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Voix philosophiques (Essais)
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Livre électronique259 pages3 heures

Voix philosophiques (Essais)

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À propos de ce livre électronique

Ces textes autour de l'acte de philosopher mettent Socrate en bonne place, lui pour qui la question était un désir de pensée.

La philosophie, à la fois comme compréhension du monde et comme exercice spirituel, est une quête dont la valeur est d'abord méthodique : il s'agit d'une démarche, d'une manière de voir, d'une variation des aspects sous lesquels le monde se donne à nous.

En essayant de donner des clartés sur des sujets aussi divers que la philosophie arabe - parent pauvre du système éducatif mondial - ou les complexités des sciences et des techniques d'aujourd'hui, cet ouvrage s'est lancé le défi de faire des "maquettes" d'analyse à travers des microraisonnements du type de ceux qui nous mobilisent dans notre vie quotidienne. Qu'il s'agisse du rapport aux passions et à la fragilité du corps humain ou de notre rapport au passé, cet ensemble de voix émises est aussi une manière de donner voix aux philosophes du passé, un passé qui est notre passé, c'est-à-dire l'élément où nous puisons notre présent inachevé.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Agrégé de philosophie, Ali Benmakhlouf est professeur des universités à Paris 12 Créteil Val-de-Marne, membre du comité consultatif national d’éthique et président du comité consultatif de déontologie et d’éthique de l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD). Il compte aujourd'hui plusieurs publications à son actif, parmi lesquelles L'identité, une fable philosophique et Montaigne .
LangueFrançais
ÉditeurDK Editions
Date de sortie18 févr. 2015
ISBN9789954946954
Voix philosophiques (Essais)

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    Aperçu du livre

    Voix philosophiques (Essais) - Ali Benmakhlouf

    inachevé.

    La philosophie comme désir de pensée

    I

    Socrate

    LE DÉSIR ET LE LABYRINTHE

    L’art de Socrate consiste à ce que les arguments ne restent pas en place, comme l’indique le mythe de Dédale, ce dieu du labyrinthe, mais aussi le dieu des sculptures mouvantes.

    « Mon art (technè) risque d’être encore plus redoutable que celui de ce grand homme (Dédale), dans la mesure où seules les choses qu’il fabriquait lui-même ne demeuraient pas en place, alors que moi, à ce qu’il semble, je mets en branle, en plus des miennes, celles d’autrui également. Et, ce qui est assurément le plus subtil dans mon art (technè), c’est que je suis talentueux malgré moi. Car je préférerais que mes arguments restent en place et demeurent fixes, privés de mouvement, plutôt que d’avoir, en plus du talent de Dédale, les richesses de Tantale »¹. Tantale est ce dieu condamné à mourir de soif et de faim au milieu de l’abondance, car sitôt qu’il se penchait pour boire, le niveau de l’eau baissait, sitôt qu’il cherchait à cueillir un fruit, la branche s’écartait, reculait. Cette insatisfaction constitutive est celle de l’amour. L’amour, éros, n’est pas ce dieu riche de tous les dons, mais il rejoint une aspiration à quelque chose, un manque. Il est une forme de pauvreté, fils de pauvreté et de richesse, l’indigence qui veut et rêve une abondance, et qui se meut vers elle. L’amour véritable se révèle être celui de la connaissance, car seule celle-ci dure. Mais pour enclencher cet amour de la connaissance, il faut reconnaître sa propre ignorance : « Ceux qui m’entendent croient que je sais toutes les choses sur lesquelles je démasque l’ignorance des autres » lui fait dire Platon dans l’Apologie.

    Le nom de Socrate est lié à l’oracle de Delphes : « Connais-toi toi-même ». Mais l’a-t-il pris à son compte ? Rien n’est moins sûr, pour la simple raison que Socrate prend pour modèle de la connaissance la manière dont un artisan travaille son ouvrage. Or rien n’est plus hétérogène qu’un artisan et la matière qu’il transforme. « Il n’y a pas de savoir de soi-même. Il n’y a pas un savoir qui pourrait agir sur lui-même et être à lui-même son objet. Il n’y a pas non plus une sagesse qui surplomberait tous les savoirs et qui en aurait la connaissance, car il n’existe que des savoirs particuliers. Le modèle du savoir qui est le savoir de l’artisan ne souffre aucune exception » dit François Roustang dans son ouvrage consacré à Socrate². Tout savoir artisanal a un objet distinct de lui-même, ainsi l’œil ne peut se voir alors qu’il voit des choses différentes de lui, l’audition ne peut s’entendre et elle est ouverte sur des choses fort dissemblables à elle-même³. Faisons parler Socrate. Il dirait selon une fiction instructive construite par François Roustang : « je ne peux pas ne pas parler, et même si vous me l’interdisez, si vous en faisiez une condition pour me laisser en vie, je ne pourrais pas. Inamovible, vous ne pourrez pas me déplacer, me faire prendre une autre place, une autre forme d’existence. Inertie qui est ma liberté, mon insoumission radicale, mon rire et mon mépris. Insensible aux séductions et aux flatteries. C’est cette inertie qui est mon refuge et ma tranquillité »⁴.

    LA TECHNIQUE SOCRATIQUE

    Socrate gêne. Il a gêné les Athéniens et eut cette ironie suprême quand on est venu le chercher pour le juger de dire qu’il ne comprenait pas pourquoi les Athéniens l’ont supporté tout ce temps, et qu’il s’étonnait qu’on ne soit pas venu plus tôt pour le juger. Il y a cet épisode dans les dialogues de Platon où Critias et Charmide le convoquent pour lui interdire d’enseigner et lui disent : « il faudra laisser là les cordonniers, les charpentiers, les forgerons ; il y a longtemps qu’ils sont excédés de figurer dans les entretiens. – Eh bien, dit Socrate, je laisserais là tout ce qui s’ensuivait, le juste, le saint, et le reste ? ». L’artisan sait ce qu’il fait, mais il ne sait pas qu’il le sait, tandis que l’homme politique, le sophiste, celui qui prétend savoir, ne savent pas ce qu’ils font, mais ne savent pas non plus qu’ils l’ignorent. « Crois-tu », demande Socrate dans Le Charmide, « que, lorsque je te presse de questions, j’ai pour le faire une autre raison que celle qui me fait me scruter moi-même, je veux dire la crainte de me tromper, en croyant savoir quand je ne sais pas ? »

    Montaigne, au XVIe siècle, retient de Socrate la leçon qui consiste à rechercher toujours la vérité, avec la ferme conviction qu’on ne la possède jamais : « Socrate va toujours demandant en émouvant la dispute (excitant la discussion), jamais l’arrêtant (décidant, concluant), jamais satisfaisant (donner une réponse décisive), et dit n’avoir d’autre science que la science de s’opposer »⁶. Socrate réfute sans cesse pour faire perdre aux autres leurs certitudes.

    Socrate l’ensorceleur ? Socrate le chamane ? Certains le rattachent à la tradition de ceux qui ont pouvoir sur les autres par leurs discours. Voici un texte de Platon qu’ils font parler dans ce sens : « Tu ne sais donc pas qu’une fois tombé en plein dans ce filet qu’est l’entretien de Socrate, une fois pris dans un dialogue avec cet homme, après les choses indifférentes par lesquelles il ne manque pas de débuter, tu ne saurais être quitte de sa prise qu’il ne t’ait réduit à lui rendre compte de tout ce qui te touche, à lui dire comment tu agis à cette heure, et quelle vie tu as jusqu’alors vécue ; et quand tu en es là, Socrate ne te lâche pas que toute cette vie n’ait été par lui bien et dûment fouillée »⁷.

    Socrate est le kritikos : celui qui est capable de juger. Il n’invite pas les autres à douter en professionnel, mais il vit le doute comme un style de pensée. Non seulement il doute, mais sait douter, ne doute pas pour penser, mais pense pour douter, pour ouvrir le chemin de la liberté et écarter les brumes de l’illusion. Le discours de Socrate a une force qui fait cesser la maîtrise de soi et conditionne le souci de soi⁸ : « De quoi traite Socrate plus largement que de soi ? À quoi achemine-t-il plus souvent les propos de ses disciples qu’à parler d’eux, non pas de la leçon de leur livre, mais de l’être et branle de leur âme ? »⁹. Ou encore : « De quelque chose que l’on s’enquit à lui, il ramenait en premier lieu toujours l’enquérant à rendre compte des conditions de sa vie présente et passée, lesquelles il examinait et jugeait, estimant tout autre apprentissage subsécutif (secondaire) à celui-là et supernuméraire (en surnombre) »¹⁰.

    SOCRATE : DERNIER CHAMANE, PREMIER PHILOSOPHE

    Socrate (470-399), fils d’un sculpteur et d’une sage-femme, a fixé une partie du genre de vie des philosophes antiques, leur a donné leur uniforme : un manteau un peu court, le même pour l’hiver et l’été, le tribon.

    Mais c’est bien par le mouvement qu’il a imprimé aux âmes de ses interlocuteurs qu’il est le plus connu. Il a fait de la question un désir de pensée et est devenu amoureux du point d’interrogation comme dit à son propos Hannah Arendt.

    En prenant des exemples de la vie courante, il commence à parler des métiers et des artisans : forgeron, peintre, sculpteur, puis en vient imperceptiblement à parler de la piété, de la justice et de la vertu. Les philosophes se recommandent de lui à partir de la maxime : « connais-toi toi-même ». Mais cette maxime n’est pas de lui, elle est celle qu’a proférée un oracle, l’oracle de Delphes et lui-même a toujours mis en garde contre un savoir qui serait trop général. Tout savoir se mesure au savoir technique, artisanal, or il n’y a pas de savoir de la vertu encore moins de soi, car cela suppose qu’on puisse se dédoubler, en sachant et en su, en celui qui connaît et celui qui est connu, mais il n’y a pas un savoir de soi qui soit si aisé. Que faisait alors Socrate ? Marsyas dans Le Banquet dit : « Sans aucun instrument, par tes seules paroles, nous sommes frappés de stupeur et sommes possédés »¹¹.

    Socrate adopte un langage qui vise à chaque instant le doute, l’embarras, la question, la critique. Il instille le trouble qui consiste à ne pas avoir de réponse toute prête, mais cette impossibilité de conclure est une façon de vivre, possibilité d’existence. Socrate serait-il le dernier chamane ? « L’interrogation qui fait perdre la tête joue le même rôle que le chant et la danse dans les rites d’initiation »¹².

    Le travail intellectuel s’apparente à un sommeil : on fait abstraction de tant de choses pour savoir, on réduit, on isole des données, on analyse. Aussi on peut engourdir ainsi : « Ce n’est pas sous le rapport de leur forme, mais de leurs effets, que la réfutation et l’incantation sont apparentées. En effet, elles ont l’une et l’autre pour effet d’engourdir l’interlocuteur et de le mettre à la merci de celui qui tient le discours, qu’il s’agisse de Socrate ou du sorcier qui récite l’incantation. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Socrate soit comparé à un sorcier (et à une raie torpille qui engourdit son interlocuteur ».¹³ Socrate sème le trouble non seulement dans les pensées de ses auditeurs, mais dans leur existence même. On ne sort pas indemne de l’avoir entendu ou d’avoir discouru avec lui. Il s’agit d’amener l’interlocuteur à perdre pied. La parole de Socrate agit comme un narcotique qui assoupit.¹⁴

    On peut dire que Socrate pratiquait une forme d’hypnose, une hypnose douce, mais une hypnose tout de même.

    « NUL N’EST MÉCHANT VOLONTAIREMENT »

    Socrate est connu pour avoir prononcé des formules remarquables, des remarques qui appellent à de longs commentaires tellement elles sont des raccourcis substantiels de pensée. Parmi celles-ci figure en bonne place dans l’histoire de la philosophie la formule selon laquelle « nul n’est méchant volontairement ». Si l’homme accomplit le mal, c’est sans le vouloir, car sa volonté, principe d’action, est toujours bonne. Jésus-Christ dira plus tard : « Pardonne-leur, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font » à propos de ceux qui le mettent à mort. Mais de nombreux philosophes, comme Aristote, se sont demandés si la formule socratique ne risquait pas d’excuser le méchant dès lors qu’il est rendu irresponsable en raison de sa méchanceté involontaire. Aussi se sont-ils demandés s’il ne fallait pas distinguer au moins deux cas :

    On peut ignorer la circonstance qui rend l’acte mauvais, par exemple Œdipe accomplissant l’inceste ou le parricide. Dans ce cas, il est clair que l’acte ainsi accompli est une excuse.

    On peut ignorer le caractère mauvais de l’acte lui-même, ou même ignorer ce qu’est le bien. Dans ce cas, l’acte accompli aggrave le blâme, car celui qui agit de vilaine façon – parce que le bien se réduit pour lui à un plaisir irrationnel –, est considéré comme pervers.

    On a là la distinction entre une action accomplie du fait de l’ignorance et une action accomplie dans une situation d’ignorance. L’action accomplie, du fait de l’ignorance, est une cause déterminante de l’acte. Dans ce cas, mon intention étant généralement bonne, je n’aurais pas commis cet acte si j’en avais connu le caractère exact, et si je l’accomplis et que j’en viens à savoir les circonstances de mon acte, je me repens. L’acte est classé comme involontaire parce qu’il va contre la disposition générale de ma volonté. La qualité de mon intention est ici hors de cause.

    En revanche, lorsqu’on dit de celui qui agit mal qu’il le fait parce qu’il ignore la distinction du bien et du mal, ou de celui qui commet une faute sous l’empire de la colère ou de l’ivresse qu’il agit sans ignorance, on refuse dans ce cas à l’ignorance le rôle de cause déterminante. Dans ce cas, on s’éloigne de la formule de Socrate, car on juge la méchanceté du méchant volontaire, on la mesure à la capacité de choisir. Mais certains, comme Plotin au IIIe siècle de l’ère chrétienne, ont voulu montrer la pertinence de la formule de Socrate au-delà de cette réserve. Pourquoi, disent-ils, si quelqu’un ignore qu’il a des relations d’amitié ou de famille avec celui qu’il tue, dira-t-on que c’est involontaire comme dans le cas d’Œdipe tuant son père, tandis que, s’il ignore qu’il ne faut pas tuer un ami ou un proche, à savoir s’il ignore la distinction entre le bien et le mal, dira-t-on que c’est volontaire ?

    Si l’on dit que c’est parce qu’on devait l’apprendre ou l’avoir appris, il reste qu’on ne peut pas considérer comme volontaire le fait de ne pas savoir qu’on devait l’apprendre. Cette ignorance-là est involontaire. L’homme qui accomplit un tel acte est toutefois mauvais parce que même s’il commet l’acte involontairement, cet acte est néanmoins en son pouvoir.

    LE SAVOIR DE L’IGNORANCE

    Le savoir de l’ignorance concerne une ignorance bien spécifique que certains (je pense à Nicolas de Cues) ont appelée « la docte ignorance ». Il ne s’agit pas d’une ignorance radicale, mais de celle qui naît du savoir lui-même, des limites qu’il nous impose. Ces limites peuvent renvoyer à la disproportion entre Dieu et l’homme pour les uns, ou entre l’univers et l’homme pour les autres. Voici quelques pistes pour repérer ce savoir de l’ignorance :

    C’est un savoir qui prétend à une scientificité, car il ne faut pas moins de savoir pour mesurer ce que j’ignore qu’il n’en faut pour mesurer ce que je sais. Le savoir de l’ignorance, loin de conclure à une quelconque lâcheté, suppose une position qui repose sur la recherche de la vérité comme une nécessité, car il en va de notre survie.

    Il s’agit d’une ignorance qui se juge telle, non d’une ignorance première et comme naturelle quand nous n’avons aucune idée de quelque chose. « L’ignorance qui se sait, qui se juge et qui se condamne, ce n’est pas une entière ignorance : pour l’être, il faut qu’elle s’ignore soi-même ».¹⁵

    L’ignorance docte n’est ni l’effet d’un péché, ni une disposition transitoire appelée à disparaître pour faire place à la stabilité du savoir. « Tous les abus du monde s’engendrent de ce qu’on nous apprend à craindre de faire profession de notre ignorance »¹⁶, ou encore « qui veut guérir de l’ignorance il faut la confesser ».

    Il y a une modestie intellectuelle selon laquelle « la plus grande part de ce que nous savons est la moindre de celle que nous ignorons »¹⁷. Karl Popper plaide pour une telle modestie : « Je voudrais inaugurer la mode de la modestie intellectuelle, de la pensée permanente à tout ce que nous ne savons pas. Il faut que nous ayons perpétuellement conscience de la masse extraordinaire de choses que nous ne savons pas. Et c’est surtout la science qui nous apprend ce que nous ne savons pas. Nous devrions avant tout considérer la science comme ce qui nous conduit partout aux frontières sur lesquelles nous sommes contraints de nous dire qu’en fait nous ne savons encore rien »¹⁸. Il s’agit en quelque sorte de balancer nos certitudes culturelles et religieuses par nos incertitudes scientifiques.

    Il n’y a pas de méthode une pour savoir. La recherche des sources de la connaissance est vaine, car ces sources sont multiples et surtout, elles sont mal définies pour nous, difficiles à démêler. Par mimétisme avec l’univers dans lequel aucun être particulier ne peut être appelé premier ou dernier, il n’y a pas de point de départ obligé pour connaître¹⁹. Il suffit de valider la connaissance non de s’épuiser à en chercher les sources si mêlées. La recherche de la validité de la connaissance suppose une méthode : « La méthode des essais et erreurs : des anticipations théoriques audacieuses et aventureuses, suivies par des contrôles rigoureux destinés à mettre en évidence et à éliminer les erreurs. C’est la méthode même de la vie, vers des formes de plus en plus complexes »²⁰.

    Le dernier mot revient à Socrate, à qui Platon fait dire dans l’Apologie de Socrate : « Je suis de fait un peu plus sage que les autres en ceci que je sais que je ne sais rien ; alors que les autres ne savent même pas cela, car ils croient savoir quelque chose »²¹. Toute l’étendue de notre connaissance ne sert qu’à prendre la mesure de notre ignorance, car « les belles âmes ce sont les âmes universelles, ouvertes et prêtes à tout, sinon instruites, du moins instruisables »²².


    1 Platon,

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