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Et l'aube s'éclaircira
Et l'aube s'éclaircira
Et l'aube s'éclaircira
Livre électronique455 pages6 heures

Et l'aube s'éclaircira

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À propos de ce livre électronique

Nous vivons dans une société matérialiste où la science doit tout expliquer. Peut-on alors encore oser s’interroger sur la possibilité de l’existence d’un Dieu, de l’âme, de la réincarnation ?... Ne risquerions-nous pas de paraître comme de gros naïfs ou des personnes angoissées qui se cherchent absolument des motifs d’espoir ? Et pourtant la théorie quantique remet en jeu la relation entre la matière et l’énergie. Les recherches astronomiques repoussent les confins de notre univers toujours plus loin… Les sciences de pointe ne reviendraient-elles pas au crédo de Socrate : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ! » ? Alors pourquoi ne pas donner une chance à ce qui n’est pas encore prouvé ? Pourquoi avoir peur de se poser la question et… peut-être, de trouver des réponses tout au fond de notre instinct ? C’est ce que fait Lara, l’héroïne de ce roman : Depuis son enfance elle est en recherche de spiritualité. Elle se laisse d'abord attirer par les affirmations des Témoins de Jéhovah. Mais après avoir quitté cette secte, elle doit gérer des problèmes familiaux importants. Elle ressort de ses épreuves traumatisée par les religions et les hommes. De plus, elle est en butte à des rêves qui la harcèlent, elle se demande si elle ne devient pas folle. Elle s'appuie sur sa famille et ses amis pour reprendre pied mais découvre alors qu'elle a une mission difficile à mener, l'avenir de l'humanité peut en découler... Elle qui se veut d'esprit scientifique et athée, elle va devoir se plier à une initiation qui lui fera découvrir ce qu'elle est vraiment. Elle devra parcourir le monde pour rencontrer sa propre vérité mais aussi des personnages attachants qui, dans des sphères très diverses, se dévouent pour le bien de notre monde malade. Au fil des pages, nous pouvons même découvrir comment chacun de nous peut jouer un rôle dans l'évolution de notre société pour un avenir plus clair ; et alors : « L'aube s'éclaircira... » N.B.) Quatrième période de la série « Des lumières dans la nuit ». Chacun des romans peut pourtant être lu isolément. Nous retrouvons la même famille au cours des millénaires mais les histoires sont indépendantes.
LangueFrançais
Date de sortie23 nov. 2015
ISBN9782312037530
Et l'aube s'éclaircira

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    Et l'aube s'éclaircira - Ève Mélan

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    Et l’aube s’éclaircira

    Ève Mélan

    Et l’aube s’éclaircira

    Des lumières dans la nuit 4

    LES ÉDITIONS DU NET

    22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03753-0

    Avant-Propos

    Nous vivons dans une société matérialiste où la science doit tout expliquer. Peut-on alors encore oser s’interroger sur la possibilité de l’existence d’un Dieu, de l’âme, de la réincarnation ?… Ne risquerions-nous pas de paraître comme de gros naïfs ou des personnes angoissées qui se cherchent absolument des motifs d’espoir ?

    Et pourtant la théorie quantique remet en jeu la relation entre la matière et l’énergie. Les recherches astronomiques repoussent les confins de notre univers toujours plus loin… Les sciences de pointe ne reviendraient-elles pas au crédo de Socrate : « Ce que je sais, c’est que je ne sais rien ! » ?

    Alors pourquoi ne pas donner une chance à ce qui n’est pas encore prouvé ? Pourquoi avoir peur de se poser la question et… peut-être, de trouver des réponses tout au fond de notre instinct ?

    C’est ce que fait Lara, l’héroïne de ce roman :

    Depuis son enfance elle est en recherche de spiritualité. Elle se laisse d’abord attirer par les affirmations des Témoins de Jéhovah. Mais après avoir quitté cette secte, elle doit gérer des problèmes familiaux importants. Elle ressort de ses épreuves traumatisée par les religions et les hommes. De plus, elle est en butte à des rêves qui la harcèlent, elle se demande si elle ne devient pas folle.

    Elle s’appuie sur sa famille et ses amis pour reprendre pied mais découvre alors qu’elle a une mission difficile à mener, l’avenir de l’humanité peut en découler… Elle qui se veut d’esprit scientifique et athée, elle va devoir se plier à une initiation qui lui fera découvrir ce qu’elle est vraiment.

    Elle devra parcourir le monde pour rencontrer sa propre vérité mais aussi des personnages attachants qui, dans des sphères très diverses, se dévouent pour le bien de notre monde malade. Au fil des pages, nous pouvons même découvrir comment chacun de nous peut jouer un rôle dans l’évolution de notre société pour un avenir plus clair ; et alors :

    « L’aube s’éclaircira… »

    N. B.) Quatrième période de la série « Des lumières dans la nuit ». Chacun des romans peut pourtant être lu isolément. Nous retrouvons la même famille au cours des millénaires mais les histoires sont indépendantes.

    Première partie :

    Les manuscrits

    1. Déprime

    – Maman, je n’en peux plus. Je crois que je suis en pleine déprime.

    – Est-ce que tu as vu un docteur ?

    – Pfeu, pour qu’il me bourre de médicaments. Et que je finisse complètement droguée.

    – Si tu en as besoin, il faut ce qu’il faut. Moi, tu le sais, avec ce que m’a fait endurer ton père, heureusement que le docteur Lançon m’a bien soignée, autrement j’aurais fini à Pierrefeu.{1}

    – Justement, je n’ai pas envie de finir comme toi : tu ne peux pas dormir sans tes somnifères, pour un oui, pour un non, tu fais une crise de spasmophilie…

    – Si tu avais vécu tout ce que j’ai vécu !

    – Et tu crois qu’en ce moment c’est le rêve pour moi ?

    – Je sais, je sais, mais toi au moins, tu as ta situation, tu as pu quitter ton mari, vivre sans être son esclave.

    – Bon, on n’est pas là pour calculer laquelle a eu le moins de chance.

    – Écoute, prends rendez-vous chez ton docteur, tu verras bien ce qu’il te dira.

    Je raccroche, encore plus démoralisée, je me dis : « Si je raconte à ma mère que je viens de me tirer une balle dans la tête, elle me dira qu’elle, elle en a tiré deux… »

    Je décide de me tourner vers mon frère :

    – Hervé, ça va pas… Je craque.

    – Il a pris les gosses ?

    – Oui… Julie pleurait à chaudes larmes, ça a été horrible. J’ai cru que Florian allait lui envoyer sa valise dans la figure… Et le petit air satisfait de mon mari, son sourire en coin ! J’avais envie de hurler… Mais ça lui aurait trop fait plaisir. Depuis, je passe mon temps enfermée dans ma chambre à pleurnicher dans le noir… Les vacances commencent bien !

    – Bon, tu te sens capable de conduire ?

    – Oui, je pense.

    – Alors, prends ta voiture et viens à la maison. Il faut te changer les idées.

    – Je n’ai pas envie de bouger ni de voir du monde.

    – Obéis à ton conseiller particulier. Flo et moi, nous ne sommes pas « du monde » et nous ne comptons pas faire le tour des fêtes foraines. Tu veux que je monte te chercher ?

    – Non, non. Je vais venir, tu as raison. De toute façon, si, comme dit Maman, je dois me faire soigner, ce sera plus facile à Toulon qu’ici.

    – Allez, on t’attend. OK ?

    – OK, je mets quatre trucs dans une valise et je roule.

    – Super ! On aura tout le temps pour discuter.

    – Heureusement que tu es là.

    – Je sais, c’est moi qu’on appelle Saint Hervé. Allez, raccroche et arrive !

    Malgré la clim, je transpire à grosses gouttes. Par chance, je rencontre peu d’embouteillage et le trajet ne dure qu’une heure trente, un record pour un premier jour de vacances. C’est avec plaisir que je me gare dans l’allée de la résidence de mon frère, à la Coudoulière.

    Ma belle-sœur, Florence, me serre gentiment dans ses bras.

    – Ça fait plaisir de te voir.

    – Excuse-moi de me pointer sans crier gare.

    – Si la famille n’était pas là quand on en a besoin, on serait frais ! Installe-toi dans ta chambre habituelle.

    Je pose ma valise et m’allonge un moment sur le lit. Cela fait du bien de se retrouver dans ce cocon de tendresse. Mon frère, mon aîné de quatre ans, a toujours représenté le pilier sur lequel je me repose. Mon père a été peu présent, et il est décédé depuis dix ans. Ma mère ne pense qu’à ses problèmes personnels, à se plaindre ou aux œuvres de sa paroisse. Elle est confite en bigoteries, mais incapable de réconforter sa famille en cas de besoin.

    Et j’en ai besoin. Séparée depuis deux ans, mon mari vient de récupérer nos enfants pour un mois de vacances,… contre leur volonté. Luc est Témoin de Jéhovah or Florian, notre fils de 14 ans et Julie, 10 ans, ne supportent plus tout ce que cela implique. Il faut assister sans bouger à deux heures de réunion trois fois par semaine, aller régulièrement en prédication : on rend une fiche avec le nombre d’heures effectuées tous les mois. Et surtout, leur père leur interdit de voir leurs amis et même de communiquer avec eux par Internet,… Il ne veut pas qu’ils prennent l’habitude de fréquenter des gens du monde , c’est à dire tous ceux qui ne sont pas Témoins de Jéhovah. Il leur répète continuellement :

    « Déjà que votre mère s’est fait reprendre par le monde  et ses œuvres sataniques, qu’elle vous montre un exemple déplorable,… Je suis obligé d’être encore plus sévère avec vous ! »

    Il ne s’aperçoit pas que de cette façon, il les éloigne de plus en plus de lui, qu’ils prennent sa religion en horreur. Il préfère penser que j’ai une mauvaise influence sur eux…

    Au début, nous sommes devenus Témoins de Jéhovah ensemble. Nous étions jeunes mariés et nous avons été attirés par leur message d’amour, d’espoir, le soutien amical au niveau des congrégations. Grâce à la prédication, nous avions l’impression d’aider d’autres gens à se sortir des ténèbres de notre société égoïste. L’enseignement est tellement bien fait qu’il est très difficile de trouver des failles à leur raisonnement et à la Bible qu’ils prennent au pied de la lettre. De plus, c’est moi qui ai commencé à étudier la première, Luc n’y a participé que pour me faire plaisir. Mais il a un tempérament à ne pas se remettre en question, ce qui n’est pas mon cas. Et, petit à petit, au fil des années, des doutes se sont installés en moi. Fallait-il vraiment prendre le Livre Saint pour la parole de Dieu à cent pour cent ? Ce Dieu était-il vraiment si jaloux, si misogyne,… si humain ? Le libre arbitre devait-il être tellement restreint ?

    Je partais du principe que si la Bible était vraiment la parole du Créateur, sans interprétation personnelle des prophètes, sans aucune transformation du message, elle ne devait contenir aucune erreur. Dieu ne peut se tromper. Par contre, s’il y en avait une seule,… il pouvait y en avoir d’autres. Et on ne devait plus parler de la véracité des écritures ni édicter des lois sur cette base. Alors, je me suis mise à chercher des erreurs.

    Et j’en ai trouvé, notamment sur le problème de l’évolution que les Témoins réfutent, ainsi que des incohérences dans les parties historiques. J’ai écrit à la Société pour poser des questions assez pointues, avec des détails archéologiques, géologiques,… Questions auxquelles les anciens (dirigeants) de notre congrégation n’avaient pas su répondre. Il m’a été notifié que je ferais mieux de m’occuper de mon mari et de mes enfants (comme si ce n’était pas le cas) plutôt que de chercher à faire la leçon aux anciens.

    Cela a été la goutte qui a fait déborder le vase et j’ai décidé de ne plus assister aux réunions.

    Luc a vu rouge, il n’a même pas essayé de comprendre mes arguments, il disait que je voulais l’entraîner dans ma déchéance… Il a appelé toute une cohorte d’anciens, de surveillants de circonscription à la rescousse. Mais je restais sur mes positions. A la fin, j’étais excédée de leurs menaces spirituelles : « J’allais être détruite prochainement à Harmaguédon{2}, je ne bénéficierais plus de l’amour incommensurable de Jéhovah (que je trouvais de plus en plus mince)… » Je leur ai demandé de ne plus m’ennuyer, je ne reviendrais pas sur ma décision. Et je leur ai écrit pour demander mon exclusion.

    Luc ne m’a plus adressé la parole. Quand il devait le faire, il passait par l’intermédiaire des enfants ; mais ses regards étaient éloquents : remplis de mépris, de dégoût, presque de haine.

    J’ai fini par ne plus le supporter, je me suis renseignée sur une possibilité de séparation de corps. Je ne voulais surtout pas faire une erreur qui le conduirait à m’enlever Florian et Julie. Je savais qu’en tant que Témoin, il ne voudrait pas divorcer sauf pour cause d’adultère. Or, je n’avais aucune envie de me lier à un nouvel homme. La séparation semblait donc la solution. Et j’espérais que, puisque visiblement, il avait du mal à me côtoyer, il ne s’y opposerait pas. Le seul problème était la garde des enfants. Non qu’il leur ait montré jusqu’à présent une attention particulière, c’était toujours moi qui m’étais investie dans leur éducation. Mais en bon Témoin, il était persuadé de devoir les sauver de ma mauvaise influence qui pouvait se traduire par leur destruction à Harmaguédon. Heureusement, je suis tombée, par hasard, sur un excellent avocat qui m’a prise en amitié et a réussi à aplanir les obstacles devant moi. Malgré tout, dans mon esprit, cette période reste terriblement éprouvante et longue.

    Comme de nombreuses familles, nous avons fini par prendre l’habitude des week-ends chez Papa et des vacances qui nous paraissent interminables.

    Mais depuis quelque mois, les enfants ont de plus en plus de mal à passer du temps avec leur père. Il leur fait des reproches continuels, critique mes choix en toute chose et semble particulièrement intéressé par ma vie sexuelle.

    Florian qui est loin d’être naïf m’a dit : 

    – Y’a une petite TJ qui lui tourne autour. Tu parles, un homme relativement jeune, avec une bonne situation, et qui paraît libre, ça court pas les rues chez les TJ ; alors les filles le regardent langoureusement,… en tout bien tout honneur, bien sûr… Le problème, c’est qu’il est pas vraiment libre. Alors si tu te casais avec un mec,… ça ouvrirait des horizons nouveaux…

    – Il doit être déçu que je sois si sage, alors ?

    – Un max, tu penses ! Mais en vérité, je suis persuadé qu’il imagine cent mille cochonneries. Pour lui, tout ce qui est du monde ne peut être que malhonnête et je te dis pas une exclue pour cause d’apostasie{3} ! Il nous cuisine sans arrêt et la Valérie s’y met aussi, des fois qu’on se méfierait moins avec elle.

    Il faut que j’arrête de penser à tout ça, je me retourne sans arrêt le couteau dans la plaie. Mais je n’y peux rien… pas moyen de m’en empêcher. Même la lecture, qui a toujours été mon meilleur moyen d’évasion, ne fonctionne plus. Je relis dix fois la même page. Je n’arrive pas à me concentrer…

    – Lara ! A table !

    – Je n’ai pas très faim.

    – L’appétit vient en mangeant, surtout quand on ne fait pas la cuisine soi-même, réplique Flo. Je t’ai préparé tes plats préférés : cade{4} et figatelli, salade de tomates au pistou, moules marinières sans frites, fraises au citron.

    – Ah ! Si tu me prends par les sentiments, je crois que je vais faire un effort.

    Dans le jardin, une brise agréable rafraîchit cette soirée estivale, les cigales n’ont toujours pas arrêté leur symphonie assourdissante et les moustiques ne nous ont pas encore attaqués. Comme dit souvent Hervé : « Profitons des petits plaisirs de la vie, sans attendre des gros qui ne viendront peut-être pas. »

    Le repas se déroule dans l’atmosphère affectueuse et calme dont j’ai tant besoin. Au dessert Flo demande :

    – Et ton affaire d’anniversaire, elle est définitivement terminée ?

    – Oui, l’Inspectrice m’a contrôlée, dans ma classe (Je suis institutrice, j’ai oublié de le préciser). Ça s’est très bien passé, elle m’a félicitée pour ma pièce de théâtre et a ajouté un point et demi à ma note.

    – Super ! La mère de ton élève n’est pas venue s’excuser ?

    – Tu crois à la poule aux œufs d’or ? Les parents ne s’excusent plus.

    – Les accusations qu’elle a portées contre toi étaient tout de même graves.

    – Oui, surtout avec les problèmes actuels de laïcité : dire que je refusais de fêter les anniversaires pour des raisons religieuses et que je faisais du prosélytisme en classe pour une secte, c’est gravissime. Heureusement que les parents des autres élèves m’ont soutenue ainsi que quelques collègues.

    – Ta directrice a fait le canard jusqu’au bout ?

    – Oui. En vérité, j’ai même appris qu’elle avait incité les parents à porter plainte à l’Inspection, alors qu’elle savait très bien que je n’étais plus Témoins de Jéhovah depuis plusieurs années et que, même à l’époque, jamais je n’aurais parlé de mes idées en classe.

    – De toute façon, elle t’a toujours jalousée ; elle est furieuse parce que les parents réclament que leurs enfants aillent dans ta classe plutôt que dans la sienne, parce que tu fais du théâtre, de l’informatique… et qu’elle en est toujours à enseigner les math et le français jusqu’à 16h 30, lance Hervé. Sans que ses élèves soient plus forts à la fin de l’année…

    – C’est en gros ce que lui ont dit Corinne, l’instit de CP qui avait son fils dans ma classe et Sophie la secrétaire. Les parents, par contre, ont été super. Même ceux des autres années ont signé des pétitions pour me soutenir.

    – Tu vois, il n’y a pas que du mauvais dans la vie ; on a des satisfactions… même chez les enseignants.

    – Mais la colère de la mère contre toi était seulement justifiée par ton refus de fêter l’anniversaire de sa fille ? s’étonne Flo.

    – Soit disant. Pourtant, j’avais bien expliqué qu’il y avait trop d’anniversaires avec trente enfants dans la classe et qu’on ferait plutôt une fête de fin de trimestre. Mais la petite avait des résultats en baisse, et une appréciation assez sévère au premier trimestre. Je pense que cela a joué dans la fureur de la mère. Elle avait entendu dire que j’étais Témoin de Jéhovah. Tu sais que pour beaucoup de gens, il s’agit d’une secte et cela fait très peur. Elle a voulu protéger sa fille de la méchante TJ qui refusait de souhaiter bon anniversaire à son petit bijou, par fanatisme religieux.

    – Oui, il y des idiots partout. Mais avec tous tes problèmes familiaux, cela n’a pas dû arranger ton moral. Tu m’étonnes que tu sois fatiguée…

    – Si nous allions faire un tour le long de la plage avant de se coucher, propose Flo.

    – Bonne idée. Tu n’as pas envie d’un bain de dix heures, ma petite Lara.

    – Une autre fois, peut-être.

    ****

    Je n’ai pas trop mal dormi mais j’ai encore rêvé de cette grotte. Je profite de l’absence de Flo pour en parler à Hervé :

    – Il y a autre chose qui m’angoisse. Figure-toi que depuis plusieurs mois, je n’arrête pas de faire le même rêve.

    – De quelle sorte ? Un cauchemar ?

    – Même pas. Je me retrouve dans une magnifique grotte ornée de dessins préhistoriques. Elle ressemble beaucoup aux photos que j’ai vues de la grotte Cosquer.

    – Tu as beaucoup travaillé sur la préhistoire, non ? C’est même une des raisons qui t’ont fait quitter les TJ si je me souviens bien.

    – Oui, il est vrai que cette période m’a toujours particulièrement intéressée et ce sont des détails sur les hommes de Neandertal que je ne comprenais pas dans les théories des Témoins qui m’ont interpellée. Mais de là à en rêver toutes les nuits !

    – Je m’inquiéterais plus si tu te trouvais aux prises avec des démons, des zombis, ou au milieu d’un camp de concentration…

    – Il n’y a pas que ça. J’ai l’impression d’entendre des voix, j’ai des images qui me viennent complètement hors de propos… Je crois que je perds la tête.

    – Ce doit être la pression nerveuse de ces derniers mois. Ne dramatise pas.

    – Tu ne connais pas un bon neurologue. Je voudrais bien me faire examiner mais pas par quelqu’un qui chercherait à m’abrutir à force de comprimés avant même que je ne sois sortie de son cabinet.

    – Le docteur Birois est parait-il très bien. Il utilise des médecines douces : acupuncture, phytothérapie, relaxation, etc. C’est plus en rapport avec tes principes non ?

    – C’est vrai.

    – Je vais te donner son numéro, j’ai eu son fils dans ma classe de philo cette année et nous avions sympathisé. Dis-lui que tu es ma sœur, tu auras peut-être un rendez-vous plus rapidement.

    – OK. Tu ne crois pas qu’il risque de me faire enfermer pour schizophrénie ?

    – Tu ne vas pas devenir hypocondriaque comme Maman ? Je pense surtout que tu es très fatiguée nerveusement et qu’il faut que tu apprennes à te décontracter, à relativiser. Peut-être quelques séances de psychothérapie te feraient du bien ?… Tiens, j’y pense : mercredi, il y a un conférencier qui est paraît-il très intéressant, à Aix. C’est un spécialiste de la radiesthésie, de la relaxation, du Feng shui et autres techniques très à la mode. Ça te dirait d’y aller ?

    – Bof, je n’ai pas du tout envie de bouger. On est bien ici, à l’abri dans ton jardin.

    – Il a écrit un bouquin intitulé : Cette énergie qui est en nous, un ami l’a lu, il a été conquis. Réfléchis-y. Ça te changerait les idées.

    ****

    Après un dimanche consacré à ne rien faire, mais avec application, le lundi, dès 8 heures pour éviter la marée noire touristique, je me décide à aller me relaxer sur la plage.

    Je me dirige, à mon habitude, vers des rochers où je peux être bercée par le bruit des vagues, sentir l’odeur de l’iode, me laisser pénétrer par les rayons du soleil… Mais surtout, où je ne risque pas de subir l’assaut des parasols, l’envahissement des centres aérés (je supporte suffisamment des enfants bruyants toute l’année) et les confidences de l’amie de ma voisine sur son nouveau prince charmant.

    Allongée douillettement sur une large pierre plate que je squatte à chacun de mes passages à la Coudoulière, je me sens revivre. Je n’aime pas me baigner, la mer me paraît toujours trop froide, mais elle possède un étrange pouvoir sur moi, elle me redonne de l’énergie et me calme en même temps.

    En parlant d’énergie, le livre du fameux conférencier d’Hervé me revient en mémoire. Pourquoi n’y irions-nous pas, finalement ? J’ai peu l’occasion de participer à ce genre de réunion dans mon lointain haut Var, il faut profiter de l’occasion…

    A mon retour, Hervé me dit que mon portable a sonné trois fois ; c’était ma mère, je la rappelle :

    – Où tu es passée ? Je me faisais du souci ! J’ai téléphoné plusieurs fois chez toi.

    – Je suis à la Coudoulière.

    – Tu aurais pu m’avertir, tu sais que je dois monter à Salernes pour les vacances.

    – Et alors, tu peux y aller quand même, tu as les clefs de la maison.

    – Tu me laisses tomber, ce n’est pas gentil.

    – Écoute, Maman, moi aussi j’ai besoin de vacances. Profiter de la plage et changer d’atmosphère ne me fera pas de mal.

    – Mais en principe, tu n’y vas jamais en juillet et août, à cause des touristes.

    – Eh bien, cette fois, j’ai changé d’idée.

    – Bon, alors tu n’y retourneras pas, tu me laisses seule.

    – Tu connais toutes les voisines depuis quarante ans, tu ne vas pas t’embêter. Tu vas pouvoir faire la tournée et leur raconter tes misères sans que je te fasse des grimaces.

    – Et en plus tu te moques de moi. Allez, amuse-toi bien.

    Et elle me raccroche au nez. Hervé, à la vue de ma tête, se met à rire gentiment.

    – Respire, tu vas éclater.

    – Elle ne m’a même pas demandé comment je me sentais.

    – Entre ses rhumatismes, ses problèmes intestinaux, ses bouffées de chaleurs, ses vertiges, ses insomnies, etc., comment veux-tu qu’elle ait le loisir de penser à quelqu’un d’autre ?

    – C’est sûr. Tu sais que, plus je vieillis, plus la vie m’apprend à réfléchir, plus je me rends compte que Papa n’avait pas tous les torts. Avant, je pensais qu’il avait été un mari épouvantable, buveur, joueur, coureur,… comme elle le décrivait. Mais maintenant, je me dis qu’elle ne devait pas être facile à supporter. J’ai toujours cru qu’elle allait mourir avant mes dix ans tellement elle passait son temps à se plaindre. Elle ne voulait jamais sortir si ce n’était pour aller à la messe, ou s’occuper du catéchisme,…

    – Et franchement, au lit, elle ne devait pas être très rigolote non plus.

    – Oh toi, tu es bien un homme ! Sale macho !

    Mais je ne peux m’empêcher de pouffer.

    – Ah, ça fait plaisir de te voir rire !

    – Je ne sais si c’est la mer ou votre chaude affection mais je me sens mieux et j’ai même décidé d’aller avec vous assister à la conférence sur l’énergie.

    – Super. On ira manger dans un petit restaurant pakistanais que je connais et après : à nous les énergies !

    ****

    Le soir, je téléphone aux enfants, Julie me répond :

    – Maman, on s’embête ! Papa veut qu’on lise un nouveau livre de la Société des TJ sur Harmaguédon. C’est barbant. Je n’y comprends rien.

    – Fais un effort, il va te donner des explications.

    – Je m’en moque de ses prophéties qui n’annoncent que des malheurs ! En plus, la semaine prochaine on va devoir aller à Marseille pour l’assemblée de 4 jours. Ça va être l’horreur, entre la chaleur, et les discours toute la journée !

    – Je sais ma puce, mais tu reverras peut-être des gens que tu rencontres rarement, tu retrouveras des copines.

    – Bof !

    – Et Florian ?

    – Hier, en rentrant de la Salle, il s’est attrapé avec Papa. Il lui a dit qu’il en avait assez, que c’était toujours les mêmes discours, qu’il ne voulait plus y aller. Alors Papa s’est mis en colère, j’ai cru qu’il allait le frapper. Il a crié que c’était de ta faute, que tu l’empoisonnais par tes idées apostâtes, qu’il devenait aussi imbu de lui-même que toi. Il l’a enfermé dans sa chambre pour toute la journée.

    – Il ne lui a pas donné à manger ?

    – Oui, mais je crois qu’il n’a rien avalé.

    – Quand allez-vous chez vos grands-parents à Fréjus ?

    – En rentrant de l’assemblée.

    – Ça ira mieux avec eux, ils font le tampon, et ton père est plus calme : c’est les vacances, même lui pense moins aux réunions et tout le tralala. Il faut que vous patientiez jusqu’à là. Dis à Florian que je pense à vous tout le temps. Je vous embrasse tous les deux très, très fort.

    Les larmes brouillent mes yeux, une boule m’empêche de parler, je raccroche avant que Julie ne s’en aperçoive. Mes mains tremblent. En peu de temps, je viens de perdre tout le bénéfice de ces deux jours de calme. Hervé me prend dans ses bras et demande :

    – Florian n’a pas l’âge de refuser d’aller chez son père ?

    – C’est possible, il faut que je me renseigne mais, il ne voudra pas laisser Julie seule. Et puis, c’est tout de même leur père.

    – Mais, en ce moment, ils le prennent en haine. Je crois que s’ils le voyaient moins, ce serait mieux, même pour lui. Plus tard leur relation pourra sans doute s’arranger…

    – Demain, je téléphonerai à mon avocat, pour lui demander conseil.

    Mais, déception,… mon avocat est en vacances pour quinze jours !

    Moi qui ne prie plus depuis plusieurs années, les mots semblent sortir tout seuls de ma bouche :

    – Dieu, quel que soit ton nom, je t’en prie, si tu existes, aide-moi. Protège mes enfants, ne laisse pas leur père les perturber en profondeur, surtout en ton nom. Qu’ils ne fassent pas de bêtises qu’ils regretteront. Je t’en prie, aide-moi. Je n’en suis peut-être pas digne mais eux n’ont rien fait. Je ne peux imaginer que tu existes et que tu ne sois pas bon et juste. Et au fond de moi,… oui,… je crois que tu existes même si je ne sais plus comment te définir. Je vais à nouveau essayer de te connaître. En vérité, je ne dois pas t’en vouloir et nier ton existence seulement parce que je me suis fourvoyée en devenant Témoin de Jéhovah. Je suis sûre que tu n’es pour rien dans les erreurs humaines. Il faut que je réfléchisse calmement à tout ça. Je te promets que je vais le faire,… mais aide-moi.

    Curieusement, je me sens mieux après cette prière, comme apaisée.

    ****

    Mais un peu plus tard, ma mère apparaît :

    – Bonjour, ma chérie, comment tu vas ? Je me fais beaucoup de soucis pour toi. Je n’ai pas pu venir avant parce que j’ai eu une terrible crise de rhumatisme. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Le docteur ne sait plus quoi me donner pour me calmer. Il m’a prescrit de la mésothérapie, mais j’en ai déjà eu et ça ne m’a pas fait grand-chose. Et puis, je dois partir à Salernes. Ah, j’ai trouvé une nouvelle amie à la paroisse qui veut bien m’accompagner quelques jours, elle est veuve et ne connaît pas le haut Var. Tu es sûre que tu ne veux pas venir avec nous, nous te coucounerions. Je compte lui faire visiter les Gorges du Verdon, Moustiers, Tourtour mais tu sais que je n’aime pas trop conduire sur vos routes de campagne, pleines de virages. Toi qui connais bien, tu pourrais nous y mener, ça te changerait les idées.

    – Non Maman, n’insiste pas, je ne retournerai pas à Salernes. J’ai besoin de me reposer, pas de t’entendre te plaindre toute la journée ou vous extasier avec ta copine sur le dernier sermon du curé du village !

    – Mais, comment tu me parles !

    – Maman, je crois que Lara est vraiment fatiguée, intervient Hervé, viens boire une orangeade avec moi dans le jardin. Il te faut des vitamines, je te trouve un peu pâlotte.

    – Oui, je suis très lasse, tu sais, ne pas dormir brise les meilleurs tempéraments…

    Mes contrariétés ne sont pas terminées, à 19 heures, je reçois un appel de mon fils :

    – Allô, Maman.

    – Allô, mon grand, comment tu vas ? Tu n’es pas à la Salle ?

    – Ça a encore pété avec Papa. Il voulait que j’y aille mais j’ai refusé. Alors, il m’a frappé.

    – Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

    – T’inquiète, rien de grave, juste une bonne gifle. Mais je lui ai dit que j’allais porter plainte pour maltraitance. Alors là,… pas croyable,… je pensais qu’il allait hurler ! Et, pas du tout, il s’est radouci et m’a seulement dit : « Fais ce que tu veux. Si tu veux être détruit, ça te regarde. » Je crois que je lui ai fait peur.

    – C’est possible, mais comme je le connais, ne chante pas trop vite victoire. Il doit avoir voulu prendre le temps pour se renseigner.

    – Et toi, tu peux trouver des informations de ton côté ?

    – J’y ai déjà pensé mais Marc, mon avocat, est en vacances pour deux semaines. Je vais regarder sur Internet.

    – D’accord, je te rappelle demain.

    – Je t’embrasse très fort,

    – Moi aussi.

    ****

    Après une nouvelle nuit de cauchemars doublés de rêves cavernicoles, et une séance de captation d’énergie sur la plage, je décide de faire un détour par la Maison de la Presse pour acheter un roman. Pourtant, la bibliothèque de mon frère est assez garnie pour me permettre de lire pendant des années. Mais j’ai envie d’autre chose,… Je ne sais pas de quoi…

    Je tombe alors sur un livre qui traite de la réincarnation. Il est étonnant de trouver ce genre de lecture ici ! Je le prends avec un sourire, je me dis que si mon mari me voyait, il pousserait des hauts cris en me traitant de sataniste.

    Je passe l’après-midi à le lire et le soir, quand je ferme la dernière page, je me sens très perplexe. Ce que l’auteur, Patrick Drouot, affirme me paraît à la fois incroyable et passionnant.

    Je commence à me demander si mon fameux rêve répétitif n’est pas une remontée de la mémoire d’une vie antérieure. Je fonce au salon où je suis sûre de trouver Hervé en train de regarder la télévision malgré l’heure tardive.

    – Qu’est-ce que tu penses de la réincarnation ?

    – Oups ! Tu m’as fait sursauter ! Qu’est-ce que je pense de quoi ?

    – De la réincarnation.

    – Je crois que c’est une des meilleures façons d’imaginer la mort. Du moins, la moins traumatisante. Cela donne un espoir et une certaine justice. Suivant ta vie, ton Karma sera plus ou moins lourd. C’est, pour moi, bien plus rassurant que les théories judéo-chrétiennes où pour une faute grave commise dans une unique existence, tu es damné à jamais !

    – Ça c’est sûr. Mais est-ce que tu y crois ?

    – C’est curieux, il y avait longtemps que nous n’avions pas eu ce genre de discussion. Entre ta période TJ où tu pensais avoir trouvé « La Vérité » et où tu gonflais tout le monde à force de vouloir nous convaincre.

    – Et où, du coup, tu refusais toute discussion.

    – Et ton rejet de toute spiritualité après…

    – Oui, je ne supportais plus qu’on me parle de Dieu, je pense que je lui en voulais de m’avoir conduite dans une impasse. Comme si c’était lui le responsable.

    – Pourtant, quand nous avions une vingtaine d’années, que de moments intenses nous passions en refaisant le monde, la philosophie et les croyances religieuses !

    – Oui, je pense que c’était les meilleures années de ma vie.

    – On croirait une vieille, prête à rendre l’âme ! Ta vie, elle est devant toi, pas derrière.

    – Sans doute. Alors, tu y crois à la réincarnation ?

    – C’est ce qui me conviendrait le mieux. Comme le bouddhisme d’ailleurs. Mais je dois reconnaître qu’entre ton expérience, le catholicisme pur et dur de Maman et l’athéisme de Papa, je suis un peu sceptique sur toutes les pensées qui se veulent unique et surtout intégriste. Mais, pourquoi tu me demandes ça ?

    – Je viens de lire un bouquin de Patrick Drouot, et il m’a vraiment interpellée. Je me demande si je n’aurais pas vécu, il y a très longtemps, aux alentours de la caverne ornée dont je rêve sans arrêt.

    – Ça te perturbe vraiment cette histoire !

    – Oui. J’ai vu sur Internet, qu’en ce moment, Henry Cosquer expose des photos de la grotte à Cassis. Ça ne te dirait pas d’y aller ?

    – Pourquoi pas ? Demain nous allons à Aix mais après demain, ou samedi, on pourrait y faire un saut ?

    – D’accord. Savoir si c’est vraiment de la grotte Cosquer que je rêve ? En observant les photos j’aurai peut-être un déclic ?

    – Ou peut-être pas. Il est possible que tu aies vu des photos de cavernes ornées et que cela t’ait captivée au point d’en rêver. Et depuis, comme tu focalises dessus, ton subconscient t’y ramène régulièrement.

    – C’est possible, c’est vrai.

    – Enfin, de toute façon, c’est une belle balade, alors aucun problème.

    *****

    2. Fugue

    Le lendemain, après un délicieux repas pakistanais, nous attendons que le conférencier arrive. Dès qu’il entre, il enveloppe l’auditoire dans un cocon de confiance. J’ai l’impression qu’il ne s’adresse qu’à moi, mais je me rends bien compte que pour chaque spectateur il en est de même. Nous sommes tous pendus à ses lèvres : par son humour, son enthousiasme, il nous tient en éveil, alors que de par ses propos et la chaleur de sa voix, un grand calme nous envahit. J’ai rarement entendu un aussi bon orateur. Mais je me méfie du côté gourou qu’il me semble déceler chez lui. A la fin, pendant que la salle se vide, je fais ce commentaire à Hervé :

    – J’ai l’impression qu’il doit pouvoir embobiner qui il veut, quand il veut.

    – Tu as raison ! Mais en même temps, il semble tellement plein d’empathie !

    – Ce sont ceux-là les plus dangereux ! Il me rappelle ces prédicateurs télévisuels américains : « Bien propre sur lui avec des rillettes sous les bras », comme disait Coluche.

    – Là tu exagères. Moi, je le trouve très convaincant et pas du tout racoleur. En dehors de son livre, il ne cherche rien à nous

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