La joie miraculée: Histoire vraie
Par Sylvie Pasquier
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À propos de ce livre électronique
« "Miraculé.e : Qui a échappé, par une chance exceptionnelle, à une catastrophe" définit le Petit Larousse. C’est ça. Une catastrophe… presque naturelle.
Le tsunami de ton décès, Paul, a balayé la joie de sa vague folle. Je l’ai crue à jamais perdue, enterrée sous le pesant manque, jetée loin par l’arrachement du coeur... »
Après Qu’il soit extraordinaire !, Sylvie Pasquier nous offre un récit intense et bouleversant d’authenticité et de justesse. Son témoignage du deuil parental, son ressenti de mère et de femme vis-à-vis de ce qui aurait pu la terrasser, s’il n’y avait eu la joie, nous inspirent à prendre de la hauteur pour apprécier chaque instant à sa juste valeur.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née en 1976 en région parisienne, Sylvie Pasquier y vit pendant une trentaine d’années, avant de découvrir La Réunion et ses habitants et de s’y sentir adoptée depuis 15 ans. Sage-femme hospitalière passionnée par son métier, mère de trois enfants, c’est le décès du petit dernier, à l’âge de cinq ans, des suites d’une chirurgie cardiaque, qui la pousse vers l’écriture, pour témoigner, dans un premier ouvrage, Qu’il soit extraordinaire !, de la vie de ce petit garçon particulier. Son deuxième livre, La joie miraculée raconte le chemin de deuil et l’incroyable joie rencontrée au détour de cet accident de la vie. Ces témoignages nés d’une nécessité de partage et de l’envie d’aider ceux qui traversent une épreuve de vie, viennent révéler à Sylvie le merveilleux virus de l’écriture !
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Avis sur La joie miraculée
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Aperçu du livre
La joie miraculée - Sylvie Pasquier
Sylvie PASQUIER
La Joie
miraculée
Mentions légales
© 2021, Les Éditions du 20 Décembre. Tous droits réservés.
Les Éditions du 20 Décembre
Ile de La Réunion
Tél: +262 692 732 094
Email: editionsdu20decembre@gmail.com
Site web : leseditionsdu20decembre.ecwid.com
ISBN : 979-10-92429-31-2
Illustrations de couverture : Lucie Gautier
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Table des matières
Prologue
Qu’on ne nous dise plus jamais…
Des mots
40 ans
La joie miraculée
Le pique-nique
Revenir
L’épuisement
Une petite robe
Regard
La quiche
Elle ne met plus de foulards roses
Le manque et l’absence
Le six février
Une lettre
Être et faire
Vernissage
J’apprendrai
Croire que les tout petits moments...
1, 2, 3, Soleil !
Tribulations d’un chuchotement
Douce nuit
Il y a...
Épilogue
À mes soleils
« Il faut beaucoup pardonner à cette vie incompréhensible.
Il faut tout lui pardonner pour cette douceur inouïe qu’elle exerce par surprise. »
Christian Bobin, La nuit du cœur, 2018
Prologue
Avril 2007, éruption du Piton de la Fournaise. Une parmi d’autres. Exceptionnelle par son intensité, elle met pendant un mois l’île au rythme de ses dévastatrices coulées déversées jusqu’aux tréfonds de l’océan.
Nous habitons à La Réunion depuis un peu plus d’un an, avec Corentin et Lauriane, nos deux enfants. Baptême de feu et de lave, nous nous sentons si petits, spectateurs impuissants et médusés de ce phénomène inattendu. Quelle chance nous avons de pouvoir assister à cet évènement unique et extraordinaire !
Nos enfants découvriront de leurs yeux ébahis cette éruption. Ils ont cinq et deux ans, n’ont pas vraiment conscience d’être des privilégiés dans cette histoire, mais ils se rendront sur la scène, au premier rang, en vélo et en carriole !
Les arbres s’embrasent un à un, avant de tomber comme des dominos, au rythme du fleuve-feu, à qui rien ne résiste. Le point de vue aménagé pour l’occasion disparaîtra le lendemain, englouti par les laves. Quand l’ogre Magma cessera de gronder, quand les laves se solidifieront, nous découvrirons que la route s’est élevée de soixante-dix mètres. Un chemin, plus haut, il faudra tracer pour continuer à avancer. Une ascension en côte non prévue sur les cartes routières, un accident de la vie.
La vie, à cet endroit de l’île, n’existe plus. C’est un désert étendu de pierres noires et si longtemps brûlantes qui fait place désormais.
Trois ans plus tard, notre famille accueille un troisième enfant : Paul.
Atteint de plusieurs malformations, cardiaques et digestive, Paul naîtra à Paris, dans un service spécialisé, si loin du volcan.
Joyeux, courageux, sensible et profondément aimant, Paul ensoleillera notre existence.
Son décès, accident de la vie, à l’âge de cinq ans et demi, dévaste nos vies, nous plongeant dans le tunnel du deuil.
Sur la route des laves, au cœur de la pierre, de toutes petites tiges d’un vert tendre apparaissent, sorties de nulle part, comme par miracle. Une petite pousse d’arbre fait un pied de nez au néant. Et la vie, contre toute attente, dans la plus grande discrétion, reprend ses droits.
Qu’on ne nous dise plus jamais…
Ces lignes partent d’un constat. Quand on perd un enfant, on accède, dans le regard collectif, à un statut particulier. C’est un deuil qui soulève des sentiments toujours marqués, qu’ils soient empathiques, bienveillants, soutenants, ou qu’ils traduisent la peur irrationnelle de la contagion, de la projection, la fuite en avant.
Avec ton décès, Paul, je suis passée dans le monde des extraterrestres ! Ceux dont on ne sait dans quelle sphère ni comment ils vivent, ceux qui intriguent, ceux qui interrogent.
« Comment fait-on après ça ? »
À vrai dire, on ne m’a pas demandé si j’étais prête à expérimenter une telle épreuve, et encore moins livré le mode d’emploi du parent endeuillé… Alors, un pas après l’autre, sans chercher à regarder trop loin, doucement, j’avance.
Je ne me sens pas si différente d’avant. Je suis une personne ordinaire à qui il est arrivé un événement extraordinaire, l’histoire d’une merveilleuse et trop brève rencontre. Ce n’est pas tant ton décès qui a changé ma vie, c’est ta vie dans la mienne, ta joie dans mes jours, ton affection débordante dans mon cœur, ton regard amoureux dans mes yeux, tes particularités dans mes pensées bien rangées. La mort n’a rien enlevé de tout ça, rien pris des forces que tu m’as transmises par ton courage ! La mort a juste mis en lumière ce que tu m’as légué de ton vivant. L’enfant que tu fus, ce qu’il me reste de toi sûrement, donnent à ma vie une profondeur et me portent. Alors j’avance.
Un mois et demi après ton départ, je reprends mon travail. Je passe par la case visite médicale. La secrétaire qui m’a convoquée, pose un peu machinalement les questions ordinaires avant la consultation :
« Toujours la même adresse ? Toujours le même numéro de téléphone ?
— Oui, vous m’avez appelée à ce numéro.
— Oui, bien sûr. Toujours un mètre soixante-dix ? s’amuse-t-elle
— …
Sur le ton de la plaisanterie :
— Toujours trois enfants ?
— Eh bien, justement non : c’est ce qui m’amène à venir vous voir. Deux enfants. Administrativement plus que deux enfants. J’en ai perdu un. »
C’est un peu brutal ; c’est sorti tout seul, sans réflexion, avec une pointe d’agacement. J’aurais préféré ne pas avoir à répondre dans ce bureau porte ouverte à cette question du nombre qui me pose un sérieux problème.
Combien ai-je d’enfants ? Si je réponds deux
, je me déchire le cœur. Et si je dis trois
, je m’expose aux fatidiques questions qui suivent concernant leur âge, leurs activités… Dans mon cœur, j’en ai trois.Éternellement trois. Pour qui, pour quoi devrais-je faire mentir mon cœur ?
Pour les papiers… Qu’elles sont difficiles ces formalités administratives déshumanisées !
Passer au bureau du personnel déposer un acte de décès, être reçue par un automate en chemise et apprendre que mon salaire sera diminué de trente pourcents pour avoir posé un arrêt de travail en métropole.
Pour le service des impôts, la caisse d’allocations familiales — décocher une case sur internet dans un « espace perso » qui n’a de personnel
