qu’il refusait la constitution d’un territoire mafieux dans son village. » Trois ans après, l’enquête policière n’a toujours pas permis d’identifier le tireur, ni les commanditaires.
Pour Jean-Toussaint Plasenzotti, pour les amis de Massimu, pour ses camarades du mouvement indépendantiste Core in fronte (Le cœur en avant) et des associations écologistes ABCDE et U Levante, c’est une évidence, ce combat-là doit continuer. Le 5 octobre 2019, trois semaines après l’inhumation dans le cimetière marin qui surplombe le port de Cargèse, ils sont une petite dizaine à lancer le Collectif antimafia Massimu Susini. insiste l’avocat retraité Jérôme Mondoloni, 74 ans. En Corse, c’est déjà unconsacre une pleine page à cette île [qui]