Revenant: Trilogie du démon-haillons

Par Steve Vernon

En 1691, la ville de Crossfall a enseigné à la sorcière Thessaly comment mourir. Ils l’ont battue, l’ont tirée, l’ont pendue, mais rien n’a fonctionné. Quand ils ont enfin tenté de l’enterrer vivante, Thessaly a remonté le champ contre eux. Le premier homme est mort lorsqu’une bourrasque d’herbes a labouré la viande sur ses os. Une racine, projetée comme un javelot pourri, s’est plantée dans un deuxième homme. Plusieurs autres morts ont suivi. Pasteur Fell a empalé la sorcière avec son propre balai, mais elle l’a entraîné avec elle dans sa tombe pour attendre trois cent ans.

Trois cent ans plus tard, Maddy Harker assassinera son mari violent Vic. Elle l’enterrera dans le champ tout comme elle y avait enterré son père violent quelques années auparavant. Ce même champ où l’esprit de Thessaly Cross attend de se relever.

Dans trois jours, Vic se relèvera, bâti de terre, d’os et de haine.

Les hommes l’appelleront le démon-haillons.

Et l’enfer - et Thessaly – suivra.

Ceci est le premier tome d’un roman en trois parties.

• Langue: Français
• Éditeur: Steve Vernon
• Date de sortie: 20 janv. 2021
• ISBN: 9781071584521

Steve Vernon

Everybody always wants a peek at the man behind the curtain. They all want to see just exactly what makes an author tick.Which ticks me off just a little bit - but what good is a lifetime if you can't ride out the peeve and ill-feeling and grin through it all. Hi! I am Steve Vernon and I'd love to scare you. Along the way I'll try to entertain you and I guarantee a giggle as well.If you want to picture me just think of that old dude at the campfire spinning out ghost stories and weird adventures and the grand epic saga of how Thud the Second stepped out of his cave with nothing more than a rock in his fist and slew the mighty saber-toothed tiger.If I listed all of the books I've written I'd most likely bore you - and I am allergic to boring so I will not bore you any further. Go and read some of my books. I promise I sound a whole lot better in print than in real life. Heck, I'll even brush my teeth and comb my hair if you think that will help any.For more up-to-date info please follow my blog at:http://stevevernonstoryteller.wordpress.com/And follow me at Twitter:@StephenVernonyours in storytelling,Steve Vernon

Aperçu du livre

Trilogie du démon-haillons

TOME 1 - REVENANT

par Steve Vernon

Couverture par Keri Knutson

Première édition : 20 avril 2017

Si vous aimez le tome 1, rappelez-vous que c’est la première partie d’un énorme roman en trois parties. Le tome deux : RÉSURRECTION et le tome trois : REQUIEM suivront.

DÉDICACE

À ma femme, Belinda : Je ne suis rien d’autre qu’un épouvantable dans un champ désert sans toi.

PROLOGUE - ÉTÉ 1691

Pasteur Abraham baissa les yeux sur la sorcière Thessaly Cross, en soufflant comme s’il terminait un marathon. Il se pencha, en pliant les genoux, pour déposer une autre pierre des champs sur sa poitrine.

- Nous vous avons battue avec du noyer et nous vous avons battue avec du fer, dit-il. Et vous avez résisté à chaque assaut.

Il se pencha à nouveau pour prendre une autre roche, sans jamais lâcher la sorcière des yeux, telle une sorte de vipère dangereuse qui pourrait frapper à tout moment.

Il déposa la pierre suivante sur elle, directement à côté des autres.

- Nous vous avons tirée et les balles du mousquet ont dévié en plein vol comme si elles avaient peur de plonger dans votre chair souillée.

Il ramassa une autre roche dans un grognement. Il n’était plus aussi jeune qu’avant... Pas étonnant.

Des visions comme celle-ci vous faisaient prendre de l’âge dans le temps de le dire. 

- Nous vous avons pendue avec un nœud coulant tissé avec les cheveux gris d’une veuve, un nœud coulant trempé dans les larmes d’un bébé et vous avez frappé et gloussé comme un démon dans le vent.

Il déposa la prochaine roche, s’effondra à genoux et en ramassa une autre. Il adoptait un rythme qui rendait le travail légèrement plus aisé.

- Nous vous avons brûlée, mais même le feu nous a laissés tomber.

C’était vrai. Elle avait provoqué une tempête dans un ciel sans nuage et noyé le feu. Le jeune Seth Hamilton, le forgeron de la ville, le seul homme assez courageux pour allumer le brasier, avait été réduit en cendres.

- Laissons les pierres vous écraser et la terre vous ronger, professa Fell, en ajoutant une autre roche, ce qui monta le total à treize.

C’étaient des roches d’une bonne grosseur, choisies à la main, du poids d’un cadavre d’enfant. Elle aurait dû être écrasée par tout ce poids sur elle et pourtant, elle supportait le chargement comme si ce n’était rien d’autres que des brindilles et de la paille.

- Où avez-vous caché le balai, sorcière ?

- Peut-être enfoncé profondément dans votre trou de cul, railla Thessaly. Avez-vous regardé là récemment ?

Son pouvoir se concentrait dans son balai et Fell en avait peur, quoiqu’il sût qu’il ne devrait pas. Rien de plus qu’un objet en saule tissé. Sa grand-mère balayait les planches de pin de sa maison quotidiennement avec un balai dans le genre et elle n’était certainement pas une sorcière.

N’est-ce pas ?

Il se pencha pour une autre pierre. Thessaly lui cracha au visage.

- Enterrez ça, lèche-cul de dieu.

Il lâcha la quatorzième roche sur elle. Elle fit un bruit sourd, comme si la sorcière Thessaly avait toisé trop longtemps une Gorgone. Il grogna sous l’effort, ce qui la fit rire, et il se sentit durement attaquer dans sa fierté. 

- Vous devrez payer pour vos crimes contre Dieu et cette communauté, déclara Fell.

Thessaly émit un petit rire de dérision. Un rire qui n’avait rien d’humain. Son bruit était lourd et animal, comme celui d’un sanglier en chaleur. 

- Je paie pour avoir refusé de vous donner ma terre, souligna-t-elle, tandis que le vent remuait l’herbe. Je paie pour avoir jeté un sort à votre terrain en retour de votre cupidité. Je paie pour votre bétail qui a mangé l’herbe grise. Et le mieux dans tout ça, je paie pour votre fille, Fell.

Eliza.

Nom d’un chien.

Fell sentait encore l’odeur de la viande morte qui festoyait au fond de ses sinus. Il avait descendu la dernière bête contaminée ce matin. Il l’avait carrément battue à la tête avec sa meilleure hache. Le métal de la lame avait grugé l’os et frappé fort. Il avait dû placer sa botte gauche contre le front de la vache et se pencher vers l’arrière pour libérer la hache. Le bétail impur n’avait pas bougé, pas un seul, même une fois qu’il eut abattu les deux premiers. Le bétail maudit était resté là, dans son champ, avec le vent qui émettait de petits bruits de harpe à travers leurs entrailles grisâtres.

Il avait tué sa fille, Eliza, avant de s’attaquer au bétail. Ensuite, il avait brûlé ce qui restait d’elle et enterré ses cendres dans le champ.

L’enveloppe qu’il avait brûlée et enterrée n’aurait même pas pu nourrir un ver.

- Est-ce que le lait était bon, Fell ? nargua Thessaly. Est-ce que la petite Eliza a aimé ?

- Sorcière ! siffla Fell.

Il attrapa une roche de la taille d’un crâne et s’égratigna la main contre le granite rugueux, le marquant ainsi de son propre sang. Son sang irait rejoindre le sien, la pierre retrouverait les autres, jura-t-il férocement.

Mais, avant, il devait savoir.

- Où avez-vous caché le balai ?

- Plus près que vous le pensez.

Elle cracha à nouveau. Ses mucosités éclaboussèrent l’herbe. Le vent souffla un peu plus fort au moment où Fell jeta la pierre. Le