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Variations sur la tache: Roman
Variations sur la tache: Roman
Variations sur la tache: Roman
Livre électronique442 pages7 heures

Variations sur la tache: Roman

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À propos de ce livre électronique

Une mère célibataire et complexée souhaite changer sa perception d'elle-même.

Marilou, mère célibataire complexée par une tache de naissance, prend conscience le soir de ses 39 ans que son manque de confiance et sa personnalité ne proviennent pas uniquement de cette tare mais du fait qu’elle est le fruit d’un “accident”. Durant toute sa vie, Marilou a cherché à justifier son existence auprès des siens et dans ce monde social aux frontières invisibles où elle ne trouve pas sa place. À l’aube de la quarantaine, elle décide de mettre les compteurs à zéro mais pour cela il lui faudra traverser les variations d’une époque haute en couleurs où il est interdit de faire tache.

Suivez dans ce roman le parcours de Marilou, une femme de notre temps qui prend un nouveau départ pour retrouver confiance en elle !

EXTRAIT

L’estime de soi commence par une non-négligence de son corps ou un respect de soi, on l’appellera comme on voudra. Les douches quotidiennes ne suffisent pas mais c’est déjà un grand pas vers… l’hygiène personnelle et le respect de l’odorat d’autrui. Petit gommage du visage qui facilitera l’absorption par ma peau de ma crème de jour « lift hydratante ». Mouvements circulaires à l’aide d’une brosse qui tire la face. Je ne m’arrête pas là, j’entreprends les gros travaux : toute la surface du corps. Autre tube à la crème onctueuse pleine de grains à l’odeur délicate mais tout aussi abrasive pour mon épiderme sensible. Inutile de frotter comme une tarée, le gommage corporel n’enlève pas la graisse ni les poils.
Est-ce qu’il y a des hommes qui n’aiment pas les maigres et qui par conséquent sont attirés par les rondeurs féminines qui attisent leur désir ? Ne levez pas tous le… doigt en même temps ! Sérieusement les gars, un squelette c’est tout sauf appétissant. D’accord, la peau d’orange à outrance, c’est loin d’être excitant. Il doit bien rester des hommes, des vrais, des amoureux des courbes gourmandes, cœurs avides de rondeurs et de sensualité. Douche, shampoing cancérigène, et masque capillaire au miel et beurre de karité. LA totale ! L’envie d’amour me donne la peau douce en attendant qu’il pointe le bout de son nez. Je compense le manque en m’hydratant. Huile de monoï, beurre fondant, lait douceur, crème, huiles sèches… Rien ne me résiste et tout glisse entre mes doigts. C’est déjà ça. À quoi sert une peau douce si elle est orpheline, je voudrais être utile à vivre et à rêver.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteure de chansons pour les invités de l’émission Thé ou café, scénariste et dialoguiste de courts métrages, cette vosgienne de cœur signe avec Variations sur la tache un premier roman percutant. À travers une écriture fraîche, un humour cinglant et des personnages attachants, Christelle Williatte a l’art et la manière de plonger ses lecteurs dans un véritable volcan d’émotions.
LangueFrançais
Date de sortie4 sept. 2019
ISBN9782851138231
Variations sur la tache: Roman

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    Aperçu du livre

    Variations sur la tache - Christelle Williatte

    Christelle Williatte

    Variations sur la tache

    Roman

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    © Lys Bleu Éditions – Christelle Williatte

    ISBN : 978-2-85113-823-1

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    À mes enfants,

    À mes parents,

    À mon frère.

    Prologue

    4 février/J – 366 – Autopsie d’une naissance

    Happy Birthday to me ! Eh bien nous y sommes ! Il y a trente-neuf ans jour pour jour, soixante-dix-sept ans après la naissance de Jacques Prévert, j’arrivais sur la planète Terre. J’ai laissé neuf mois à mes parents pour qu’ils se fassent à l’idée qu’un OVNI nommé Marilou allait perturber leurs plans sur les vingt prochaines années. Maman avait dormi sans culotte un soir d’été et papa rêvait la même nuit d’être un anaconda traversant le tunnel de Fourvière… Celui sous la Manche n’avait pas encore vu le jour, lui !

    Je suis, deux points, ouvrez les guillemets, un accident. Je suis un accident. Ce n’est pas le fruit de mon imagination, c’est papa qui l’a dit. Allez construire votre enfance et votre vie entière avec ce formatage initial. Je suis un accident. Je n’ose pas demander à mes parents comment ils ont vécu cette grossesse non désirée avec ce haricot loin d’être magique dans l’utérus de ma mère et mon père avec ses plans de carrière chamboulés. Peu importe, j’avais gagné la course, j’étais arrivée la première. Pour ne pas faire les choses à moitié, histoire de bien faire culpabiliser mes parents à la Sainte Véronique, y’a un gars là-haut qui décida de me marquer au fer rouge et ceci n’est pas une métaphore. Je naquis avec un magnifique et déshonorant défaut de fabrication appelé angiome pour les étudiants en médecine, nævus vinum pour les latinistes et Gérard Depardieu pour les cinéphiles. Une tache de vin, une tache de naissance, c’est selon ! Par chance, personne ne me donna le surnom de Gorbatchev pendant ma scolarité. Ce petit détail, qui en était un énorme pour moi, a longtemps été un complexe mais il n’est rien comparé à la palette de nuances que furent les trente-neuf années qui lui succédèrent. Dans le rayon du supermarché hard discount spécialiste en confection de bébés non désirés, il restait une paire d’yeux bleus en tête de gondole ce 4 février ; là-haut, ils ont dû juger que cela me serait utile pour détourner les regards de cette ignominie. Cette tache allait s’estomper au fil du temps, voire littéralement disparaître quand je serais grande. C’est pas moi qui ai menti, c’est maman qui me l’a dit. J’aurais préféré que l’on m’apprenne à m’accepter avec cette tache au lieu de semer une fausse graine d’espoir dans mon petit être déjà contrarié.

    Ni couronnes ni fleurs… Aujourd’hui, je n’ai envisagé ni gâteau ni bougies pour fêter mon anniversaire, tant et si bien que je ne l’ai jamais vraiment fêté. À quoi bon, quand ni le cœur ni l’esprit ne sont d’humeur à festoyer à ce moment-là ? D’ailleurs, j’ai mon premier entretien pour un job, ma fille revient après un break de quelques jours chez sa mamie et il y a Des paroles et des actes à la télé avec l’ancien Président que je soupçonne de vouloir se représenter pour les prochaines élections présidentielles… Le pouvoir est un élément qui n’abreuve pas, il déshydrate les Hommes et rend leur cœur tout sec. Il vient de sortir un bouquin pour s’expliquer et tâter le terrain ; après tout, je suis de taille moi aussi à sortir un bouquin avec mes 1m65.

    Alors c’est ça l’approche de la quarantaine, on se pose plein de questions existentielles ? Il faut dire que depuis que mon employeur m’a licenciée pour raison économique, je m’adonne à une nouvelle activité : mettre mon cerveau en mode essorage à 3000 tours minute. J’ai beau répéter le programme plusieurs fois, rien n’est vraiment rincé dans mon esprit.

    J – 366 avant mes quarante ans ! Le compte à rebours a commencé, The final countdown chantaient des Suédois dont je jalousais les chevelures permanentées. Trois cent soixante-six jours, une année bissextile – un jour en prime pour savourer autrement de nouveaux instants de bonheur ou de galère. Après plusieurs mois avec le moral à plat, c’était décidé j’allais prendre ma vie en main. C’est un euphémisme de dire que ma journée avait bien commencé : à quatre pattes la tête dans l’ovale des toilettes en guise d’encadrement, je ne dominais plus du tout la situation et subissais haut-le-cœur et autres fantaisies spasmodiques de mon estomac révulsé. L’espèce humaine dans sa globalité et la vie en général m’avaient profondément écœurée ces derniers mois alors mon corps expulsait à sa façon toute cette colère, cette amertume qu’il avait accumulées. Me voilà donc libérée, délivrée ! Prête à commencer un nouveau chapitre de mon existence, celui du compte à rebours avant mes quarante ans. Assez sensible aux signes du destin, je reste entièrement convaincue qu’il n’y a pas de hasard. Mes crevasses, mes rêves, mes envies sont au bout de mes phalanges, il ne reste plus qu’à écrire et avoir confiance en moi mais je suis là au rendez-vous. C’est déjà ça.

    Février

    « Laisse-moi au moins le temps, le temps d’essayer

    Oui, laisse-moi encore une chance

    Oh oui laisse-moi au moins le temps, le temps de trouver

    Un peu de moi qui me sauvera »

     Adieu Tristesse – Zazie

    5 février/J – 365 – Prozac

    Réveil 9 h 45 pour un rendez-vous à 10 h, jusque-là tout me semble normal. Je dégouline du lit, enfile mes pantoufles et mon peignoir, direction la bouilloire électrique dans la cuisine. L’esprit encore embrumé, je laisse infuser mon thé. Dring ! Dring ! C’est absurde d’écrire ça, de nos jours les téléphones ne font plus dring-dring, bref mon portable sonne et vibre. Numéro inconnu mais c’est bien mon rendez-vous. C’est avec une voix de camionneur que je réponds, évidemment c’est la première personne à qui j’adresse la parole. Je fais un point téléphonique avec Prozac sur ma situation depuis le dernier entretien. Je préfère qu’elle m’appelle, ça m’évite d’affronter ses ondes négatives et sa mine dépitée d’anorexique en manque de fer et de mec surtout. Il faut que je présente Prozac, Prozac c’est le surnom que j’ai donné à ma conseillère chez Pôle Emploi depuis mon licenciement économique. Ce surnom lui va à ravir, ça lui donne bonne mine je trouve. Dès le premier contact physique, elle m’a bien fait comprendre que je devais être docile et accepter d’être assistée, car après tout « c’était une chance ! ». N’ayant pas ma langue dans ma poche, très vite, par allusions, je lui ai fait comprendre que ça ne serait pas grâce à leur structure que je trouverais un travail digne de ce nom, lui criant haut et fort que je ne comptais pas m’endormir sur mes lauriers. Aussitôt, elle s’est braquée, voyant une personne motivée, digne et forte de caractère qui avait bien compris que, leur méthode et surtout elle, ne servaient pas à grand-chose dans un système qui fabrique des assistés à la chaîne en les allaitant d’aides sociales. Visage allongé, regard terne, poignets fébriles, en manque de chaleur humaine, Prozac ne dégageait rien de constructif ni de positif. Elle était tout sauf rassurante. C’est bien simple, à l’issue de mes premiers entretiens dans les locaux préfabriqués, je n’avais qu’une seule envie : courir chez Bricomarché acheter deux mètres de corde et regarder des tutos sur la confection de nœuds coulants.

    J’ai vite compris qu’il fallait que je la caresse dans le sens du poil afin d’éviter que Madame ne se ferme comme une huître ou pire qu’elle me mette des bâtons dans les roues, ce qui est paradoxal, alors qu’elle était censée m’aider dans mes démarches et m’apporter au minimum un soutien moral, si possible avec humanité. Depuis j’évite d’être enthousiaste, j’opte pour un comportement limite déprimé et surtout je lui donne de l’importance, elle se sent indispensable justifiant ainsi son poste.

    L’entretien téléphonique s’est bien passé, j’avais effectué plusieurs démarches pour trouver du travail et surtout Prozac allait être en vacances sous peu ce qui donnait un ton presque jovial à l’information. Pourtant elle était si sarcastique quand elle m’annonça avec dépit qu’elle prenait des vacances ! La même nuit, je rêvais qu’un kamikaze djihadiste (à moins que ces deux mots veuillent dire la même chose… Dans ce cas, il y aurait répétition) volait ma voiture sous un monument mondialement connu, où venait d’avoir lieu un attentat. Je voyais en boucle sur une chaîne d’infos ma voiture complètement défoncée contre cette dame de fer si chère à Gustave. Ma plaque d’immatriculation à moitié floutée apparaissait sur la chaîne 15, je reconnaissais le panda en peluche accroché au rétroviseur intérieur, c’était bien MA voiture ! Soudain, tout cela m’interpelle, François H. va-t-il me dédommager et m’offrir un nouveau carrosse mais surtout quel rapport entre un djihadiste et Prozac ? 2 h du matin, réveil en sueur, je n’ai pas de réponse et ma voiture est bien stationnée en bas de chez moi où règne comme à l’ordinaire un calme olympien.

    6 février/J – 364 – Dans la peau d’un moine

    Levée à 4 h du matin pour conduire Mini-moi à la gare de Nancy. Mini-moi c’est ma fille. Je prends toujours trop de marge pour les imprévus et autres aléas que je pourrais rencontrer sur la route afin d’être sûre d’arriver à l’heure pour qu’elle prenne le train. Cela fait presque neuf ans que ça dure. Ma fille descend dans le sud pour les vacances chez son papa, une période de vacances sur deux. Ce qui était triste et éprouvant au début de ces séparations avec mes enfants est devenu au fil du temps une habitude, un train-train. J’essaie de profiter de leur absence pour faire des choses à moi, ce n’est pas toujours évident car le vide est bien présent mais le temps et l’expérience aident à passer le cap. C’est comme tout, on s’y fait parce que c’est la vie et parce qu’il faut aussi assumer ses choix. Le retour est toujours fatigant mais je roule alors que le jour se lève et que la journée promet d’être ensoleillée

    10 h rendez-vous chez Crêpe, c’est la maman de ma meilleure amie. Petite réunion fort sympathique avec d’autres copines pour débattre de nos costumes pour le carnaval. Je vais réaliser un vieux fantasme : devenir un homme le temps d’un défilé. L’idée me plaît et je vais m’éclater à être quelqu’un d’autre, moi qui suis si mal dans ma peau en ce moment. Je serai dans la peau d’un moine au temps de Robin des Bois mais j’aime oser et être décalée, je dois trouver des accessoires pour casser le côté consensuel du déguisement. Je trouverai…

    7 février/J – 363 – D’habitude je n’aime pas les dimanches !

    Quoi de plus agréable de passer une soirée chez une amie qui se transforme en week-end surprise avec le bed & breakfast inclus. Il y a des moments où nous avons besoin de nous retrouver avec des personnes avec qui nous sommes en phase pour nous rassurer et rester nous-mêmes. Nous sommes tellement assaillis par tout ce qui nous entoure qu’il est vital de retrouver l’essentiel. Ces moments me nourrissent d’énergie, des bougies pour le côté feutré, quelques pistaches qui accompagnent une bouteille de Gewurztraminer, un dîner improvisé, un bon film romantique, un toutou qui réclame des papouilles mais surtout une amie pour partager le tout. On boit toujours d’excellents jus de raisin fermentés avec ou sans bulles chez March. Chez elle, je me sens en vacances dans un chalet intemporel où le temps ne se mesure pas, il se savoure. March c’est la pro de la déco ! Elle a le goût des belles choses et chaque objet ou meuble a son vécu, son histoire. Sa maison a une âme et n’a absolument rien à envier aux maisons design aux looks épurés et aseptisés, dénuées de chaleur humaine. J’aime cette ambiance cosy et ces moments que nous partageons ensemble à parler de la vie. Ainsi chantait le grand philosophe Baloo :

     Il en faut peu pour être heureux ! Il faut se satisfaire du nécessaire… 

    La vie est une vraie jungle et mon acclimatation à la faune sauvage et individualiste va me prendre du temps.

    8 février/J – 362 – Tourments & Démences

    Inspiration d’après les toiles de Gérard Garouste, artiste talentueux avec qui j’ai comme point commun un certain décalage mental avec le monde qui m’entoure.

    Tourmences 

    Le labyrinthe me rend ivre

    Je m’y perds en chemin

    Des sorcières m’enivrent

    M’envahit alors le chagrin

    Le pinceau me donne la forme

    Sur mon visage, les rides se creusent

    Coulent sur moi les maux de l’Homme

    Mes mains deviennent alors menteuses

    Autour de moi, un monde s’agite 

    Bercé d’ombre et de lumière 

    Une sorcière sur un bouc s’agrippe

    J’ai un bonnet d’âne comme seul repère 

    Je sens la matière me caresser 

    Des couleurs qui m’illuminent

    Habillé tel un échiquier 

    Mon esprit bougonne et rumine 

    J’ai les membres qui s’emmêlent 

    Je deviens ce qu’on ne dit pas 

    Mes phalanges sont des ailes 

    Noir ou blanc il faut faire un choix

    Mes membres sont démesurés 

    Je suis une délivrance 

    Dans un cercle de vie fermée

    Je frôle la démence 

    Je me rapproche de vous 

    À moins que je ne sois l’ombre de vos maux

    À moins que je sois vous

    Je suis votre reflet 

    Je suis vos espoirs

    Il faut apprendre à panser

    Ses blessures dans le noir

    Je suis un coup de pinceau 

    Je suis une éclaboussure

    Je prends vie sur un tableau

    Et j’extériorise vos blessures 

    Je suis le fruit 

    De votre imagination 

    Pour ne pas sombrer dans la folie 

    Le rouge jaillit alors à profusion

    Si la vie est une grande illusion, l’amour est-il le fruit de notre imagination ?

    9 février/J – 361 – Baguettes chinoises

    Point météo : les vents sont toujours très violents, It’s raining cats and dogs comme disent les Anglais. J’entends au loin les nappes phréatiques qui gloussent à l’idée d’être toutes mouillées, on frôlerait presque l’apocalypse. Sinon, hier c’était le Nouvel An chinois, mon ami aux yeux bridés, alias Kung Fu Panda, a très bien cuisiné. Un repas digne des restaurants du XIIIème arrondissement avec des recettes ancestrales familiales dont il sait taire le secret. J’avais juste précisé ni chat ni chien, ce qu’il a respecté. C’était une bonne soirée, je suis rentrée le ventre rempli tel un bouddha. Les baguettes chinoises c’est pratique pour manger quand on sait s’en servir, mais je les préfère quand elles maintiennent mes cheveux en chignon, je trouve cela sensuel. C’est érotique un homme qui tire doucement sur une baguette pour défaire la chevelure d’une femme… Être célibataire ne signifie pas qu’on ne pense plus à l’amour et à tous ces gestes qui manquent et qui émoustillent le cœur des âmes en berne.

    10 février/J – 360 – Mercredi des Cendres

    Que j’aime ces hasards de la vie qui n’en sont pas en fait. Et en ce jour des Cendres, voici mes synchronicités… Je tiens à préciser que je ne pratique plus depuis longtemps la religion catholique ni aucune autre forme de religion d’ailleurs mais cela ne m’empêche pas d’avoir la foi et d’être ancrée tout de même sur certaines croyances que l’on m’a enseignées. Il est bon de revenir à un aspect spirituel, d’écouter la voix du Seigneur. Amen !

    Donc, mercredi des Cendres sur la terre en 2016… J’envisage très sérieusement de commencer un jeûne et de m’y tenir cette fois. Voilà plusieurs jours que j’ai une barre au niveau du diaphragme qui m’alarme en criant S-T-O-P ! Mon corps avale des quantités de bouffe en tout genre dans un ordre et un rythme au-delà du raisonnable. Non je ne suis pas boulimique, je comble juste un manque affectif. Je dois admettre que tremper des bâtons de surimi dans des boules de glace coco et passer ensuite aux pruneaux fourrés de pistaches salées le tout arrosé d’un liquide noir à bulles light (le light à un pouvoir déculpabilisant), il y a des limites et l’image est assez vomitive. Soudain, j’ai eu l’image d’un primate ouvrant ses pistaches devant la télé. Mes courbes s’arrondissent face au miroir et sur ma balance, il y a à manger autour de l’os ! J’admire les œuvres de Botero et de Nikki de Saint Phalle mais de là à atteindre leur morphologie, ce n’est pas mon ambition. Donc je jeûne ! D’ailleurs avec cette réforme débile de l’orthographe je pourrais écrire « je jeune » sans accent circonflexe sur le u, et là, ça ne veut plus dire la même chose. Moralité : je jeûne donc je jeune ! En français dans le texte : je ne mange pas donc je rajeunis… Absurde. Autre version : je vais me faire un jeûne, si j’enlève le chapeau sur le u, là, je passe pour une cougar. Messieurs les grands, vous qui dirigez la France rendez-nous l’accent circonflexe !

    Revenons aux Cendres… J’ai eu un entretien professionnel dans la ville natale de cette respectable Pucelle qui a fini pieds et poings liés sur un bûcher et fut réduite… en cendres. J’ai poussé l’audace de me présenter en sachant que je n’étais pas éligible aux types de contrats proposés : emploi aidé pour les moins de vingt-cinq ans ou les seniors. J’étais trop ou pas assez vieille. Pourtant je sais que j’ai fait l’unanimité mais cela en restera là à la grande déception de mes quatre auditeurs. Je repars boostée d’une énergie démesurée et un petit truc en moi qui brille, qui réchauffe, qui vibre et qui murmure… Vous savez cette sensation qui nous fait penser qu’il se passe quelque chose de mystérieux dont le sens viendra plus tard alors je ne cherche pas d’explication, je savoure.

    Magnétique personnage, le ciel ce soir a dessiné un croissant de lune pour me souvenir de vous. Inéluctablement, vos yeux en amande sertis par votre chevelure indomptable et longue m’ont troublée.

    11 février/J – 359 – Notre-Dame-de-Lourdes

    Faire des économies de chauffage me pousse à dormir avec une bouillotte, à défaut d’un corps masculin en chair et en chaleur, j’opte pour la poche en latex que je remplis chaque soir d’eau brûlante. Elle a un pouvoir rassurant ma bouillotte, de plus elle ne tire jamais la couette vers elle ni ne ronfle. Habillée d’un manteau tricoté, ornée de torsades roses fillette, elle est parfaitement assortie à mes chaussettes en laine. Chaussettes que j’enlève dès que je sens le marchand de sable s’approcher. C’est LE dress code des mères célibataires : bouillotte & chaussettes.

    Mon sommeil s’enfonce alors paisiblement dans la nuit jusqu’à ce qu’une sensation humide me tire d’un rêve dont j’ai oublié les figurants et le décor. Ce dont je suis sûre c’est que ce rêve n’était pas érotique. Je sens pourtant à présent une flaque humide sur mon matelas au niveau de mon bas ventre. Orgasme nocturne ou fuite urinaire pré-quadra ? Lorsque je me retourne pour m’éloigner de cet inconfort, le bruit sourd d’un floc-floc résonne sous la couette… Merde ! Je découvre sous mes mains mouillées le cadavre rose bonbon de feu ma bouillotte gisant dans sa mare d’eau encore tiède versée amoureusement par mes soins la veille. Le temps et l’usure l’avaient rendue poreuse, me voilà veuve. Aucun miracle n’était envisageable en ce jour de Notre dame de Lourdes, je pris cela comme un présage : « il faut songer à trouver une vraie chaleur humaine », me dis-je. Mais là n’est pas ma priorité alors je vais opter le temps d’un contrat en intérim pour un boudin rempli de noyaux de cerises, Je ferai mon deuil pendant trois minutes au micro-ondes, c’est le temps qu’il faut au boudin pour dégager en chaleur le réconfort dont j’ai besoin. C’est bien un boudin non ?

    12 février/J – 358 – En fait, j’ai beaucoup de chance !

    Contrastes et différences sur l’échelle de l’amitié :

    1 – Ami(e) : personne bienveillante qui ne te juge pas, te prend telle que tu es avec tes qualités et tes défauts, sera toujours là pour toi, même, et surtout pendant les mauvais moments. L’ami est la personne que tu peux accueillir avec ton vieux pyjama dépareillé, les cheveux gras et l’haleine du réveil dominical. Le même ami boit ton café lyophilisé infâme, monte tes quatre étages sans ascenseur juste pour te faire un bisou. C’est la personne qui sait être là même loin du cœur, celle qui te prend dans ses bras et sèche tes larmes, celle qui boit un verre et rit de joie avec toi, celle qui est heureuse de ton bonheur. Celle qui te connaît tout simplement. La confiance est le label qualité de l’amitié. Un ami est un ami parce qu’il t’aime et t’accepte comme tu es.

    2 – Copain/copine (appelé pote chez nos ados) : qui a passé le cap de la « connaissance » mais qui n’est pas encore admis dans notre sweet home au risque d’être rétrogradé au stade des « autres » car il aura jugé votre intérieur, pire vous jalousera d’être si bien avec si peu de moyens. On passe de bons moments, la plaisanterie est là, parfois on parle de choses sérieuses mais quand on gratte davantage au fond, il n’y a pas assez de sincérité ni de chaleur pour partager plus d’un menu à 12,90 € café inclus à la brasserie de la gare qui sent le graillon. Le copain est serviable surtout s’il y a de l’intérêt en retour. On peut coucher avec un copain par erreur, c’est excusable surtout si cela se décide d’un commun accord. Le copain fait semblant d’être compatissant et sensible devant vos larmes. Essayez de pleurer… Il cherchera au début à vous rassurer mais c’est uniquement pour se rassurer lui-même sur sa propre vie. D’ailleurs écoutez-le, la discussion finira par tourner autour de lui et c’est vous qui finirez par le consoler. Cela dit, on peut passer de très grands moments de solitudes absurdes et de rires, même des instants pitoyables pour les plus chanceux.

    3 – Connaissance : personne que l’on a croisé un jour sur notre chemin, que l’on apprécie plus ou moins, elle sera là si cela rentre dans ses capacités et que cela ne perturbe pas son quotidien. La connaissance a toutes ses chances pour évoluer sur l’échelle de l’amitié, laissez faire le temps. Il n’y pas de rencontre due au hasard… Souvent les années passant, nous comprenons le sens de ces rencontres qui sont rarement le fruit d’une coïncidence. Un outsider à ne pas négliger. Il y a aussi les amis qui ont dégringolé dans notre estime, par trahison la plupart du temps, la trahison c’est une attitude tendance, ils sont rétrogradés au titre de vieilles connaissances qui finiront leur course dans les colonnes nécrologiques des gens que nous nous souviendrons d’oublier.

    4 – Les autres : à qui il ne faut pas accorder de crédit car ils ne partagent pas les mêmes valeurs ni la même philosophie de vie que nous. Les autres, on fait avec parce qu’ils existent, qu’ils vivent dans le même décor que nous, la planète Terre. Nous n’avons pas d’autre choix que de les ignorer et faire avec. On s’y acclimate difficilement mais l’on survit. Ce sont eux parfois qui nous rendent la vie pénible mais grâce à eux, nos bons moments ont encore plus de saveur. Les autres sont de pauvres imbéciles qui n’ont rien compris. Leur ténacité à être mauvais envers nous décuple notre force. Continuez à nous faire mal, cela met une couche supplémentaire de Framétol sur notre carapace !

    Je constate que j’ai beaucoup de chance d’avoir des amis, des vrais et une famille, aussi petite soit-elle, en ancêtres et descendance car tous me soutiennent avec beaucoup d’amour. Je suis convaincue que les âmes qui se reflètent se reconnaissent et se rejoignent créant de belles histoires d’amitié et d’amour. Tant que j’y croirai encore, tous les espoirs seront permis.

    13 février/J – 357 – Humour & nostalgie

    Il y des moments éprouvants où le doute et l’incertitude s’emparent de moi, ils tentent de m’embarquer dans un tourbillon sombre et malsain. Il y a des jours tristes à pleurer et gris de nostalgie mais je sais qu’après la pluie vient toujours une éclaircie. Il y a toujours un rayon de soleil, un brin de lumière qui fait place à un arc-en-ciel qui redonne le sourire et de l’espoir. Je fais en sorte que les couleurs de ma vie soient plus roses que grises. En ce moment, ce n’est pas gagné d’avance, il y a une grosse surface à repeindre dans ma vie et plusieurs couches à passer pour que le gris disparaisse et fasse place au rose. La pensée crée la matière, alors je colore mon esprit avec des teintes gaies et fantaisistes. Pierre Desproges disait si bien « On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui » alors gardons l’humour comme filtre à cons pour notre société. Les personnes non réceptives sont souvent ennuyeuses à mourir, l’humour est une forme d’intelligence. Je suis humour et nostalgie, c’est ma marque de fabrique. Je suis un clown triste.

    14 février/J – 356 – Consensuelle

    C’est la fameuse et oh combien fête commerciale des amoureux et des fleuristes par la même occasion. De ma mémoire de princesse aucune fête de la St Valentin ne m’a marquée. Désolée mes chers crapauds ! En même temps, la fête des amoureux ça ne doit pas être qu’une seule fois dans l’année mais un peu tous les jours. Ça aussi c’est un concept de conte de fées à la con. Je suis restée très consensuelle et dans ce mot il y a sensuelle et… Con ! J’ai offert un lot de douze piles LR6 à Victor. Il m’a souri. Victor sourit toujours, même quand mon cycle menstruel débarque dans notre semblant de vie commune et met entre parenthèses le seul contact physique que j’ai avec lui. Victor sourit. Victor est généreux, je sais d’avance qu’il partagera son cadeau avec Bobby, ça ne me dérange pas. Victor a l’aile sur le cœur. Les avantages de la Saint-Valentin avec Victor et Bobby, c’est qu’il n’y a jamais de dîner aux chandelles, ni de tenues affriolantes à prévoir… pas besoin de sortir le grand jeu avec toute la panoplie Barbie-chaude-comme de-la-braise. Et ça tombe très bien, étant donné que je ne me sens en phase, ni avec mon corps, ni avec mon pèse-personne. Je voulais débattre sur les cœurs présents dans toutes les vitrines et sur n’importe quel support, vomir sur les couples marchant main dans la main en écrasant les célibataires de leur regard plein de bulles. Même quand ils se parlent, des cœurs et des papillons sortent de leurs bouches respectives. C’est affligeant le bonheur quand il vous éclate à la face. Je râle mais dans le fond, moi aussi, j’aimerais la faire la Saint-Valentin et avoir le cœur débordant de paillettes effervescentes. Tout de même, il fait quoi Cupidon ? Depuis que nous sommes passés aux trente-cinq heures, et que les RTT persistent, c’est l’anarchie ! Je crie au complot, je mettrais ma main à couper que cet angelot aux fesses dodues a oublié d’apposer mon nom sur sa liste. J’avoue que c’est la crise des sentiments et que les flèches coûtent une blinde de nos jours mais quand même ! Me voilà bonne à attendre une année de plus. Reste le plan B qui m’a souvent traversé l’esprit : rentrer au couvent et faire corps avec la Foi et Dieu par la même occasion. Non ! Je n’ai que trente-neuf ans ! J’ai envie d’aimer un homme qui m’aimerait, un homme avec qui je serais en harmonie, épanouie… Et tous les autres mots qui finissent en  i, avec lequel je pourrais faire du bruit. L’amour ! Je me refuse à croire que « l’amour c’est de la merde », c’est une phrase de loser ça ! Cela fait tellement longtemps qu’il n’y a pas eu un homme qui partage ma vie qu’à la vue de mon dernier bilan sanguin mon docteur m’a demandé si j’étais vierge. En rouge : carence importante de dopamine. Par respect, il a fait semblant d’omettre la question sur la dernière date de mes rapports charnels. Il s’est contenté de me rendre ma carte Vitale accompagnée d’une carte de visite d’une entreprise de ramonage, je n’ai pas compris le sens de ce geste…

    Victor et Bobby n’ont pas le monopole de la vibration, enfin ! J’ai envie qu’un homme me procure ces sensations intenses dans mon petit corps en berne de tendresse et d’amour. Je ne suis pas la fille d’un soir mais d’une vie, ou d’un reste de vie quand on s’est essoufflé à mi-parcours mais que résonne encore en moi le mot amour.

    — Cupidon, je veux un Valentin ! Un vrai, pas une contrefaçon ou une marque repère, ni un amputé du cœur et de l’esprit qui par principe sera un parfait radin. Je veux une âme qui se reflète à la mienne, dont les yeux expriment ce que son cœur lui dicte et non son phallus erectus. Cela fait des mois que mon utopie est en rupture de stock… C’est dépitant !

    15 février/J – 355 – Voyage en terre inconnue

    C’est l’affreuse et stridente sonnerie du parlophone qui me sort du lit, post-it dans un tiroir de ma tête avec le mot « colis » écrit dessus façon warning et sirène d’alarme. Mon matelas me catapulte jusqu’à l’entrée et j’accueille la postière avec mon plus beau sourire enfariné en évitant de lui parler trop près pour ne pas qu’elle hume ce concentré olfactif matinal appelé haleine de chacal. D’ailleurs, je sais quand mon haleine se veut anesthésiante, je le remarque quand Mini-moi effectue un léger mouvement de recul en me faisant la bise le matin, je lis sur son visage une moue d’écœurement. Les ados sont formidables, bruts de décoffrage quand il s’agit de dire les choses sans prendre de pincettes mais le matin comme ils sont dans le gaz, les seuls mots qui sortent de leur bouche sont des grognements. J’aurais dû prendre le Grrr en seconde langue au collège cela m’aurait aidé pour communiquer avec mes ados. Je poursuis mon réveil en mode zombie devant la télé avec mon café au lait lyophilisé. Un reportage sur les femmes de Churubamba attire mon attention. De superbes nanas du peuple quechua qui jouent au foot pour gagner des hamsters comme nourriture. Pendant la mi-temps, avec ces femmes à la peau brune et aux vêtements colorés (qui ont tout mon respect), je partage mon café au lait… Je me fais de nouveaux copains. Je réalise que je n’ai jamais voyagé. Le goût du voyage n’a jamais fait partie de ma culture ou de mon éducation. A travers ces reportages, je vagabonde à travers le planisphère. Je pense que les expériences à travers le monde permettent de dépasser notre peur de l’inconnu. L’inconnu, je suis en plein dedans, sans travail, je ne peux pas vraiment me projeter. Avant j’avais un peu d’argent qui m’aurait permis de partir mais pas vraiment le temps et maintenant je n’ai que ça : du temps. Je n’ai que ça et je n’ai pas de fric pour m’évader. Voilà tout le paradoxe des personnes qui culpabilisent d’être au chômage et qui n’adhèrent pas au principe de l’assistanat. On a beau dire, l’argent contribue un peu au bonheur. Un jour, je partirai… Mais pour l’heure, je vais passer la fin de matinée avec la barrière de corail et ses fonds marins. C’est la suite du programme à la télévision.

    16 février/J – 354 – Mes dizaines

    Des bruits violents en continu me réveillent, étranges et difficiles à identifier. Il est 7 h 50, ce n’est pas le fait d’être levée tôt, ce sont les circonstances qui me dérangent. Imaginez la démolition du mur de Berlin à coup de burin, s’ajoute à cela une sorte de raclage de gravats accompagné de bruit d’échelle en fer qui se déploie… Comme bande sonore, j’ai rêvé mieux ! Ce tapage persiste, devient insupportable. Il m’est impossible de me rendormir même avec la couette sur les oreilles en guise de boules Quies. Deux matins de suite à me faire réveiller violemment, ils se sont passé le mot ou quoi ?! Vivre seule a pour avantage de ne pas faire subir à l’autre sa mauvaise humeur due à un réveil chahuté. L’œil collé au judas de ma porte d’entrée, je vois alors deux gars de chantier en bleu de travail descendre du toit à l’aide d’une échelle avec à la main un seau de débris.

    J’émerge peu à peu, chaque matin c’est le même rituel : debout dans ma cuisine mon café au lait entre les mains, le regard lointain vers les champs. Est-ce toute cette agitation qui me pousse aux réflexions suivantes : il se passe toujours quelque chose de particulier dans mes dizaines…

    10 ans : je grandissais au sein de ma famille où déjà je me sentais différente

    20 ans : je quittais le foyer parental pour fuir l’autorité paternelle

    30 ans : je divorçais d’une vie qui ne me correspondait pas pour goûter à la liberté

    40 ans : Qu’est-ce que ces dizaines me réservent ? Dans tous les cas, il serait peut-être temps d’être heureuse Marilou !

    Ma vie n’est pourtant pas un champ de ruines. Chaque épreuve m’a construite et a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui.

    17 février/J – 353 – Boîte aux lettres

    J’ai pour habitude de recevoir des pubs qui poussent à la surconsommation des têtes de gondoles, pratiques, elles font de grands papiers cadeaux pour les épluchures. Eh oui, je jette le papier avec les bio-déchets ! Honte à moi mais je suis désolée, dans mon F3 je n’ai pas la place pour un composteur ni une benne à plusieurs compartiments. Je trie tout le reste alors faut pas me polluer la vie avec un bac à asticots. Mais il y a aussi des magazines gratuits auxquels je ne me suis jamais abonnée comme : la CAF et sa première de couverture sur « comment obtenir des aides pour soutenir un enfant de CP qui fait son premier burn-out » ; la sécurité sociale quant à elle, développe l’investigation sur le thème évocateur « le trou de la sécu a-t-il un fond ? » et pour finir celui de ma mutuelle, d’ailleurs, je me demande encore à quoi il sert. Combien d’arbres coupés pour ces papiers que je n’ouvre même pas ? Et combien de fric gaspillé ? Par acquit de conscience, je prends le soin de séparer le blister en plastique du magazine que je stockerai dans cet immense sac jaune calé entre le mur et le congélateur. Et puis il y a les autres courriers, les plus « officiels » que j’ouvre et que je laisse quelques jours en caisse de dépôt dans ma boîte aux lettres. Je veux parler des correspondances épistolaires qui me parlent de l’électricité, de l’eau, des charges diverses et variées… Pas une faille dans l’acheminement du courrier, les liens sont tissés et cela fait des années que ça dure. Elles sont fidèles les factures ! Il m’arrive l’été de recevoir une carte postale de mes petits neveux en vacances. C’est chouette de recevoir une carte postale quand on ne bouge pas de chez soi. Ça rappelle une fois de plus que je ne peux pas me payer

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