Corse ELLES SE DRESSENT CONTRE LA MAFIA
Comme chaque fin de semaine, Sonia Battistelli, 29 ans, responsable de la communication et du marketing dans une PME de Corse du Sud, est montée au village retrouver ses parents et son frère. La vue de la terrasse de la maison familiale, accrochée à flanc de colline, à quelques mètres de celle de ses arrière-grands-parents, est à couper le souffle : à gauche, le maquis sauvage, en face un dégradé de sommets auréolés de brume et à droite, au loin, la baie d’Ajaccio, ourlée par une Méditerranée démontée. Le sublime panorama ne suffit pourtant plus à apaiser cette jeune femme énergique. Depuis le 12 septembre 2019, date de l’assassinat de son ami Massimu (Maxime) Susini alors qu’il ouvrait sa paillote sur la plage de Péru, à Cargèse, au nord d’Ajaccio, elle oscille entre tristesse et colère. Ancien militant nationaliste, organisateur du Cargèse Sound Festival, écologiste affiché, il avait 36 ans. Ses assassins – toujours en fuite à ce jour – ne lui ont laissé aucune chance en l’abattant de deux balles. Pour tous ses proches, dont son oncle Jean-Toussaint Plasenzotti, fondateur du collectif anti-mafia Massimu Susini, le jeune homme a payé de sa vie son opposition aux bandes armées qui veulent asseoir leur pouvoir sur les commerçants de la région.
De cela, Sonia est, elle aussi, convaincue. « Rejoindre le collectif anti-mafia coulait de source pour moi, raconte-t-elle. S’indigner ne suffit plus. Il faut agir contre l’injustice de devoir pleurer un fils, un frère, un ami. Dire stop à ces assassinats tellement récurrents en
A-t-elle craint de s’engager publiquement et de réfuter le proverbe corse qui dit? D’un ton calme, son regard planté dans le vôtre, Sonia répond :
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