On est d’accord: les escalopes de poulet, c’est meilleur quand c’est cuit. Même si c’est pénible de sortir la poêle, de verser de l’huile, attendre que ça chauffe, découper en dés et rajouter de la crème, c’est quand même moins difficile que de mastiquer 100 grammes de viande translucide. Et qu’est-ce qu’il y a entre les deux? Du temps, des efforts, de la patience, de la détermination même: cette escalope, j’en ferai un curry, elle ne finira pas périmée sous un cellophane gonflé. Pour la volaille, j’ai à peu près saisi le principe. Pour le reste, en revanche, j’ai des progrès à faire. Et pourquoi je veux tout, tout de suite? Pourquoi, hein?
Parce que j’ai la flemme
Forcément, il n’y a qu’à sortir un chrono pour s’en rendre compte: entre un salaire obtenu au bout d’un mois de travail acharné et la même somme découverte en grattant un ticket, il y a très exactement un mois de boulot en moins. Donc, en bonne flemmarde, je privilégie l’option deux. Sauf que l’option deux, elle n’existe pas. La récompense sans effort préalable, c’est comme la silhouette de Beyoncé sans rameur: une illusion. Évidemment, il existe des millions d’euros qui tombent dans des porte-monnaie qui n’ont jamais bougé leur petit cuir, bien sûr certaines beautés éclosent