Dans le 101e département français, des bandes ultraviolentes font régner une terreur sans limite
Minée par l’immigration clandestine, le chômage et la pauvreté, Mayotte souffre d’un fort taux d’insécurité. Mais la multiplication et la sauvagerie des attaques précipitent l’île dans l’anarchie. Ses habitants se sentent abandonnés par l’État. Face à la furie des mineurs délinquants, les forces de l’ordre, faute de réponse pénale adaptée, se contentent souvent de dérisoires rappels à la loi. L’envoi d’une dizaine d’hommes du Raid, le 24 novembre, a calmé momentanément la situation. Mais l’escalade semble sans fin.
Les forces de l’ordre sont démunies face à cette flambée de violence
La société se déchire et la haine se glisse entre les communautés
Attaqué sans raison, un ado a les mains tranchées à coups de machette. Un autre jour, un jeune a le pied presque arraché
De notre envoyée spéciale à Mayotte Émilie Blachere
Perchés sur une crête, une soixantaine d’individus furieux, corps musculeux, visages masqués sous des tee-shirts, vocifèrent insultes et menaces en brandissant de longues machettes (des « chombos ») et des fers à béton en acier, aiguisés en javelots pointus. La bande, débarquée du village de Doujani, provoque un clan adverse originaire d’un autre bourg, Kawéni : en contrebas,