Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Prodiges - Laurence et la pierre du temps
Prodiges - Laurence et la pierre du temps
Prodiges - Laurence et la pierre du temps
Livre électronique129 pages1 heure

Prodiges - Laurence et la pierre du temps

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Une pierre hors du commun.

Une magie puissante.

Et un collectionneur cruel, prêt à tout pour retrouver ses joyaux.

Laurence travaille tous les soirs au restaurant avec son frère et envie ses amis qui compétitionnent toujours dans l’équipe de hockey de leur école. Quand ses parents, partis explorer un pays à l’autre bout de la planète, lui envoient une pierre mystérieuse, la vie de Laurence est chamboulée.

Elle doit apprendre à contrôler les pouvoirs de la Pierre du Temps, déjouer les plans de ses nouveaux ennemis et, surtout, éviter de causer encore plus de problèmes.
LangueFrançais
Date de sortie15 févr. 2021
ISBN9782897657062
Prodiges - Laurence et la pierre du temps
Auteur

Patrice Cazeault

Né en 1985, Patrice Cazeault est l’auteur de la série Averia, une saga de science-fiction primée alliant personnages forts et écriture explosive. Il est aussi le cofondateur de l’événement « Le 12 août, j’achète un livre québécois ». Dans ses temps libres, il vit à Granby.

En savoir plus sur Patrice Cazeault

Auteurs associés

Lié à Prodiges - Laurence et la pierre du temps

Livres électroniques liés

Fantasy pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Prodiges - Laurence et la pierre du temps

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Prodiges - Laurence et la pierre du temps - Patrice Cazeault

    jC843/.6—dc23

    CHAPITRE 1

    Laurence tourne les pages de son cahier de notes sans les voir. Accoudée sur la caisse enregistreuse, elle lève les yeux vers l’horloge. Les aiguilles se sont enlisées en chemin et l’heure où Laurence pourra enfin barrer la porte du restaurant, fermer les lumières et passer le balai sur les carreaux semble encore lointaine.

    Dans l’autre pièce à sa gauche, Chuck, son grand frère, pianote sur le clavier de son ordinateur. Le reste de son bureau est enseveli de factures et de formulaires. Lorsqu’il fouille dans les piles, on croirait entendre le son des feuilles qui craquent sous ses pas quand elle court dans les sentiers du parc près de chez elle, à l’automne.

    Derrière, dans la cuisine, les friteuses continuent de chauffer et de diffuser une odeur de gras dans l’air. Laurence ramène ses boucles de cheveux foncés qui s’étaient échappées du filet dans lequel elle emprisonne son abondante tignasse, puis elle hume son t-shirt. Évidemment, il sent les frites. Comme toute sa garde-robe depuis deux ans, quand elle a commencé à travailler à la cantine avec Chuck.

    Tous les soirs ou presque, elle vient donner un coup de main à son grand frère Charles. Au départ, sa présence au resto ne devait être qu’un arrangement temporaire, le temps que leurs parents reviennent de leur voyage au Pérou. Voyage qui s’était ensuite déplacé en Inde. Puis en Sibérie… Aujourd’hui, ils étaient quelque part sur le plateau tibétain, à prendre des photos de yaks ou à renifler l’intérieur de vieux temples.

    La cantine le soir et l’école le jour… Laurence n’a plus le temps pour rien d’autre.

    Dehors, la neige tombe à gros flocons. Laurence laisse son regard se perdre dans la tempête, le menton appuyé dans la paume de sa main.

    Soudain, un vrombissement perce le silence. Un autobus crève l’avalanche et se stationne dans un chuintement pneumatique juste devant le restaurant. Une dizaine de jeunes gens s’en extraient sans tarder pour traverser le banc de neige qui les sépare de la cantine. Toute une équipe de hockey ! Quand le carillon de la porte s’égaille, les yeux noisette de Laurence s’illuminent.

    Voilà qui met de l’action avant la fin de la soirée !

    — Chuck ! On a de la visite !

    Laurence abandonne aussitôt son cahier de lecture et se précipite vers les friteuses derrière elle. En un geste expert, elle cueille un sac de pommes de terre tranchées et en verse le contenu dans le panier métallique. Quand elle le plonge dans l’huile chaude, de gros bouillons remontent à la surface. La jeune femme rallume la plaque chauffante, y jette rapidement quelques boulettes de viande avant d’attacher son tablier et de se retourner vers la caisse enregistreuse où s’alignent déjà les clients.

    — Salut, Laurence ! s’exclame la première d’entre eux.

    — Sophie !

    Son amie depuis qu’elles sont toutes petites. Une tuque violette enfoncée sur sa tête laisse pendre deux longues mèches de cheveux noirs. Sa peau est encore rougie par l’effort, ce qui accentue les taches de rousseur sur ses pommettes. Ça a dû être un match enlevant. Avant que ses parents ne partent en voyage, Laurence faisait partie elle aussi de l’équipe de hockey locale.

    Si toute la troupe débarque tout juste de l’aréna, ça signifie sans doute que…

    Benoit est là également, quelques pas derrière Sophie. Il chasse la neige de ses cheveux humides. Il a pris une douche après le match, et lui aussi a les joues rouges d’avoir livré une performance sur la glace. À l’époque, Sophie, Benoit et Laurence dominaient le circuit.

    Cette période de sa vie manque à Laurence. Le choc de la rondelle sur sa palette lorsqu’elle reçoit une passe de son amie. L’adrénaline qui monte alors qu’elle fonce vers le filet. Ses patins qui mordent dans la glace. La fierté qu’elle ressent quand elle envoie le disque vers Benoit et que celui-ci le saisit en déjouant un adversaire…

    — Je meurs de faim ! s’écrie Sophie.

    Laurence s’arrache difficilement à la contemplation du jeune homme. Sophie salive en détaillant le menu sur les affiches, au-dessus de leurs têtes.

    — Prépare-moi deux hot-dogs, un cheeseburger, une frite, une rondelle…

    — Chuck ! répète Laurence en faisant porter sa voix à sa gauche, jusqu’au petit bureau dans la pièce d’à côté. Je vais avoir besoin de ton aide.

    Charles consent à abandonner ses passionnantes tâches administratives pour la rejoindre à la cuisine. Même si Laurence est de taille normale du haut de ses 14 ans, Chuck passe facilement pour un géant à ses côtés. Il s’amuse souvent à lui ébouriffer sa tignasse bouclée de cheveux bruns ou à la maintenir à distance d’un bras lorsque l’envie prend à Laurence de se bagarrer avec lui.

    Le frère et la sœur s’activent aux différents postes. L’un retourne les boulettes de steak haché, l’autre garnit les hot-dogs. L’une vide le panier de frites dorées et l’autre assemble les commandes. Le grand frère verse la sauce sur les poutines et Laurence presse les boutons de la caisse. Tous les deux valsent d’une station de travail à l’autre sans jamais se bousculer.

    — Les frites sont prêtes ! lance Charles.

    — J’en commence un nouveau paquet !

    — Qu’est-ce que tu veux dans ton hamburger ?

    — C’est celui de Francis ? s’interpose Laurence en passant sous les bras de son frère pour rejoindre la caisse. C’est moutarde, oignons seulement !

    Même s’ils ne sont que deux pour opérer le restaurant, les plats sortent à la chaîne et les clients affamés repartent vers les tables. Bientôt, la file de clients s’étiole. Benoit et Sophie en profitent pour ramener leurs cabarets au comptoir où Laurence continue d’œuvrer.

    — Tu n’as pas perdu la main, commente Benoit en buvant une gorgée de sa boisson gazeuse.

    Sophie hoche la tête.

    — Aussi agile sur la glace que derrière une friteuse !

    Elle étire la main pour attraper une frite sur le plateau que prépare Laurence. Cette dernière lui donne un coup de spatule sur les doigts.

    — Bas les pattes ! Ce n’est pas pour toi.

    — Pas de but, pas de frites, Paquette, gronde une voix adulte.

    Monsieur Laurent, le coach de l’équipe, s’insère entre ses deux jeunes joueurs pour récupérer son repas. Il en profite pour frotter la tuque de Sophie sur son crâne, ce qui lui arrache un cri de protestation. Elle chasse la main de son entraîneur, retire son bonnet et démêle ses longs cheveux noirs.

    — Ce n’est pas juste, se plaint-elle.

    — Alors, Beaudoin, quand est-ce qu’on peut compter sur toi pour rejoindre l’équipe ?

    Laurence pince les lèvres et essuie la sueur qui lui perle au front avec son poignet.

    — Pas cette année, coach. Désolée.

    Elle lui offre quand même un sourire.

    — Mais notre promotion au resto tient toujours ! 10 % si vous gagnez vos matchs !

    — Ah ! Ce n’est pas cette saison que nous allons vous ruiner, ton frère et toi !

    Tandis que l’entraîneur s’éloigne, les jeunes gens se remettent à discuter. Tout le monde a été servi, et Chuck patrouille à travers les tables, sermonnant l’un des joueurs qui a versé son sachet de ketchup directement à côté de son assiette. Par-dessus le vacarme, Laurence écoute Sophie et Benoit lui faire le récit de leur défaite. Ses yeux traînent longtemps sur la bouche de Benoit, son ancien partenaire de trio.

    Il y a deux ans, ils passaient le plus clair de leur temps ensemble. Ils s’assoyaient toujours côte à côte en classe, occupaient leurs temps libres à discuter stratégies et feintes pour vaincre les gardiens de but adverses, se parlaient jusqu’à tard dans la nuit via la messagerie de leur téléphone.

    Aujourd’hui, leurs contacts se font plus rares.

    — Si tu avais été là, s’emporte Sophie, l’issue aurait été différente !

    — On aurait perdu par deux buts de plus, intervient une nouvelle voix.

    Kyliane se glisse à côté de Sophie et enroule son bras autour de la nuque de Benoit. Aussitôt, le cœur de Laurence fait un bond douloureux dans sa poitrine. Elle s’en veut de réagir ainsi, mais elle ne peut s’en empêcher. Kyliane a été élue capitaine de l’équipe de hockey peu après le départ de Laurence, et depuis, la petite blonde athlétique suscite chez elle une réaction viscérale. La nouvelle venue chuchote des mots à l’oreille du jeune homme, puis glousse.

    À gauche, Sophie roule des yeux avant de tirer la langue, ce qui arrache un sourire à Laurence.

    — Je n’ai pas mangé encore, tu me prépares une poutine, Lau ? demande Kyliane sans la regarder.

    — Tout de suite, Kylie…

    Les quelques frites qui restent dans le panier sont froides et s’émiettent dans un craquement lorsque Laurence les gratte avec sa spatule. Ce sera sans aucun doute la pire poutine qu’elle aura assemblée en carrière, mais, après tout, la soirée est presque terminée et il n’y aura plus de clients avant la

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1