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Confidences d'un croque-mort: humour noir
Confidences d'un croque-mort: humour noir
Confidences d'un croque-mort: humour noir
Livre électronique121 pages1 heure

Confidences d'un croque-mort: humour noir

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À propos de ce livre électronique

Inspirées de faits réels et imaginaires, d'une
écriture simple et sans fioriture.
Il ne reste, après notre mort, que notre
cadavre, notre dépouille mortelle, et des
souvenirs.
Mais si les souvenirs que nous avons laissés à
nos proches demeurent, les pompes funèbres
ne vous auront probablement jamais connu.
Leur vision serait-elle autre ?
Entrons dans les coulisses de la mort, au
regard froid d'un professionnel imaginé par
l'auteur de ce recueil.
LangueFrançais
Date de sortie26 août 2016
ISBN9782322112395
Confidences d'un croque-mort: humour noir
Auteur

Christian Hammer

Christian Hammer est une espèce d'intellectuel autodidacte qui a fréquenté des cours universitaires. Il a commencé à travailler à l'âge de 15 ans sur les chantiers et a pratiqué de nombreux métiers.

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    Aperçu du livre

    Confidences d'un croque-mort - Christian Hammer

    copyright

    Chapitre 1 : Les testaments

    Distinction : les testaments funéraires sont élaborés avec les croque-morts, ils ne sont pas du fait d’actes notariés et ne touchent pas au patrimoine de la personne. Les testaments funéraires s’occupent des dernières volontés du défunt ou de a défunte relativement à l’organisation de ses obsèques.

    Tout est parfait

    Dans toute  équipe, chaque personne possède des qualités qui lui sont propres, mais aussi des petites faiblesses dues au manque d’expérience ou à un désintérêt pour la tâche. Nous nous aidons ainsi en nous répartissant les rôles selon les attraits de chacun. Ces petits travaux sont constitués d’éléments secondaires, tels que l’administratif d’un décès ou encore le classement de matériel ou de dossiers, pour n’en citer que quelques exemples. Bien évidemment, ces petites obligations ne sont pas en lien direct avec la famille en deuil. Lorsqu’un croque-mort s’occupe d’un « dossier », aucun autre collègue n’a de contact avec l’entourage du disparu. 

    Monsieur Gonzales, un collègue, s’occupait depuis quelques temps déjà d’une dame qui souhaitait organiser son enterrement. Il l’avait rencontrée cinq fois et les contacts par téléphones pouvaient se compter par dizaines. Face à un dossier de cette ampleur, il est parfois difficile d’en gérer toutes les facettes. Aussi, il m’était dévolu de la mise en forme informatique de cette convention obsèques. En deux mois, j’avais dû la modifier à quatre reprises, car cette dame ne cessait de changer d’avis.

    Le premier changement, relatif à une réserve pour la parution d’avis mortuaire dans les journaux, puis ce fut le tour d’une autre réserve pour peindre le cercueil en rose (chacun ses goûts). Enfin, la dernière modification en date était due à la modification du texte de l’avis mortuaire. Tous ces changements avaient nécessité un investissement de quatre heures, mais j’avais le bon rôle comparé à mon collègue, qui subissait depuis plus d’un mois les appels intempestifs de sa cliente. Presque chaque jour, même plusieurs fois par jour !

    J’entamais ainsi la quatrième mise à jour du contrat, et m’enquerrais de quelques informations manquantes ou peu claires, dont je n’arrivais pas à en expliquer la signification. J’appelais mon collègue :

    « Bonjour Monsieur Gonzales, comment allez-vous ? 

    -  Bonjour Monsieur Hammer, bien, à part Madame Dupuis qui me harcèle, et vous ?

    - Très bien, merci, désolé mais je vais vous embêter. Je vous appelle au sujet de la prévoyance obsèques de Mme Dupuis, je n’arrive pas à saisir les références sur les listes de noms manuscrites.

    - La première concerne les personnes qui auront le droit d’approcher son cercueil, et la seconde celles qui n’auront pas le droit.

    - Ah bon ?! Et comment vérifierons-nous le moment venu, pour savoir qui sont lesquelles ? On poste un vigile à l’entrée du funérarium, il demande les pièces d’identité et si la personne ne peut justifier d’être ce qui elle prétend être, il la refoule ?! Je n’avais jamais entendu pareil chose. Si une personne souhaite que d’autres ne viennent pas à sa cérémonie d’adieux, ils la font dans l’intimité, et les avis ne paraissent dans les journaux qu’ultérieurement.

    - Mais non, voyons. Nous essayons toujours d’être le plus discret possible. Et vous savez bien que c’est irréalisable, le règlement de funérarium ne l’accepterai pas. Si j’abonde dans le sens de Madame Dupuis, c’est que je n’ai pas le choix. Elle est avertie que la mise en pratique de son idée va être difficile. Au fait, il y a de nouvelles modifications.

    -  Comment ! Madame Dupuis a encore changé d’avis ? Heureusement qu’ils ne sont pas tous pareils, nous aurions de la peine à nous en sortir !

    - Non, en effet. Alors je vous ai laissé sur mon bureau les modifications à apporter au testament. Vous verrez, il y a trois feuilles. La première est l’ancienne liste. La seconde feuille est la liste des personnes à prévenir lors de son décès et la dernière représente la liste des personnes qui sont interdites de s’approcher de son cercueil.

    - D’accord, je m’en occupe. Encore du travail pour pas grand-chose. Enfin, du moment qu’elle se sent mieux ainsi, l’important est qu’elle soit satisfaite. Et puis, ce n’est pas moi qui suis en contact avec elle, je vous plains.

    - Merci.

    - Il n’y a pas de quoi. »

    Sur la place de travail, je trouvais les documents sujets de notre discussion. Alors que la mise à jour du testament de Madame Dupuis touchait à sa fin, il apparaissait comme une évidence que cette pauvre dame devait être passablement perturbée. Certaines personnes figurant sur la première liste des personnes à avertir deux semaines auparavant se trouvaient à présent sur la liste noire, persona non grata, et inversement ! Aussi essayais-je de garder à l’esprit le dossier, car mon intuition me dictait que nous n’en avions pas terminé avec cette affaire. Le lundi suivant, mon portable sonna, je décrochais :

    «  Bonjour Monsieur Hammer. Engagea Monsieur Gonzales.

    - Bonjour Monsieur Gonzales, des nouvelles de Madame Dupuis? Est-elle finalement satisfaite ?

    - Ne m’en parlez pas, elle n’arrête pas de me téléphoner jusqu’à deux à trois fois par jours, je n’en peux plus, c’est du harcèlement. Le samedi et le dimanche compris, du harcèlement je vous dis !

    - Ah bon ? Vous avez vraiment fait une touche alors…A-t-elle été satisfaite du dernier projet de testament que je vous ai rendu ?

    - Tout à fait, cela semble lui convenir. Mais ce n’est pas terminé pour autant. Elle m’a laissé des habits pour que les lui passions lors de sa toilette mortuaire. Je sais bien qu’il n’est pas dans nos habitudes d’offrir ce genre de prestations, nous n’aurions pas assez de place pour stocker tous ces habits. Croyez-moi, je n’avais pas le choix, cette dame est malade.

    - Ah oui ? Alors elle va bientôt mourir.

    - Non, pas ce genre de maladie, plutôt celle qui relève de l’obsession, de la maniaquerie. Pour les habits, ils se situent dans le tiroir supérieur de mon bureau, enfermés hermétiquement en un sac plastique transparent. Une étiquette avec son nom y est collée. Lorsque le cercueil sera teint en rose, je vous prierai d’y déposer les habits de le fermer, le protéger et d’y apposer son nom.

    -Le cercueil va être peint ? Alors le devis va à nouveau changer ! La réserve émise pour cette prestation doit être annulée.

    -Eh oui, que voulez-vous ? Elle a tellement insisté qu’il me fut impossible de le lui refuser. »

    Nous discutâmes des quelques autres sujets avant de prendre congé l’un de l’autre.

    Le peintre fut averti du travail à effectuer, et je rectifiais pour la cinquième fois le contrat de prévoyance. Une semaine s’écoula avant que le cercueil ne fut prêt et la peinture sèche. Les habits y furent déposés, comme. M. Gonzales me l’avait demandé, le lundi précédent. Le tout protégé, étiqueté,  à l’abri de la poussière et de l’humidité fut placé, et j’appelai M. Gonzales pour l’en avertir. Par la même occasion, j’en profitais pour m’informer des nouvelles turpitudes de sa folle aventure avec notre cliente.

    Il n’en pouvait plus, m’avait-il alors confié, le simple son de sa voix l’insupportait et m’avait à peu près tenu ce langage :

    «  Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage. 

     - Bien, lui avais-je alors répondu. Maintenant nous avons vraiment tout. Le testament de prévoyance obsèques, le devis, le cercueil peint de Madame Dupuis, les habits de Madame Dupuis. Il ne nous manque plus que Madame Dupuis. »

    La mort au programme

    Aimeriez-vous connaître le jour de votre mort ? Cette question, nous nous la sommes tous et toutes posées un jour ou l’autre. Quelques personnes ont cette réponse en ce qui les concerne, de leur vivant. Ce peut être l’effet d’une maladie incurable, dont l’échéance est assez précise, ou encore ceux qui décident eux-mêmes d’en finir, parce qu’ils sont condamnés ou pour toute autre raison.

    Ces gens qui se présentent à nous dans les circonstances d’une maladie incurable sont généralement sereins. Elles ont déjà tellement souffert que la mort leur paraît comme une délivrance. Leur statut social est varié, elles peuvent être mères de famille avec des enfants mineurs, grands-parents, célibataires. Une chose les

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