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Mise au monde: L'enfantement en littérature
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Mise au monde: L'enfantement en littérature
Livre électronique76 pages46 minutes

Mise au monde: L'enfantement en littérature

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À propos de ce livre électronique

En 23 sous-thèmes, l'auteur questionne le rapport à l'accouchement dans la littérature

Lorsque j’étais enceinte, certes influencée par mon histoire familiale, accouchement signifiait drame. Et quand je me suis demandée ce que les livres m’avaient appris sur le sujet, je me suis retrouvée face au trou noir. Un seul récit est remonté à ma mémoire, de Zola, mais il était flou. En le relisant, j’ai compris pourquoi je l’avais occulté : il était effroyable.

Comment l’enfantement est-il raconté dans les romans ? Quelle empreinte cela laisse-t-il ?

Avec Mise au monde, Isabelle Fruchart explore en 100 livres le récit de naissance et sa grammaire.

EXTRAIT

En 1655, Claude Quillet, médecin-accoucheur, rédige à l’attention des matrones un poème, La Callipédie, sur l’art de retourner l’enfant dans la matrice. Ainsi la Maria, « vieille matrone sèche aux gestes vifs » du cœur cousu, dont Carole Martinez dit qu’elle « suivait la maturation des ventres comme on étudie l’avancement des fruits et parvenait en les touchant à retourner les enfants qui se présentaient mal ou à sentir ceux qui vivaient peu ».
Mais en 1884, dans La joie de vivre, Zola nous fait comprendre que les temps ont changé : il y a eu trop d’accidents. Et au lieu de former les sages-femmes, on leur a interdit la pratique, les obligeant à attendre l’arrivée du médecin.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Ce qu’Isabelle Fruchart propose, c’est une formidable recension de la façon dont la naissance est traitée en littérature. Un petit précis dont les pages donnent envie d’en ouvrir d’autres – celles d’à peu près tous les ouvrages cités. - Blog Sophie lit

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née à Paris, Isabelle Fruchart s'est formée à la musique (en famille), ainsi qu'à la danse et au théâtre.
Après un DEA de lettres modernes consacré à Paul Claudel, elle a choisi la scène. Elle a joué, depuis 1996, au sein de la compagnie Opaline, en solo –notamment à travers son personnage Divine Devine qui pratique la magie mentale – et sous la direction, entre autres, d'Antoine Campo, Sophie Akrich, Hélène Cinque, Serge Noyelle.
En parallèle, elle a écrit et co-écrit des spectacles. Journal de ma nouvelle oreille est sa deuxième pièce.
LangueFrançais
ÉditeurEmoticourt
Date de sortie6 févr. 2018
ISBN9782823901122
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    Aperçu du livre

    Mise au monde - Isabelle Fruchart

    Mise_au_monde_couv.jpg

    Mise au monde

    L’enfantement en littérature

    Isabelle Fruchart

    Prologue

    Ma précédente pièce, Journal de ma nouvelle oreille, faisait le récit d’une renaissance au monde sonore. La prochaine montrerait une femme sur le point d’accoucher, l’instant d’avant l’acte de mettre au monde et aussi d’y venir. Traversée oubliée mais gravée dans nos corps. J’ai alors commencé un travail de recherche sur la littérature concernant l’accouchement.

    Ainsi est né Mise au monde, l’enfantement en littérature.

    Une amie m’a parlé des maisons de naissance. Ces lieux où l’on accouche avec l’aide d’une sage-femme, sans médecin, dès lors que la grossesse est physiologique (sans pathologie). Le Calm (Comme à la maison) est la seule qui existe à Paris. En la visitant, j’ai su tout de suite que c’était là que j’allais m’installer pour écrire.

    Répandues dans une douzaine de pays européens, ainsi qu’au Japon, ces maisons vont être évaluées en France pendant cinq ans, au terme desquels on décidera de leur statut définitif.

    Le Calm – situé dans le XIIe arrondissement de Paris, au rez-de-chaussée de la maternité des Bluets, ce qui permet un transfert au moindre souci – a été choisi pour participer à l’expérimentation qui a commencé, clin d’œil du calendrier, le 1er avril 2016.

    La grossesse y est suivie de près, comme à l’hôpital, à la différence que c’est la même sage-femme qui suit la mère (ou le couple) depuis la grossesse jusqu’au post-partum (après l’accouchement) et que les rendez-vous durent six fois plus longtemps qu’une visite classique chez le gynécologue. On prend le temps.

    Le Calm est meublé comme un appartement : une cuisine, une pièce à vivre, des chambres meublées.

    Comme à la maison.

    Jusqu’à présent, y accoucher était interdit.

    Les femmes commençaient leur travail dans une des chambres et montaient au quatrième étage de la maternité pour expulser.

    Aujourd’hui, les bébés naissent entre les murs du Calm.

    En même temps que j’accouche de ma pièce et de mon projet.

    De mes bébés.

    Livres et bébés, intimement reliés.

    Lorsque j’étais enceinte, certes influencée par mon histoire familiale, accouchement signifiait drame. Et quand je me suis demandée ce que les livres m’avaient appris sur le sujet, je me suis retrouvée face au trou noir. Un seul récit est remonté à ma mémoire, de Zola, mais il était flou. En le relisant, j’ai compris pourquoi je l’avais occulté : il était effroyable.

    Une doula (accompagnatrice à la naissance), rencontrée in extremis au septième mois, m’a conseillé deux livres.

    Le premier, Le bébé est un mammifère de Michel Odent, nous rappelle qu’une femelle mammifère, pour accoucher, doit produire certaines hormones, dont les endorphines et les ocytocines, qui sont les mêmes que lorsque l’on fait l’amour.

    Le second, J’accouche bientôt, que faire de la douleur ? de Maïtie Trélaün, raconte le rapport intime que l’on entretient avec la douleur.

    Ces livres élargissaient mon horizon et me donnaient des clefs.

    Cependant, ils étaient issus d’une bibliothèque spécialisée.

    Les romans n’avaient-ils donc aucune clef à me livrer ?

    Quel était le traitement de l’accouchement dans la littérature ?

    Dans les films, c’est facile. À quelques exceptions près, la femme perd les eaux puis elle pousse, en nage, dans une robe de papier bleu, entourée d’une foule à petits chapeaux verts.

    Mais dans les romans ? Comment est-ce raconté ?

    Quelle empreinte ça me laisse ?

    Très vite, les livres affluent. Il suffit que je parle de ma recherche, on me dit « Tiens, lis ça ! ».

    Bientôt, je fais le vœu de constituer, au sein du Calm, une bibliothèque d’ouvrages littéraires contenant un récit d’accouchement.

    Chaque jour, la liste s’allonge. Je l’arrête, arbitrairement, à cent.

    Dans son anthologie Les accouchements dans les beaux-arts, dans la littérature et au théâtre (1894), Witkowski montre que les premiers récits remontent au XVIe siècle.

    À l’exception d’une littérature fantaisiste dont seule est passée à la postérité la

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