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Au nom de Claire
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Livre électronique325 pages4 heures

Au nom de Claire

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À propos de ce livre électronique

Les Balbuzards, une équipe de footballeurs universitaires, célèbrent leur dernière victoire à L’Intello, un bar de la région. L’alcool coule à flots, les esprits s’échauffent, la fête dégénère. Claire Chagnon, une fan un peu trop dérangeante, est prise à partie. Après avoir été sauvagement battue et violée par cinq membres des Balbuzards, elle est abandonnée dans le sous-bois d’un parc adjacent à L’Intello. 

Sauvée in extremis, Claire est interrogée par des policiers, mais refuse catégoriquement de porter plainte contre ses agresseurs. Le dossier est clos. Les violeurs s’en tirent à bon compte… pour l’instant. 

Il est impensable qu’un acte aussi odieux qu’un viol soit pardonné à tout jamais sans que justice soit faite. 

Dix ans après le triste événement, une saga à couper le souffle s’enclenche. Qui est l’énigmatique personnage qui, au nom de Claire, réclame sa vengeance ? Et quelle est la sentence que devront subir les violeurs ?
LangueFrançais
ÉditeurLes Éditions de l'Apothéose
Date de sortie25 oct. 2024
ISBN9782897759797
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    Aperçu du livre

    Au nom de Claire - Pierre Cusson

    Du même auteur

    Sous la poussière des ans : Polar aux Éditions Bellefeuille (2012)

    Le prédateur du fleuve : Le marinier, Polar aux Éditions Pratiko. (2014)

    Le prédateur du fleuve : L’Artiste, Polar aux Éditions Pratiko. (2014)

    Lédo : Polar aux Éditions Pratiko. (2015)

    Garok : Horreur et fantastique, aux Éditions Pratiko. (2016)

    Le Copieur : Polar aux Éditions AdA. (2019)

    Le presbytère de l’horreur : Horreur aux éditions AdA. (2019)

    Jeu d’indices : Polar aux Éditions Lo-Ély. (2021)

    L’Ange purificateur : Polar aux Éditions Lo-Ély. (2023)

    Chapitre 1

    Automne 2013

    Le ballon quitte la main de Nicolas Lenoir, le quart-arrière des Balbuzards, et flotte dans les airs sur plus de quarante verges, avant d’être capté de façon magistrale par le receveur de passe, Baptiste Ducharme. Le géant de 1 mètre 90 est aussitôt plaqué au sol, mais conserve néanmoins le ballon qui sera placé par l’arbitre à la ligne de 12 verges du but de la formation adverse. Sautant de joie tout en se tapant dans les mains, le gaillard s’empresse de rejoindre les membres de son équipe.

    La fébrilité est à son comble pendant les quelques secondes du caucus alors que le pointage est de 21 à 24 en faveur de l’adversaire. Les acclamations de la foule font augmenter d’un cran la motivation des footballeurs. En bordure du terrain, les meneuses de claque s’en donnent à cœur joie avec leurs danses et figures acrobatiques, lançant des cris d’encouragement tout en brandissant leurs pompons étincelants.

    Dans les gradins remplis à craquer, les spectateurs scandent le nom de leur équipe favorite. Certains arborent un casque surmonté d’une réplique d’un oiseau de proie brun huppé. D’autres ont le visage entièrement peint en blanc avec des lignes noires sur les côtés. Plusieurs revêtent un chandail aux couleurs des Balbuzards : brun, avec le nom de leur joueur préféré et son numéro en blanc.

    — Qu’est-ce que tu fais, Claire ? Tu ne regardes même pas ce qui se passe sur le terrain.

    — Oui, oui, frérot, ne t’inquiète pas, je ne rate rien, répond la jeune femme de vingt-trois ans, dont les longs cheveux noirs ondulent légèrement au gré du vent qui tournoie dans le stade.

    — Tu as l’air plus attirée par les meneuses de claque que par la partie, fait remarquer l’homme au visage à demi recouvert d’une barbe foncée.

    Collin Chagnon se détourne de sa sœur pour revenir à la confrontation se déroulant sur le terrain. Il n’a pas l’intention d’embarrasser son aînée qui, même si elle réfute cette évidence, n’a d’yeux que pour Laurine Fournier. Collin doit avouer que cette dernière est resplendissante dans son costume de meneuse de claque et que les chorégraphies qu’elle exécute sont magistrales. Cependant, il est également conscient du fait que Claire n’a aucune chance avec la jolie Laurine, qui est la petite amie depuis près d’un an du quart-arrière des Balbuzards. C’est d’ailleurs pour cette raison que la blonde au regard d’azur est devenue meneuse de claque. De cette façon, elle peut toujours garder un œil sur le sportif le plus convoité de l’université. Ce n’est pas un manque de confiance envers Nicolas, mais elle préfère ne pas courir le risque de laisser le champ libre à une quelconque rivale. Tout le monde sait que la chair est faible. Laurine croit donc qu’il est plus prudent de veiller au grain afin d’éviter que son amoureux ne tombe dans le piège d’une chasseuse de vedettes.

    Il reste moins d’une minute à l’engagement. Si les Balbuzards parviennent à marquer le touché, ils obtiendront, pour une cinquième année d’affilée, la victoire à leur première partie de la saison. Un exploit que peu d’équipes ont réussi.

    Alors que les secondes s’égrènent et que le caucus s’éternise, quelques rumeurs dans la foule viennent troubler le silence s’étant installé un peu plus tôt. Au grand plaisir des spectateurs, se tapant dans les mains, tous les joueurs s’empressent de regagner leur position, prêts à passer à l’offensive. Quelques cris d’encouragement fusent d’un peu partout dans le stade, mais au moment où le ballon quitte la main de Nicolas Lenoir, le silence se fait.

    Au-delà de la ligne des buts, Baptiste Ducharme feint de se diriger vers la droite pour mystifier le couvreur chargé de le surveiller, puis tourne prestement à gauche tout en reculant et gardant les yeux sur le ballon. Celui-ci, lancé avec une précision ahurissante, est saisi par le géant des Balbuzards au moment même où il est terrassé par l’adversaire. Le précieux trésor est bien demeuré dans ses mains.

    Aussitôt, le mode effervescence s’enclenche. Tous les joueurs se ruent sur les héros de la partie, Nicolas Lenoir et Baptiste Ducharme. Très rapidement, ce sont deux monticules humains qui meublent le terrain, alors que les vaincus s’en retournent penauds vers leur ligne de côté.

    La foule est en délire. Banderoles et confettis virevoltent au-dessus des têtes. Applaudissements, cris et klaxon à air comprimé ne tarissent pas pour glorifier les idoles du moment. Non loin du banc de touche des Balbuzards, les meneuses de claque ont repris leurs figures acrobatiques tout en brandissant leurs pompons.

    Du côté de Victor Grenon, l’entraîneur, c’est la joie à son paroxysme. Il n’y a rien de mieux qu’une première victoire de saison pour concrétiser sa suprématie en tant qu’instructeur d’une équipe de football universitaire. La vingtaine de joueurs qu’il a lui-même formés et qui ont participé à cette partie sont parmi les meilleurs. Malgré le peu de différence d’âge entre lui et ses protégés – même pas dix ans –, il les considère quasiment comme ses enfants.

    Avec un grand sourire illuminant son visage basané, Claire ne quitte pas des yeux celle qui fait battre son cœur. Bien que le football ait déjà été un objectif à atteindre pour la jeune femme, elle s’en désintéresse à présent. L’an dernier, on lui a fait comprendre que ce sport n’était pas pour elle et que ce serait hasardeux si elle persistait à vouloir s’y intégrer. Elle avait fini par réaliser que son désir de joindre les rangs des Balbuzards n’était en fait qu’une façon d’impressionner la belle Laurine.

    Chapitre 2

    Une foule s’est entassée dans le bar L’Intello, établissement situé non loin de l’université des gagnants. À l’intérieur, les cris fusent de partout ; c’est la cacophonie, alors que les esprits deviennent de plus en plus échauffés par l’alcool. Même si des heures se sont écoulées depuis la fin de la partie, nombreux sont ceux qui ne se lassent pas de raconter en détail le jeu décisif qui a mené à la victoire des Balbuzards. Le torse bombé, pendant que son ami Baptiste Ducharme vante ses exploits, Nicolas Lenoir semble vouloir dire à ceux qui l’entourent : « regardez-moi, je suis le meilleur quart-arrière que vous n’ayez jamais vu et que vous ne verrez jamais ». Imbu de sa personne, le futur médecin de vingt-cinq ans adore se vautrer dans ce genre de rencontre où on l’encense avec une démesure certaine. Tout pour nourrir son ego, en fait.

    Après avoir avalé la dernière gorgée de son verre, le quart-arrière des Balbuzards s’installe à une table en compagnie de ses amis. L’air suffisant, la belle Laurine Fournier dépose lentement ses fesses sur les genoux de son amoureux tout en jaugeant la réaction des femmes présentes. Il est indéniable que ces dernières l’envient. Elle en rajoute une couche en s’emparant des lèvres de Nicolas pour se perdre dans un long baiser torride, tout en faisant glisser une main sous sa cuisse pour vérifier la virilité de son partenaire. Satisfaite du résultat, elle se détache de la bouche enfiévrée du jeune homme, puis survole du regard celles qui les observent.

    Avec un certain dédain, Laurine esquisse un léger sourire. Elle tourne la tête en direction du zinc dont tous les tabourets sont occupés, soit par des membres des Balbuzards, soit par des supporters. Maxime, le serveur, ne chôme pas puisque les commandes d’alcool ne dérougissent pas. Tantôt de la bière, tantôt des verres de spiritueux, mais surtout des « shooter ».

    Les yeux de Laurine s’accrochent tout à coup à une jeune femme aux cheveux sombres dont le regard est fixé sur elle. C’est Claire Chagnon, cette lesbienne qui n’a de cesse de l’épier en silence depuis les deux dernières sessions. Ce serait le bon moment de mettre les choses au clair et de lui péter sa bulle. Toutefois, en y songeant bien, Laurine pense que ce serait peut-être une expérience à tenter que de coucher avec cette Claire Chagnon. Peut-être pas jusque-là, en fait. Mais l’aguicher avant de la remettre à sa place serait sûrement satisfaisant.

    Fière de son idée, Laurine souffle quelques mots à l’oreille de Nicolas. La surprise le fait reculer de quelques centimètres. Ses traits légèrement ahuris au début se transforment peu à peu en un étrange rictus. À son tour, il s’approche de l’oreille de son amoureuse pour lui faire part de ses pensées. Tout le faciès de la future psychologue s’illumine, tant la suggestion de Nicolas l’emballe.

    *

    — Tu as l’air de t’ennuyer. Est-ce que je me trompe ? Je ne t’ai pas vue parler à qui que ce soit de toute la soirée.

    Venant tout juste d’ingurgiter deux « shooter » d’affilé, Claire Chagnon sursaute et fait volte-face pour détailler l’intruse. Ses pupilles s’agrandissent lorsque le regard de Laurine Fournier plonge dans le sien. Bredouillant quelques mots qui ne riment à rien, Claire tente d’expliquer qu’elle aime beaucoup la solitude.

    — D’accord. Je comprends. Je vais te laisser tranquille.

    — Non ! Ce n’est pas ce que je voulais dire. Non. Reste.

    Laurine sourit. D’un léger coup de coude sur le bras du jeune homme occupant le tabouret voisin de Claire, Laurine lui fait comprendre qu’il doit céder sa place. L’individu la considère un instant, puis, la reconnaissant, il se retire sans faire de commentaires.

    — Tu as de l’influence, on dirait.

    — Être la copine de Nicolas Lenoir a ses avantages, répond la femme blonde tout en indiquant à Maxime d’apporter deux « shooter ».

    Les sourcils froncés, Claire demeure silencieuse durant quelques secondes comme pour essayer de remettre ses idées en place. La situation présente la dépasse au point où elle se sent envahie d’une certaine suspicion.

    — Tu te demandes pourquoi je viens te parler ? dit Laurine, devinant les pensées de sa vis-à-vis.

    — Oui… En deux ans, c’est la première fois que tu t’adresses à moi. Sauf pour me dire de m’enlever de ton chemin, ou pour me faire comprendre de regarder ailleurs. Alors, oui, je me pose la question.

    — Je sais que je n’ai pas toujours été fine avec toi, je m’excuse. J’espère que tu pourras me pardonner.

    Claire est éberluée par ces propos. C’est peut-être à cause des vapeurs de l’alcool que tout se bouscule dans sa tête, mais il n’en reste pas moins que la présence à ses côtés de celle qui fait battre son cœur depuis des mois est bien réelle.

    — Pourquoi ce soir ?

    Laurine lève une main pour inciter sa voisine à s’interrompre et de l’index lui désigne les « shooter » que Maxime vient de déposer devant elles. Claire comprend le message et s’empare de l’un des verres pour en ingurgiter le contenu d’un trait.

    — Par curiosité, répond Laurine en mettant son verre vide sur le comptoir, puis en commandant deux autres consommations d’un geste au serveur. Tu le sais depuis longtemps que je ne suis pas attirée par les femmes, mais tu continues à m’observer et à me suivre… J’aimerais comprendre.

    — Mmmm… Je ne sais pas. Pourquoi les gens ne portent pas attention à un gars qui s’entiche d’une femme sans jamais le lui dire, mais quand c’est une femme qui fait la même chose, on la dénigre, on l’insulte ?

    — Ce n’est pas pareil…

    — Ça l’est, oui. L’amour n’a pas de sexe, c’est simplement une personne qui en aime une autre, que ce soit un homme et une femme, deux hommes ou deux femmes, l’amour s’en fout.

    — D’accord avec toi. Mais il faut que les deux personnes soient consentantes, non ?

    — Oui. Ça aussi c’est vrai, approuve Claire, tout en baissant les yeux en signe d’une déception évidente.

    De son index replié, Laurine relève le menton de sa compagne et lui offre une mine remplie de compassion. Ses yeux dénotent alors un attendrissement d’une telle sincérité que le cœur de Claire bondit dans sa poitrine et que le désir qu’elle ressent envers cette nymphe embrase la moindre parcelle de son corps.

    — Comme je te disais tantôt, je suis curieuse. Curieuse de connaître les sensations, de savoir ce que ça fait de coucher avec une femme. Je n’ai jamais expérimenté ça, alors c’est dur de porter un jugement.

    — Tu veux dire quoi, au juste ? demande Claire, bénéficiant d’un moment de lucidité.

    Laurine lui offre encore une fois son sourire à faire fondre un glacier, puis d’un geste de la main elle lui indique les deux « shooter » qui n’attendent que leurs lèvres pulpeuses. D’un hochement de tête, la belle aux cheveux d’ébène obtempère à la suggestion silencieuse et se saisit du verre pour le vider d’un seul coup, imitée aussitôt par la blonde au regard azuré.

    — Peut-être que ce serait le moment pour moi d’expérimenter ce genre de relation, reprend Laurine en déposant son verre vide sur le zinc. Mais sans engagement. Pour pouvoir juger, il faut quand même savoir de quoi on parle. Tu ne penses pas ?

    Cette fois, c’est la consternation du côté de Claire. Est-ce l’alcool qui incite Laurine à lui proposer une baise, dans l’unique but de savoir pourquoi une femme peut aimer une femme ? La suggestion est plutôt saugrenue. Toutefois, l’idée de faire l’amour, ou simplement d’embrasser celle qu’elle convoite depuis si longtemps n’est pas à dédaigner. Si la belle Laurine lui fait une telle proposition, c’est sûrement parce qu’au fond d’elle, il y a ambiguïté concernant son orientation sexuelle. Elle ne veut peut-être pas l’avouer ouvertement.

    — Allez-y, les filles ! lance un pan de mur qui a suivi la conversation des deux femmes. Gênez-vous pas, voyons. Allez vous envoyer en l’air !

    — De quoi je me mêle ? crie Laurine à l’endroit de Romain Deblois, un des membres des Balbuzards. T’as rien de mieux à faire que d’espionner les gens ?

    — Ok, ok, je m’en vais.

    — Viens, reprend Laurine à l’intention de sa compagne. Allons marcher dans le parc, en arrière.

    — Un autre verre et on y va.

    Tout sourire, la meneuse de claque approuve et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, deux « shooter » apparaissent devant elles.

    Chapitre 3

    Le ciel est magnifique, avec une pleine lune donnant une allure fantasmagorique au décor, alors que les ombres géantes des arbres se détachent sur le petit sentier asphalté qui accueille Claire et Laurine, marchant côte à côte. Bien que la nuit soit installée depuis quelques heures, l’air demeure chaud et invitant. D’ailleurs, les gémissements et les halètements ténus, en provenance de plusieurs buissons, prouvent que d’autres couples se sont formés pour profiter du moment présent.

    La main de Laurine vient frôler celle de Claire. Cette dernière frémit et au bout d’un moment, elle referme les doigts sur ceux de sa nouvelle amie. Dix pas devant elles, un banc de bois les invite et d’un tacite accord, elles vont s’y installer. Leurs regards se croisent et brillent sous les reflets de la lune et des lampadaires qui escortent le sentier. Puis lentement, leurs bouches se rapprochent jusqu’à ce que chacune des deux complices sente le souffle de l’autre sur sa figure. Le moment tant attendu par Claire se produit avec délicatesse et sensualité alors que leurs lèvres se joignent, se caressent, se goûtent. L’euphorie engendrée par ce baiser est telle que le cœur de la jeune femme à la chevelure sombre s’emballe comme jamais auparavant, puis sa cadence augmente encore lorsque Laurine laisse sa main s’infiltrer sous son chemisier. Propulsée au septième ciel, Claire ferme les yeux pour mieux s’imprégner de cet incomparable plaisir que lui offre sa complice. Son rêve se réalise enfin. Les prochains instants s’annoncent être les plus mémorables de toute sa vie. Pourtant, une ombre plane sur ce bonheur. Claire recule légèrement et adresse un regard inquiet à Laurine.

    — Je dois t’avouer quelque chose.

    — M’avouer quoi, au juste ?

    — Je dois te dire que si on a l’intention d’avoir une relation à long terme, il faudra que tu acceptes qu’un jour…

    Tout à coup, surgissant de partout et de nulle part, une demi-douzaine d’individus se lancent à l’assaut des deux femmes en criant et en hurlant comme des déchaînés. Laurine se lève rapidement et recule de quelques pas alors que des mains puissantes s’abattent sur Claire, lui interdisant tout mouvement et l’empêchant d’émettre le moindre son. Après l’incompréhension, c’est la terreur qui se lit dans les yeux de cette dernière. Son regard éperdu réussit à se poser sur Laurine. Les traits de celle-ci semblent figés de stupeur, mais, lentement, ses lèvres s’étirent en un sourire malicieux.

    — Merci ma chérie de nous l’avoir préparée. Je crois qu’on va bien s’amuser.

    — Ç’a été facile. Je pense qu’elle mouillait juste en me tenant la main.

    — Allez, les gars ! crie Nicolas Lenoir, en se détournant de sa copine Laurine. Faites-moi déguerpir tout ce petit monde qui fornique derrière les buissons. Cette nuit, la place nous appartient.

    Alors que deux des six compères exécutent les ordres de leur quart-arrière, les trois autres arrachent Claire du banc pour la conduire quelques mètres plus loin, dans le sous-bois, jusqu’à un endroit dégagé. Malgré tous ses efforts, la jeune femme ne parvient pas à se débattre suffisamment pour se défaire des bras musclés qui la retiennent.

    — Faudrait pas niaiser, dit Baptiste Ducharme, de retour après avoir éloigné les possibles témoins. Il est une heure et demie et j’ai promis à ma blonde d’être revenu pour deux heures et demie. Je devrais être le deuxième après Nicolas.

    — Qu’est-ce que vous avez en tête, les gars ? demande Mikael Salvail, un des Balbuzards. On devait juste lui faire peur. Vous ne pensez pas aller jusqu’au bout ? Vous êtes fous !

    — Ta gueule, Mik ! crie Nicolas. Si t’as pas envie de te faire du fun, t’as juste à sacrer ton camp. À moins que tu veuilles voir de vrais mâles en action ?

    Fou de rage, le dénommé Salvail plonge son regard dans celui du quart-arrière pour tenter de l’intimider, mais rapidement, il baisse les yeux, comme un loup de la meute qui avoue son infériorité face à son chef.

    Sans rien ajouter de plus, Mikael se détourne de la scène et, furieux de ne pas être en mesure à tenir tête à Lenoir, il s’empresse de filer à toute vitesse loin de ce secteur du parc.

    — Ok, passons aux choses sérieuses, dit Baptiste Ducharme. Je ne veux pas être en retard. Ma blonde va me péter une crise.

    D’ores et déjà, Claire sait ce qui l’attend. Elle est paniquée à l’idée d’être violée par ces monstres. Elle les connaît très bien pour les avoir vus évoluer sur le terrain de football ces deux dernières années. Mis à part Lenoir et Ducharme, il y a Romain Deblois et Robin Oligny, les deux salauds qui la retiennent au sol. Ces derniers arborent un grand sourire pendant que Arnaud Sévigny s’emploie à lui enlever ses vêtements. Deblois retire sa main, qui empêchait leur proie de crier et Sévigny s’empresse de lui enfoncer sa petite culotte dans la bouche.

    — Alors, ma jolie, lance soudain Nicolas Lenoir en se plaçant à genoux entre les cuisses de sa victime. Je suis sûr que si tu aimes autant les femmes, c’est parce que tu n’as jamais eu l’occasion d’être baisée par un vrai homme. Un mâle avec un dard qui fait toujours vibrer sa cible de plaisir.

    *

    Pendant de très longues minutes, Claire est assaillie, avec une incroyable bestialité, par les cinq scélérats qui, à tour de rôle, ne tarissent pas d’insultes et de paroles méprisantes. Le corps de la pauvre femme est balloté dans tous les sens et frappé à qui mieux mieux chaque fois qu’elle tente de se défendre. Les forces commencent à lui manquer dangereusement. Bien que libérée des bras qui la retenaient depuis le début, elle n’arrive plus à offrir une quelconque résistance. Tout tourne dans sa tête, et au moment où elle se sent glisser dans le néant, elle aperçoit le pire des monstres que la terre puisse porter : Laurine Fournier. Les lèvres encore étirées en sourire, l’odieuse blonde s’installe au-dessus de Claire, puis, sans prévenir, elle soulève légèrement sa jupette, écarte sa petite culotte et urine sur son corps nu.

    — As-tu bien compris que ça ne te sert plus à rien d’espérer baiser avec moi, salope ? grogne Laurine avant de reculer de quelques pas.

    — Mais qu’est-ce qui se passe ici ? lance une voix rugissante de colère. À quoi vous jouez, les gars ?

    — Ne te mêle pas de ça, coach, s’empresse d’intervenir Nicolas Lenoir en s’interposant alors que Victor Grenon essaie de se rapprocher de la personne étendue sur le sol.

    — Vous êtes complètement débiles ! crie le trentenaire. C’est monstrueux, vous n’avez pas le droit d’agir comme ça !

    — Tout ça, c’est la faute de l’alcool, tente de se disculper Baptiste Ducharme avec un sourire moqueur. Ça nous a mis le feu au corps. On a perdu la carte, c’est tout.

    — Il ne faut pas en faire toute une histoire, ajoute Robin Oligny. Je te jure qu’elle était consentante. Elle en redemandait, alors on lui en a donné. Elle faisait un grand sourire tout le long.

    — Elle a profité de vingt-huit merveilleuses minutes de plaisir, complète Romain Deblois avec ironie.

    — Je parie que demain, elle viendra nous voir pour remettre ça, surenchérit Arnaud Sévigny en ricanant. Elle a adoré faire partie du spectacle, tu peux me croire coach. Elle m’a

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