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Entre deux buts
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Livre électronique157 pages2 heures

Entre deux buts

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À propos de ce livre électronique

Léa adore la ringuette. Émile brille au hockey. Tout dérape après un exposé en classe : les deux se lancent dans une rivalité aussi intense sur la patinoire qu’à l’école. Mais entre les défis et les répliques bien senties, quelque chose change… et les sentiments s’en mêlent.

Un roman plein d’énergie, où se mêlent émotions, glace et premières amours, tout en bousculant les idées reçues sur la place des filles dans le sport.
LangueFrançais
ÉditeurLes Éditions de l’Apothéose
Date de sortie3 août 2025
ISBN9782898781308
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    Aperçu du livre

    Entre deux buts - Eric Beauregard

    Chapitre 1. Attirance

    Du vestiaire de l’équipe locale, un brouhaha monstre retentit. Les joueuses des Abeilles de Saint-Hyacinthe célèbrent leur victoire éclatante de 5 à 1 contre leurs grandes rivales de toujours. Contrairement à leur dernier affrontement, cette fois-ci, la formation de Sainte-Julie a été menottée du début à la fin, leurs attaquantes se retrouvant simplement incapables de franchir la zone centrale. 

    Grâce à ce succès, l’équipe de ringuette maskoutaine renoue provisoirement avec la tête du classement. Léa Jolicoeur jubile. Deux jours plus tôt, la capitaine des Abeilles avait livré une performance plutôt décevante dans le duel opposant sa troupe à celle de 4 Cités. Or, ce soir, elle s’est brillamment rattrapée. Ses coéquipières lui décernant le titre enviable de joueuse du match, un honneur pleinement mérité. Non seulement la demoiselle s’est distinguée en marquant trois fois, mais elle a également été complice sur chacun des autres buts de sa formation. En outre, elle a excellé dans ses replis défensifs, brisant plusieurs jeux qui auraient pu redonner espoir à leurs adversaires.

    Pourtant, beaucoup se font une fausse idée d’elle dès le premier regard. À première vue, cette adolescente de 15 ans semble plutôt timide et réservée. Sa longue tignasse blonde lui prodiguant l’allure d’une princesse de conte de fées. Mais attention, cette apparence est trompeuse. Dès qu’elle revêt son uniforme jaune et noir, aux couleurs de son équipe, une transformation s’opère. Son tempérament rebelle se révèle alors au grand jour.

    Particulièrement douée dans les sports, Léa a une nette préférence pour la ringuette. Sa détermination et sa combativité font d’elle une leader naturelle, justifiant pleinement son insigne de capitaine. En revanche, sa pugnacité la pousse à s’emporter facilement, ce qui la place parfois dans des situations délicates. Par ailleurs, la demoiselle supporte mal l’inactivité, ce qui contribue à sa démotivation scolaire, notamment lorsque les enseignants s’entêtent à donner des cours magistraux.

    — Trois buts, Léa ! Tu étais partout sur la glace ce soir. Wow ! C’était génial ! Nos adversaires ne savaient plus quoi faire pour t’arrêter, je t’assure ! s’exclame Lorie tout en maintenant la porte du vestiaire ouverte pour lui permettre de sortir.

    Depuis l’école primaire, les deux filles restent inséparables. Contrairement à Léa, sa camarade se démarque par ses cheveux noirs et son teint basané. Elle est non seulement sa meilleure copine, mais aussi sa plus grande confidente. Les deux amies faisant partie de la même équipe de ringuette depuis qu’elles ont commencé à jouer ensemble dans la catégorie moustique. Sur la glace, elles s’amusent comme larrons en foire. Cependant, elles se distinguent l’une de l’autre au niveau académique où Lorie excelle, sauf lorsqu’elle doit prendre la parole en public. Dans ces occasions-là, elle perd souvent ses moyens, ce qui explique ses notes plus basses lors des oraux et son aversion pour le cours d’arts dramatiques.

    Tour à tour, les deux joueuses maskoutaines se hâtent vers la sortie de l’aréna Isatis tout en traînant derrière elles tout leur attirail, incluant bâton et sac de sport. Dans le hall, chacune retrouve sa mère qui commère en échangeant rumeurs et potins. 

    Tout à coup, Léa se crispe et grimace. Elle ressent une tension à l’arrière de la nuque. Délicatement, elle palpe le muscle endolori puis tente de soulager la tension en faisant de petits cercles avec les épaules. Elle en profite pour se confier à Lorie :

    — Je peux te confirmer que nos adversaires n’y sont pas allées de main morte avec leur bâton. Je ne te dis pas les bleus que j’ai sur tout le corps, sans compter, cette douleur au cou. J’ai l’impression d’avoir passé sous un camion. 

    Lorie pouffe de rire.

    — Ben voyons ! Tu exagères ! Cela dit, il faut aussi se mettre à leur place, Léa… les pauvres, elles ne savaient plus quoi faire pour t’arrêter. Tu étais partout ! On aurait presque dit que tu volais sur la patinoire.

    Léa sourit en constatant que les leçons de power skating suivies cet été ont finalement porté leurs fruits. Cet entraînement intensif a nettement amélioré sa vitesse et sa force d’accélération. Dorénavant, elle peut espérer participer aux séries et peut-être même y remporter les grands honneurs. Enfin ! Sa seule médaille d’or datant de l’époque où elle jouait atome, autant dire il y a une éternité ! Par chance, l’arrivée de leur nouvelle gardienne de but a changé la donne. Jamais son équipe n’a eu une joueuse aussi talentueuse à ce poste névralgique.

    De l’étage supérieur, où elle se trouve, Noémie interpelle les deux filles et leur fait signe de monter.

    — Léa ! Lorie ! Venez voir ! Dépêchez-vous !

    Perplexes, les deux adolescentes échangent un regard. Aucune d’elles ne comprend les raisons de l’agitation de leur amie. Mais Noémie insiste, jusqu’à ce qu’elles la rejoignent.

    — On peut savoir ce qu’il y a de si urgent ? questionne Lorie.

    Avec un air espiègle, Noémie fait durer le suspense quelques instants avant de s’expliquer.

    — Savez-vous seulement qui joue sur la deuxième glace, les filles ? Non ? Je vous laisse une chance. Alors ? Vous ne voulez pas essayer ? On préfère donner sa langue au chat ?

    Noémie fait décidément languir ses deux amies. Ce qui agace autant Lorie que Léa.

    — Abrège Noémie… nos mères nous attendent. Désolée, mais je n’ai pas le temps pour les devinettes !

    En réalité, l’adolescente a surtout hâte de rentrer à la maison et de prendre une douche bien chaude pour atténuer sa douleur et ses courbatures. Elle espère aussi que sa sœur acceptera de lui prodiguer un massage. Elle en a drôlement besoin. 

    — Eh bien, croyez-le ou non… il s’agit de notre beau ténébreux ! dévoile enfin Noémie avec un sourire malicieux. Vous m’avez bien compris, les filles… je fais référence à notre charmant Émile national.

    Soudainement, l’idée de rentrer précipitamment à la maison ne s’avère plus une priorité pour Léa. La demoiselle oublie tout : la douleur, la fatigue et la fin de sa préparation orale pour son cours de français du lendemain. Cependant, elle craint que sa mère refuse de lui accorder un délai supplémentaire avant de partir. Lorie, qui n’ignore rien de l’attirance que sa meilleure amie éprouve pour le jeune homme, comprend son dilemme et décide de lui venir en aide. Elle la pousse à suivre Noémie, tandis qu’elle se charge de persuader leurs deux mamans de différer leur départ.

    — Allez ! Ouste ! Vas-y ! Je vous rejoins dans un instant !

    D’un hochement de tête, Léa acquiesce et la remercie. Elle sait que Lorie parviendra à convaincre sa daronne de lui accorder cette faveur. Après tout, cette dernière l’adore ! Par ailleurs, la joueuse vedette de l’équipe des Abeilles tient mordicus à observer Émile en action. Elle ne peut pas nier l’attraction qu’il exerce sur elle. Elle rêve même de lui la nuit, un secret qu’elle ne partage avec personne, hormis sa best friend.

    Peu de temps après, Noémie et elle se retrouvent assises côte à côte. Près d’elles, une fervente supportrice du Vert et Noir de Saint-Hyacinthe fait tout un tintamarre en soufflant éperdument dans sa trompette, au risque de faire éclater les tympans de tous ceux qui l’entourent.

    Après quelques secondes, Léa repère enfin le numéro 22. Il vient tout juste de regagner le banc des siens. Or, il ne s’y éternise pas longtemps. Dès qu’il a repris son souffle, son coach le renvoie au jeu, augmentant ainsi les chances de victoire de son équipe.

    À juste titre, les deux filles observent que, même si le jeune homme n’est pas le plus rapide sur la glace, il excelle dans le maniement de la rondelle. Cela amène la capitaine des Abeilles à dire qu’Émile possède un excellent QI hockey, prenant rarement de mauvaises décisions dans le feu de l’action.

    Peu après, Lorie rejoint ses deux comparses.

    — Ah ! Vous voilà ! Vous me faites une petite place, les filles ?

    Aussitôt dit, aussitôt fait.

    — C’est quoi déjà son numéro ?

    Léa et Noémie lui répondent à l’unisson :

    — 22.

    — Ah, OK ! Oui ! Je le vois. En passant, ma belle cocotte d’amour, ta maman insiste pour que je te dise qu’elle t’accorde dix minutes et pas une seconde de plus. Je dois t’avouer qu’elle ne semblait pas tellement contente de ce contretemps. Mais si ça peut te rassurer, je l’ai gratifiée de mon plus ravissant sourire.

    Léa feint de paraître surprise.

    — Tu veux dire que tu as utilisé ton arme secrète sur ma daronne ?

    — Tout à fait !

    Les trois copines rigolent, même si Léa a l’air un peu agacée. Le délai de dix minutes ne lui laisse pas beaucoup de temps pour profiter de la situation. Déçue, elle jette un coup d’œil à l’heure qui s’affiche sur son cellulaire. Précisément à ce moment, la formation de Boucherville marque. 

    Dans la section des gradins occupée par les supporters de l’équipe visiteuse, des acclamations et des applaudissements retentissent. C’est de bonne guerre, surtout lorsqu’on réalise que ce but nivèle le pointage. En revanche, Léa ne peut s’empêcher de penser que ce tir n’aurait jamais dû tromper la vigilance du gardien. Elle est persuadée que, si Marie-Jeanne avait été à sa place, la rondelle n’aurait jamais pénétré. Une conviction qu’elle exprime ouvertement.

    Lorie l’approuve. 

    — Je suis bien d’accord. Mais, surtout, ne va pas le répéter aux gars. Tu sais bien ce qu’ils racontent concernant la ringuette et celles qui pratiquent ce sport ? Selon eux, c’est un loisir de matantes. J’ai même entendu dire que certains le comparent au curling et au mini-golf.

    Consciente que Lorie a raison, Léa lève les yeux au plafond, tandis que Noémie renchérit. 

    — Vous savez ce que le frère de Léane m’a dit l’autre jour ? Eh bien, croyez-le ou non, selon lui, les filles qui s’amusent à la ringuette sont tout simplement trop faibles pour jouer au hockey. Un connard de la pire espèce !

    Peu impressionnée, Lorie grommelle. Léa soupire. Personne n’a intérêt à venir lui répéter de telles âneries en pleine face. 

    — Je serais vraiment curieuse de les voir se débrouiller avec un anneau, rétorque Noémie en faisant mine de réfléchir. Dites, vous croyez qu’ils sauraient comment faire pour piquer ?

    Sa répartie déclenche aussitôt des fous rires. Les trois filles imaginent mentalement les difficultés que les garçons rencontreraient avec le cerceau. Certes, n’importe quel hockeyeur peut comprendre aisément les rudiments de leur sport, mais le maniement du bâton exige

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